Federica Infantino – La frontière au guichet externalisé. Les effets de la coopération public/privé sur la mise en oeuvre de la politique des visas à Casablanca


Federica Infantino – politologue, FNRS/Université Libre de Bruxelles – Cevipol, Sciences Po Paris (CEE)

Cette contribution explore les réponses de l’État à l’immigration dans le cadre de mode de régulation qui impliqunt davantages d’acteurs non étatiques (Guiraudon & Lahav, 2000). Il se concentre sur le cas des États Schengen qui coopèrent avec des prestataires privés pour mettre en œuvre leur politique de visas. Cette présentation applique le cadre théorique de la bureaucratie de proximité à un champ d’étude inhabituel: la frontière politique plutôt que la politique sociale. Reposant sur une enquête de terrain approfondie de (12 mois) effectué dans les consulats de Belgique, de France, d’Italie et de leurs centres de demande de visa par rapport à Casablanca, elle étudie le processus d’externalisation des services de visa au Maroc. L’objectif est double: identifier les processus conduisant à la gouvernance publique/privé comme mode émergent de la gestion des frontières Schengen; évaluer comment cette coopération public/privé change les conditions de coopération dans lesquelles la politique des visas est mis en œuvre et modifier les politiques publiques.

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Anne-Laure Amilhat Szary, Sarah Mekdjian & Gladeema Nasruddin – Un anti-atlas des frontières vécues. Partager la sensibilité des migrants cartographes


Anne-Laure Amilhat Szary (PACTE, UJF/CNRS, France), Sarah Mekdjian (PACTE, UPMF/ CNRS, France), Gladeema Nasruddin (migrant demandeur d’asile)

Cette communication rend compte du projet, mené conjointement par des chercheurs, des artistes et des migrants, de cartographier l’entre-deux migratoire de manière créative et critique. Cette expérience d’ateliers de cartographie participative, entre art et science, porte aussi sur l’entre-deux d’un point de vue méthodologique, c’est-à-dire sur les conditions de mises en relation des acteurs d’un projet de recherche et de création. Comment créer un cadre d’échanges entre les chercheurs, les artistes et les personnes invitées en raison de leurs parcours migratoires ? Sur de nombreuses cartes scientifiques, les espaces parcourus par les migrants pendant leurs voyages sont souvent survolés par des flèches, qui désignent des flux ou la direction de trajectoires. Les expériences de franchissements frontaliers sont pourtant des événements très significatifs dans les histoires migratoires individuelles. Pour les personnes qui n’ont pas de droit de séjour, la frontière parcourue s’étend jusque dans les espaces dits d’accueil. Ainsi, à Grenoble, mais cela pourrait être ailleurs dans de nombreuses villes européennes, des voyageurs voyagent encore… Quatre dispositifs cartographiques, entre art et science, ont été proposées à douze personnes en situation de demande d’asile ou ayant obtenu le statut de réfugié, avec pour objectif de présenter des frontières vécues « expansées ». Même produite à partir d’une méthodologie participative, la carte n’est jamais dégagée d’enjeux de pouvoir. L’interaction avec les artistes a permis de diversifier le pouvoir de cet outil de médiation dans les relations entre les différents acteurs des ateliers. Raconter des souvenirs de voyages par la cartographie a constitué un cadre original et créatif d’échanges, aujourd’hui transmissible dans le cadre d’une exposition. La réalisation de cartes, sur quatre supports différents, a permis de contourner le registre narratif dominant connu par les demandeurs d’asile, c’est-à-dire le récit de vie chronologique et linéaire exigé par les administrations. Au service d’une projet scientifique, artistique et politique, la carte a ainsi permis de produire des formes originales de constitution de savoirs « indisciplinaires ».

Plus d’informations : Cartographies traversées, détails sur le projet, « Cartographies traversées » exposées au musée des Tapisseries.

