Ken Rinaldo
Drone Eat Drone: American Scream
Installation
Cette pièce se compose de deux drones Reaper entrant en collision, montés sur un aspirateur Roomba cracké et reprogrammé. Sur la base du robot s’élève une maison de campagne bucolique, avec des hommes et des vaches miniatures. La pièce évoque les problèmes de la diffusion de l’utilisation des drones, au départ utilisés comme des robots militaires autonomes et qui apparaissent aujourd’hui sur les marchés domestiques du le monde entier.
Comme le savent ceux qui étudient les technologies et les questions de frontières, les drones sont devenus une arme de premier choix pour traverser les frontières et mener des guerres non déclarées. Ces drones et la technologie qu’ils emploient jouent un rôle grandissant dans la politique mondiale et particulièrement dans l’industrie militaire aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
Alors que les lobbyistes cherchent à financer davantage de robots militaires et que nous sommes proches de drones autonomes capables de décider par algorithme si une personne est un combattant ennemi ou non, ce travail critique les alliances commerciales telles que celle d’IRobot (producteur de robots militaires et de l’aspirateur domestique Roomba) et des frabricants de drones General Atomics. La pièce questionne et défie cet acte de guerre continue et ses effets sur les populations civiles, surtout dans les régions cibles comme le Pakistan, la Somalie et le Yemen. Le Bureau de journalisme d’investigation basé au Royaume Uni a découvert que sur une période de neuf ans, 400 civils dont 94 enfants ont été tués, en 372 vols.
Cette pièce questionne également la notion de frontières, là où les pays et les lobbys du gouvernement investissent dans l’usage des nouvelles technologies ce qui vient perturber les notions d’autonomie et de frontières.
Drone eat drone est lui même un robot autonome car il utilise une intelligence artificielle programmée par l’artiste. Celui-ci a cracké la programmation et la logique de l’aspirateur Roomba qui révèle beaucoup de similitudes avec les robots militaires.
La pièce confronte les terres des pays étrangers avec l’espace de notre salon et cherche à aider à comprendre les relations entre la consommation de biens domestiques et les complexes de l’industrie militaire qui contrôlent et manipulent de plus en plus la politique étrangère à travers ces machines à tuer robotiques et autonomes.