Du 22 au 28 octobre 2018 se tiendra, à Marseille, une rencontre autour de tables-rondes, expositions, projections, spectacles. Ce croisement des pratiques, créations et réflexions cherchera à explorer comment imaginer de nouvelles manières de rendre visible les migrations, d’entendre la voix migrante. Face à l’urgence et à la complexité des situations, face à un modèle sociétal qui oscille entre images spectaculaires et mesures restrictives, nous souhaitons en effet nous poser ensemble la question de notre responsabilité : comment sortir du « grand spectacle » politique et médiatique pour penser nos productions de façon à « dire la vérité du mieux possible » (N. Chomsky) ?
UNE RENCONTRE ENTRE ARTS, SCIENCES ET MILITANCES
Si vous êtes artiste – musicien.nne, poète, écrivain.e, photographe, metteur.euse en scène, comédien.ne, peintre, sculpteur.trice… – et que vous souhaitez revenir sur une expérience ou un projet mené pour, avec et/ou par des personnes migrantes.
Si vous êtes intervenant.e social.e – bénévole, éducateur.trice, travailleur.euse social.e… – et que vous cherchez à mettre en lumière à la fois votre action et vos mobilisations, mais aussi celles des personnes aux côtés de qui vous vous engagez quotidiennement.
Si vous êtes doctorant.e.s ou chercheur.e.s – issus de toute discipline – et que vos travaux portent sur les thématiques migratoires et interrogent les liens possibles avec l’art.
Si au cours de votre vie, vous avez fait l’expérience de la migration et que vous êtes soit à l’origine soit associé à un projet artistique.
Vous avez jusqu’au 30 mai 2018 pour nous proposer vos participations !
Crédit : Claire Favre-Taylaz
POURQUOI PARTICIPER ?
La rencontre est pensée au carrefour de l’université, du monde associatif et du monde des arts, pour faire glisser les productions scientifiques vers les ‘laboratoires artistiques’ marseillais, et pour exposer les productions artistiques dans les lieux d’échanges et de débat : Créons des ponts !
C’est donc dans l’articulation de deux actions que nous nous retrouverons:
Des tables rondes, qui rassembleront des personnes de tous horizons – universitaires, artistes, migrant.e.s, intervenant.e.s sociaux.ales – pour débattre des thèmes liés aux migrations internationales et à notre responsabilité citoyenne.
Des soirées artistiques qui mettront à l’honneur des productions sur les migrations internationales en amenant les personnes présentes à s’interroger, à réfléchir et à agir.
L’idée est de faire de ces quelques jours un espace de rencontres, d’échanges et de débats, mais aussi un tremplin vers de nouvelles coopérations, de nouveaux projets, de nouvelles manières de faire avec.
QUEL PROJET PRESENTER ?
Jeunes chercheur.e.s en sciences sociales, nous pensons que le langage scientifique – à l’écrit comme à l’oral – peut peser sur la réalité sociale. Mais c’est également le cas du cri du dramaturge, du chant du musicien, du trait du peintre et de la langue du poète. Ici, l’art n’est pas pensé en termes de beauté, ou d’esthétisme, mais, comme une production, une fabrique de l’œuvre qui émerge – de façon plus ou moins douloureuse – au croisement de nos relations. Les réflexions sur ces fabriques d’œuvres pourront s’organiser autour de différentes questions :
Quels sont les différents recours à l’art pour un chercheur en études migratoires ? Comment la pratique artistique peut-elle devenir une méthode de fabrique des données ? Comment la production artistique peut-elle être matériau à analyser, aide au raisonnement scientifique et modalité de restitution ?
Comment l’art peut-il peser sur l’action sociale, transformer les représentations comme les pratiques ? Comment les expériences de la migration peuvent être exprimées, rendues visibles, mises en scènes par les différentes pratiques artistiques ?
Comment creuser notre volonté de travailler ensemble – artistes, intervenant.e.s sociales.aux, chercheur.e.s ? Au-delà d’une simple fonction illustrative (évitons le « prêt-à-faire » !), c’est la co-création que nous interrogeons : comment se rencontrent les corps, les émotions, les langages ? Quels sont nos protocoles d’opération et comment pouvons-nous les partager ?
En quoi nos coopérations pourraient permettre un renforcement de nos positions critiques face au discours dominant ? Comment mettre nos travaux au service d’une société plus cohérente ?
Nous proposerons enfin une lecture critique plus approfondie de ces pratiques de décloisonnement et des dilemmes rencontrés en route : Quels sens donner aux incompréhensions, aux impossibilités de dire, aux positions défensives, aux silences ? L’égalité entre les différents participants est-elle possible ? Finalement, quelles considérations éthiques peut-on prendre en compte ? Osons entrer dans les détails des conflits et incompréhensions !
Crédit : Claire Favre-Taylaz
COMMENT PROPOSER UN PROJET ?
Intéressé.e.s ? Nous vous invitons à vous référer à la version longue de l’appel et à nous faire parvenir en un seul fichier pdf à l’adresse (migrations.marseille2018@gmail.com)
les éléments suivants :
Crédit: Noémie Paté
Pour tous
Un court CV (comprenant nom, prénom, coordonnées précises, statut, organisme d’affiliation, adresse, numéro de téléphone portable obligatoire, adresse mail et intérêts de recherche) ;
Pour les personnes qui seront sélectionnées, des possibilités de financement sont envisageables. Le cas échéant, préciser le type de financement (transport, hébergement…) et le financement demandé.
Pour une communication “classique”
– L’axe retenu (sachant que les axes – et sous-axes – proposés sont non exhaustifs et que vous pouvez proposer une thématique non évoquée ou à mi-chemin entre deux axes) ;
– Le titre de la proposition ;
– Une présentation de la proposition de communication (1 000 mots max). Il ne s’agit pas d’un simple résumé mais d’un argumentaire sur le caractère critique de votre apport : comment votre présentation permet de penser de nouvelles façons de faire avec ;
Si la communication est associée à une production artistique (voir ci-dessous), le préciser et l’argumenter.
Pour une production artistique
– L’axe – ou les axes – dans lequel la production pourrait s’insérer ;
– Le titre et un résumé du projet ;
– Les conditions pratiques à prévoir (superficie d’exposition, matériel, financements, etc.)
Date limite de soumission
30 mai 2018
Crédit: Noémie Paté
QUI SOMMES NOUS ?
Le Tamis
Le Tamis – Anthropologies coopératives, une association de recherche et d’action qui conduit des activités à la croisée des sciences humaines et sociales, des arts et techniques et de l’éducation populaire.
Réseau migrations
Le Réseau Migrations, créé en 2014 à Poitiers, est un réseau pluridisciplinaire qui regroupe des masterant.e.s, doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, praticien.ne.s et chercheur.e.s dont les objets d’étude intègrent le champ des migrations
Comité scientifique
Lucie Bacon, géographe, Migrinter, Telemme
Amandine Desille, géographe, Migrinter
Noémie Paté, sociologue, ISP
Crédit image de présentation: Étrange Miroir et Migreurop, Moving Beyond Borders