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Micha Cardenas – L’outil transfrontière pour le migrant, la science de l’opprimé


Micha Cardenas – University of Southern California, USA

La science de l’opprimé est un terme qui a d’abord été utilisé par la philosophe féministe de Monique Wittig et qui a été plus tard adopté par les collectifs « artivistes » groupe particules et Electronic Disturbance Theatre 2.0. Ils proposent une approche de la production de connaissances qui ne revendique pas une position objective ou une approche motivée par le profit, mais qui est informée par une expérience de l’oppression et vise à contribuer à la justice sociale. Dans cette présentation performative, je vais présenter le travail de création du Transborder imigration tools effectué en collaboration avec le Electronic Disturbance Theater 2.0. A la fois outil médiatique perturbateur et virus pour les médias, il est conçu pour pourvoir à la subsistance poétique et physique des personnes qui traversent la frontière Mexique / Etats-Unis. Mon travail sur ce projet m’a permis de développer des pratiques inédites de science de l’opprimé, notamment dans le cadre d’un projet intitulé Réseaux d’Autonomie Locale/Autonets. Le but de ce second projet était de faire construire aux communautés locales des réseaux à la fois numériques et post-numériques, pour prévenir la violence contre les femmes transgenres de couleur, les personnes handicapées et les travailleurs du sexe. Autonets étend la science de l’opprimé à Femme Science et Femme Disturbance, utilisant le développement de relations comme stratégie pour à construire un monde sans prisons.

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Janna Shadduck-Hernández – Transgresser la limite: actions et mobilisations politiques des jeunes sans papiers


Janna Shadduck-Hernández – University of California, Los Angeles, USA

Environ 65.000 lycéens sans-papiers terminent chaque année un cursus d’enseignement secondaire avec un diplôme, mais seulement 5-10 pour cent vont à l’université. La plupart des quelques 1,9 million de jeunes sans papiers (16-30 ans) résidant aux États-Unis se voient offrir très peu d’encouragements pour aller au bout de leur cursus secondaire, ce qui conduit à des taux élevés d’abandon, sans possibilité légale de travailler. Pendant le premier mandat du président Obama, un nombre sans précédent de jeunes sans papiers et leurs familles ont été arrêtés et expulsés. En réponse aux politiques d’immigration draconiennes des États-Unis qui séparent les parents de leurs enfants et refusent aux jeunes sans-papiers des possibilités éducatives et professionnelles, un mouvement de jeunesse national, communément appelé le Mouvement du Rêve, a questionné, contesté et résisté à la législation fédérale sur l’immigration et le contrôle aux frontières, grâce à une organisation politique, une action directe et une participation et une éducation civique.. Des centaines de manifestations et d’actions menées par des jeunes sans-papiers sont organisées dans tout le pays. Il s’agit notamment de bloquer l’accès aux bureaux d’immigration du gouvernement fédéral et des centres de détention; des sit-ins dans les bureaux des membres du Congrès, des actions de solidarité transfrontalières où les familles sans-papiers communiquent à travers les clôtures frontalières ou encore l’organisation de concerts bi-nationaux, la distribution publique de textes engagés écrits par des sans-papiers et leur diffusion dans les médias sociaux; ainsi que des auto-expulsions et les auto-arrestations très médiatisées, organisée par ces mêmes jeunes. Dans cet atelier, je vais discuter de ce que les décideurs politiques conservateurs ont appelé, « le franchissement de la ligne » par les jeunes – les expériences d’un nombre toujours croissant de jeunes immigrés sans-papier qui se dressent et contestent directement la politique frontalière du gouvernement américain et ses politiques d’immigration, malgré leur statut migratoire précaire et liminal.

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Didier Danet – 120 000 dollars le “Wet Back” : quelle rationalité économique pour la Smart Border aux Etats-Unis ?


