Territoire

Elément ou pratique de l’espace ?

Cédric Parizot, Chargé de recherche au CNRS, anthropologue, Institut de Recherche et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman

Présentation dans le cadre du webinaire « Habiter et Participer: La place des territoires dans la recherche culturelle participative », 20 novembre 2020, 14h30-16h30, organisé par le réseau Paricip-Arc. Particip-Arc est un réseau d’acteurs engagés dans la recherche culturelle participative. Ce réseau est coordonné par le Muséum national d’Histoire naturelle et soutenu par le Ministère de la Culture.

Bibliographie

ANDERSON, John, 2012, « Relational Places: The Surfed Wave as Assemblage and Convergence ». Environment and Planning D: Society and Space. 2012;30(4):570-587. doi:10.1068/d17910

CHARTIER, Denis, and Estienne RODARY, 2007, « Géographie de l’environnement, écologie politique et cosmopolitiques. » L’Espace Politique. Revue en ligne de géographie politique et de géopolitique 1

CORTES, Geneviève, et Denis Pesche, 2013, « Territoire multisitué », L’Espace géographique, vol. tome 42, no. 4, pp. 289-292. [En ligne]

GIRAUT, Frédéric, 2008, « Conceptualiser le territoire », Historiens et Géographes, 2008, no. 403, p.
57-68 [En ligne]

LEFEBVRE, Henri, 2000, La production de l’espace. Paris: Anthropos.

LEVY Jacques, 2003, “Territoire” in Dictionnaire de la géographie
et de l’espace des sociétés
, J. Lévy & M. Lussault (eds.),
Paris : Belin, 907-910.

LUSSAULT Michel, 2007, L’homme spatial. La construction sociale
de l’espace humain
, Paris: Le Seuil.

MOINE, Alexandre, 2006, « Le territoire comme un système complexe : un concept opératoire pour l’aménagement et la géographie », L’Espace géographique, vol. tome 35, no. 2 pp. 115-132. [En ligne]

MORIZOT, Baptiste, 2020, Manières d’être vivant. Arles: Actes Sud.

PECQUEUR, Bernard, 2009, « De l’exténuation à la sublimation : la notion de territoire est-elle encore utile ? », Géographie, économie, société, vol. vol. 11, no. 1, pp. 55-62.

Image: White nigths, Anna Guilló.

Teaser: Cédric Paga et Olivier Tourny – Hétérographies circassiennes

Dans le cadre du Festival Jours [et nuits] de cirque(s) 2019 et du projet Changement de scènes une série de workshops cirque et sciences humaines (22-27 septembre 2019) a réuni des professionnels issus d’horizons variés. Intitulés Hétérographies circassiennes ces workshops ont été conçus par Vincent Berhault et Cédric Parizot avec le soutien du CIAM, du LabexMed, de l’IREMAM, TELEMME et l’IDEMEC. Ils ont amenés, les chercheurs en science humaines et sociales à s’approprier l’écriture circassienne des artistes pour formuler des propositions scientifiques à travers un agencement dramaturgique.

Dans cette pièce, jouée le 28 septembre, Cédric Paga, clown et Olivier Tourny, ethnomusicologue, IDEMEC (Aix Marseille Université, CNRS) s’engagent dans un jeu autour des formes pour parler d’ethnomusicologie.

Vidéo réalisée par Emilie Rossi avec Mathieu Bertéa

Teaser: Karima Direche et Angela Laurier – Hétérographies circassiennes

Dans le cadre du Festival Jours [et nuits] de cirque(s) 2019 et du projet Changement de scènes une série de workshops cirque et sciences humaines (22-27 septembre 2019) a réuni des professionnels issus d’horizons variés. Intitulés Hétérographies circassiennes ces workshops ont été conçus par Vincent Berhault et Cédric Parizot avec le soutien du CIAM, du LabexMed, de l’IREMAM, TELEMME et l’IDEMEC. Ils ont amenés, les chercheurs en science humaines et sociales à s’approprier l’écriture circassienne des artistes pour formuler des propositions scientifiques à travers un agencement dramaturgique.

Dans cette pièce, jouée le 28 septembre, Karima Direche, historienne, TELEMME (Aix Marseille Université/CNRS) et Angela Laurier, contorsionniste s’engagent dans un jeu autour des formes pour évoquer leurs pratiques de recherche et création.

