ECOUTER: DU CORPS A L’ENVIRONNEMENT

18-19 mars 2024
Ecole supérieure d’art
Rue Emile Tavan
13100 Aix-en-Provence

La recherche par l’écoute

Ces journées réunissent des artistes et des anthropologues qui mettent le son au coeur de leurs recherches. Ils exploreront les sensibilités particulières liées à l’utilisation de médiums sonores et interrogeront les particularités d’une approche du monde à travers l’écoute et la production sonore. Ces journées s’inscrivent dans le cadre du programme La recherche par l’écoute en partenariat avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence et l’institut de recherche et d’étude sur les mondes arabes et musulmans (Aix Marseille Univ/CNRS).

Programme du 18 mars 2024

9h Introduction

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Univ) et Peter Sinclair, artiste et enseignant, Locus Sonus Vitae (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

9h30-11h: Session 1

François Parra, artiste et enseignant, laboratoire Locus Sonus Vitae (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

La voix sans corps – de l’acousmatique au streaming

Partant de la définition de l’acousmatique employée par Pythagore pour qualifier l’enseignement qu’il donnait caché de ses disciples par un rideau, afin que ceux-ci se concentrent sur ses phrases et non sur ses gestes, nous essaierons de faire un historique des inventions techniques et esthétiques, qui ont conduit à des modes d’écoute au sein desquels les corps et les sons ont été progressivement dissociés.

Photo: Adrian Korte, 2016

François Parra travaille le son dans son rapport à l’espace, au langage et au geste. Le son est pour lui un matériau restructurant indéfiniment l’espace donc modifiant le rapport social, la voix en étant un matériau central. Formé au GMEM ses rencontres avec certains compositeurs l’amènent à des questions d’écriture temporelle avec un vocabulaire de plasticien. Membre de plusieurs collectifs d’artistes, Daisychain, NøDJ/NøVJ, Cap15, Choeur Tac-til, PACE. Il enseigne à l’ESAAix travaille régulièrement pour le spectacle vivant la radio la vidéo.

Jérémie Nicolas, artiste-chercheur, Musidanse/CICM, Université Paris 8

Chœur/Cohorte : Mise en œuvre pour une surprise de l’écoute

Replacé dans la lecture nietzschéenne du tragique, le musical est l’impossible écoute de l’irreprésentabilité de la musique. À partir d’une installation, la surprise est envisagée comme moyen de création, en vue de penser aux conditions de possibilité d’une interruption de la représentation. Chœur/Cohorte est l’image d’une écoute appelée à se rassembler au moment de sa métamorphose.

Image: Jérémie Nicolas et Makoto C. Friedmann

Artiste-chercheur, doctorant en recherche-création à Paris 8 (Musidanse/CICM), Jérémie Nicolas vit et travaille à Marseille. Sa thèse débutée en 2019, Écho d’affect d’effroi (codir. Anne Sèdes et Joseph Delaplace)bénéficie d’un contrat doctoral de l’EDESTA. Ses recherches prennent pour objet l’écho compris comme potentiel audible et le silence comme sonorité de composition.

Diane Schuh, compositrice et chercheuse, CICM/MUSIDANSE/EDESTA MSH Paris Nord UAR 3258, Saint-Denis

Mycélium Garden : écouter et composer avec l’inframonde

Le sol abrite un réseau complexe de vie, dont le mycélium qui interconnecte diverses espèces. Le projet « Mycelium Garden » explore ces dimensions invisibles, en cherchant à rendre audibles les expressions électriques de ces réseaux. Cette installation aborde l’importance de la reconnaissance de l’altérité des êtres non-humains et la nécessité d’élaborer des protocoles guidés par la recherche d’une « connaissance objective » dans le projet écologique d’attention au vivant.

Diane Schuh est paysagiste, compositrice et chercheuse. Sa thèse, sous contrat doctoral à l’EDESTA Paris 8 intitulée « symbioses, milieux, jardins en mouvement : ce que le jardinier fait à la musique » étudie les transferts des modèles et méthodes du jardin à la composition. Sa recherche explore notamment le potentiel pédagogique et opératoire du modèle de la symbiose dans l’élaboration de dispositifs de composition et d’écoute invitant à porter attention au vivant.

Photo: Diane Schuh, 2024

11h15-12h15: Discussion de la session 1

Ateliers 12h30-13h30

Les ateliers seront tenus en parallèle dans des lieux différents
Formulaire d’inscription : https://forms.office.com/e/t1UxZm0u0R

Atelier 1

Virginie DUBOIS, artiste sonore et chercheuse indépendante, actuellement résidente au laboratoire Locus Sonus Vitae, ESAAix, Aix-en-Provence

L’écoute somatique

Au-delà des mots, l’humain communique un vaste répertoire d’informations par les sons, les intonations, les inflexions et les modulations de sa voix, le silence, les soupirs etc. Entrer en communication avec cet espace subtil c’est entrer en relation avec le “ressentir”. C’est apprendre à écouter, et à utiliser son corps -et ses sensations- comme un espace de perception et de connexion avec soi, autrui et le monde. La démarche proposée dans cet atelier est expérimentale. Nous vous proposons de comprendre et de ressentir la dimension physique, émotionnelle et relationnelle de la voix, et du son, à travers des exercices individuels et en groupe.

Photo: Antonio Sanna, 2017

Virginie Dubois est artiste, chercheuse et enseignante dans le domaine du son et de l’écoute. Passionnée par la dimension physique et architecturale du son, Virginie explore les différentes manières de composer avec l’espace. Ce travail l’a amené à développer une pratique d’écoute sensible et active des phénomènes sonores, et de l’audible en général. Elle partage et enseigne désormais cette pratique – et ses méthodes – à travers divers ateliers et parcours sonores en France et à l’international.

Atelier 2

Rrrrrose Azerty, compositeurice/game designer, Paris, actuellement résident•e au laboratoire Locus Sonus Vitae, ESAAix, Aix-en-Provence

Atelier de Jeux Musicaux International de Aix En Provence (AJMIAEP)

Les ateliers de jeux musicaux sont des espaces ludiques et créatifs d’écoutes et d’actions sonores inspirés des pratiques Fluxus, anarchistes et situationnistes de la musique. Accessible à toustes.

Rrrrrose Azerty est compositeurice de musique dans le domaine public vivant et game designer de règles de jeux pour la désalienation capitaliste et fasciste de la créativité musicale.

14h-14h30: Session 2

Caroline Boë,compositrice, artiste sonore et chercheuse, PRISM (Aix-Marseille-Univ/CNRS/ministère de la Culture)

Le projet Anthropophony : une recherche-création à l’écoute des nuisances sonores de faible intensité

Le projet Anthropophony cherche à développer une écoute dé-filtrante du paysage sonore lorsqu’il est pollué par des sons de fréquences stables de faible intensité. Il s’agit d’un art sonore éco-artiviste dénonçant les sons qui nous envahissent à notre insu, imprégné d’une logique relevant de l’écosophie sonore.

Caroline Boë est compositrice, artiste sonore et chercheuse associée au laboratoire PRISM (Aix-Marseille-Université / CNRS / Ministère de la Culture). Son engagement écologique associé à une pensée écosophique guattarienne oriente ses travaux vers la perception du paysage sonore.

Photo: Caroline Boë

15h-17h Session 3: Intervention et performance

Atau Tanaka, compositeur, Goldsmiths University of London, London; Robin “Cicanoise” Dussurget, musicien, Marseille; Cécile Babiole, artiste, Marseille/Paris; Pierre “BonÏpso” Bonizec, APHM, Marseille

BBDMI: Brain-Body Digital Musical Instrument

Interfaces sensorielles, synthétiseurs modulaires, microscope numérique : Atau Tanaka, Cicanoise et Cécile Babiole prend scène au festival Sonic Protest 2021 comme trio. Captant signal électrique et imagerie du corps, ils créent de l’audiovisuel viscéral de neuro-diversité. Ils présentent leur travail individuel avant de jouer en trio. Atau présentera le projet BBDMI. Robin son approche aux synthés. Cécile son œuvre vidéo Disfluences sur les hésitations, répétitions, discontinuités de la parole. Ils invitent Pierre Bonizet aka Bonïpso à faire une présentation sur l’ergothérapie et la musique électronique.

