Soutenance de thèse de Federica Infantino
Institut de Sociologie, Avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles
Université Libre de Bruxelles, Salle Henri Janne, bâtiment S, 15ème niveau
Novembre 2014 à 10h00
The constitution of the European visa regime has deservingly received much scholarly attention. It has been analyzed as part of the policy toolkit that displaces migration control away from the edges of the territory of Europe. Nevertheless, the street-level implementation of this European policy in national consulates remains understudied. This dissertation sheds ethnographic light on Schengen visa policy implementation that is conceptualized as bordering policy. By delivering Schengen visas, state and nonstate organizations achieve the filtering work of borders; this dissertation therefore investigates the day-to-day bordering of Europe abroad and using a comparative approach and focusing on from the theoretical perspective of street-level policy implementation. The analysis builds on a comparative case study: it focuses on the visa sections of the consulates of two old immigration countries, Belgium and France, and one new immigration country, Italy, which implement visa policy in a same third country, i.e. Morocco. This study highlights cross-national differences of visa policy day-to-day implementation that are due to shifting historical backgrounds, national sense-making of visa policy, and distinct organizational conditions. However, the comparative research design and the inductive epistemological approach deployed have revealed processes of transfer at the implementation level, which result in transnational policy-making from below. Informal interactions between actors constitute a ‘community of practice’ based on the desire to share local and practical knowledge rather than expert knowledge in order to address problems linked to day-to-day implementation. The street-level view of visa policy implementation in a comparative perspective reveals that bureaucratic action is aimed at stemming undesired regular migration rather than irregular migration.
La construction d’un régime européen de visas représente un domaine de recherche important. Ceci a été analysé comme un des instruments politiques qui déplacent le contrôle migratoire au delà des limites du territoire européen. Cependant, la mise en œuvre dans les consulats nationaux reste très peu étudiée. Cette thèse analyse la mise en œuvre de la politique du visa Schengen conceptualisée comme politique des frontières. Par la délivrance du visa Schengen, organisations étatiques et non-étatiques réalisent le travail de filtrage des frontières. Cette thèse investigue la construction quotidienne de la frontière européenne à l’étranger en privilégiant la perspective théorique de la mise en œuvre des politiques publiques. L’analyse s’appuie sur un cas d’étude comparé. Elle se concentre sur les services visas des consulats de deux anciens pays d’immigration, la France et la Belgique, et un nouveau pays d’immigration, l’Italie, qui mettent en œuvre la politique du visa dans un même État tiers : le Maroc. Cette étude met en évidence des différences nationales importantes qui sont dues aux différents passés historiques, à l’attribution d’un sens national à la politique du visa, aux conditions organisationnelles distinctes. Toutefois, la méthodologie comparative et l’approche épistémologique inductive choisis ont permis de mettre en exergue des processus de transferts au niveau de la mise en œuvre qui constituent l’action publique transnationale par le bas. Les interactions informelles entre les acteurs constituent une ‘communauté de pratiques’ basé sur le désir de partager un savoir pratique et local qui sert à adresser des problèmes liés à la mise en œuvre au quotidien.