Recherche, art et participation #5: À l’écoute des signaux faibles, changer de perspective

mardi 04 février 2025
14h – 17h
Rue Emile Tavan
Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence
Amphithéâtre ESAAIX

Cette cinquièmeséance du séminaire Recherche art et participation est organisée en collaboration avec le programme La Recherche par l’écoute, coordonnée par Cédric Parizot (IREMAM) et Peter Sinclair (Locus Sonus Vitae)

Delphine Wibaux et Fabrice Gallis

Travaillant, selon les projets, seule ou en collaboration, Delphine Wibaux utilise différents médiums – image, sculpture, installation, écriture et expérimentation sonore, afin de mettre au point ce qu’elle nomme des «captations».
Ce travail de prélèvement, majoritairement effectué en pleine nature, décrit chez elle une volonté d’extraire certains événements invisibles ou inaudibles par des procédés alliant l’expérience scientifique à une approche poétique de la phénoménologie. Ses transferts, minutieuses entreprises de déplacement d’une image ou d’un son captés dans le paysage vers des surfaces en constante dégradation, apparaissent comme une manière d’établir une liaison fragile entre ce qui est lointain et les ressources terriennes les plus modestes.
Attentive aux signaux faibles, elle cherche de manière sensible à redonner du sens et de la perception à l’égard du vivant.

Fabrice Gallis est un artiste qui formule ses propositions en dispositifs.
Il active un contexte, une situation, un lieu en le questionnant avec une logique qu’il invente, qu’il définit et qu’il respectera à la manière d’un protocole de recherche, ouvert et rigoureux. Son objet d’étude devient souvent son rapport au lieu, aux objets dont il questionne la fonction, aux espaces où il insère des troubles pour détourner notre appréciation première d’un environnement. Ses protocoles de travail prennent pour cela souvent des allures de systèmes informatiques, « des routines », poussant à leurs limites des paramètres de la situation dans un mouvement de concurrence et de résistance aux normes établies.
Il travaille en collectif (https://laboratoiredeshypotheses.info), et sa pratique emprunte les chemins de la recherche en art depuis 2003 (Agglo.info, plot, coopérative de recherche de L’ESACM). Il construit actuellement un réseau de pédagogie alternative de l’art (https://hirsute.minuscule.info) au sein duquel des artistes et des étudiant⋅es peuvent proposer des moments de co-apprentissage. C’est dans ce cadre qu’il propose depuis 2023 des sessions de navigation et de découverte des espaces-temps maritimes. En mer les récits sont autant de routines utilisées pour mémoriser un trajet, la position des écueils ou se prémunir des courants dangereux. En travaillant ces récits, en les relayant, nous pouvons donner voix à des histoires collectives marginales, de basse intensité parfois à même de se faire vecteur de résistance.

Fabrice Gallis est actuellement résident avec Locus Sonus Vitae

Comité d’organisation

Pascal Cesaro, enseignant-chercheur en cinéma, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Cédric Parizot, anthropologue, chargé de recherche, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Univ
Peter Sinclair, artiste enseignant, Locus Sonus Vitae, Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence

Image principale: Delphine Wibaux – Absorptions lunaires 2015, vues d’installation avec matrice en bois et coffrets noirs protecteurs du jour.