antiAtlas Journal #6 : Lauren Lee McCarthy, You Can Say

La revue antiAtlas Journal invite pour son n°6 « Hétérographies » l’artiste Lauren Lee McCarthy, qui s’intéresse aux enjeux des relations sociales dans un contexte de surveillance, d’automatisation et de vie algorithmique, avec l’article You Can Say :

« Un logiciel est un ensemble d’instructions, un code ou un script. J’applique alors une logique similaire aux interactions sociales, en me comportant moi-même comme une interface pour les autres. Mais il y a toujours une part d’humanité dans un protocole social, alors qu’une machine exige une série précise d’instructions, faute de quoi elle échoue. Ainsi, au mesure que la technologie se rapproche de nous, les scripts commencent à se confondre. »

antiatlas-journal.net/06-lauren-lee-mccarthy-you-can-say (english)

La revue antiAtlas Journal est dédiée aux enjeux et aux formes contemporaines des frontières. Son n°6, Hétérographies, s’intéresse aux manières dont les humains s’écrivent eux-mêmes et écrivent « leurs autres ». Il s’origine dans une réflexion menée au sein de l’Institut d’ethnologie méditerranéenne européenne et comparative d’Aix-en-Provence (IDEMEC), à partir d’une relecture croisée des travaux de Michel de Certeau sur l’écriture et de ceux d’André Leroi-Gourhan sur le style. Il réunira des articles de Crys Aslanian & Ludmilia Postel, Claire Lapique & Ana Maria Lozano Rivera, Lauren Lee McCarthy, Manoël Pénicaud et Patrick Suter, qui seront publiés individuellement entre juin et septembre 2023. Coordination du numéro : Eléonore Armanet, Thierry Fournier, Cédric Parizot et Manoël Pénicaud.
Design de la revue et ds articles : Thierry Fournier.

Lauren Lee McCarthy

Lauren Lee McCarthy crée des pièces qui humanisent ou incarnent les rôles que jouent les appareils intelligents ou les technologies, pour questionner la manière dont elles infléchissent les relations sociales. Elle met en jeu un large spectre de médias comme les installations, la performance, l’intelligence artificielle et les œuvres interactives. En 2017, avec l’œuvre LAUREN, elle a invité des participant·es à installer un système d’assistance personnelle virtuelle à leur domicile, similaire à sur Amazon Alexa – la différence essentielle étant que le dispositif était animé 24/7 par l’artiste elle-même. Elle a ensuite renversé les rôles avec son projet SOMEONE, où des participant·es avaient accès et contrôle 24/7 au domicile de l’artiste. SOMEONE a reçu le Golden Nica d’Ars Electronica et le Japan Media Arts Social Impact Award, et LAUREN a reçu le prix DocLab de l’IDFA pour la non-fiction immersive.

Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier, notamment au Barbican Centre, au Fotomuseum Winterthur, à la Haus der elektronischen Künste, au SIGGRAPH, au Onassis Cultural Center, à l’IDFA DocLab, à la Science Gallery Dublin, au Seoul Museum of Art et au Japan Media Arts Festival. Elle a bénéficié de bourses et de résidences de Creative Capital, United States Artists, LACMA, Sundance New Frontier, Eyebeam, Pioneer Works, Autodesk et Ars Electronica. Elle est également la créatrice de p5.js, une plateforme d’art et d’éducation open-source qui donne la priorité à l’accès et à la diversité dans l’apprentissage du code, et qui compte plus de 10 millions d’utilisateurs. Elle a développé ce travail dans son rôle de 2015 à 21 au sein du conseil d’administration de la Processing Foundation, dont la mission est de servir ceux qui n’ont historiquement pas eu accès aux domaines de la technologie, du code et de l’art dans l’apprentissage des logiciels et de l’alphabétisation visuelle. Lauren est professeur à l’UCLA Design Media Arts. Elle est titulaire d’une maîtrise en beaux-arts de l’UCLA, d’une licence en informatique et d’une licence en art et design du MIT.

Mots-clés : art, scripts, protocoles, code, communication, voix, rupture, présence

antiAtlas Journal

Directeur de la publication : Jean Cristofol
Directeur de rédaction : Cédric Parizot
Directeur artistique : Thierry Fournier
Comité de rédaction : Jean Cristofol, Thierry Fournier, Anna Guilló, Cédric Parizot, Manoël Penicaud
Production : IREMAM, Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (UMR7310, Aix Marseille Université/CNRS), Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (Idemec)

Revue numérique annuelle, bilingue et gratuite, antiAtlas Journal est dédiée à la recherche sur les enjeux et les formes des frontières contemporaines. La revue prolonge les réflexions et les expérimentations menées par le groupe de recherche antiAtlas des frontières : colloques, publications, conférences, expositions… Reposant sur une collaboration entre chercheurs et artistes, elle expérimente de nouvelles pratiques d’édition et de modélisation de la recherche. Elle est consultable sur le web (desktop, tablettes et mobiles) et en PDF.

Conçue et dirigée par Thierry Fournier, la conception éditoriale et le design de la revue s’emparent des potentialités d’une publication numérique pour étendre l’expérience de lecture de textes de recherche. Son design en « articles-paysages » renouvelle radicalement l’approche des textes de recherche. En ouvrant des voisinages et de circulations multiples entre textes et images, il autorise des parcours transversaux et des échelles variables de perception, qu’une organisation linéaire ne permettrait pas – bien qu’elle soit toujours disponible dans la version PDF. Certaines très grandes images débordent largement des écrans : la circulation exclusive dans une image devient un des récits proposés, au même titre que la circulation dans un texte.

antiAtlas Journal #6 : Patrick Suter, Hétérographies et polyphonies littéraires

La revue antiAtlas Journal invite pour son n°6 Hétérographies l’écrivain, critique et traducteur suisse Patrick Suter, professeur extraordinaire de littératures de langue française contemporaines à l’Université de Berne, avec l’article Hétérographies et polyphonies littéraires :

« En mettant en relation deux œuvres monumentales (Le Parthénon des livres de Marta Minujín et Le Génie du lieu de Michel Butor), et tout en opérant un tournant qui mène de l’art contemporain aux littératures de langue française, cet article étudie les procédures d’exclusion dans l’espace politique ainsi que les moyens de rapprocher des voix appartenant à des espaces culturels ou sociaux différents.»

antiatlas-journal.net/06-patrick-suter-heterographies-et-polyphonies-litteraires

antiAtlas Journal est dédiée aux enjeux et aux formes contemporaines des frontières. Son n°6 Hétérographies s’intéresse aux manières dont les humains s’écrivent eux-mêmes et écrivent « leurs autres ». Il s’origine dans une réflexion menée au sein de l’Institut d’ethnologie méditerranéenne européenne et comparative d’Aix-en-Provence (IDEMEC), à partir d’une relecture croisée des travaux de Michel de Certeau sur l’écriture et de ceux d’André Leroi-Gourhan sur le style.

Il réunit des articles de : Crys Aslanian & Ludmilia Postel, Claire Lapique & Ana Maria Lozano Rivera, Lauren Lee McCarthy, Manoël Pénicaud et Patrick Suter, qui seront publiés individuellement entre juin et septembre 2023.

La coordination du numéro est assurée par Eléonore Armanet, Thierry Fournier, Cédric Parizot et Manoël Pénicaud. Le design de la revue et de chaque article est conçu par Thierry Fournier.