Vidéo réalisée par Emilie Rossi avec Mathieu Bertéa

Teaser: Vincent Berhault et Vincent Geisser, Hétérographies circassiennes, 2019

Dans le cadre du Festival Jours [et nuits] de cirque(s) 2019 et du projet Changement de scènes une série de workshops cirque et sciences humaines (22-27 septembre 2019) a réuni des professionnels issus d’horizons variés. Intitulés Hétérographies circassiennes ces workshops ont été conçus par Vincent Berhault et Cédric Parizot avec le soutien du CIAM, du LabexMed, de l’IREMAM, TELEMME et l’IDEMEC. Ils ont amenés, les chercheurs en science humaines et sociales à s’approprier l’écriture circassienne des artistes pour formuler des propositions scientifiques à travers un agencement dramaturgique.

Dans cette pièce, jouée le 28 septembre, Vincent Berhault (jongleur, auteur et metteur en scène) et Vincent Geisser, politiste, IREMAM (Aix Marseille Université, CNRS) s’engagent dans un jeu autour des formes pour évoquer les questions liées à la laïcité.

Vidéo réalisée par Emilie Rossi avec Mathieu Bertéa

Teaser: Oligoptik, frontières intelligentes? (2019)

Oligoptik, frontières intelligentes? est un travail en cours amorcé en 2018 par Vincent Berhault, auteur, metteur en scène, compagnie les Singuliers et Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (Aix-Marseille université/CNRS). Avec Barthélémy Goutet, comédien et Gégory Kamoun, danseur.

Vidéo réalisée par Emilie Rossi sur la base d’une captation effectuée avec Mathieur Bertéa au MUCEM, Marseille le 10 octobre 2019

Partenaires :
antiAtlas des frontières
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans
Centre international des arts en mouvement
Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme
Projet LabexMed
MUCEM
Aix-Marseille université
Centre national de la recherche scientifique

Documentaire: Histoires de voir

Un documentaire réalisé par Alice, Anaïs, Camille, Lucie, Maëlie, Madhi et Manon, Master Pro Ecritures documentaires de Pascal Cesaro.
Aix Marseille Université – 2018

Ce film documente une rencontre avec des chercheuses en sciences humaines et sociales venues expérimenter l’écriture vidéographique lors du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo animé par par François Lejault, vidéaste et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://lejault.com/) et Nada Rezk, vidéaste égyptienne. Ce workshop a été organisé dans le cadre du Forum 2018 du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans, intitulé (D’) Ecrire les mondes arabes et musulmans au 21ème siècle.

Le fait divers est un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va-t-il amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien?

C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en image et sons auquel se sont confrontés les participants du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo. A partir des récits colportés par chacun d’entre eux, ils ont élaboré de petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de précision dans les choix esthétiques. Ils ont exploré avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques.
Les formes filmiques ont été projetées le 1er octobre 2018 dans le salon jouxtant l’auditorium de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence.

Documentaire: Du texte médiéval au jeu vidéo

Ce film réalisé en 2018 par Robin Grez et Irina Warner (Master Pro documentaire, Aix Marseille Université) propose une réflexion sur le rapprochement entre Arts et Sciences. Il documente l’expérimentation menée par Guillaume De Vaulx et Lola Dubus qui a donné lieu à la création d’un livre interactif inspiré de la fable des animaux dans l’épître 22 des Rasāʾil Ikhwān al-ṣafā. Cette expérimentation a eu lieu lors de l’atelier Ecritures ludiques et interactives organisé par Douglas Edric Stanley et Leslie Astier (septembre 2018) à l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, dans le cadre du Forum GIS MOMM 2018, (D’)Ecrire les mondes arabes et musulmans.

A l’occasion du workshop Écritures ludiques et interactives, étudiants en arts et chercheurs se sont réunis en binômes afin de faire émerger ensemble des narrations communes à la rencontre des territoires de recherche de chacun. Durant trois jours les équipes se sont familiarisées avec des techniques de prototypage rapide de jeux (papier, vidéo, narration interactive) accompagnées par des outils ludico-méthodologiques expérimentaux développés au coeur de l’atelier Jeux de l’ESAAix. Poursuivant le travail de collaboration formulé autour du projet A Crossing Industry, les étudiants et les chercheurs ont inventé ensemble des nouvelles formes hybrides entre recherche scientifique et création.

