Mercredi 25 mai 2016,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille
Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS)
Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)
De la photogrammétrie au SIG
Nathalie André, architecte-archéologue, IRAA, CNRS/Aix Marseille Université
Perception et représentation numériques en architecture et archéologie
La pratique du relevé en architecture a été profondément modifiée par l’avènement des technologies numériques, les architectes sont aujourd’hui plus souvent amenés à manipuler des nuages de points denses que des mètres et des crayons. Le relevé photogrammétrique par corrélation dense, en donnant à la représentation du réel un caractère scientifique incontestable, a supplanté le relevé traditionnel, privilégiant ainsi une collecte globale automatique au détriment d’une représentation descriptive, certes sélective, mais porteuse de sens, de réflexion et de sensibilité. Par ailleurs les modes de représentation classiques qu’étaient le plan et la coupe, ont tendance à disparaître des logiciels de traitement des données, et sont remplacés par des modèles numériques tridimensionnels. Ces bouleversements quant à la perception et à la représentation de l’architecture nous amènent à repenser notre démarche scientifique : est-il possible de décrire, et donc d’analyser, des vestiges antiques à partir de nuages de points ? Une approche exclusivement tridimensionnelle nous permet-elle de mieux interroger et comprendre nos données ? Enfin, la représentation numérique n’est-elle destinée qu’à la valorisation des connaissances ?
Hélène-Marie Juteau, doctorante en sociologie Télécom ParisTech)
Enquêtes géolocalisées et implication de l’acteur
Notre enquête porte sur les usages numériques pendant la mobilité de jeunes en insertion vers l’emploi. Dans une recherche, nous utilisons une application mobile. Dans une autre recherche nous utilisons un logiciel d’enregistrement des usages du Smartphone. Ces deux dispositifs d’enquête sont géolocalisés. On pourrait penser dès lors que la personne enquêtée est tenue en périphérie de la recherche, mais ce n’est pas le cas. Nos techniques d’enquête nécessitent au contraire une compréhension fine des représentations spatiales de l’acteur. L’enquête par géolocalisation est doublée d’enquêtes qualitatives poussées, fondées sur le recueil de la parole de l’acteur mobile. Nous éclairerons quelques éléments de cette tension méthodologique.
Nicolas Memain, artiste marcheur, urbaniste grand pied
Expérimentations artistiques autour de la carte des systèmes d’information géographique
Le témoignage d’un amateur passionné de cartes IGN, submergé par l’accessibilité des SIG depuis 10 ans. Nicolas Memain présentera (1) Des atlas d’architectures marseillaises, avant et après Quantum GIS. (2) La maîtrise d’œuvre du GR2013 : une tentative de crédibilité face aux services techniques institutionnels durant deux années pour le Chemin de Grande Randonnée ® homologué le plus rapidement exécuté de l’Histoire (3) Les superpositions à l’échelle de mes collections de scans de cartes et de photos aériennes fournis par les archives et l’IGN, que j’utilise pour expliquer l’évolution des formes des quartiers que je fais visiter. (4) Et des gifs animés de couvertures Landsat où apparaissent des trajectoires de LGV.