Patrick Suter

Patrick Suter est professeur de littératures de langue française contemporaines à l’Université de Berne (théorie et histoire de la culture). Il a interrogé les relations entre presse et littérature de Mallarmé à Rolin (Le journal et les Lettres, MētisPresses, 2 volumes). Ses champs de recherche embrassent les avant-gardes, la dramaturgie, la poésie, l’interculturalité et l’étude des frontières en littérature. Sur le plan littéraire, il a publié Le Contre-geste (La Dogana, 1999), Faille (MētisPresses, 2005), et Frontières (Passage d’encres, 2014). En tant que traducteur, il s’est consacré à la poétesse allemande Annette von Droste-Hülshoff (Tableaux de la lande et autres poèmes, La Dogana, 2014). Il a codirigé des publications collectives sur Pinget (Robert Pinget. Inédits, Revue des Sciences Humaines, 317, 2015), sur l’interculturalité (Regards sur l’interculturalité, MētisPresses, 2016), sur Goldschmidt (Georges-Arthur Goldschmidt – Überqueren, überleben, übersetzen, Wallstein,2018), sur Butor (Michel Butor et la radio, Komodo 21, 15, 2021 ; Cahier Butor 2 : Michel Butor et les peintres, 2022) et sur la poétique des frontières : Poétique des frontières. Une approche transversale des littératures de langue française, MētisPresses, 2021).

Ouvrages parus sur les frontières :

– Patrick Suter, Frontières, Guern, Passages d’encres, Trace(s), 2014.

« Elles sont l’impensé de la mondialisation. Plus actuelles que jamais. Elles n’ont jamais disparu, ne disparaîtront pas, ne peuvent disparaître. Elles ont produit, produisent, produiront des effets considérables. Elles déterminent l’organisation du monde. Frontières géographiques. Politiques. Culturelles. Sociales. Urbaines. Écologiques…
Patrick Suter a voulu les saisir de façon synthétique. Dans leur diversité. Par-delà les représentations partielles et subjectives qui abondent. Il fallait les faire éprouver au public. Inventer un appareil nouveau. Prendre en compte l’espace de façon inédite. Tresser une écriture polyphonique.
Les frontières devaient s’affronter. L’espace se fendre, se tendre. Le livre est comme un chœur, dissonant, divergent. Comme un labyrinthe moderne, offert à la méditation. Il insiste obstinément. Telle une prière – telles les frontières. À chacune d’elles, le lecteur peut être arrêté. Saisi de crainte. »

– Patrick Suter & Corinne Fournier Kiss (dir), Poétique des frontières. Une approche transversale des littératures de langue française (XXe-XXIe siècles), , Genève, MētisPresses, « Voltiges », 2021
ISBN : 978-2-940563-94-4 ; DOI: 10.37866/0563-94-4

Participant à l’organisation et à la mise en forme du monde, les frontières apparaissent également comme des lignes de forces dans de nombreuses œuvres littéraires. Périphériques ou centrales, statiques ou dynamiques, explicites ou implicites, pleines ou creuses, précaires ou tenaces, elles signalent des points de rupture ou des zones d’attraction dans les textes. Donnant lieu aux expériences les plus variées, elles engagent des formes et des esthétiques très différenciées.
À partir de cet objet commun, et en convoquant les débats récents sur la littérature mondiale, cet ouvrage invite à un voyage à travers les littératures de langue française. Il rejoint ainsi les préoccupations de la recherche contemporaine visant à décloisonner les différentes histoires littéraires nationales.

Mots-clés : Marta Minujín, Michel Butor, littératures de langue française, polyphonie, frontières.

antiAtlas Journal

Directeur de la publication : Jean Cristofol
Directeur de rédaction : Cédric Parizot
Directeur artistique et design des articles : Thierry Fournier
Comité de rédaction : Jean Cristofol, Thierry Fournier, Anna Guilló, Cédric Parizot, Manoël Penicaud

www.antiatlas-journal.net
contact@antiatlas-journal.net

Revue numérique annuelle, bilingue et gratuite, antiAtlas Journal est dédiée à la recherche sur les enjeux et les formes des frontières contemporaines. La revue prolonge les réflexions et les expérimentations menées par le groupe de recherche antiAtlas des frontières : colloques, publications, conférences, expositions… Reposant sur une collaboration entre chercheurs et artistes, elle expérimente de nouvelles pratiques d’édition et de modélisation de la recherche. Elle est consultable sur le web (desktop, tablettes et mobiles) et en PDF.

Conçue et dirigée par Thierry Fournier, la conception éditoriale et le design de la revue s’emparent des potentialités d’une publication numérique pour étendre l’expérience de lecture de textes de recherche. Son design en « articles-paysages » renouvelle radicalement l’approche des textes de recherche. En ouvrant des voisinages et de circulations multiples entre textes et images, il autorise des parcours transversaux et des échelles variables de perception, qu’une organisation linéaire ne permettrait pas – bien qu’elle soit toujours disponible dans la version PDF. Certaines très grandes images débordent largement des écrans : la circulation exclusive dans une image devient un des récits proposés, au même titre que la circulation dans un texte.

Production : IREMAM, Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (UMR7310, Aix Marseille Université/CNRS), Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (Idemec)

Journées d’étude : MUCEM, « Warburg migrations : savoirs, images, personnes »

Journées d’étude, 30 et 31 mai 2023
MUCEM, Fort Saint-Jean – MucemLab
Entrée libre sur inscription à mucemlab@mucem.org
Mardi 30 mai 14h-18h30 et mercredi 31 mai 9h30-18h30

Avec : Lara Bonneau, Giovanni Careri, Emanuele Coccia, Philippe Despoix, Anna Dezeuze, Georges Didi-Huberman, Aude Fanlo, Camille Faucourt, Nicolas Feodoroff, Thierry Fournier, Sabine Guermouche, Anna Guilló, Axel Heil, Chourouk Hriech, Sarah Mekdjian, Robert Ohrt, Hélia Paukner, Mathieu Pernot, Simon Séguier-Faucher, Bill Sherman, Matteo Vallorani, Francesco Zucconi.

L’Atlas Mnémosyne est peut-être l’un des legs les plus puissants de l’anthropologue des images Aby Warburg (1866-1929), dont l’œuvre sera au cœur de ces journées d’étude. Avec plasticiens, théoriciens et conservateurs, il s’agira de réfléchir aux dimensions subjectives ou mémorielles que charrient les notions de migration ou d’exil (des personnes, des objets, de la culture), mais aussi d’envisager les enjeux méthodologiques et théoriques que ces usages soulèvent, ainsi que l’actualité de la forme atlas dans la création contemporaine.

Thierry Fournier et Anna Guilló présentent la revue antiAtlas-Journal et son projet.

Partenaires : Cehta-CRAL, EHESS-CNRS, MucemLab, INSEAMM, LESA, Aix-Marseille Université. Goethe Institut

Télécharger le programme complet des journées d’étude

antiAtlas #2, 2021 : On Countries and Hotels, Disassembling Narratives of Time and Place

Written by Beatrice Bottomley, and published into the antiAtlas Journal #2 this article focuses on a collection of short stories by the Palestinian writer Raji Bathish: On Countries and Hotels (2007). The stories take place in hotel rooms that are marked by the strong presence of media, or means of communication, allowing for a disassembling of linear time and place. To what extent does this enable the text to produce a space of movement? And what is the potential of such a space?

Read the article: https://www.antiatlas-journal.net/on-countries-and-hotels/

Beatrice Bottomley is a doctoral candidate at the Warburg Institute, University of London, supported by a studentship from the London Arts & Humanities Partnership. Her research interrogates the relationship between language and philosophy.