Didier Danet, responsable du Pôle Action globale et forces terrestres – Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, France

Brutalement ramenée à une donnée chiffrée, l’érection d’une « frontière intelligente » entre les Etats-Unis et le Mexique a coûté 18 milliards de dollars en 2012 et a permis l’arrestation de 357 000 personnes qui tentaient de la traverser illégalement, ce qui revient à dire que le coût d’interception d’un clandestin s’élève à plus de 50 000 dollars. Ce coût extrêmement élevé conduit à s’interroger sur la pertinence de la politique mise en œuvre et du type de solution qu’elle privilégie, solution dans laquelle le plus gros de l’effort est porté sur le déploiement de dispositifs technologiques sophistiqués confortés par des moyens humains substantiels. La pertinence de la solution retenue est d’autant plus importante à évaluer qu’elle exerce sur de nombreux décideurs publics un puissant effet d’attraction alors même que les ressources qu’ils pourraient mobiliser à cet effet seraient sans commune mesure avec les budgets affectés dans la durée par l’administration américaine à ce programme. S’agissant des questions de sécurité et de défense telles qu’elles se présentent à nous, deux des caractéristiques fondamentales du programme américain doivent retenir notre attention. La première tient aux conditions de mise en œuvre d’une solution dans laquelle la technologie est présentée comme l’axe central d’une politique visant à traiter une question globale à caractère politique, économique, sociale… Or, ce thème est récurrent dans l’analyse des questions de sécurité et de défense contemporaines. En second lieu, la politique de « frontière intelligente » est consubstantielle d’une montée en puissance des acteurs privés dans la mise en oeuvre, voire dans la conception, d’une mission manifestement régalienne. Sans condamner a priori l’intervention d’un certain type d’acteurs dans la conduite d’une politique étatique, il est toutefois permis de s’interroger sur la pertinence du dispositif ainsi retenu.

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Nicola Mai – En assemblant Samira : une installation art-science sur l’incorporation des frontières humanitaires


Nicola Mai – LAMES, AMU/CNRS, France, London Metropolitan University, UK

La protection humanitaire des groupes de migrants vulnérables a imposé de nouvelles frontières biographiques. Les migrants cherchent à obtenir la bienveillance de l’Etat et un statut légal en réalisant et incorporant des discours humanitaires mettant l’accent sur la victimisation et de la souffrance. Seuls ceux dont les performances de souffrance en tant que sujets dignes de protection humanitaire sont jugés crédibles et bénéficient d’une telle protection. Genre et sexualité sont devenus des répertoires narratifs stratégiques à travers lequel les frontières humanitaires et biographiques sont inscrites sur les corps des migrants. Le projet Emborders, à la fois projet de realisation cinématographique et de recherche scientifique, reproduit les différentes représentations et les récits des migrants ciblés par la protection humanitaire tels qu’ils ressortent des entretiens avec les autorités, avec des chercheurs en sciences sociales ainsi qu’avec les autres migrants et les familles. Il s’appuie sur des histoires vraies et des gens réels, qui sont jouées par des acteurs afin de protéger l’identité des personnes interrogées originaux et refléter la nature intrinsèquement fictive de toute narration de soi. En utilisant des acteurs pour reproduire de vraies personnes et des histoires de la vie réelle, le projet remet en cause ce qui constitue finalement une réalité crédible et acceptable en termes scientifiques, filmiques et humanitaires. Samira est une installation d’art-science à deux écrans, présentant l’histoire de Karim. Elle assemble différents moments et scripts ethnographiques tels qu’ils sont apparus à travers le travail de terrain à Marseille. Karim est un homme migrant algérien commerçant le sexe, tout comme SAMIRA, la nuit à Marseille. Il a quitté l’Algérie comme un jeune homme dont les seins commençaient à se développer à la suite de la prise d’hormones ce qui lui a permis d’obtenir l’asile en France, en tant que femme transgenre. Vingt ans plus tard, alors que son père se meurt et que Samira/Karim est en passe de devenir le chef de la famille, elle se fait chirurgicalement enlever les seins et se marie avec une femme afin d’obtenir un nouveau passeport lui permettant de retourner en Algérie pour assumer son nouveau rôle.

