Recherche, arts et pratiques numériques #30: Archéologie et modélisation du son

CETTE SEANCE EST ANNULEE

Afin de manifester leur opposition à la LOI DE PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE LA RECHERCHE, Emmanuelle Rosso et Alexandre Vincent ont décidé d’annuler leur venue à Aix en Provence. L’équipe de l’antiAtlas soutient pleinement leur démarche.

Archéologie et modélisation du son

Emmanuelle Rosso, Histoire de l’art et Archéologie romaines, Paris-Sorbonne Université et Alexandre Vincent, histoire romaine, HERMA, Université de Poitiers

Pour une exploration sensible du théâtre antique d’Orange : le projet SONAT
Le projet SONAT a pour objet d’étude l’un des édifices de spectacles les mieux conservés de l’Antiquité romaine : le théâtre d’Orange. Il est né du constat selon lequel les restitutions archéologiques en 3D, qui sont régulièrement proposées pour « faire revivre » les monuments du passé, ne prennent que rarement en compte, précisément, la réalité quotidienne, les fonctions et les usages de ces derniers. C’est singulièrement le cas des monuments de spectacle, qui n’apparaissent souvent que comme de somptueux écrins architecturaux. Quoique notre information sur les performances théâtrales antiques soit très lacunaire, le projet SONAT entend tirer parti des travaux approfondis menés récemment sur l’architecture du théâtre d’Orange et du développement des sound studies pour proposer une évocation des capacités acoustiques de l’édifice. Il s’appuie sur une double modélisation : celle de l’architecture d’une part, avec l’élaboration d’une maquette numérique du théâtre reflétant l’état actuel des connaissances, celle du son d’autre part, rendue possible par le développement de nouvelles technologies de simulation numérique.
L’exploration se fonde sur une étude des propriétés acoustiques du monument et comprend un volet expérimental de simulation sonore. Un outil de mesure ad hoc a été développé afin de prendre en compte la configuration architecturale du monument et ses matériaux, ainsi que la position précise des sources sonores et des auditeurs. Ce logiciel a été nourri des enregistrements en chambre anéchoïque à partir de fac-similés d’instruments antiques réalisés par S. Hagel (Académie des Sciences de Vienne), philologue, musicologue et musicien. Le travail de reconstitution a ainsi conduit à la finalisation de l’auralisation – ou implémentation des sons reconstitués dans la maquette numérique du théâtre d’Orange.
Pour en restituer au mieux les premiers résultats, il a été fait le choix de réaliser un court film d’animation invitant à une véritable exploration sensible de l’édifice et conviant le spectateur dans le théâtre lors d’une belle journée du Ier s. ap. J.-C., alors qu’un acteur et un musicien se préparent à entrer en scène.
L’objectif de la présentation sera d’éclairer comment le croisement des outils numériques et des sources anciennes a conduit dans une certaine mesure les membres du projet à penser à nouveaux frais leur documentation et leur pratique disciplinaire, à la recherche du juste dosage entre hypothèses et reconstitution.

Comité d’organisation:

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux
perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.
[Lire la suite]

Pour plus d’information

Sur le projet d’Emmanuelle Rosso sur le théâtre d’Orange voir Recherche, arts et pratiques numériques #10: archéologie et numérique

Recherche, arts et pratiques numériques #10: archéologie et numérique

Mercredi 15 mars 2017,
IMéRA,
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Archéologie et numérique

T. Bartette (ISCD-UPMC), L. Norgeot (ISCD-UPMC) et E. Rosso (Université Paris Sorbonne- EA 4801-IUF)
Objets archéologiques, fac-similés numériques, restitution architecturale. Le décor figuré du théâtre antique d’Orange