Festival Sonic Protest 2021

Atau Tanaka joue depuis 1990 un système de capteurs électromyogramme transformant le corps en instrument de musique. Il mène des recherches en interaction homme machine (IHM) musicale à l’IRCAM, Sony, Goldsmiths London et Bristol Interaction Group. Il participe au projet ANR Brain Body Digital Musical Instrument à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.

Robin Dussurget, aka Cicanoise est un talent précoce en musique expérimentale depuis tout jeune âge en explorant la musique électronique dans toutes ses formes. Il est conférencier aux Rencontres autour des pratiques brutes de la musique 2018. Il représente l’association Simon de Cyrène en tant que membre du jury du Festival du film social de Nice 2022.

Cécile est active dans le champ musical d’abord, puis dans les arts électroniques et numériques. Elle s’intéresse à la langue (écrite et orale), à sa transmission, ses dysfonctionnements, sa lecture, sa traduction, ses manipulations algorithmiques. Elle co-fonde le collectif Roberte la Rousse, groupe cyberféministe qui travaille sur les thématiques croisées langue, genre et technologie sous la forme de performances et de publications.

Pierre Bonizec est ergothérapeute en médecine physique et réadaptation à l’Assistance Publique-Hopitaux de Marseille (APHM). Pour lui, l’ergothérapie est une matière, souple et malléable, qui s’intéresse en permanence à l’autre dans ses mouvements mais aussi ses arrêts et inerties. Il est aussi musicien électronique qui se produise sur le nom de plume BonÏpso.

Programme du 19 mars 2024

9h-11h Session 4

Elena Biserna, historienne de l’art, autrice et commissaire, Marseille

Pas féministes. Corps sexisés, voix et bruits en espace public

Cette présentation aborde les pratiques féministes à l’intersection de la marche, de l’écoute et de la production sonore pour faire dialoguer (et promouvoir) un éventail d’approches critiques générant d’autres récits de la promenade sonore et de l’espace public à partir d’expériences fondées sur le genre et la sexualité.

Elena Biserna est historienne de l’art, commissaire et autrice. Ses recherches portent sur l’écoute, les pratiques artistiques « situées » et leurs relations aux dynamiques urbaines, aux processus socio-culturels, à la sphère publique et politique. Elle a récemment publié les livres Walking from Scores et Going Out. Walking, Listening, Soundmaking. Elle est directrice artistique de l’association LABgamerz et co-dirige la rubrique féministe wi watt’heure de Revue & Corrigée avec Carole Rieussec.

Elena Biserna, Feminist Steps, LUFF, Lausanne 2023. Photo: Caroline Gex.

Nicolas Puig, anthropologue, URMIS, IRD, Beyrouth

Sabra/Chatila : investigation par le sonore

L’enregistrement de terrain (field recording) est la méthode privilégiée permettant de revisiter à nouveau frais des problématiques d’anthropologie urbaine, politique et, plus récemment d’ethnoécologie. Ces recherches systématiquement collaboratives se déroulent au Liban, en Égypte et de façon plus ponctuelle au Sénégal. Elles cherchent à rendre compte de la dimension écologique de la vie urbaine, en se concentrant sur les façons d’habiter l’espace sonore et de produire le sien propre dans un environnement donné. Dans cette présentation, j’insisterai sur les travaux menés dans un espaces historique de la présence palestinienne au Liban, le camp de Chatila (géré par l’UNRWA) et la zone commerciale et résidentielle de Sabra peuplés en majorité de Palestiniens mais insérés dans le maillage administratif et urbain libanais. Ces deux espaces sont à la fois indépendants et connectés, et j’essaierai de montrer la spécificité de chacun à partir de leurs dynamiques acoustiques, en insistant sur les différentes méthodes déployées.

Nicolas Puig est chercheur en anthropologie à l’IRD (Université Paris Cité). Il travaille en Tunisie (terrain non actualisé), en Égypte et au Liban sur la fabrique des environnements urbains et les relations entre musiques, pratiques et perceptions sonores, cultures urbaines et politiques. Il explore depuis quelques années des anthropologies du sonore et du sensible par lesquelles il s’intéresse aux insertions des migrants et réfugiés dans les villes libanaises et développe des enquêtes en écologie humaine (circulations virales au Liban, savoirs écologiques locaux des pêcheurs apnéistes au Sénégal).

Photo: Nicolas Puig, 2019

Marie Baltazar, Anthropologue, Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s (UMR 9022), Paris.

« Allo allo », entendez-vous dans les campagnes ? Pour une approche de la vie sociale par les sons

Ethnographie d’une tradition sonore propre aux villages du Languedoc méridional: les publications. Au quotidien, la vie sociale est sonorisée par des haut-parleurs annonçant aussi bien les décès que les commerçants du marché, le passage du camion pizza, le loto organisé par le comité des fêtes, les chats (et même les trousseaux de clés) perdus…

En tant qu’anthropologue, Marie Baltazar s’intéresse aux approches sensibles et sonores des communautés qu’elle étudie, tant en France qu’au Japon. Elle a travaillé sur les apprentissages de l’orgue et de la musique, avant d’orienter ses recherches sur les processus de patrimonialisation impliquant des artefacts sonores.

Photo: Marie Baltazar, 2021.

11h15-12h15 : Discussion de la Session 4

12h45-13h45 Atelier 1

Les ateliers seront tenus en parallèle dans des lieux différents

Virginie DUBOIS, artiste sonore et chercheuse indépendante, Aix-en-Provence

L’écoute somatique

Atelier 2

Rrrrrose Azerty, compositrice/game designer, résident•e à l’Esaaix, Paris

Atelier de Jeux Musicaux International de Aix En Provence (AJMIAEP)

14h15-16h15: Session 5: Plateau radio

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (CNRS/Aix Marseille Univ) et Peter Sinclair, artiste et enseignant, laboratoire Locus Sonus Vitae, s’entretiennent avec les intervenants pour approfondirent les points et les questions soulevées au cours de ces deux journées d’études.

Les discussions retransmises en direct à travers une radio web ont été enregistrées et sont accessibles via ce lien [Plateau radio – Ecouter, du corps à l’environnement] sur le site Locus Sonus Vitae.

Comité d’organisation

Cédric Parizot, IREMAM (CNRS/Aix Marseille Université)
Peter Sinclair, Locus Sonus Vitae (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence)
Pénélope Patrix, Responsable des relations internationales et de la recherche (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence), chercheure associée au CEComp, U. Lisbonne

Partenariat

Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence
Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans
Ministère de la Culture et de la Communication
Centre national de la recherche scientifique
Aix Marseille Université

Image principale: Cédric Parizot, Alès, 2021

Colloque – No(s)Limites : Capter, penser, (re)transmettre les espaces et leurs frontières

13,14, 15 Décembre 2021
Ecole supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
Rue Emile Tavan
13100 Aix-en-Provence

Rejoindre l’événement sur Zoom
ID de réunion : 919 7165 1990
Code secret : 695493

Journées Thématiques

Organisées par Anna Guilló, Cédric Parizot et Peter Sinclair avec le partenariat de l’Ecole Supérieure d’Art Félix Ciccolini d’Aix-en-Provence, de l’Institut de Recherche et d’Etudes sur les Mondes Arabes et Musulmans (Aix Marseille Université/CNRS), du Laboratoire d’études en sciences des arts (LESA, Aix-Marseille Université) avec le soutien de la Fondation Amidex.

Ces journées sont ouvertes au public sur inscription et dans la limite des places disponibles. Envoyer un mail à: cedric [.] parizot [at] gmail [.] com

Étalées sur trois jours, ces journées thématiques réuniront des chercheurs, des enseignants et des artistes pour s’interroger sur la manière dont les différents dispositifs de perception et de captation (médias) organisent notre manière d’être au monde. L’accent sera porté sur la question des limites et des espaces de nos sociétés contemporaines. Ces échanges permettront d’aborder les articulations étroites entre les processus de perception, de production, les technologies et les dynamiques politiques, économiques et culturelles qui traversent nos sociétés.