Les cinq jeux résultant de ces journées d’échanges ont été testés par le public le 1er octobre dans le salon jouxtant l’auditorium de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence.

Documentaire: De l’anthropologie au jeu vidéo

Ce film a été réalisé à l’automne 2018 lors du Forum du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans par Melissa Robert et Lucille Roche (Master Pro documentaire, Aix Marseille Université). Il propose une réflexion sur le rapprochement entre Arts et Sciences à partir de la présentation du projet de recherche mené par Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley et Robin Moretti A Crossing Industry qui aboutira à la création d’ un jeu vidéo documentaire et artistique.

Cédric Parizot – Israël Palestine, un antiAtlas

Ethnographie d’un régime de séparation connecté (2005-2010)

A l’occasion de ce séminaire, je présenterai une approche inédite des transformations des espaces israélo-palestiniens au cours des 30 dernières années. Fondée sur des expérimentations art-science menées à l’IMéRA, depuis 2011, et inspirée de la théorie de l’acteur-réseau et de la physique quantique, cette approche opère une série de déplacements épistémologiques et ontologiques par rapport aux travaux qui ont étudié les recompositions des espaces israéliens et palestiniens à l’aube du 21ème siècle. L’enjeu de ces déplacements n’est pas de substituer un récit à ceux préexistants, mais de remettre en jeu notre rapport à cet objet déjà particulièrement analysé et documenté pour relancer et poursuivre la réflexion à son propos.

Cette présentation a été effectuée le 6 décembre 2017 dans le cadre du séminaire Rercherche, art et pratiques numériques#14

Cédric Parizot est anthropologue du politique, chercheur à l’Institut de Recherches et d’Etudes sur les Mondes Arabes et Musulmans (IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université) et à l’IMéRA (Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université)

Stéphanie Latte Abdallah et Cédric Parizot – Israël-Palestine : L’illusion de la séparation

Rendez-vous de l’Histoire du monde arabe 2017
3e édition : Frontière(s)
21 mai 2017, Institut du Monde Arabe, Paris

Stéphanie Latte Abdallah, historienne et politiste, CNRS/CERI-SciencesPo
Carcéral, frontières et régime de mobilité en Palestine

L’objectif de cette présentation est de montrer en quoi la justice militaire et le système carcéral israéliens sont depuis le début des années 2000 paradigmatiques du régime de mobilité mis en œuvre dans les espaces israélo-palestiniens. Un régime de gestion des populations par le mouvement qui s’appuie sur des dispositifs ultra-contemporains de contrôle des circulations et des frontières et sur des pratiques néo-libérales globales. Ce faisant, certains des mécanismes violents de l’occupation ont progressivement été rendus moins visibles aux yeux des citoyens et colons israéliens et de l’opinion internationale, ce qui était un des buts affichés des experts militaires après la seconde Intifada. L’occupation militaire a alors été repensée dans une optique managériale avec l’objectif de la rendre moins coûteuse économiquement et politiquement.

Cédric Parizot, anthropologue du politique, IREMAM (UMR7310, CNRS, Aix Marseille Université)
Spatialités visqueuses: les espaces du régime de permis israélien

Cette présentation s’appuie sur une étude ethnographique des chaines de médiation formelles et informelles générées par les procédures administratives que les Palestiniens doivent suivre pour obtenir un permis d’entrée en Israël. En étudiant les réseaux à travers lesquels circulent ces interactions, cette présentation tente d’appréhender les dimensions spatiales du régime de permis israélien au-delà des grilles de lecture nationales et territoriales. En me reposant sur le concept de production de l’espace défini par Henri Lefebvre (2000), j’appréhende l’espace, non plus comme un objet ou un container préexistant à un sujet observant, mais comme un flux auquel participe le sujet. Ce changement de perspective permet deux choses: (1) étudier la diffusion du pouvoir et des mécanismes de domination au-delà des hiérarchies entre ethno-classes; (2) montrer que les effets spatiaux des mécanismes de contrôle israéliens ne se manifestent pas uniquement à travers le confinement territorial des Palestiniens mais aussi en imposant des types de textures distinctes aux interactions que développe chaque population. Dans cette perspective, le régime de permis israélien présente un certain nombre de similarités avec les technologies frontalières du capitalisme global et postcolonial.