Le recours aux technologies numériques tend à se généraliser en archéologie, le plus souvent dans le but de visualiser des données complexes grâce à des outils et des logiciels préexistants. Dans le cadre du projet NuméRO , fruit d’une collaboration interdisciplinaire mobilisant des compétences en histoire de l’art, en architecture et en informatique, le parti retenu a été la mise au point d’une application logicielle dédiée, répondant à un cahier des charges dicté en amont par des questionnements scientifiques précis. L’objectif premier était de proposer une restitution de l’une des frises en marbre du théâtre antique d’Orange (l’un des mieux conservés du monde romain) fondée sur la numérisation par photogrammétrie de fragments sculptés extrêmement lacunaires ; pour ce faire, nous avons procédé à la confrontation numérique des fragments conservés et à la « restauration » virtuelle des sections manquantes – autorisée par la nature même du décor, qui se caractérise par une syntaxe iconographique reposant sur des combinatoires complexes de figures de répertoire. Le dialogue constant entre les différents acteurs du projet a suscité des ajustements et des réorientations qui ont également conduit à l’ajout de nouvelles fonctionnalités et à l’émergence de nouvelles pistes de recherche. Ainsi, loin d’être de simples avatars dont la principale utilité est de permettre à l’archéologue de s’affranchir de la pesanteur du marbre ou du contact direct avec l’objet archéologique ou le « terrain », les fac-similés numériques se sont révélés être, au-delà des attentes initiales, les supports de nouveaux questionnements scientifiques.

Recherche, arts et pratiques numériques #5: de la photogrammétrie au SIG

Mercredi 25 mai 2016,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

De la photogrammétrie au SIG

Nathalie André, architecte-archéologue, IRAA, CNRS/Aix Marseille Université
Perception et représentation numériques en architecture et archéologie

La pratique du relevé en architecture a été profondément modifiée par l’avènement des technologies numériques, les architectes sont aujourd’hui plus souvent amenés à manipuler des nuages de points denses que des mètres et des crayons. Le relevé photogrammétrique par corrélation dense, en donnant à la représentation du réel un caractère scientifique incontestable, a supplanté le relevé traditionnel, privilégiant ainsi une collecte globale automatique au détriment d’une représentation descriptive, certes sélective, mais porteuse de sens, de réflexion et de sensibilité. Par ailleurs les modes de représentation classiques qu’étaient le plan et la coupe, ont tendance à disparaître des logiciels de traitement des données, et sont remplacés par des modèles numériques tridimensionnels. Ces bouleversements quant à la perception et à la représentation de l’architecture nous amènent à repenser notre démarche scientifique : est-il possible de décrire, et donc d’analyser, des vestiges antiques à partir de nuages de points ? Une approche exclusivement tridimensionnelle nous permet-elle de mieux interroger et comprendre nos données ? Enfin, la représentation numérique n’est-elle destinée qu’à la valorisation des connaissances ?

Hélène-Marie Juteau, doctorante en sociologie Télécom ParisTech)
Enquêtes géolocalisées et implication de l’acteur

Notre enquête porte sur les usages numériques pendant la mobilité de jeunes en insertion vers l’emploi. Dans une recherche, nous utilisons une application mobile. Dans une autre recherche nous utilisons un logiciel d’enregistrement des usages du Smartphone. Ces deux dispositifs d’enquête sont géolocalisés. On pourrait penser dès lors que la personne enquêtée est tenue en périphérie de la recherche, mais ce n’est pas le cas. Nos techniques d’enquête nécessitent au contraire une compréhension fine des représentations spatiales de l’acteur. L’enquête par géolocalisation est doublée d’enquêtes qualitatives poussées, fondées sur le recueil de la parole de l’acteur mobile. Nous éclairerons quelques éléments de cette tension méthodologique.

Nicolas Memain, artiste marcheur, urbaniste grand pied
Expérimentations artistiques autour de la carte des systèmes d’information géographique

Le témoignage d’un amateur passionné de cartes IGN, submergé par l’accessibilité des SIG depuis 10 ans. Nicolas Memain présentera (1) Des atlas d’architectures marseillaises, avant et après Quantum GIS. (2) La maîtrise d’œuvre du GR2013 : une tentative de crédibilité face aux services techniques institutionnels durant deux années pour le Chemin de Grande Randonnée ® homologué le plus rapidement exécuté de l’Histoire (3) Les superpositions à l’échelle de mes collections de scans de cartes et de photos aériennes fournis par les archives et l’IGN, que j’utilise pour expliquer l’évolution des formes des quartiers que je fais visiter. (4) Et des gifs animés de couvertures Landsat où apparaissent des trajectoires de LGV.