Au cours de ces trois jours, les participants évoqueront les collaborations qui se sont établies entre l’ESAAix et les laboratoires de la Maison méditerranéenne des sciences, ainsi que la convergence récente entre Locus Sonus et l’antiAtlas des frontières. De même, elles invitent d’autres artistes et d’autres chercheurs dont les pratiques expérimentales visent à prendre connaissance du monde à travers des démarches qui se démarquent également des pratiques académiques conventionnelles.

Ces journées thématiques s’inscrivent dans le programme “La recherche par l’écoute: expérimentations artistiques et dispositifs critiques” mis en oeuvre par Locus Sonus Locus Vitae LSLV (ESAAix), l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (Aix Marseille Université/CNRS) soutenu par l’accord cadre entre le ministère de la Culture et le CNRS, et le Laboratoire d’études sur les arts (LESA, Aix Marseille Université/CNRS). Cet événement est également soutenu par la Fondation Amidex.

Lundi 13 décembre 2021

9h00 Introduction

Anna Guilló – LESA ; Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (Aix Marseille Université/CNRS) ; Peter Sinclair, artiste enseignant, Locus Sonus (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

10h00-12h00 Session 01 : Réinventer le documentaire

Baptiste Buob – anthropologue, Lesc (Université Paris Nanterre/CNRS).

– Jean Rouch : des limites de la captation aux voies de la ciné-transe

Considéré, selon ses propres dires, comme un anthropologue par les cinéastes et un cinéaste par les anthropologues, Jean Rouch déborde allègrement les limites étroites du jeu des assignations disciplinaires. En présentant quelques-unes des facettes de cet homme pluriel, il s’agira plus particulièrement ici de traiter de sa « mystérieuse » ciné-transe, notion qui contribue à libérer la pratique filmique du vernis naturaliste que l’anthropologie tend encore, parfois, à lui appliquer.

Le laboratoire des hypothèses : collectif constitué de Nelly Catheland, Ce Soir (Hugo & Lise), Pauline Charpentier, Jocelyn Desmares, Fabrice Gallis, Eddy Godeberge, Charline Guyonnet, Romaric Hardy, Arthur James, Sophie Lapalu, Lou Lapalu Gallis, Émilie Launay, Margaux Lecoursonnois, Frédéric Leterrier, Théo Levillain, Virginie Levavasseur, Marthe Mauny et Sopi N’Guia

– Sommes-nous seul⋅es dans l’univers ?

La pluralité des mondes fascine les savants depuis des millénaires, de Démocrite jusqu’à Carl Sagan, en passant par Giordano Bruno. Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire de notre espèce, nous possédons la science et la technologie requises pour éclairer cette question, notamment grâce à la découverte de milliers d’exoplanètes et d’une profusion de « super-Terres ». Reste à savoir si d’autres intelligences que la nôtre peuplent l’Univers et comment communiquer avec elles, voire les rejoindre. Le laboratoire développera ces hypothèses en regard de ces questions.

14h00-16h00 Session 02 : À l’écoute du monde

Peter Sinclair, ESAAIX, Locus Sonus

– Le son, quelles limites?

Cet exposé explore l’idée qu’une approche audio centrée peut changer la perception de nos limites en livrant une réflexion sur la perception de l’espace et du temps, entendus plutôt que vus. De quels a priori devons-nous nous débarrasser pour ce faire? Où commencent, où se terminent, quelles sont la direction, la perméabilité et la continuité de nos écoutes? Enfin, comment cette approche par l’écoute peut-elle être appliquée au quotidien aussi bien qu’à nos recherches puisqu’elles concernent, peut-être avant tout, nos façons d’aborder notre monde?

Roberto Barbanti, Professeur émérite au département Arts plastiques de l’Université Paris 8
– Penser l’akousis, une nouvelle façon d’entendre ?

En se basant sur l’observation visuelle du monde, la théorie – « théoria (au sens grec de “forme de connaissance” qui vient du regard) », comme écrit le géographe Eugenio Turri – a forgé l’histoire esthétique-épistémologique occidentale. Il s’agit d’une lecture du réel qui montre aujourd’hui des limites infranchissables. Un autre devenir esthétique-épistémologique fondé sur l’akousis, l’action d’entendre, pourrait être interrogé afin d’engendrer une forme de connaissance adéquate à notre temps.

Mardi 14 décembre 2021

10h00-12h00 Session 03 : Dérives

Ximena Alarcon, Independent Sound Artist. Résident à The Studio, Enterprise and Innovation Hub à l’université de Bath Spa.
– INTIMAL: a telematic « embodied » system for listening to our migrations

INTIMAL est un système incarné pour écouter nos voyages migratoires, pour sentir le lieu et la présence, se connecter avec les autres à travers des endroits éloignés. Dans cette conférence, je décrirai le processus créatif de l’application INTIMAL, qui détecte de manière synchrone les rythmes de marche des gens et les sonifie pour qu’ils soient perçus comme une respiration : une téléprésence incarnée. L’application révèle également des extraits d’histoires de migration qui pourraient déclencher une réponse de l’auditeur : construire un chemin au fur et à mesure que des relations émergent entre les voix et les fréquences sonores.

Carlos Casteleira, artiste/ enseignant ESAAix et François Parra, artiste/ enseignant ESAAIX

Walking the Data I Plotmap : un dispositif pour démarches pédagogiques situées

En 2015, nous entreprenons de développer une démarche et un dispositif conjoints, Walking-the-Data et Plotmap. Walking-the-Data est une démarche d’investigations des territoires qui s’efforce de mettre en lien propositions artistiques, engagements citoyens, savoirs et lieux patrimoniaux. Elle doit beaucoup aux diverses pratiques de la marche. Plotmap est un dispositif d’édition numérique de médias géo-localisés. L’articulation entre ces deux éléments est au coeur de ce projet de recherche. Il donne lieu en 2020 à une édition papier.

14h00-16h00 Session 04 : Dépasser les limites de la représentation

Jean Cristofol – Philosophe, antiAtlas des frontières.

Dans la trame

À l’ère de l’anthropocène, en pleine extinction du vivant et d’éclatement politique, la question de notre relation à l’espace est devenue critique. Les façons de produire « l’espace », de modeler notre milieu de vie, sont des enjeux à la fois politiques et écologiques, mais aussi théoriques et épistémologiques. Il faut donc re-penser les usages et les pratiques de l’espace, ce qui s’y tisse de liens visibles et invisibles, ce qui s’y articule de représentations.

Anna Guilló – Artiste, Enseignante, Chercheuse LESA AMU, et Cedric Parizot – anthropologue, IREMAM (Aix Marseille Université/CNRS).

– Israël Palestine: essais cartographiques

De nombreuses cartes ont été produites par des chercheurs, des organisations internationales ou des ONG afin de documenter l’évolution du conflit israélo-palestinien au cours des trente dernières années. En mettant cette cartographie en perspective avec quelques essais de cartographie expérimentale que nous avons réalisés, nous proposons une réflexion sur la manière dont ces formes conventionnées de représentation ont affecté de manière très spécifique les façons de penser et d’analyser les relations entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que la nature des frontières qui les séparent.

16h30-17h30 Session 05 : Table Ronde

Compagnie Dodescaden et Baptiste Buob – Animé par Cédric Parizot

Laurence Maillot & Jeremy Demesmaeker — DODESCADEN : formé au théâtre et musicien professionnel, mû par le désir de créer un espace de transversalité artistique, Jeremy Demesmaeker fonde la compagnie Dodescaden en 2004. La compagnie devient progressivement un espace propice à la porosité des médiums et à l’expérimentation. En 2009, il s’associe avec Laurence Maillot, danseuse et chorégraphe. Après l’obtention du prix de la recherche 2013 du Centre de Développement Chorégraphique National les Hivernales, ils mettent en place un dispositif qui convie des chercheurs à venir nourrir et questionner leurs travaux au sein de la compagnie (Rues Intérieures 2014, Karoshi–Animal Laborans 2016, Les Maîtres fous 2017).