Voir le texte de la présentation – in English

Ruben Hernandez Leon – L’industrie de la migration: recenser les relations entre passeurs, acteurs du contrôle et du secours dans les migrations internationales

Ruben Hernandez Leon – University of California, Los Angeles, USA
Dans cette présentation, je montrerai que l’industrie de la migration joue un rôle plus important dans la structuration de la mobilité humaine à travers les frontières que cela n’a été envisagé par la plupart des théories sur les migrations internationales. J’identifie trois premières formes d’industrie de la migration: les animateurs classiques de la migration, l’industrie florissante du contrôle et de l’industrie du soi-disant sauvetage. J’utilise ensuite le cadre théorique défini par Zolberg dans “Strange Bedfellows of American Immigration Politics” qui explique les alliances inhabituelles que nouent ces différents acteurs en place dans le domaine de l’immigration, pour mieux localiser et identifier les liens de ces acteurs avec l’industrie de la migration. Enfin, j’envisagerai les déplacements de ces acteurs à travers différentes ensembles ou groupes (profit/non-lucratif, facilitation/control, pro-immigration/anti-immigration). Je soulignerai ainsi que loin d’être opposés ces acteurs établissent des liaisons régulières au moyen de plusieurs ponts et d’infrastructures.

Voir les slides de la conférence

Voir le programme complet du colloque antiAtlas à Aix-en-Provence en 2013

Charles Heller – Les frontières maritimes de l’UE : strier la mer


Charles Heller, Centre for Research Architecture, Goldsmiths College – University of London/ Watch The Med project

Parce que toute trace sur l’eau semble être immédiatement dissoute par les courants, les mers ont longtemps été associées à un présent permanent, qui résiste à toute écriture de l’histoire. L’étendue de liquide infini a également représenté un défi pour la gouvernance: l’impossibilité de dresser des frontières stables dans des eaux en constante mouvement a conduit à considérer les mers comme un espace de liberté absolue et de circulation – les «mers libres». Dans cette présentation, je vais montrer qu’au contraire, les mers sont de plus en plus documentées et partagées, et ceci de manière inextricable. Un appareil de détection complexe est fondamental pour une forme de gouvernance qui associe la division des espaces maritimes et le contrôle du mouvement et qui instrumentalise le chevauchement partiel et la nature élastique des juridiction maritimes et des lois internationales. C’est dans ces conditions que les régimes de migration imposés par l’UE fonctionnent, ils étendent sélectivement les droits souverains par des patrouilles en haute mer, tout en rétractant parfois la responsabilité, comme dans les nombreux cas de non-assistance aux migrants en mer. A travers les politiques et les conditions de la gouvernance maritime organisées par l’UE, la mer se transforme en un liquide mortel – la cause directe de plus de 13.000 décès documentés au cours des 15 dernières années. Cependant, en utilisant des appareils de télédétection de la Méditerranée contre le grain et violations spatialisation des droits des migrants en mer, je vais démontrer qu’il est possible de ré-inscrire responsabilité dans une mer d’impunité.

Voir le programme du colloque antiAtlas, Aix-en-Provence 2013

Stéphane Rosière – Les frontières internationales entre matérialisation et dématérialisation


Stéphane Rosière – Géographe, Université de Reims, France

Les frontières internationales contemporaines sont caractérisées par un processus, en apparence contradictoire, de virtualisation ou d’effacement et de matérialisation. La virtualisation résulte de la porosité grandissante des frontières traversées par des flux de plus en plus importants. Les frontières s’effaceraient donc, ou se feraient «discrètes», elles seraient aussi marquées par une logique de délinéarisation et déterritorialisation (développement de frontières “punctiformes”, comme dans les aéroports). Cependant, dans le même temps, les frontières sont marquées par un processus de sur-matérialisation avec la construction de nombreuses “barrières” (Israël, États-Unis, Arabie saoudite, Ceuta et Melilla, etc.) souvent appelées “murs”. Cette présentation tentera de montrer comme ces dynamiques, loin d’être contradictoires, sont plutôt liées dans une logique de hiérarchisation des flux dans laquelle l’homme apparaît plus problématique que les marchandises.