Appel à communication : « Paysages inouïs écouter | résonner | habiter »

8 au 10 avril 2021, Blois

Le 10e symposium international FKL (Klanglandschaft Forum – Forum pour le paysage sonore) est organisé avec l’Ecole de la nature et du paysage (INSA Centre Val de Loire), AAU-CRESSON et le Réseau International Ambiances.
Ce partenariat inédit s’inscrit dans une démarche prospective pour imaginer de nouvelles façons de considérer l’apport de la question sonore dans nos existences. Les situations expérimentales seront privilégier.

Pourquoi Paysages inouïs ?

La métaphore ouvre un champ libre pour l’imagination, l’impensé ou l’inconnu, mais aussi pour le passé et le futur, pour des scénarios sonores encore inexplorés. Cette image touche aussi au domaine multiforme de la perception auditive. Par l’intermédiaire des qualités auditives, des phénomènes acoustiques, des pratiques de conception spatiale, des créations artistiques et des expériences d’écoute, le son constitue une entrée transversale inspirante sur les paysages et les ambiances.

Cinq thématiques

– Dans quels paysages sonores aimerions-nous vivre ?
– Que pouvons-nous apprendre en écoutant le monde à venir ?
– Utopique / dystopique / hétérotopique ;
– Des écoutes différentes à travers les formes et les rythmes de la vie ;
– Quelles voies pour les actions collectives ?

Les auteurs, musiciens, scientifiques, artistes, étudiants, pourront envoyer des propositions scientifiques ou des compositions sonores, qui peuvent être soit des enregistrements audio, soit des compositions instrumentales écrites, soit des installations sonores, ou encore des propositions vidéo.
Parmi les propositions créatives il y a aussi la possibilité d’inventer et de proposer des jeux qui comportent, dans les modalités de déroulement ou comme objet même, une référence au son et à l’écoute. Des photos, des cartes, des enregistrements des lieux prévus pour les installations seront disponibles en ligne à partir du 30 septembre 2020.

Calendrier

Date limite de soumission des propositions : 30 novembre 2020
Télécharger l’appel à communication
Les informations

Contact AAU-CRESSON : Nicolas Tixier

Comité d’organisation :

FKL : Giuseppe Furghieri, Francesco Michi, Stefano Zorzanello
Ecole de la nature et du paysage INSA Centre Val de Loire, CNRS CITERES : Olivier Gaudin, Lolita Voisin
AAU- CRESSON ENSA Grenoble : Jean-Paul Thibaud, Nicolas Tixier.

Appel à contributions : Lexique de la dérive

Appel à contributions

Calypso36°21 lance un appel à contributions pour le Lexique de la dérive, ouvrage participatif produit dans le cadre d’Out.of.the.blue.map.

Le lexique rassemble des fragments de récits [mots, expressions, lieux, images, lois] dans le but de composer des paysages frontaliers alternatifs, d’expérimenter de nouvelles façons de percevoir et de donner sens aux espaces frontaliers méditerranéens [fluides+solides]. A la fois lieu de passage et de rupture, la Méditerranée constitue un territoire liminal pour certain.e.s de ceux.celles qui la traversent. Le travail autour du lexique permet de déconstruire ce territoire et de s’affranchir des narrations imposées en explorant leurs angles-morts.

Résultat de 2 ans de collaborations, cet objet éditorial évolutif se compose de contributions d’artistes, d’activistes, de juristes, de chercheuses.eurs, d’architectes et de personnes dont le travail, les récits et imaginaires convoquent, contestent et questionnent ces paysages frontaliers. L’ouvrage sera développé, édité et exposé tout au long du programme [expositions+ateliers+rencontres] au Maroc, en France et aux Pays-Bas. Il sera traduit en arabe, en français et en anglais.

Calendrier de publications

Version 1. Date limite des contributions le 21 février 2020. La version 1 sera exposée à l’International Community Arts Festival à Rotterdam, du 24 au 29 mars 2020. Il sera utilisé comme outil de travail au sein d’un atelier organisé pendant le festival.

Version 2. Date limite des contributions le 5 mai 2020. La version 2 sera présentée au sein l’exposition collective organisée à Mahal Art Space, à Tanger, du 28 mai au 29 juin 2020. Il sera utilisé comme outil de travail au sein des 2 ateliers organisés à Tanger en marge de l’exposition. Cette version sera imprimée en risographie dans l’atelier de Kulte Print Studio à Rabat.

Version 3. Date limite des contributions le 1er septembre 2020. La version 3 sera présentée au sein l’exposition collective organisée à Marseille dans le cadre du programme Les Parallèles du Sud de la biennale Manifesta13, du 18 septembre au 16 octobre 2020.

Contribuer au lexique : calypso3621 [at] gmail.com

Documentaire: Histoires de voir

Un documentaire réalisé par Alice, Anaïs, Camille, Lucie, Maëlie, Madhi et Manon, Master Pro Ecritures documentaires de Pascal Cesaro.
Aix Marseille Université – 2018

Ce film documente une rencontre avec des chercheuses en sciences humaines et sociales venues expérimenter l’écriture vidéographique lors du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo animé par par François Lejault, vidéaste et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://lejault.com/) et Nada Rezk, vidéaste égyptienne. Ce workshop a été organisé dans le cadre du Forum 2018 du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans, intitulé (D’) Ecrire les mondes arabes et musulmans au 21ème siècle.

Le fait divers est un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va-t-il amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien?

C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en image et sons auquel se sont confrontés les participants du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo. A partir des récits colportés par chacun d’entre eux, ils ont élaboré de petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de précision dans les choix esthétiques. Ils ont exploré avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques.
Les formes filmiques ont été projetées le 1er octobre 2018 dans le salon jouxtant l’auditorium de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence.

Documentaire: De l’anthropologie au jeu vidéo

Ce film a été réalisé à l’automne 2018 lors du Forum du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans par Melissa Robert et Lucille Roche (Master Pro documentaire, Aix Marseille Université). Il propose une réflexion sur le rapprochement entre Arts et Sciences à partir de la présentation du projet de recherche mené par Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley et Robin Moretti A Crossing Industry qui aboutira à la création d’ un jeu vidéo documentaire et artistique.

Appel à candidatures pour participer aux worshops recherche-création : (D’)Ecrire les mondes arabes et musulmans

Ces workshops recherche-création sont organisés dans le cadre du FORUM GIS Moyen Orient Mondes Musulmans 2018
28 septembre 1er octobre 2018
Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

(D’) Ecrire les mondes arabes et musulmans

Tous les deux ans, le Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient et mondes musulmans (http://majlis-remomm.fr/) organise un forum destiné à engager un dialogue entre les chercheurs travaillant sur cette aire culturelle et les acteurs de la société civile (enseignants du secondaire, journalistes, associations, grand public, etc.).

Du 28 septembre au 4 octobre 2018, à travers différents dispositifs d’engagement avec le public (workshops de recherche-création, colloques, ateliers de formation, spectacle vivant, projections de documentaires, exposition) ce forum interrogera les pratiques d’écriture à travers lesquelles chercheurs, enseignants, mais aussi d’autres acteurs de la société (artistes, blogueurs, journalistes, éditeurs, réalisateurs) pensent, représentent et discutent des mondes arabes et musulmans. L’écriture est ici envisagée dans une acception élargie pour englober les textes, les arts plastiques, les films, les documentaires, le théâtre, les dispositifs numériques, etc.