Mercredi 15 décembre 2021

9h00-12h30 Session 06 : Visualiser les espaces israélo-palestiniens et au-delà

Modérateur: Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Université

Clémence Vendryes, doctorante en géographie et anthropologie, IREMAM, Aix-Marseille Université & Institut Français du Proche-Orient dans les Territoires Palestiniens

Le cimetière palestinien : du territoire à la ligne

Tout comme la tombe, le plan du cimetière localise et assigne le mort à résidence. Il rappelle la dimension fondamentalement et fixement territoriale du cimetière. Partant de cette proximité fonctionnelle apparente de la carte et du cimetière, j’ai dessiné des plans de tombes en Palestine — avant de me rendre compte que les morts s’éparpillent. Au-delà de la carte, le cimetière est entretenu par des signes matériels et éphémères des vivants qui prennent soin de leurs morts. Mes représentations spatiales se sont peu à peu défaites, puis fragmentées, à l’image de la terre palestinienne. Objet, geste, partage, palme, parole : le but à présent est de les relier. Dans le réseau ou le filet, le lien est ligne. Mais la ligne lisse l’espace relationnel et ses vécus. Comment quitter la flèche, sa dimension graphique et téléologique ?

Jérôme Courduriès, anthropologue, LISST, Université Toulouse Jean Jaurès

Ego et ses relations significatives dans les familles contemporaines : l’épreuve des schémas de parenté

Depuis les débuts de leur discipline, les anthropologues de la parenté ont élaboré des outils pour traduire de façon graphique l’écheveau des relations de parenté. Il s’est toujours agi pour eux de rendre compte de la manière dont les personnes sont reliées au groupe de leurs consanguins et au groupe de leurs alliés. Trois types de relations sont au fondement de ces schémas de parenté : la filiation, la germanité et l’alliance. Ces schémas étaient moins faits pour rendre compte avec précision de la réalité vécue des relations familiales que des règles et des structures sous-jacentes. Les changements intervenus dans les familles contemporaines dans de nombreuses sociétés ont compliqué singulièrement la tâche des anthropologues qui souhaitent schématiser les liens qui les caractérisent. C’est à cette difficulté et aux manières de la résoudre que je propose de réfléchir.

Théo Borel, doctorant en histoire, MESOPHLHIS/IREMAM, IEP Aix en Provence, Aix-Marseille Université.

Du réseau au filet : les migrations militaires entre la France et Israël

L’enrôlement francophone dans l’armée israélienne jalonne l’histoire de l’État d’Israël et correspond à un phénomène migratoire spécifique. Afin de réaliser une étude historique de ces circulations je mobilise une approche en termes de réseaux pour en révéler le caractère multi-situé et considérer l’importance des relations interpersonnelles. A partir d’une évaluation de l’influence de cette forme graphique sur ma démarche et dans la perspective d’envisager les apports de celle du filet (meshwork), cette présentation vise à interroger les retombées heuristiques qu’offre l’usage alternatif de ces deux modèles visuels.

14h00-16h00 Session 07 : Partager les espaces d’écoute virtuels

Caroline Boë, doctorante en pratique et théorie de la création artistique. Laboratoire PRISM UMR 7061, Aix-Marseille Université, CNRS, ministère de la Culture.

– Petit musée virtuel de la Pollution sonore : la sonothèque anthropohony.org

La sonothèque collaborative anthropophony.org archive des sons de pollution sonore de faible intensité pour les dénoncer. Ces sons infimes, filtrés par notre habituation auditive (Mosberg), sont inframinces (Duchamp) et s’y intéresser relève de l’endotique (Augoyard). Avec un système de commentaires d’utilisateurs de la sonothèque, le son physique archivé est augmenté d’une dimension perceptive-communicative (Barbanti). Les commentaires montrent que, malgré un souhait de dénonciation, nous esthétisons nos perceptions.

La Pulpe – Ludmila Postel, doctorante, Aix Marseille Université, PRISM-CNRS, ESAAix et Crys Aslanian, doctorante en recherche-création, Université Gustave Eiffel, EA LISAA, Artiste-Chercheuse, ESA Clermont-Ferrand Métropole, La Coopérative de Recherche.

– Le seuil entre mondes physique et virtuel comme espace relationnel

Lors de cette présentation à deux voix, Crys et Ludmila parleront de leurs recherche-créations respectives et de la manière dont elles ont fait naître un projet commun. Le collectif La Pulpe cherche la porosité des limites entre les mondes sonores physique et télématique en mélangeant plateau radio et monde 3D en ligne. En passant par la l’improvisation sonore et narrative, les frontières s’ouvrent pour créer de nouveaux espaces de partage, comme le projet de choeur trans*média « Chanson de Toile » qui vit actuellement ses premières expérimentations.

19h Session 8 : Les Maitres Fous – Un spectacle de danse par la compagnie Dodescaden présenté à 3bisF

– Les Maitres Fous

Les Maitres Fous nous parlent d’aujourd’hui. Ou plutôt, parlent de leurs préoccupations d’aujourd’hui : confusions du discours politique, commentaires et sur-commentaires de l’actualité, sur-présence des médias, les migrants, l’inertie, absurdité, le pouvoir, les réseaux sociaux….La performance Les Maitres Fous s’inspire d’un rituel de possession filmé par Jean Rouch en 1954. Les performeurs ne rejouent pas le film de Rouch mais s’approprient ce rituel pour créer leur propre espace de transgression, un espace avec leurs propres règles, leur espace exutoire dans lequel sont conviés les spectateurs. Les Maitres Fous, ce sont des bouffons, des clowns satiriques qui questionnent le présent en incarnant des figures monstrueusement contemporaines.

https://dodescaden.com/Les_Maitres_Fous.html

Image principale: Copyrigth US Navy – FA-18 Hornet breaking sound barrier (7 July 1999)

(D’)Ecrire les mondes arabes et musulmans au 21ème siècle

Du 28 septembre au 4 octobre 2018
Aix en Provence

SECOND FORUM DU GIS MOMM

Tous les deux ans, le Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient et mondes musulmans (GIS MOMM) organise un forum destiné à engager un dialogue entre les chercheurs travaillant sur cette aire culturelle et les acteurs de la société civile (enseignants du secondaire, journalistes, associations, grand public, etc.).

Au cœur de l’actualité contemporaine, les mondes arabes et musulmans sont souvent envisagés au seul prisme du problème et de l’urgence. Ce forum propose de faire un pas de côté pour nous interroger, non plus uniquement sur les dynamiques que traversent ces sociétés, mais sur les formats et les modes d’écriture à travers lesquels nous les pensons, les étudions et les représentons.

Organisé dans un format inédit, associant ateliers de recherche-création, restitution d’expérimentations, un colloque international, des ateliers de formation, des projections de films et une table ronde autour du théâtre documentaire, cet évènement met concrètement en tension, à Aix-en-Provence, les différentes manières d’écrire et de parler de ces mondes arabes et musulmans au 21ème siècle. Rassemblant à la fois chercheurs, enseignants, blogueurs, journalistes, artistes, ce forum propose d’établir un état des lieux des manières à travers lesquelles ces différents acteurs de la société écrivent, pensent et communiquent autour des mondes arabes et musulmans.

Ce forum ne propose donc pas de mettre en place un débat restreint entre des universitaires spécialisés sur ce domaine, mais plutôt d’engager un véritable dialogue entre chercheurs et enseignants et les autres acteurs de la société, ouvert au grand public.

PROGRAMME

VENDREDI 28 – DIMANCHE 30 SEPTEMBRE 2018

École Supérieure d’Art d’Aix en Provence
57 Rue Émile Tavan, 13100 Aix-en-Provence

9h-18h Atelier 1 : Écritures ludiques interactives sera animé par Douglas Edric Stanley, artiste numérique et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://www.abstractmachine.net/blog/) et Leslie Astier, artiste

9h-18h Atelier 2 : Regarder ailleurs – écouter loin, création vidéo sera animé par par François Lejault, vidéaste et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://lejault.com/) et Nada Rezk, réalisatrice et productrice, Le Caire [voir les vidéos réalisées dans le workshop]

9h-18h Atelier 3 : Écritures Documentaires, workshop des étudiants du master « Écritures Documentaires: recherche et création » animé par Pascal Cesaro, Maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles, Chercheur au Laboratoire PRISM (Aix Marseille Université/CNRS).

