Stéphane Rosière et Sébastien Piantoni
Planisphère des barrières frontalières
Les barrières frontalières sont des dispositifs de natures différentes incluant des « lignes de front » séparant des forces armées (Corée) ou des murs ou clôtures visant à interdire le passage clandestin sur des frontières qui ne sont pas contestées ; les détroits ou bras de mer font aussi l’objet d’un contrôle des flux (Mer Egée).
La quasi-totalité de ces dispositifs n’a pas pour objectif de fermer complétement une frontière (autarcie) mais d’obliger les flux à emprunter les points de passages frontaliers et donc de rendre impossible l’entrée clandestine sur un territoire. Le check-point est le corollaire systématique de la barrière, relié à des banques de données ils visent à un contrôle rapide et approfondi des flux. Les migrants sont la cible essentielle de ces dispositifs parfois spectaculaires et fort potentiel symbolique et politique.
L’ensemble de ces dispositifs représente un linéaire d’environ 20 000 km (8% des frontières mondiales). Ces artefacts sont inégalement répartis, ils sont rares dans certaines régions : le continent américain (exception notable de la frontière sud des États-Unis) et nombreux ailleurs comme au Proche-orient (Israël entièrement ceinturée, mais aussi l’Arabie saoudite, le Qatar) ou dans les Balkans ; le Maroc et l’Inde sont d’autres exemples de pays ceinturés par des barrières de grande ampleur.
Stéphane Rosière est géographe et spécialiste de géographie politique et géopolitique. Il est professeur des universités depuis 2006 au département de Géographie de l’université de Reims et professeur à la faculté de Relations internationales et sciences politiques de l’Université Matej Bel (Banska Bystrica, Slovaquie) depuis 2010. Il est aussi directeur de publication de la revue en ligne L’Espace Politique, revue de géographie politique et géopolitique en ligne1 référencée par l’AERES. Membre du conseil du Comité national français de géographie (URL : http://www.cnfg.fr/), il a dirigé de 2004 à 2010 la commission de géographie politique et géopolitique au sein de cette instance. Il représente la France dans le cadre de la Commission de géographie politique de l’Union géographique internationale. Il est actuellement directeur du Master de Géopolitique conjoint aux universités de Reims et Matej Bel.
Après une première expérience professionnelle dans le domaine de la conception graphique (1997-2003), suivie d’études universitaires en géographie et en Aménagement du territoire (2004-2009), Sébastien Piantoni est, depuis 2009, Ingénieur d’Études cartographe au sein de l’Équipe Habiter (EA 2076) de l’Université de Reims. Il participe aux travaux de recherche de cette équipe et conçoit les cartes permettant d’illustrer les travaux des chercheurs de cette unité. Il contribue notamment à la réalisation des cartes portant sur les barrières frontalières (en collaboration avec Stéphane Rosière) et sur la réalisation d’un atlas des zones franches dans le monde (avec François Bost).