Deux workshops de recherche-création destinés aux universitaires, enseignants du secondaire et étudiants

En collaboration avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, nous ouvrons deux workshops de 3 jours (28-30 septembre 2018) qui seront encadrés par deux artistes enseignants. Le premier workshop, «Écritures ludiques interactives» sera animé par Douglas Edric Stanley (http://www.abstractmachine.net/blog/); le second, autour de la création vidéo «Regarder ailleurs – écouter loin», par François Lejault (http://lejault.com/). Ces workshops seront ouverts à des chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, enseignants et étudiants sélectionnés sur lettre de motivation et CV.
La participation à ces workshops est gratuite. Elle vise à permettre aux participants de se confronter et de s’initier à de nouvelles formes d’écriture impliquant la création vidéo et le numérique. Les œuvres réalisées au cours des trois jours seront exposées le 1er octobre 2018 dans le cadre d’une installation éphémère qui aura lieu à l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence.

Atelier hypermedia, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

Workshop 1 : Écritures ludiques interactives

A partir de binômes chercheur + artiste, ce workshop prendra appui sur les objets de recherche ou les thématiques enseignées par les participants pour construire rapidement des prototypes ludiques qui permettront d’en donner une autre présentation et une autre lecture. Des jeux de cartes aux jeux textuels en passant par des prototypes papier de jeux vidéo, les équipes s’inspireront des méthodes développées depuis de nombreuses années dans l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence pour présenter à la fin du workshop une maquette de jeu.

En effet, au lieu de simplement nous montrer les choses, le jeu nous les démontre. Lorsque nous jouons, nous ne saisissons pas simplement des objets, des gestes, de la parole : nous saisissons leur contexte et les règles qui leur permettent d’interagir entre eux. Le jeu n’est pas contradictoire au monde des images ou du texte, il introduit simplement une couche supplémentaire qui permet de comprendre le système qui régit leur fonctionnement. Les jeux peuvent être simples ou complexes, amusants ou sérieux, ils ont toujours ce point commun d’une interaction qui démontre le fonctionnement qu’il faut mettre en jeu pour comprendre.

Workshop 2 : Regarder ailleurs – écouter loin, création vidéo

A partir des faits divers amenés par chaque participant nous composerons des binômes pour explorer différents modes de narration. Travail d’écriture, mise en place d’un plan de tournage, tournage et montage, prise de son, mixage… Tout ce travail se fera en groupe. Nous serons accompagnés par des visionnages de films d’artistes qui ouvriront la discussion. Cet atelier sera co-animé par une réalisatrice égyptienne, Nada Rezq.


Kafr Ashry, 4,45′, François Lejault, 2015

Le fait divers est effectivement un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien?

C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en images et sons qui nous intéressera. Nous construirons à partir des récits colportés par chacun d’entre vous de petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de la précision dans les choix esthétiques.

De la pixilation aux incrustations, du plan séquence au split-screen nous serons libres d’explorer avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques. C’est dans cette diversité que nous pourrons regarder se construire notre regard et observer le médium développer sa propre dynamique.
Il n’y a aucun pré-requis pour participer à cet atelier à part un intérêt pour la chose filmique et une envie de raconter et de partager des histoires. Une connaissance basique de l’anglais sera un plus.

Comment présenter sa candidature ?

Il suffit d’envoyer une lettre de motivation d’une page maximum et un curriculum vitae puis de préciser le workshop auquel vous désirez participer avant le 5 juillet 2018 à l’adresse suivante, forumgismom@sciencesconf.org

Les chercheurs et enseignants devront présenter leurs domaines de recherche et préciser dans quelle mesure ils pourraient bénéficier des pratiques et des perspectives offertes par les formes de création artistiques (écriture ludiques interactives ou création vidéo).
Les artistes préciseront ce qui les intéresse dans le travail avec des chercheurs pour créer de nouvelles formes.

La sélection des communications sera faite par le comité scientifique et artistique du Forum. Les résultats seront communiqués aux candidats le 30 juillet 2018.

Comité scientifique chargé de l’évaluation des candidatures

Christian Merlhiot, directeur de l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Jean Cristofol, philosophe, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
François Lejault, artiste enseignant, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Cédric Parizot, chargé de recherche au CNRS, Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Douglas Edric Stanley, artiste enseignant, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

Jeu vidéo A Crossing Industry, 2018

Partenaires

Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE, AMU)
Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Institut d’ethnologie européenne méditerranéenne et comparative (IDEMEC, CNRS, AMU)
Centre Norbert Elias (EHESS, CNRS, AMU)
Groupe d’intérêt scientifique Moyen Orient Monde Musulman (CNRS)
CHERPA (Institut d’études politiques d’Aix en Provence)
École Supérieure d’Art d’Aix en Provence
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université (IMéRA)
Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (MAEDI, CNRS)
Académie d’Aix Marseille
antiAtlas des frontières
Revue Moyen-Orient

Appel à propositions : Migrations, nos voix, nos chemins de traverse

Du 22 au 28 octobre 2018 se tiendra, à Marseille, une rencontre autour de tables-rondes, expositions, projections, spectacles. Ce croisement des pratiques, créations et réflexions cherchera à explorer comment imaginer de nouvelles manières de rendre visible les migrations, d’entendre la voix migrante. Face à l’urgence et à la complexité des situations, face à un modèle sociétal qui oscille entre images spectaculaires et mesures restrictives, nous souhaitons en effet nous poser ensemble la question de notre responsabilité : comment sortir du « grand spectacle » politique et médiatique pour penser nos productions de façon à « dire la vérité du mieux possible » (N. Chomsky) ?

UNE RENCONTRE ENTRE ARTS, SCIENCES ET MILITANCES

Si vous êtes artiste – musicien.nne, poète, écrivain.e, photographe, metteur.euse en scène, comédien.ne, peintre, sculpteur.trice… – et que vous souhaitez revenir sur une expérience ou un projet mené pour, avec et/ou par des personnes migrantes.
Si vous êtes intervenant.e social.e – bénévole, éducateur.trice, travailleur.euse social.e… – et que vous cherchez à mettre en lumière à la fois votre action et vos mobilisations, mais aussi celles des personnes aux côtés de qui vous vous engagez quotidiennement.
Si vous êtes doctorant.e.s ou chercheur.e.s – issus de toute discipline – et que vos travaux portent sur les thématiques migratoires et interrogent les liens possibles avec l’art.
Si au cours de votre vie, vous avez fait l’expérience de la migration et que vous êtes soit à l’origine soit associé à un projet artistique.

Vous avez jusqu’au 30 mai 2018 pour nous proposer vos participations !

Crédit : Claire Favre-Taylaz

POURQUOI PARTICIPER ?

La rencontre est pensée au carrefour de l’université, du monde associatif et du monde des arts, pour faire glisser les productions scientifiques vers les ‘laboratoires artistiques’ marseillais, et pour exposer les productions artistiques dans les lieux d’échanges et de débat : Créons des ponts !

C’est donc dans l’articulation de deux actions que nous nous retrouverons:
Des tables rondes, qui rassembleront des personnes de tous horizons – universitaires, artistes, migrant.e.s, intervenant.e.s sociaux.ales – pour débattre des thèmes liés aux migrations internationales et à notre responsabilité citoyenne.
Des soirées artistiques qui mettront à l’honneur des productions sur les migrations internationales en amenant les personnes présentes à s’interroger, à réfléchir et à agir.
L’idée est de faire de ces quelques jours un espace de rencontres, d’échanges et de débats, mais aussi un tremplin vers de nouvelles coopérations, de nouveaux projets, de nouvelles manières de faire avec.