LUNDI 1er OCTOBRE 2018

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

8h30 – 9h Accueil des participants

9h – 10h Ouverture (Amphi D)

Élise Massicard, Directrice Adjointe du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans (GIS-MOMM)

Monsieur le Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille ou l’un de ses représentants

Nicolas Claire – Vice-Président délégué Culture Scientifique – Recherche (Aix-Marseille Université)

Pascale Brandt-Pomares, directrice de l’ESPE Aix Marseille

Sophie Bouffier, directrice de la MMSH (Aix-Marseille Université/CNRS)

Richard Jacquemond, directeur de l’IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Benoît Fliche, directeur de l’IDEMEC (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h – 11h Colloque session 1 (Amphi D) Les enjeux de l’écriture : de l’élaboration à la circulation de la connaissance

Président : Éric Vallet, historien, Orient et Méditerranée (Paris 1 Panthéon Sorbonne, Sorbonne Université/CNRS)

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
(D’) Écrire les mondes arabes et musulmans à travers des expérimentations art-sciences

Benoît Fliche, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)
Hétérographies ou la morsure de la polie tique

Boris Pétric, anthropologue et cinéaste, CNElias (CNRS/ Aix-Marseille Université /EHESS)
La fabrique des écritures innovantes

11h Pause-café

11h30 – 12h30 Discussion autour du thème “Les enjeux de l’écriture : de l’élaboration à la circulation de la connaissance”

14h – 15h30 Colloque session 2 (Salle E005) Écrire ensemble I : De l’entretien à l’article

Présidente : Juliette Honvault, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Yolande Benarrosh, sociologue, LAMES (Aix-Marseille Université/CNRS), LISE (Cnam Paris)
Quand les « informateurs » mènent (aussi) l’enquête et prennent (aussi) la plume

Stéphane Lacroix, politiste, CERI (Sciences Po/CNRS)
Co-écrire avec de jeunes chercheurs-activistes du monde arabe après 2011

Discutant : Benoît Fliche, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

14h – 15h30 Colloque session 3 (Amphi D) Écrire ensemble II : De l’illustration à la bande dessinée

Présidente : Aurélia Dusserre, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Mathilde Chèvre, illustratrice, éditrice, Le Port a jauni, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)
Traduire le monde en littérature jeunesse : deux histoires et un voyage

Alex Baladi, auteur de bande dessinée
“Décris-Ravage” : du théâtre à la bande dessinée.

Discutant : Pierre Pinchon, historien d’art, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS)

Décris-Ravages, éd. Atrabile, 2016, p. 20

Soirée

École supérieure d’art d’Aix d’Aix-en en-Provence
57 Rue Émile Tavan, 13100 Aix-en-Provence

16h30 – 21h30 Projections de films et débats (Auditorium)

Charlotte Deweerdt, historienne, Aflam, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Film : Ashura, la beauté du sang, réalisé par Katia Saleh – Native Voice Films / Batoota Films pour Al Jazeera English, Liban, 2006, 20’
Débat avec la réalisatrice Katia Saleh

Film : On récolte ce que l’on sème, réalisé par ‘Alaa Ashkar – Freebird Films, Palestine, 2017, 67’ (Sélection AFLAM)
Débat avec le réalisateur ‘Alaa Ashkar

19h-19h30 Pause

Film : Tinghir-Jerusalem, les échos du Mellah, réalisé par Kamal Hachkar – Les Films d’un jour, Maroc, 2011, 86’
Débat avec le réalisateur Kamal Hachkar

16h 30 – 21h30 Restitution des œuvres produites dans les workshops (Terrasse)

Workshop 1 : Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo

Workshop 2 : “Écritures ludiques et interactives”

Workshop 3 : « Écritures Documentaires: recherche et création »

Présentation et expérimentation du jeu vidéo A Crossing industry, réalisé par Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley et Robin Moretti

19h Apéritif

Extrait du film Kafr Ashry, 4′ 45″, de François Lejault, 2015

MARDI 2 OCTOBRE 2018

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 4 (Salle E004) Films documentaires et artistiques : de l’orientalisme aux contre discours

Présidente : Katia Boissevain, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Nicolas Appelt, politiste (Unité d’arabe et Global Studies Institute, Université de Genève)
Réappropriation du récit de la révolte et du conflit dans le documentaire syrien d’après 2011

Corinne Fortier, anthropologue et réalisatrice, LAS (Collège de France/CNRS/EHESS)
‘One dollar a day’ de Jocelyne Saab : Images d’un camp de réfugiés syriens au Liban

Thomas Richard, politiste, Centre Michel de l’Hospital (Université Clermont-Auvergne)
Représenter le monde médiéval musulman à l’écran

Discutant : Boris Pétric, anthropologue et cinéaste, CNElias (CNRS/Aix-Marseille Université/EHESS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Films documentaires et artistiques : de l’orientalisme aux contre discours”

9h – 12h Colloque session 5 (Salle de conférences) Polémiquer sur le web : controverses religieuses et politiques

Présidente :Elise Massicard, politiste, CERI (CNRS/Sciences Po-Paris)

Daghan Irak, sociologue, IDEMEC (Aix-Marseille université/CNRS)
« La patrie numérique » : Les diasporas ressortissantes de la Turquie en France sur Twitter

Nadjet Zouggar, islamologue, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS) (CNRS/Aix-Marseille Université)
Figures du réformisme musulman sur internet aujourd’hui

Vincent Geisser, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Un salafisme numérique ? L’image du « chiite » et du « juif » sur les réseaux sociaux de la mouvance salafiste francophone

Discutant : Jean-François Legrain, historien, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Polémiquer sur le web : controverses politiques et religieuses”

12h30-13h30 Projection de films (Salle de conférences)

Film : Backyard, réalisé par Khaled Abdulwahed, Pong Production, Allemagne, 2018, 26’ (Sélection FID)

Diaporama : Hommage à Fadwa Suleiman, réalisé par Karima Direche, France, 2018, 9’

Discussion avec Karima Dirèche

13h30 – 15h30 Atelier 1 (Salle E004) L’Orient photographié (1850-1930) : usages pédagogiques des sources visuelles

Laurence Americi, historienne, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS) et Aurélia Dusserre, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

13h30 – 15h30 Atelier 2 (Salle E005) La vidéo comme outil d’enquête

Modérateur : Gilles de Rapper, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Fabienne Le Houerou, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Durée et Vérité pour le cinéma scientifique (SHS)

Sahar Saeidnia, sociologue, IRIS-EHESS, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Enquêter par et avec l’image. Enjeux méthodologiques et épistémologiques d’un documentaire de recherche en Iran.

Nolwenn Venard, anthropologue (Aix-Marseille Université)
La photographie comme support de production de savoir anthropologique

13h30 – 15h30 Atelier 3 (Salle E104) Traduction littéraire arabe-français (tous publics y compris non-arabophones)

Richard Jacquemond, professeur de langue et littérature arabes, traducteur littéraire, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

15h30 – 16h Pause café

16h – 18h Atelier 4 (Salle E004)Écrire ensemble III : De la scénographie à l’exposition

Modérateur : Manoël Pénicaud, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Jean-Robert Henry, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Sur l’écriture d’expositions historiques sur le Maghreb

Sophie Caratini, anthropologue, CITERES (CNRS/Université François-Rabelais, Tours), Charles Grémont, historien, LPED (IRD), Céline Lesourd, anthropologue, CNElias (CNRS, Aix-Marseille Université, EHESS) et Olivier Schinz, anthropologue, conservateur (Musée d’Ethnographie de Neuchâtel)
Construire une exposition : le cas de « Sahara connecté »

16h – 18h Atelier 5 (Salle E005) Politiser le discours scientifique, “scientifiser” le discours politique

Présidente : Aude Signoles, politiste, CHERPA (IEP Aix-en-Provence)

Jean-Baptiste Le Moulec, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Une fabrique turque de savoirs sur les mondes arabes (1998-2015)

Taher Labadi, économiste, LabexMed, IREMAM/LEST (CNRS/Aix-Marseille Université)
(D’) Écrire la Palestine depuis l’exil

Discutant : François Siino, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

MERCREDI 3 OCTOBRE

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 6 (E004) De la forme, de la traduction et de la transcription

Présidente : Myriam Catusse, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Hayat Alilouche, Sciences du langage, DyLiS (Université de Rouen Normandie)
La construction des représentations de l’Islam: quel portrait les lexicographes français ont-ils dressé de Mahomet?