Voir les slides de la conférence et également l’interview de Stéphane Rosière sur ce site.

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Joana Moll – La surveillance par les réseaux sociaux le long de la frontière américano-mexicaine


Joana Moll, artiste, Espagne

The Texas Border et AZ: move and get shot sont deux œuvres d’art numérique qui explorent le phénomène de la surveillance sur Internet effectué par des civils à la frontière entre le Mexique et les États-Unis à partir de plateformes mises en place par les autorités américaines. Beaucoup de ces plateformes en ligne sont apparues lors du développement des réseaux sociaux dont la structure a été adoptée comme une alternative moins chère et plus efficace pour surveiller la frontière. Ainsi, l’activité de loisir est devenue un outil pour la militarisation de la société civile. Cette présentation exposera le processus de recherche derrière les deux œuvres d’art et analysera l’évolution de certaines de ces plateformes internet depuis leur création jusqu’à nos jours.

More informations: slides of the conference, Joana Moll’s website.
See the full program of the antiAtlas conference, Aix-en-Provence 2013

Cédric Parizot, Antoine Vion, Wouter van den Broeck – Israël Palestine sous les cartes


Cédric Parizot – anthropologue, IMéRA, IREMAM, AMU/CNRS, France, Antoine Vion – sociologue, LEST, AMU/CNRS, France, Wouter van den Broeck – artiste, Addith, Belgium

« Israël Palestine sous les cartes » est un projet de visualisation dynamique des chaînes relationnelles développées par un anthropologue au cours de ses enquêtes de terrain dans l’espace israélo-palestinien (2005-2010). Ce travail exploratoire implique un anthropologue (Cédric Parizot), un sociologue (Antoine Vion) et un spécialiste de visualisation de données complexes (Wouter Van den Broeck). Le premier objectif est d’analyser sous un autre angle le niveau d’imbrication entre espaces israéliens et palestiniens. Le second est de confronter les trois chercheurs à des pratiques, des méthodologies et des données inhabituelles émanant d’autres disciplines. D’une part, en ayant recourt à un niveau beaucoup plus élevé d’abstraction, l’anthropologue opère un repositionnement radical par rapport à ses données de terrain. En dépit de la perte temporaire de la précision de l’observation anthropologique, cette visualisation dynamique lui offrira une compréhension plus globale du monde social dans lequel il a évolué. D’autre part, cette expérience permettra au sociologue et à l’anthropologue de mieux apprécier les conditions de production de leur connaissance, non seulement en tenant compte du fait que ces données sont situées dans le temps, dans l’espace et dans des interactions spécifiques, mais aussi et surtout en soulignant que l’anthropologue et le sociologue font partie intégrante du réseau-frontière qu’ils tentent de déchiffrer. En d’autres termes, ce projet implique l’anthropologue et sociologue à la fois en tant que chercheurs et en tant qu’objets de recherche. Enfin, en traitant un autre type de réseau complexe (impliquant moins d’individus, mais des couches plus complexes d’interactions), Wouter van den Broeck a l’intention d’expérimenter une nouvelle sémiologie de la cartographie de réseau applicable à l’étude des réseaux issus de la recherche qualitative.

VOir les slides de la conférence

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Steve Wright – Approches entreprenariales de la gestion militaire du changement climatique : du refuge à l’exclusion


Steve Wright, reader in Applied Global Ethics – Leeds Metropolitan University, UK

Si nous devons anticiper correctement et juger avec précision la trajectoire probable de futures réponses au changement climatique, l’hypothèse de travail doit être qu’il y a de fortes probabilités pour que les «solutions» proposées au cours des 50 prochaines années par les élites, les Etats et les entreprises seront nécessaires, mais pas suffisantes. Pour plusieurs pays, cela peut signifier la fin, d’autres seront confrontés à d’importantes migrations internes et d’autres à un exode massif vers des rivages étrangers, à mesure que les gens lutteront pour trouver la continuité. Cette présentation considère que les préparatifs pour répondre à ces défis seront tout à fait inadaptés. Les États prendront des mesures d’urgence dans la panique, incluant des entraves profondes à la liberté de mouvement. Les recherches passées ont traité de tels scénarios comme les catastrophes environnementales, mais cette présentation envisagent ces scénarios comme des options d’aménagements d’urgence qui ont déjà été structurés dans le cadre de planification d’Etat. Que pouvons-nous attendre lorsque la continuité des chaînes d’approvisionnement énergétique et alimentaire ne peut plus être garanti? Je présenterai ici des preuves que de nombreuses organisations militaires travaillent déjà sur les réponses au changement climatique du point de vue de la sécurité de l’Etat plutôt que dans une perspective de sécurité humaine.