QUEL PROJET PRESENTER ?

Jeunes chercheur.e.s en sciences sociales, nous pensons que le langage scientifique – à l’écrit comme à l’oral – peut peser sur la réalité sociale. Mais c’est également le cas du cri du dramaturge, du chant du musicien, du trait du peintre et de la langue du poète. Ici, l’art n’est pas pensé en termes de beauté, ou d’esthétisme, mais, comme une production, une fabrique de l’œuvre qui émerge – de façon plus ou moins douloureuse – au croisement de nos relations. Les réflexions sur ces fabriques d’œuvres pourront s’organiser autour de différentes questions :

Quels sont les différents recours à l’art pour un chercheur en études migratoires ? Comment la pratique artistique peut-elle devenir une méthode de fabrique des données ? Comment la production artistique peut-elle être matériau à analyser, aide au raisonnement scientifique et modalité de restitution ?
Comment l’art peut-il peser sur l’action sociale, transformer les représentations comme les pratiques ? Comment les expériences de la migration peuvent être exprimées, rendues visibles, mises en scènes par les différentes pratiques artistiques ?

Comment creuser notre volonté de travailler ensemble – artistes, intervenant.e.s sociales.aux, chercheur.e.s ? Au-delà d’une simple fonction illustrative (évitons le « prêt-à-faire » !), c’est la co-création que nous interrogeons : comment se rencontrent les corps, les émotions, les langages ? Quels sont nos protocoles d’opération et comment pouvons-nous les partager ?
En quoi nos coopérations pourraient permettre un renforcement de nos positions critiques face au discours dominant ? Comment mettre nos travaux au service d’une société plus cohérente ?

Nous proposerons enfin une lecture critique plus approfondie de ces pratiques de décloisonnement et des dilemmes rencontrés en route : Quels sens donner aux incompréhensions, aux impossibilités de dire, aux positions défensives, aux silences ? L’égalité entre les différents participants est-elle possible ? Finalement, quelles considérations éthiques peut-on prendre en compte ? Osons entrer dans les détails des conflits et incompréhensions !

Crédit : Claire Favre-Taylaz

COMMENT PROPOSER UN PROJET ?

Intéressé.e.s ? Nous vous invitons à vous référer à la version longue de l’appel et à nous faire parvenir en un seul fichier pdf à l’adresse (migrations.marseille2018@gmail.com)
les éléments suivants :

Crédit: Noémie Paté

Pour tous

Un court CV (comprenant nom, prénom, coordonnées précises, statut, organisme d’affiliation, adresse, numéro de téléphone portable obligatoire, adresse mail et intérêts de recherche) ;
Pour les personnes qui seront sélectionnées, des possibilités de financement sont envisageables. Le cas échéant, préciser le type de financement (transport, hébergement…) et le financement demandé.

Pour une communication “classique”

– L’axe retenu (sachant que les axes – et sous-axes – proposés sont non exhaustifs et que vous pouvez proposer une thématique non évoquée ou à mi-chemin entre deux axes) ;
– Le titre de la proposition ;
– Une présentation de la proposition de communication (1 000 mots max). Il ne s’agit pas d’un simple résumé mais d’un argumentaire sur le caractère critique de votre apport : comment votre présentation permet de penser de nouvelles façons de faire avec ;
Si la communication est associée à une production artistique (voir ci-dessous), le préciser et l’argumenter.

Pour une production artistique

– L’axe – ou les axes – dans lequel la production pourrait s’insérer ;
– Le titre et un résumé du projet ;
– Les conditions pratiques à prévoir (superficie d’exposition, matériel, financements, etc.)

Date limite de soumission

30 mai 2018

Crédit: Noémie Paté

QUI SOMMES NOUS ?

Le Tamis

Le Tamis – Anthropologies coopératives, une association de recherche et d’action qui conduit des activités à la croisée des sciences humaines et sociales, des arts et techniques et de l’éducation populaire.

Réseau migrations

Le Réseau Migrations, créé en 2014 à Poitiers, est un réseau pluridisciplinaire qui regroupe des masterant.e.s, doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, praticien.ne.s et chercheur.e.s dont les objets d’étude intègrent le champ des migrations

Comité scientifique

Lucie Bacon, géographe, Migrinter, Telemme
Amandine Desille, géographe, Migrinter
Noémie Paté, sociologue, ISP

Crédit image de présentation: Étrange Miroir et Migreurop, Moving Beyond Borders

APPEL À COMMUNICATION, (D’)écrire les mondes arabes et musulmans

Cet appel concerne le colloque du second Forum du GIS Moyen-Orient et mondes musulmans qui aura lieu du 1er au 4 octobre 2018
Ecole supérieure du professorat et de l’éducation – Aix Marseille Université
2 Avenue Jules Isaac
13626 Aix en Provence

Tous les deux ans, le Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient et mondes musulmans (http://majlis-remomm.fr/) organise un forum destiné à engager un dialogue entre les chercheurs travaillant sur cette aire culturelle et les acteurs de la société civile (enseignants du secondaire, journalistes, associations, grand public, etc.).

Interroger les modalités de production et de circulation de la connaissance

A l’automne 2018, ce forum portera sur les pratiques d’écriture à travers lesquelles chercheurs, enseignants, mais aussi d’autres acteurs de la société (artistes, blogueurs, journalistes, éditeurs, traducteurs, réalisateurs) pensent, représentent et discutent des mondes arabes et musulmans. L’écriture ici est envisagée dans une acception élargie pour englober les textes, les arts plastiques, les films, les documentaires, le théâtre, les dispositifs numériques, etc.

Interroger les pratiques d’écritures présente un triple intérêt :
– d’une part, celui de mieux comprendre les processus d’élaboration du savoir.
Les recherches sur les textes académiques ont montré combien ceux-ci sont consubstantiels à la production de la connaissance scientifique, et combien l’écriture est au cœur du processus de construction de nos objets de savoir. Sur le terrain ou lors de recherches dans les archives, c’est à travers elle que sont consignées les données récoltées ainsi que les premières réflexions. Les processus de classement et d’indexation participent à des mises en forme et « font sens », faisant de nos pratiques d’écriture des dispositifs à la fois d’objectivation et de subjectivation.

– d’autre part, celui de mieux cerner ses modalités de circulation du savoir.
Loin d’être neutres, les textes académiques sont profondément normés, standardisés. Depuis le 17ème siècle, l’écriture scientifique s’est progressivement constituée en opposition à la littérature en excluant un certain nombre de mécanismes expressifs de son répertoire légitime (la rhétorique, la fiction et la subjectivité). Forte de ces conventions et de celles que leur ont imposées progressivement les différentes disciplines, les formes d’écritures académiques ont fonctionné comme de puissants facteurs de reproduction sociale et ont régulé les conditions de production et de circulation du savoir. En définissant les façons légitimes de rendre compte du réel, les conventions d’écriture qui régissent la production des textes scientifiques fonctionnent comme autant de répertoires de distinction et de hiérarchisation. Ils jouent un rôle fondamental dans la reproduction des frontières entre les disciplines, mais aussi entre le monde académique et le reste de la société.