Carole Boidin, Littérature comparée, Centre de recherches en Littérature et Poétique comparées (LiPo), Université Paris Nanterre et Émilie Picherot, Littérature comparée, ALITHILA (Université de Lille)
Donner à lire l’arabe avant les orientalistes : savoirs, représentations, transmissions

Séverine Gabry-Thienpont, ethnomusicologue, CREM-LESC (Université Paris Ouest/CNRS)
Écriture, théorisation et standardisation des chants coptes, du XIXe siècle à nos jours

Discutante : Isabelle Grangaud, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “De la forme, de la traduction et de la transcription”

9h – 12h Colloque session 7 (Salle de conférences) Transmission et valorisation du savoir : des manuels scolaires aux cartes animées

Présidente : Karima Direche, historienne, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS)
Sylvie Denoix, historienne, Orient et Méditerranée (CNRS/Paris 1 Panthéon Sorbonne/Sorbonne Université), Marie Favereau, historienne (Oxford University)
Expliquer l’Histoire par l’animation cartographique : Gengis Khan et les conséquences des conquêtes mongoles sur le Dâr al-Islâm.

Éric Vallet, historien, Orient et Méditerranée (Paris 1 Panthéon Sorbonne/Sorbonne Université/EPHE/Collège de France/CNRS), Anne Troadec, historienne, IISMM (EHESS/CNRS)
Les mots, les discours et les lieux : jalons pour une pédagogie du partage des savoirs sur le fait islamique

Fabien Aignan, sciences de l’éducation, ADEF (Aix-Marseille Université)
L’islam et le monde arabo-musulman, objets contraints dans les manuels scolaires.

Nathalie Rezzi, historienne, ADEF, SFERE (ESPE/Aix-Marseille Université)
Donner à voir les mondes arabes et musulmans à l’école primaire

Discutante : Camille Rhoné, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Transmission et valorisation du savoir : des manuels scolaires aux cartes animées”

12h30 – 13h30 Projection de film (Salle de conférences)

Miel et vieux Smen, réalisé par Yassine El Idrissi, Maroc, 2016, 25’ (Sélection AFLAM)
Débat conduit par Charlotte Deweerdt, historienne, Aflam, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

13h30 – 16h30 Projection et débat (Salle de conférences) Documenter le théâtre

Modératrice : Juliette Honvault, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Simon Dubois, sociologue, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Faire du théâtre documentaire, entre printemps syrien et migration

Film: Roméo et Juliette, un amour de guerre, réalisé par François Xavier Trégan – ARTE GEIE / Baozi Productions, France, 2015, 22′
Film: Adra, les survivantes, réalisé par François-Xavier Trégan – ARTE GEIE / Memento, France, 2018, 26′

14h45-15h15 Pause café

15h15-16h30 Discussion avec les artistes autour du thème “Documenter le théâtre”

François-Xavier Trégan, journaliste, documentariste indépendant

Vanessa Guéno, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Ramzi Choukair, acteur, metteur en scène

Hend Alkahwaji, comédienne

JEUDI 4 OCTOBRE

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 8 (Salle de conférences) Écritures numériques : Blogs, podcasts et réseaux sociaux

Présidente : Christine Mussard, historienne, IREMAM (ESPE/Aix-Marseille Université/CNRS)
Souha Tarraf, chercheure en sciences sociales
Passer les murs. Retour sur 5 années de blogging et de RS sur le Liban, la question des réfugiés syriens et les “migrants”

Nathalie Gillet, journaliste, fondatrice de Emirati Stories
Podcaster aux Emirats – l’interview introspective comme mode d’approche d’une société discrète

Kmar Bendana, historienne et blogueuse, IRMC (Institut Supérieur d’Histoire de la Tunisie contemporaine/Université de La Manouba Tunisie)
Tenir un blog : une expérience hybride et évolutive

Discutante : Sophie Gebeil, historienne, TELEMME (CNRS/Aix-Marseille Université)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Ecritures numériques : blogs, podcasts et réseaux sociaux”


Cliché du film de Frédérique Fogel You can be a hero, 2018

Comité scientifique et artistique
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence)
Sylvie Denoix (Orient Méditerranée)
Karima Dirèche (TELEMME, AMU/CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélia Dusserre (IREMAM, AMU/CNRS)
Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU)
Anna Guilló (LESA, AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
François Lejault (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)
Julien Loiseau (IREMAM, AMU/CNRS)
Elise Massicard (CERI, CNRS/Sciences Po, GIS MOMM)
Christian Merlhiot (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)
Christine Mussard (IREMAM, AMU/CNRS)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)
Douglas Edric Stanley (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

Comité d’organisation
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU ; IMéRA, AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Karima Direche (IRMC, MAEDI, CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélie Fillod Chabaud (IREMAM,, CNRS/AMU et CNE, EHESS/CNRS/AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
Élise Massicard (CERI, GIS MOM)
Marie-Pierre Oulié (IREMAM, CNRS/AMU)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Boris Petric (CNE, EHESS/CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)

Équipe de communication
Carole Le Cloïérec (IDEMEC, CNRS/AMU) & Marie-Pierre Oulié (IREMAM, CNRS/AMU)
Questions scientifiques / Cedric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU)
Graphistes / Théo Goedert & Milena Walter

Equipe de coordination administrative et de gestion financière
Jeanne Cadieux (ESPE, AMU)
Justine Diasparra, IREMAM/IEP (CNRS/AMU)
Julie Karsenty, École supérieure d’art d’Aix-en-Provence
Isabelle Lenoir, IREMAM (CNRS/AMU)
Rihab Wafa, IREMAM (CNRS/AMU)

Institutions organisatrices
Groupement d’intérêt scientifique Moyen-Orient mondes musulmans (CNRS)
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Institut d’ethnologie européenne méditerranéenne et comparative (IDEMEC, CNRS, AMU)
Centre Norbert Elias (EHESS, CNRS, AMU)
CHERPA (Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence)
École supérieure du Professorat et de l’Éducation (ESPE, AMU)
École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
PRISM (CNRS/AMU)
Rectorat Académie d’Aix-Marseille

Institutions partenaires
Centre National de la Recherche Scientifique
Aix Marseille Université
Projet Labexmed
Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, Tunis
Centre Jacques Berque, Rabat
AFLAM
FID
Mairie d’Aix en Provence
Office du tourisme du pays d’Aix
Revue Moyen-Orient
antiAtlas des frontières

Image réalisée par Théo Godert et Milena Walter

Colloque Coding and Decoding the Borders, Bruxelles, 2016

Colloque : Faculté d’architecture La Cambre, Université Libre de Bruxelles et Organisation Mondiale des Douanes
Du 13 au 15 avril 2016
Exposition : Espace architecture Flagey, Bruxelles
13 et 14 avril 2016

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Programme

Mercredi 13 avril 2016

15.30 Introduction
Andrea Rea (Université Libre de Bruxelles/GERME) et Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/ Aix Marseille Université)

15.45 -16.30 Keynote lecture
Didier Bigo (King’s College, London)
Reconceptualising boundaries differently from Westphalian model ? The practices of border, police and military controls and the trends of delocalisation and digitisation

17.00-17.45 Arts et science à la frontière

Jean Cristofol (Ecole supérieure d’Art d’Aix-en-Provence)
Art-science and exploratory processes

Nicola Mai (Kingston University, London)
Assembling ‘Samira’ and ‘Travel’: understanding humanitarian biographical borders through experimental ethnofictional filmmaking