Qu’est-ce que cela implique? Essentiellement, deux processus interdépendants font irruption: l’un fondé sur l’informatique, l’autre orienté sur les technologies d’exclusion physique systématique des citoyens non autorisées et basé sur une grande variété de systèmes coercitifs émergents. Les Etats disposent déjà de systèmes de contraignants aux frontières pour empêcher quiconque sans documentation de passer; et ceux-ci deviennent de plus en plus sophistiqués, avec différents moyens de reconnaissance, de surveillance et de suivi biométriques. La reconnaissance faciale et les systèmes de repérage de véhicules, conçus à l’origine en réponse à la “guerre contre le terrorisme”, peuvent être rapidement réorientés vers les réfugiés du changement climatique. Ces personnes ne seront pas officiellement désignées comme telles, car l’étiquette généralement péjorative d’immigrants illégaux facilitera une solution d’exclusion juridique, les réfugiés du changement climatique n’ont aucun statut juridique. Nous assistons déjà à un changement de paradigme en matière de sécurité entre les grandes puissances militaires pour reformuler le changement climatique en tant que menace majeure pour la sécurité. De même, l’armée, la police, les médias, le complexe sécuritaire universitaire sont déjà en train de renforcer leur capacité à définir de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des frontières et de l’exclusion de cette zone. Ces nouvelles mesures et moyens incluent déjà des algorithmes non-humains ainsi que des éléments robotiques pour patrouiller les longues frontières. Une grande variété d’armes sublétales a également émergé. Elles peuventt être soit utilisées contre des foules par des humains ou exploitées par intelligence artificielle. Quelle est la probabilité de ces développements? Nous explorons ici la reconfiguration actuelle des principales manufactures de systèmes intelligents de clôtures, drones, sécurité robotique et les systèmes de patrouille ainsi que les technologies d’armes létales et subléthales ainsi que les doctrines qui répondent aux exigences de ces nouveaux marchés. La présentation se termine par une discussion sur certains dilemmes éthiques sur la façon de répondre à une telle fixation technique. Doit-on acquiescer (ce qui pourrait équivaloir à une collusion) , ou devrions-nous nous engager dans l’activisme de recherche pour révéler les conséquences sociales et politiques de systèmes de clôtures existantes comme celles récemment érigé au Bangladesh. Cette question éthique inconfortable sera au cœur de toute réponse politique intelligente aux migrations de masse induites par le climat. Devons-nous renforcer la résilience au sein des architectures modernes et des infrastructures ou faire une forteresse : un menu humain ou inhumain de solutions pour l’avenir ?

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Olivier Clochard & Laurence Pillant – Connected camps : les lieux d’enfermement en Europe et au-delà


Olivier Clochard – géographe, MIGRINTER, CNRS, MIGEUROP, France et Laurence Pillant – géographe, TELEMME, AMU/CNRS, France

Bien que les camps d’enfermement de migrants en Europe possèdent chacun leurs particularités et une histoire singulière, la justification de leur existence, de même que les appareils juridiques, politiques et économiques qui les sous-tendent se ressemblent et s’inscrivent dans des processus communs. L’approche par le réseau permet d’entrevoir ces lieux qui constituent aujourd’hui les frontières réticulaires de l’espace Schengen et de la politique européenne de voisinage (PEV), à savoir pour les autorités la recherche d’un bornage « exhaustif » dans et en dehors des territoires de l’Union Européenne. Il s’agira ici de définir les échelles et la mesure de ces liens entre les camps. Après analyse la représentation cartographique de ce réseau permet d’appréhender et de rendre visible ce phénomène d’enclosure régionale relative au contrôle migratoire européen.

Voir les slides de la conférence

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