– et enfin, celui de mieux comprendre les modalités de formation et d’enseignement.
Les mondes arabes et musulmans constituent également un objet de l’histoire scolaire que les événements récents ont parfois conduit à appréhender au seul prisme du problème et de l’urgence, gommant l’appréhension d’enjeux culturels et artistiques indispensables à la compréhension plus fine du monde contemporain. La valorisation de telles approches passe par l’usage de nouveaux supports de transmission qui convoquent les outils numériques autant que la production artistique pour une mise en récit renouvelée.
En somme, en s’interrogeant sur les formats d’écritures ce forum réfléchira aux modes de production, de circulation et de diffusion de la culture scientifique.

Thématiques retenues

– Les écritures contemporaines : enjeux épistémologiques, méthodologiques et politiques,
– Les défis des écritures contemporaines à l’aune d’expériences passées,
– Traduction, édition, diffusion, valorisation : les passeurs de savoir,
– Supports et formats de l’enseignement,
– Écritures et expérimentations art-science,
– Recherche et écritures dans le monde numérique.

Un format au croisement de la recherche et de la création

Afin d’engager une réflexion critique autour des pratiques d’écritures sur les mondes arabes et musulmans, ce forum adoptera un format inédit en articulant sur les mêmes lieux et pendant une période de de 7 jours (28 septembre 4 octobre) sept dispositifs de communication et d’échanges avec le public. L’imbrication de ces dispositifs vise à mettre en perspective et en tension les différents modes d’écriture sur lesquels elles reposent:
(1) deux workshops de 3 jours avec des artistes-enseignants
(2) un colloque international,
(3) des ateliers de formation,
(4) des représentations de spectacles vivants,
(5) une exposition éphémère d’œuvres arts-sciences,
(6) projections de film,
(7) un parcours éducatif.

Le premier objectif de cet événement n’est donc pas de valoriser une forme d’écriture aux dépends d’une autre, ni de revendiquer une nouvelle doxa, mais plutôt d’articuler et de confronter différentes modalités de production de la connaissance et de la création qui se rencontrent encore trop rarement. Ce faisant, le forum du Groupement d’intérêt scientifique Moyen-Orient et mondes musulmans ouvrira un espace d’expérimentation au sein duquel l’ensemble des participants pourront aborder et mettre à l’épreuve librement des formes d’échange et de circulation de la connaissance qui ne sont pas toujours reconnues comme légitimes dans leurs champs respectifs.
Deuxièmement, en nous appuyant sur les partenariats entre nos différentes institutions ainsi que sur des supports permettant de réunir différents publics autour d’un même événement, nous cherchons à recréer du lien entre l’université, le secondaire et le milieu culturel et artistique.

Intervenants

Cet appel à communication s’adresse aux étudiants, enseignants et aux chercheurs de toutes disciplines, ainsi qu’à l’ensemble des acteurs impliqués dans la production d’écritures sur les mondes arabes et musulmans : artistes, éditeurs, blogueurs, journalistes, réalisateurs, documentaristes, etc.

Envoi des projets de communication

Les projets de communication seront envoyés au comité de sélection à l’adresse suivante forumgismom@sciencesconf.org avant le 2 avril 2018 sous la forme d’un résumé de 300 à 400 mots. Les projets artistiques ou documentaires pourront être appuyés par des visuels (formats PDF) ou des liens vers des vidéos.

Sélection

La sélection des communications sera faite par le comité scientifique et artistique du Forum. Les résultats seront communiqués aux candidats le 2 mai 2018.

Membres du comité scientifique et artistique

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU ; IMéRA, AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Eric Chaumont (IREMAM, CNRS/AMU)
Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence)
Sylvie Denoix (Orient Méditerranée)
Karima Direche (TELEMME, AMU, CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélia Dusserre (IREMAM, AMU, CNRS)
Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU)
Anna Guilló (LESA, AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
Richard Jacquemond (IREMAM, CNRS/AMU)
Julien Loiseau (IREMAM, AMU/CNRS)
Elise Massicard (CERI, CNRS/Sciences Po, GIS MOMM)
Christine Mussard (IREMAM, CNRS/AMU)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)

Comité d’organisation

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU; IMéRA, AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence)S
Sylvie Denoix (Orient Méditerranée)
Karima Direche (TELEMME, AMU, CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélia Dusserre (IREMAM, AMU, CNRS)
Aurelie Fillod Chabaud (IREMAM, CNE, AMU, CNRS)
Benoît Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU)
Anna Guilló (LESA, AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
Frédéric Leval (DAAC, Académie d’Aix Marseille)
Julien Loiseau (IREMAM, AMU/CNRS)
Elise Massicard (CERI, CNRS/Sciences Po, GIS MOMM)
Christine Mussard (IREMAM, CNRS/AMU)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Boris Petric (CNE, EHESS/CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)

Coordination, coordination

Joel Belouet, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, chargé de communication, relations extérieures et partenariats
Jeanne Cadieux, responsable administrative du site de l’Ecole supérieure de professorat et d’éducation d’Aix en Provence
Carole Le Cloierec, IDEMEC (CNRS/AMU), chargée de la Culture, Communication, Production et diffusion des savoirs
Julie Karsenty, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, chargée des relations internationales et de la recherche
Isabelle Lenoir, IREMAM (CNRS/AMU), Gestionnaire administrative et financière
Marie Pierre Oulié, IREMAM (CNRS/AMU), chargée de communication et webmaster
Rihab Wafa, IREMAM (CNRS/AMU), coordination

Partenariats

IREMAM (UMR 7310)
IDEMEC (UMR 7307)
CHERPA, Institut d’étude politique d’Aix en Provence
Centre Norbert Elias (UMR 8562)
Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence (Mairie d’Aix en Provence)
Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (Aix Marseille Université)
Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Monde Musulman (CNRS)
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université (IMéRA)
Le projet LabexMed
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (USR 3125)
Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (Tunis)
Centre Jacques Berque (Rabat)
antiAtlas des frontières
Revue Moyen Orient

Image: Mohamed Abusal, « Un métro à Gaza », installation photographique 2011

Exposition : Thierry Fournier, Machinal, Villa Henry, Nice

Exposition personnelle
Villa Henry, Nice
Commissaire d’exposition Isabelle Pellegrini

Du 25 mars au 28 avril 2018, sur RV
Vernissage en présence de l’artiste le 24 mars de 14h à 19h
Suivi d’une rencontre de 16h à 17h avec Thierry Fournier, Isabelle Pellegrini et Fabienne Grasser-Fulchéri, commissaire d’exposition et critique d’art, directrice de l’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux

*

Isabelle Pellegrini présente Machinal à la Villa Henry, une exposition personnelle de Thierry Fournier qui fait suite à son accueil en résidence pour la création de En Vigie, associée ici à trois autres œuvres.

Aujourd’hui, de nombreuses images ne sont plus produites en relation immédiate avec l’œil humain, mais réalisées de manière autonome par des machines et des programmes. La plupart de ces « visions assistées » se déploient dans le domaine militaire ou sur le web (Google, Apple, Facebook…), la détection et l’anticipation du comportement employant souvent des moyens similaires à des fins sécuritaires ou mercantiles. Ces « machines intelligentes » analysent les images mais peuvent aussi réaliser des actions autonomes, comme dans le cas des drones. Dans ce contexte, comment se définit encore notre propre regard et où se place notre responsabilité ? Quel est notre rôle lorsque nous avons affaire à des systèmes qui ne prolongent plus seulement notre propre visée mais l’anticipent, voire s’y substituent ? Attendons-nous des machines qu’elles regardent à notre place – voire qu’elles nous regardent et nous définissent ? Que cherche-t-on à voir (ou à ne pas voir) à travers elles ?