17.45-18.30 Discussion

18.45 Vernissage de l’exposition

Consulter le programme de l’exposition

Performance de Vincent Berhault (Compagnie Les Singuliers)
Chronique aux frontières

Jeudi 14 avril 2016

9.30-11.00  : Etendue et limites de la mise en données
Président : Andrea Rea (Université libre de Bruxelles/GERME)

Julien Jeandesboz(REPI/Université libre de Bruxelles/REPI)
Calculation devices: EUROSUR and European border policing

Martina Tazzioli (LabexMed, LAMES, CNRS/Aix Marseille Université)
Track, sort and archive: Eurosur, Frontex and the temporality of migration maps

Sara Casella Colombeau (LabexMed, LAMES, CNRS/Aix Marseille Université)
Building a genealogy of data gathering and production at the border – An analysis of the professional transformation of the French border police since the 1990s

11.30-12.30 Discussion
Discutante : Federica Infantino (Oxford University/Université Libre de Bruxelles/GERME)

14.00-15.30 Du code à la visualisation
Président : Thomas Cantens (Organisation Mondiale des Douanes)

Anne-Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Université de Grenoble), Gabriel Popescu (Indiana University, Southbend)
Border as Code : Algorithmizing Access

Jean Pierre Cassarino (Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain, Tunis),
Making Migration Control Visible and Intelligible/Rendre visible et intelligible le contrôle migratoire

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Mathieu Coulon (LAMES, CNRS/AMU), Guillaume Stagnaro (ESAAix), Antoine Vion (LEST, CNRS/AMU)
Visualising Border networks: Codes, Nodes, and Mapping/Visualiser les réseaux frontières : codes, nœuds et mapping

16h00-17h00 Discussion
Discutant : Christophe Wasinski (Université Libre de Bruxelles/REPI)

Vendredi 15 avril 2016

Organisation Mondiale des Douanes / World Customs Organization
30 rue du marché, 1210 Bruxelles

9.00 Introduction

Sigfríður Gunnlaugsdóttir (Présidente du comité sur l’éthique (Organisation Mondiale des Douanes)

9.15-11.00 Les données du contrôle : usages et éthiques
Présidente : Patricia Revesz (Organisation Mondiale des Douanes)

William L. Allen et Bastian Vollmer (Oxford University)
What Makes Secure Borders? Data, Transparency, and the Representation of Projection

Marcellin Djeuwo (Douanes du Cameroun)
La mathématisation de la lutte contre la corruption et les mauvaises pratiques au sein des douanes camerounaises: la pratique et ses réalités / The mathematisation of the fight against corruption and bad practices in Cameroon Customs : the practice and reality.

Felipe Mendes Moraes (Douanes du Brésil)
PNR: un exemple de contrôle en frontière / API: an example of control at borders

Renaud Chatelus (Université de Liège – European Studies Unit)
La chaîne de décisions de gestion de risque en contrôle frontière: quelques leçons d’un exercice européen de simulation sur le contrôle des biens stratégiques/The decision-making chain for risk management applied to border controls: some lessons learnt from a European simulation of strategic goods control

11.15-12.15 Discussion
Discutant: Julien Jeandesboz (Université Libre de Bruxelles/REPI)

14.00- 15.00 Perspectives éthiques et techniques dans le contrôle aux frontières
Président : Antoine Vion (LEST, CNRS/AMU)

Thomas Cantens (WCO Research Unit, Ecole d’Economie de l’Université d’Auvergne), Mathématisation de la frontière/Mathematization of the border

Mariya Polner (WCO Compliance Sub-Directorate)
Technologies en frontière : risques et opportunités/Technologies at the border: risks and opportunities

Michel Terestchenko (Université de Reims, IEP Aix-en-Provence)
Ethique et contrôles/Ethics and controls

16.00-17.00 Discussion
Discutant : Xavier Pascual (Douane française)

17.00-18.00 Table ronde conclusive

Patricia Revesz (Organisation Mondiale des Douanes), Federica Infantino (Oxford University/Université Libre de Bruxelles/GERME), Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Université de Grenoble)

Organisation

Comité d’organisation

Andrea Rea (ULB), Thomas Cantens (OMD, antiAtlas), Patricia Revesz (OMD), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université, antiAtlas), Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Universités de Grenoble, antiAtlas), Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence, antiAtlas), Federica Infantino (ULB, antiAtlas), Julien Jeandesboz (ULB), Antoine Vion (LEST, CNRS/Aix Marseille Université)

Comité scientifique

Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Universités de Grenoble, antiAtlas), Didier Bigo (King’s College), Thomas Cantens (Organisation mondiale des douanes/ antiAtlas), Jean Cristofol (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence, antiAtlas), Federica Infantino (ULB, antiAtlas), Dirk Jacobs (ULB), Julien Jeandesboz (ULB), Christian Olsson (ULB), Cédric Parizot (IREMAM, Aix Marseille), Andrea Rea (ULB), Patricia Revesz (OMD), Antoine Vion (LEST, Université Aix Marseille)

Commissariat d’exposition

Isabelle Arvers (antiAtlas) et Nathalie Levy (ULB)

Partenariats

Faculté de Philosophie et Sciences sociales de l’Université Libre de Bruxelles, l’Organisation Mondiale des Douanes, l’antiAtlas des frontières, l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (CNRS/Aix Marseille Université), le projet LabexMed (Aix Marseille université, Fondation Amidex),  le Laboratoire d’Economie et de Sociologie du travail (CNRS/Aix Marseille Université), PACTE (CNRS/Universités de Grenoble), Kareron et l’Ecole supérieure d’Art d’Aix en Provence.

Colloque-exposition The Art of Bordering, Rome, 2014

The Art of Bordering: Economies, Performances and Technologies of Migration Control

MAXXI, the National Museum of XXI Century Arts, Rome
Du 24 au 26 octobre 2014

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The event

The Art of Bordering is an art-science event merging an academic conference and an exhibition in order to discuss the material and symbolic construction of the Mediterranean as a border zone, the governance and politicization of migration control, the strategies of adaptation, contestation and subversion of “Fortress Europe” developed by migrants and European citizens.

During three days, Italian, French, German, and British academics, journalists and artists debate how new technologies, geopolitical conflicts and socio-economic inequalities have transformed both migration flows and the material, political and symbolic dimensions of borders in the 21st century.

The Art of Bordering will compare the different and overlapping ways in which art, technology and the social sciences address contemporary bordering dynamics. This strategic comparison aims to highlight the different and interrelated ways in which borders have become strategic places for the performance and observation of the symbolic representations, political agencies and governmental techniques at work in contemporary neoliberal societies.

By enabling discussions between academics, artists and the public, this conference/exhibition will facilitate the exchange between the different approaches, tools and devices through which border processes may be represented, deciphered and deconstructed. The debates, links, quotations, transfers and exemplifications, will also help problematizing the boundaries existing between these fields of knowledge and practice.

Program

Friday 24 October 2014
MAXXI Gallery

16:00-17:00 – Multiple screening

Borders (2010), a video of an animated pencil drawing, by Simona Koch
The Texas Border (2011), a video by Joana Moll & Heliodoro Santos, Partire, pictures by Heidrun Friese

17:00-18:00

Les Messagers (The Messengers) (2013, 66 min), documentary by Laetitia Tura and Hélène Crouzillat. MAXXI B.A.S.E., Sala Graziella Lonardi Buontempo

18:00-18:15

Welcome by Hanru Hou and the organisers of The Art of Bordering

18:15-18:40

Presentation and screening of Liquid Traces: Investigating the Deaths of Migrants at the EU’s Maritime Frontier (2013 – 17min) by Charles Heller and Lorenzo Pezzani

18:40-19:15

Presentation and screening of Samira (2013 – 26 min) by Nicola Mai

19:15-20:55

Presentation and screening of Io Sto con la Sposa / On The Bride’s Side (2014 – 90min) by Antonio Augugliaro, Gabriele Del Grande and 
Khaled Soliman Al Nassiry.