Slides de la conférence, l’installation Samira.

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Jean Cristofol – Distance et proximité dans un espace multidimensionnel


Jean Cristofol – philosophe, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, France

L’espace concret dans lequel nous vivons est indissociable des formes dans lesquelles nous nous le représentons. Ces formes mobilisent des connaissances objectives, mais elles engagent aussi un imaginaire dans lequel nous nous projetons. De ce point de vue, l’espace concret n’est pas seulement la résultante de nos pratiques, il est aussi habité par des sujets qui y situent et y identifient des enjeux et il est traversé de fictions et de récits. Les récits et les fictions, dont nous sommes culturellement les héritiers, mettent en oeuvre un espace continu qui s’articule sur les oppositions du proche et du lointain, de la distance et de la proximité, de l’ici et de l’ailleurs. Les frontières y dessinent des lignes de discontinuité entre des entités homogènes. La figure du voyage, celle de l’utopie, le thème de l’ile ou du labyrinthe, celui de la limite et de son franchissement en sont des incarnations. Mais ces figures ne sont pas seulement de libres constructions de l’esprit, elles sont aussi en correspondance avec les médiums dans lesquels elles ont été articulées et elles sont concrètement produites par la relation aux modes d’existence technique et sociaux d’une époque. Quand les échanges et les déplacements sont déterminés par les flux informationnels et que des dispositifs autonomes ubiquitaires agissent sur nos modes de perception et nos capacités directes d’action, comment pouvons-nous les penser et les mettre en oeuvres ? Que devient notre relation à l’espace quand celui-ci se construit dans une complexité qui vient bouleverser les façons de comprendre le sens même de ce qu’on appelle la distance ou la proximité ? Si l’espace dans lequel nous vivons et communiquons est un espace complexe et multidimensionnel, comment pouvons nous en construire la représentation ?

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Noel Sharkey – Les empêcher de passer et les empêcher de sortir : la frontière robot


Noel Sharkey – intelligence artificielle, Sheffield University, UK

Cette présentation examinera les évolutions potentielles de la robotique applicable dans le futur à la protection des frontières. L’utilisation d’avions sans pilote est déjà utilisé pour identifier les incursions frontalières et suivre les «délinquants». Il y a également des projets d’utilisation de robots terrestres pour intercepter ces franchissement de frontières illégaux. Mais ce n’est que le début. La prochaine génération de robots militaires trouvera ses propres objectifs et attaquera sans contrôle humain. Malgré les protestations internationales, certains États n’ont pas hésité à explorer de telles pistes. S’ils continuent, il faudra peu de temps avant que les robots autonomes entrent en service dans le monde civil pour aider à contrôler les immigrés «illégaux». Par ailleurs, toute discussion sur les nouvelles technologies, doit tenir compte de leur éventuelle utilisation abusive pour confiner les populations à l’intérieur des frontières.

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Cédric Parizot – antiAtlas des frontières : une expérimentation art-science


Cédric Parizot, coordinateur du projet antiAtlas, anthropologue, IMéRA, Institut de Recherche et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM – AMU/CNRS), Aix en Provence

A l’aube du XXIe siècle, les fonctions dévolues aux frontières étatiques sont exercées bien au-delà des lieux, circonscriptions et administrations où elles étaient traditionnellement actives. Elles perdent ainsi leur aspect linéaire. Elles adoptent une nature plus mobile, plus diffuse afin de s’adapter à la globalisation. Les acteurs du contrôle sont devenus de plus en plus nombreux ; aux côtés des Etats interviennent aujourd’hui des agences (Frontex en Europe), des entreprises privées, des organisations non gouvernementales… Le contrôle de la circulation des personnes et des biens revêt des formes de plus en plus nombreuses et différenciées. Nos existences sont ainsi traversées par de multiples réseaux et dispositifs d’identification. Toutes ces recompositions doivent être analysées le plus finement possible, en mobilisant une palette étendue de modes d’expression et d’outils critiques.