La démarche de Thierry Fournier pose fréquemment l’hypothèse fictionnelle que les choses (objets, paysage, réseau, machines…) seraient dotées d’une vie propre, en instaurant des situations de déplacement ou de confrontation avec elles. Avec l’exposition Machinal, il fait dialoguer quatre œuvres où notre regard est indissociable de celui de ces appareils. Le terme de machinal désigne ici aussi bien une pensée qui ne prêterait plus attention à son objet (ou dont l’attention serait absorbée et captée par des dispositifs, comme sur internet) – que le regard produit par les machines elles-mêmes, de manière autonome : machinal comme on dirait animal. Les cadres classiques du regard comme la perspective et l’horizon se redéfinissent alors comme un territoire partagé, voire négocié, entre notre propre vision et celle que des dispositifs déploient sur le monde et sur nous-mêmes.

En Vigie / Nice (2018) est une vidéo générative où un programme scrute un paysage d’horizon, en déployant un suspens cinématographique qui nous invite à épouser sa propre logique. L’installation Just in Case (2017) imagine ironiquement qu’un programme serait légitime pour détecter si nous sommes bien humains, nous rivant au spectacle de son calcul et à l’attente de son verdict. Avec Penser voir (2018), une caméra de surveillance visant une plage témoigne par une voix de synthèse de son incapacité à détecter quoi que ce soit. La série d’images numériques Non-Lieu (2016) utilise des photographies de bombardements trouvées sur le web et remplace tout ce qui permet d’en identifier le lieu par un motif de fond d’écran. À travers cet ensemble de quatre pièces, l’exposition propose une réflexion plus générale sur les liens et les limites entre l’humain et les machines, notre responsabilité et notre regard.

Autour de l’exposition

Rencontre le 24 mars de 16h à 17h avec Thierry Fournier, Isabelle Pellegrini et Fabienne Grasser-Fulchéri, commissaire d’exposition et critique d’art, directrice de l’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux.

Pandore Édition publie également un catalogue comprenant un texte de la critique et philosophe Céline Flécheux (L’horizon, Klincksieck, 2014 ; L’horizon, des traités de perspective au Land Art, P. U. de Rennes, 2009), un entretien avec Isabelle Pellegrini et une documentation sur les œuvres.

Thierry Fournier | Non-lieu 2

TRANS//BORDER, Les enseignements de Nathalie Magnan

Du 16 au 18 mars 2018
Mucem

Du 12 au 15 mars
Ateliers Mucem/I2MP et Zinc/Friche la Belle de mai

À l’image de Nathalie Magnan, TRANS//BORDER réunit une cinquantaine d’artistes, chercheur.e.s, (h)acktivistes et étudiant.e.s, d’ici et d’ailleurs, dans la perspective d’interroger les frontières/borders, sur terre et sur mer, entre les sexes, entre les espèces, entre les générations, entre les vivants et les morts, et les conditions de circulation des personnes, de l’information, des technologies, des idées…

À Marseille, une exposition, des tables rondes et projections du 16 au 18 mars au Mucem, précédées d’ateliers sur inscription du 12 au 15 mars au Mucem et à Zinc (Friche la Belle de mai), serviront de terrain de labour des territoires que la pionnière du cyberféminisme en France explorait.

Théoricienne des médias, réalisatrice et navigatrice, Nathalie Magnan, également enseignante généreuse, à l’esprit indiscipliné, transmettait aux jeunes artistes que l’art peut être une pratique de la liberté. Marseillaise et Méditerranéenne, de naissance et de cœur, elle tissait constamment des liens entre les États-Unis, l’Europe et la France.

Fidèle à ses choix et à ses travaux, cet événement s’intéresse ainsi à l’espace méditerranéen, aux relations humain/animal/machine, aux modes de reproduction, à la maîtrise des outils techniques (navigation, information, médical) dans une préoccupation écologique et des perspectives féministe et d’émancipation.

Datvisualisation de la constellation Nathalie Magnan

Exposition: Les (Cyber)mondes de Nathalie Magnan

Du 16 au 18 mars de 11h à 21h Mucem – Forum du J4 – Entrée libre

Cette exposition offre une déambulation dans l’espace et le cyberespace à la découverte de différents travaux de Nathalie Magnan (films, photos, conférences, textes) et de celles et ceux dont la démarche rejoint la sienne : oeuvres sonores, filmiques ou numériques de Isabelle Arvers, Chloé Desmoineaux, Louise Drulhe, Maria Ptqk pour l’Espace virtuel du Jeu de Paume, Quimera Rosa, Ilana Salama Ortar, cartes et vidéos de l’antiAtlas des frontières sélectionnées par Isabelle Arvers (oeuvres de Harckitektura, Charles Heller, Simona Koch, Nicolas Lambert), ainsi que des travaux d’étudiant.e.s des écoles d’art d’Aix-en-Provence, Arles, Bruxelles (Erg), Lyon, Metz, Poitiers, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulon, TourcoingDunkerque et de l’université de Rennes 2.

Cartographie critique du Détroit de Gibraltar, Hackitectura

Table ronde: Frontières et technologies en mer Méditerranée

Vendredi 16 mars de 15h à 18h30 Mucem – Auditorium – Entrée libre
Conception, animation : Isabelle Arvers (commissaire d’expositions)

Les Technologies de contrôle et le droit en mer
Avec Charles Heller (Watch the Med), Malin Björk (eurodéputée), Violaine Carrère (Gisti), Erwan Follezou (SOS MEDITERRANEE)

Les Technologies alternatives et open source
Avec Nicola Triscott (Arts Catalyst), Pablo DeSoto (architecte et chercheur), Tim Boykett (Time’s up Research), Marthe Van Dessel (Seed Journey Project)

TRANS//BORDER, Les Enseignements de Nathalie Magnan est une production Kareron, en partenariat avec le Mucem, Bandits-Mages, De la mule au web. Une coproduction ZINC – Arts et cultures numériques et Reso-nance Numérique, dans le cadre du projet Risk Change, cofinancé par le programme Europe créative de l’Union européenne.
Avec la participation du DICRéAM-CNC, de la Ville de Marseille, du ministère de la culture (DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur et DGLFLF-Fonds Pascal). Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Autres partenariats : Bibliothèque nationale de France, Institut national de l’audiovisuel, FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, Opera mundi, Jeu de Paume (Paris), Générik Vapeur, FAI-AR, FIFF Créteil, Centre LGBT Paris ÎdF, ESAAIX, ENSP Arles, ENSA Bourges, ERG Bruxelles, Ateliers des horizons Grenoble, ENSBA Lyon, ESADMM Marseille, ESA Lorraine, Villa Arson Nice, ESAD Saint-Étienne, HEAR Strasbourg, le programme de recherche Migration/Murmuration (EESI Poitiers-Angoulême), ESAD Toulon Provence Méditerranée, ESÄ Tourcoing-Dunkerque, Université Rennes 2, L’École(s) du Sud.

Programme complet de l’événement à consulter sur le site du Mucem
http://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-fort/trans-border

Photo principale: Nathalie Magnan par Reine Prat

Anxiété cartographique: Une exposition du collectif HIC SUNT

Du 9 février au 17 mars 2018
Arondit – 98, rue Quincampoix, 75003 Paris
Vernissage le jeudi 8 février 18 – 21 h

Hic sunt dracones (ici sont les dragons) est une locution latine apparue en 1510 sur le Globe de Lenox signalant les lieux réputés dangereux car non cartographiés, peuplés de dragons, de tigres et de lions.

