Qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui? Paris: PUF, 2015 par Anne Laure Amilhat Szary

Anne Laure Amilhat-Szary, Qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui? Paris: PUF, 2015

Les frontières représentent aujourd’hui un enjeu complexe dans la vie des personnes. Elles relient et divisent, elles se font mobiles, s’individualisent aussi, laissant circuler librement certains et retenant d’autres. Qu’elles s’ouvrent ou se ferment, elles sont à la fois l’objet de politiques publiques spécifiques et une importante ressource pour les intérêts privés. Technique de gouvernement des Etats, elles constituent un levier privilégié du capitalisme marchand. Elles sont le lieu d’exacerbation des processus politiques, sociaux, économiques actuels, un laboratoire de notre époque.

Pour l’heure, les frontières internationales restent les supports d’une citoyenneté qui elle-même fonde la démocratie… Mais la façon dont nos limites vacillent met en évidence le devenir incertain de nos systèmes politiques. Comprendre ce qu’est une frontière aujourd’hui, c’est ainsi interroger l’avenir de nos sociétés et reformuler notre relation au monde.

164 pages, 14 euros

Géographe, Anne-Laure Amilhat Szary est professeure à Grenoble. Membre de l’IUF, elle travaille sur les dynamiques frontalières et anime au sein du laboratoire CNRS PACTE, le groupe de recherche « Frontières, altérité, marges, mondialisation, expérimentation ». Elle est aussi membre fondateur du collectif « antiAtlas des frontières ».

Monica Stephens – The Geography of Hate

Monica Stephens
The Geography of Hate
Voir le projet

The Geography of Hate fait partie d’un projet du Dr. Monica Stephens (Humboldt State University – HSU) qui identifie les origines géographiques des discours de haine sur le net.

Les données qui constituent ce plan sont basées sur les tweets écrits aux USA de juin 2012 à avril 2013 contenant des termes insultants

Anne-Laure Amilhat Szary, Sarah Mekdjian & Gladeema Nasruddin – Un anti-atlas des frontières vécues. Partager la sensibilité des migrants cartographes


Anne-Laure Amilhat Szary (PACTE, UJF/CNRS, France), Sarah Mekdjian (PACTE, UPMF/ CNRS, France), Gladeema Nasruddin (migrant demandeur d’asile)

Cette communication rend compte du projet, mené conjointement par des chercheurs, des artistes et des migrants, de cartographier l’entre-deux migratoire de manière créative et critique. Cette expérience d’ateliers de cartographie participative, entre art et science, porte aussi sur l’entre-deux d’un point de vue méthodologique, c’est-à-dire sur les conditions de mises en relation des acteurs d’un projet de recherche et de création. Comment créer un cadre d’échanges entre les chercheurs, les artistes et les personnes invitées en raison de leurs parcours migratoires ? Sur de nombreuses cartes scientifiques, les espaces parcourus par les migrants pendant leurs voyages sont souvent survolés par des flèches, qui désignent des flux ou la direction de trajectoires. Les expériences de franchissements frontaliers sont pourtant des événements très significatifs dans les histoires migratoires individuelles. Pour les personnes qui n’ont pas de droit de séjour, la frontière parcourue s’étend jusque dans les espaces dits d’accueil. Ainsi, à Grenoble, mais cela pourrait être ailleurs dans de nombreuses villes européennes, des voyageurs voyagent encore… Quatre dispositifs cartographiques, entre art et science, ont été proposées à douze personnes en situation de demande d’asile ou ayant obtenu le statut de réfugié, avec pour objectif de présenter des frontières vécues « expansées ». Même produite à partir d’une méthodologie participative, la carte n’est jamais dégagée d’enjeux de pouvoir. L’interaction avec les artistes a permis de diversifier le pouvoir de cet outil de médiation dans les relations entre les différents acteurs des ateliers. Raconter des souvenirs de voyages par la cartographie a constitué un cadre original et créatif d’échanges, aujourd’hui transmissible dans le cadre d’une exposition. La réalisation de cartes, sur quatre supports différents, a permis de contourner le registre narratif dominant connu par les demandeurs d’asile, c’est-à-dire le récit de vie chronologique et linéaire exigé par les administrations. Au service d’une projet scientifique, artistique et politique, la carte a ainsi permis de produire des formes originales de constitution de savoirs « indisciplinaires ».

Plus d’informations : Cartographies traversées, détails sur le projet, « Cartographies traversées » exposées au musée des Tapisseries.

Voir le programme complet du colloque antiAtlas, Aix-en-Provence 2013