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Andrea Rea – Contrôler les indésirables à la frontière-réseau

Andrea Rea, Université Libre de Bruxelles-GERME, Belgique

La communication entend présenter les principales approches contemporaines de la notion de frontière. La deuxième partie du document est consacrée à une approche alternative des processus frontièrisation en se concentrant davantage sur la relation entre la frontière et la mobilité plutôt qu’entre frontière et territoire relation rencontrée fréquemment dans la littérature. La frontière est définie comme frontière-réseau composé d’unités d’espace-temps (aéroport, port maritime, l’espace public par exemple) où des humains (bureaucrates dans les consulats, les gardes-frontières, les agents de liaison, des voyageurs, etc.) et de non-humains (bases de données, des lois, des procédures) interagissent pour objectif de produire des pratiques de souveraineté étatique. Une attention particulière est accordée à la relation entre l’Europe et les pays du sud de la Méditerranée dans une troisième partie. Basé sur le concept de frontière-réseau, il est possible d’analyser la politique européenne de la mobilité en ce qui concerne les pays du sud de la Méditerranée, en accordant une attention particulière aux dispositifs de sécurité qui tendent à accélérer la mobilité des voyageurs légitimes, d’une part, et à filtrer et à bloquer les indésirables, les personnes soupçonnées de contourner les lois de l’immigration, d’autre part. Toute personne en mobilité est soumise à la surveillance mais certains sont placés sont contrôle. La dernière partie de la communication est consacrée à l’analyse qui pourrait être faite du contrôle à l’aéroport à partir du concept de frontière-réseau.

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Gabriel Popescu – Déterminisme technologique et mise en forme des frontières mobiles

Gabriel Popescu – IméRA, AMU, Indiana University South Bend, USA

L’organisation politico-territoriale moderne du monde a été construite sur un imaginaire géographique qui conçoit l’espace en termes absolus, comme un objet rigide qui peut être découpé en morceaux quantifiables. Dans la pratique politique, cela a conduit à la division de la planète en unités territoriales mutuellement exclusives, fondées sur des frontières linéaires. Récemment, nous assistons à un changement d’imaginaire géographique qui intègre une perspective polyvalente et reconnaissant la nature relationnelle de l’espace; un imaginaire plus en phase avec une notion d’espace définie par la mobilité sous la forme de liens et de nœuds plutôt que par la proximité territoriale et la variation de la distance. En conséquence, nous assistons à l’émergence de formes complémentaires de frontières étatiques qui dérogent aux normes de linéarité territoriale en devenant intégrées aux flux qui peuvent voyager et être constamment répertoriés à travers l’espace. La mise en forme de ces frontières mobiles est fortement influencée par les technologies numériques qui sont supposés avoir des pouvoirs prédictifs et sont généralement conceptualisées en termes d’efficacité inébranlable et perçues comme étant là pour assurer la sécurité dans un contexte de mobilité transnationale. Le problème d’une telle logique derrière l’incorporation de la technologie dans la fabrication de frontière est qu’elle suppose que la vie sociale peut être rendu numériquement connaissable et donc définissant (mal) les sujets aux frontières comme des objets matériels détachés de leurs contextes sociaux et politiques. Il est essentiel de bien comprendre les limites et les avantages pour la société de ces technologies aux frontières afin de s’assurer que la gouvernance de la frontière de celles-ci préserve les intérêts publics au lieu de les étouffer.

Voir également l’interview de Gabriel Popescu

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Interview Noël Sharkey


Noel Sharkey, artificial intelligence, Sheffield University, UK

Traduction : Cecile Cottenet, LERMA (AMU). Sous titres : Myriam Boyer. Sources : Delair-Tech – The DT-18 system, Victoria Police consider Unmanned drones, CNN.com news Drones silently patrol U.S.borders – Predator B UAV (unmanned aerial vehicle), RAFAEL’s Protector USV, Israel G-Nius UGV – Avantguard UGCV, Guardium LS UGV & Guardium UGV