Les quatre artistes du collectif HIC SUNT – Lucile Bertrand, Katrin Gattinger, Valentine Gouget et Anna Guilló – sont toutes préoccupées par la question des territoires et par les notions de tracés et de cartographie qu’elles abordent à travers dessins, performances, installations, sculptures et vidéos. Leurs productions artistiques ont en commun d’explorer ce que les cartes disent des limites de notre monde afin, justement, d’offrir une autre manière de l’appréhender, de le ré-ouvrir et de le mettre en partage. Et si les œuvres interrogent la représentation des frontières – politiques, spatiales, mentales, langagières, etc. –, elles ne cherchent pas nécessairement à proposer des réponses figées. Il s’agit d’abord de provoquer poétiquement, et même, d’ouvrir de nouvelles problématiques. En cela, HIC SUNT explore aussi bien la finalité que la finitude des cartes.

Dans un article reprenant l’essentiel de leur ouvrage Border as Method, or the Multiplication of Labor, Sandro Mezzadra et Brett Neilson écrivent que le débat contemporain autour des frontières est imprégné d’un « sentiment d’anxiété cartographique ». Cette relation anxieuse à la frontière et à l’instabilité des contours fait l’objet de cette première exposition du collectif HIC SUNT sur les deux étages de la galerie Arondit. À cette occasion, une artiste invitée, Caroline Andrin, propose une œuvre en dialogue avec les projets du collectif.

On y découvre, par exemple, les instruments ayant enregistré graphiquement les tentatives d’une des artistes de franchir les frontières des 160 ambassades situées à Bruxelles, pour réclamer chaque fois que le sceau du pays soit apposé sur le dessin en train d’être tracé (Borderknots).

La vidéo Les Sirènes de Schengen offre un brouhaha sonore par la superposition des hymnes des 26 pays de l’espace Schengen et du « Chant 12 » de l’Odyssée dit en grec ancien, miroir d’une Europe qui a bien du mal à se constituer contre les réflexes protectionnistes des pays qui la constituent.

Un filet de pêche (Vergogna), réalisé à partir d’un bateau pneumatique découpé en lanières, évoque la relation ambiguë entre les réfugiés qui tentent d’atteindre les côtes européennes, et les pêcheurs, tantôt sauveteurs tantôt passeurs.
Une fausse carte maritime (Question de perspective) dessinée à la mine de plomb questionne avec ironie le langage dédié aux déplacements, qui induit différentes connotations selon d’où l’on part, mais surtout selon d’où l’on parle.

Anna Guilló, White Nights, 2018. Dessin au stylo 3D sur armature de tente, 120 x 200 x 100. (Détail).

Anna Guilló, Découpe, 2017. Dessin mural, dimensions variables.

Katrin Gattinger, Borderknots – Consulats Strasbourg, 2013. 1 dessin, encre sur papier gaufré, 60,9 x 44 cm. Machine à dessiner (caisse en bois, traceurs).

Performance : 26 août 2013 (date correspondant à l’adoption du dernier article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789).
En se déplaçant en vélo et à pied selon un parcours déterminé à l’avance, l’artiste fait le tour des consulats strasbourgeois et tente d’y pénétrer. Les tampons appliqués sur le dessin témoignent de sa présence aux consulats. Parcours de 36 consulats, reçue dans 26 consulats, tampons de 21 consulats (+ 1 signature de consul). Sceaux des consulats et consulat généraux des pays suivants : Belgique, Luxembourg, Japon, Maroc, Roumanie, Monaco, Pologne, Danemark, Chili, Etats-Unis, Lettonie, Allemagne, Russie, Autriche, Turquie, Pérou, Espagne, Portugal, Serbie + 2 autres

Katrin Gattinger, Borderknots – Europa Hin und Zurück (“Europe, aller-retour”). Dessin, encre sur papier gaufré, 41,5 x 29,4 cm. Performance, juillet 2013. Petite caisse en bois avec 1 traceur.
Traversée en vélo aussi vite que possible 28 fois (pour chaque pays européen une fois) le pont de l’Europe à Strasbourg, et donc la frontière franco-allemande. Machine à dessiner sur le porte-bagage.

Lucile Bertrand, Touristic Route/Survival Route, 2017. Peinture acrylique et feutre sur couverture de survie. 210 x 160 chacune.

Lucile Bertrand, Question de Perspective, 2016. Mine de plomb, feutre noir et impression rouge sur papier. 73 x 110 cm.

Lucile Bertrand, Question de Perspective, 2016. Détail.

Valentine Gouget, Vergogna, 2017. Bateau pneumatique découpé en fines bandes, cartons, élastiques, 400 x 200cm. Photographie : Théodore Markovic.

Valentine Gouget, À l’horizon, 2017. Vidéo diffusée en boucle, 9’31, écran plat de télévision, 50 x 30 cm. Photographie: Théodore Markovic.

Pour plus de renseignements :
www.lucilebertrand.com
www.katrin-gattinger.net
www.cargocollective.com/valentinegouget
www.annaguillo.org
http://carolineandrin.com
www.facebook.com/collectifHICSUNT/
arondit.com

Les artistes seront présentes au vernissage et le samedi 10 février à partir de 11h

Pratiques de l’écoute et écoute des pratiques #2: perception et déséquilibre dans l’espace acoustique

9h30 à 12h30 Mercredi 20 décembre 2017,
Fondation Vasarely, Aix-en-Provence.

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Bande de Möbius. Perception et Déséquilibre dans l’espace acoustique

Au cours de cette séance se mettront en place des dialogues croisés autour de l’installation sonore expérimentale de Marlène Puccini présentée à la Fondation Vasarely du 7 au 28 décembre 2017 : Bande de Möbius. Perception et Déséquilibre dans l’espace acoustique

Le projet Bande de Möbius. Perception et Déséquilibre dans l’espace acoustique a été développé dans le cadre du Labex-Arts-H2H de l’Université de Paris 8, en partenariat avec l’ENS-Louis Lumière le CNRS-Prism, Marseille, L’ISM, le Lapcos, Université Nice 98, La Fondation Vasarely. Il est porté par Marlène Puccini. L’exposition est permise grâce au soutien de ESAAix, Hexalab, Seconde Nature, Zic in Off, Générali St Victoret

Intervenants: Pierre Cassou-Nogues, philosophe, Marlène Puccini, artiste, Jean-Michel Vives, psychanalyste. Modération : Jean Cristofol, philosophe

La question de l’écoute est souvent pensée dans son rapport à l’environnement, comme une exploration par une personne de la relation perceptive au monde que le son génère. Elle se trouve déplacée par l’expérimentation que nous propose Marlène Puccini vers une situation de laboratoire où l’espace sonore est entièrement reconstruit et proposé à la perception d’un sujet mis en situation par le dispositif. Il y a donc d’un côté un travail de soustraction ou d’abstraction qui nous extrait du monde et de l’autre la reconstruction ou la recomposition d’un environnement dans lequel le son n’est pas seulement matière et signe, mais aussi espace et représentation. Il s’agit alors de rendre sensible le champ acoustique comme un espace construit et de jouer avec les potentialités que cette situation tout à fait particulière nous ouvre. Il s’agit de nous confronter à la relation de notre corps avec un espace perceptif dont les modulations peuvent être constituées comme les éléments d’une matière poétique. Marlène Puccini voudrait creuser l’écart de cette enveloppe coutumière où les limites de soi au monde se nouent et se perdent.