20:55-21:30

Q&A with the public

Saturday 25 October 2014
MAXXI B.A.S.E. Sala Graziella Lonardi Buontempo

9:30-10:00 – Introduction

10:00-11:30 – Session 1 – Rebordering Migration in Times of Crisis

Corrado Bonifazi – Istituto di Ricerche sulla Popolazione e le Politiche Sociali, Rome, Italy
Crisis and Migration in Italy: the Reshaping of a Mediterranean Border of the EU

Lucio Caracciolo – LIMES – Rivista italiana di geopolitica, Rome, Italy
Does Italy still have borders?

Virginie Baby Collin – TELEMME, AMU-CNRS, Aix en Provence, France
Staying, Returning, Leaving Elsewhere? Latin-American Migratory Fields and Migrant’s Strategies in the Context of Spanish Crisis

11.30-12:30

Isabelle Arvers, artist and curator
Close the camps (video 10 min), data-visualization

12:30-13:30 – Discussion

Chair and discussant: Giusy d’Alconzo, Medici Contro la Tortura / Doctors Against Torture, Rome.

15.00-16:30 – Session 2: Political Economy of Border Management

Elena Dell’Agnese – University of Milan Bicocca, Italy
From Border Music to Borderless Music

Steve Wright – Leeds University, United Kingdom
Cashing in on Fears of Mass Migration- The Political Economy of EU Border Management

Federica Infantino – Université Libre de Bruxelles, Belgium
What does migratory ‘risk’ mean? Decision-making in three visa sections in Morocco

16.30-17:30 – Coffee Break and Artwork Presentation

Stones and Nodes: the Working Out of the Separation between Israel and Palestine, an art-science work by Cédric Parizot – IREMAM, CNRS/Aix-Marseille Université, Antoine Vion – LEST, CNRS/Aix-Marseille Université, Mathieu Coulon – LAMES, CNRS/Aix-Marseille Université, Guillaume Stagnaro – ESAAix (2014)

17:30-18:30 – Discussion

Chair and Discussant: Giuseppe Sciortino – University of Trento, Italy

19:00-20:10

Les Messagers (The Messengers) (2013, 66min), documentary by Laetitia Tura and Hélène Crouzillat

20:10-21:45 – Multiple screening, MAXXI Gallery

Borders (2010), a video of an animated pencil drawing, by Simona Koch
The Texas Border (2011), a video by Joana Moll & Heliodoro Santos
Partire, pictures by Heidrun Friese

19:30-22:00

Io con la sposa by Antonio Augugliaro, Gabriele Del Grande and 
Khaled Soliman Al Nassiry (trailer with Italian subtitles),
Liquid Traces by Charles Heller and Lorenzo Pezzani (17 minutes),  Samira by Nicola Mai (26 minutes)

Sunday 26 October 2014
MAXXI B.A.S.E. Sala Graziella Lonardi Buontempo

10:00-11:30 – Session 3: Formal and Informal Border Practices

Barbara Sorgoni – University of Bologna, Italy
Bordering Asylum Rights: Narrative Credibility and the Assessment of Truth

Thomas Cantens – CNE, EHESS-Aix-Marseille Université, France/WCO, Bruxelles, Belgium, Comparing Borders:  from tracing to measuring

Chiara Brambilla – University of Bergamo, Italy
Navigating the Euro-African Border and Migration Nexus Through the Borderscape Lens

11.30-12:30 – Coffee Break and Artwork Presentation

Emborders: Challenging Sexual Humanitarianism through Qualitative Research and Experimental Filmmaking, an ethnofiction by Nicola Mai, LAMES, Aix-Marseille University, France and London Metropolitan University, London.

12:30-13:30 – Discussion

Chair and discussant: Heidrun Friese, Technische Universität Chemnitz, Germany

15:00-17:00 – Final Round Table

Jean Cristofol – Higher School for Art, Aix-en-Provence
Camille Schmoll – Université Paris VII Denis Diderot, France
Heidrun Friese – Technische Universität Chemnitz, Germany
Filippo Celata – Università La Sapienza, Rome

Organisation

A project of the MAXXI, the Institut Français d’Italie and the IREMAM (Aix Marseille Université), organized by Cédric Parizot, Filippo Celata, Raffaella Coletti, Heidrun Friese, Nicola Mai, Alessio Rosati, Benoit Tadié, Antoine Vion. Curator: Isabelle Arvers. Coordination: Clémentine Verschave.

Partners

In partnership with the LabexMed program (Aix-Marseille Université, Fondation A*MIDEX), Dipartimento MEMOTEF (La Sapienza), le Laboratoire de Sociologie du Travail (CNRS, Aix Marseille Université), Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (CNRS, Aix Marseille Université), Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale – Méditerranée (CNRS, Aix Marseille Université), Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence, PACTE (CNRS ; Université de Grenoble), Alliance Athena.

Ressources

See the report of the conference (FR) by Camille Schmoll (Université Paris VII Denis Diderot)

Presse

Reportage sur le colloque-exposition au MAXXI par Meridiana Notizie :

Conférence et exposition, Festival Internazionale, Ferrara, 2014

Conférence et exposition
Imbarcadero 2, Castello Estense, Ferrara
3 octobre 2014

Conférence

Migrations, Subversive Atlas, For a new conception of borders in the 21st century

– Nicola Mai (Sociologist, ethnographer and filmmaker, University of Aix-Marseille/London Metropolitan University)
– Cédric Parizot(Anthropologist, University of Aix-Marseille)
– Lorenzo Pezzani (Architect)

Exposition

Avec Charles Heller et Lorenzo Pezzani, Joana Moll et Héliodoro Santos Sanchez, Nicola Mai, Cédric Parizot et Douglas Edric Stanley. Commissariat Isabelle Arvers.

– Cédric Parizot et Douglas Edric Stanley, A Crossing Industry, jeu vidéo, 2013

– Nicola Mai, Samira, installation vidéo, 2013, 26′

– Charles Heller et Lorenzo Pezzani, Liquid Traces, animation, 2013, 17′

– Joana Moll et Héliodoro Santos Sanchez, Texas Border, installation video, 2011

Organisation

Festival Internazionale
Institut Français d’Italie

Colloque antiAtlas, Aix-en-Provence, 2013

Colloque international antiAtlas des Frontières
Nouveau Conservatoire Darius Milhaud, Aix-en-Provence
Du 30 septembre au 2 octobre 2013

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Présentation générale

Du 30 septembre au 2 octobre 2013, le Nouveau Conservatoire d’Aix en Provence accueille un colloque international qui réunit les chercheurs en sciences humaines et en sciences dures, les artistes et les professionnels qui ont participé au projet. L’organisation de ce colloque au moment de l’ouverture de l’exposition au Musée des Tapisseries renforce le décloisonnement que nous nous efforçons d’opérer entre les mondes de la recherche, de l’art et du politique.

L’objectif de ce colloque est de présenter et diffuser nos travaux à l’intention du monde universitaire, des institutionnels, des politiques et bien sûr du grand public. Une large communication est donc faite autour de cet événement en partenariat avec la presse écrite, radio et télévisée. Les représentants d’institutions publiques et privées ainsi que d’organisations non gouvernementales directement concernées par la thématique sont invités à participer aux débats de ce colloque : le secrétaire général de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD), des personnalités universitaires centrales dans les recherches sur la frontière, des représentants d’entreprises impliquées dans le contrôle des frontières (telles que Thales, Cassidian), des hommes politiques, des institutionnels et des représentants des associations travaillant avec les migrants (telles que Migreurop, La Cimade, etc.).

Les interventions se font en français et en anglais avec traduction simultanée.

Programme

I. Introduction : l’antiAtlas des Frontières

Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM – CNRS/AMU, France), Anne-Laure Amilhat Szary (PACTE, UJF/CNRS, France), Antoine Vion (LEST, AMU/CNRS, France), Isabelle Arvers (commissaire d’exposition indépendante, France)

II. Discussions

E. Brunet Jailly (UVIC, Canada)
Pushing the frontiers of border studies
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III. Technologies à la frontière

Gabriel Popescu (IMéRA, AMU, Indiana University South Bend, USA)
Déterminisme technologique et mise en forme des frontières mobiles
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L’organisation politico-territoriale moderne du monde a été construite sur un imaginaire géographique qui conçoit l’espace en termes absolus, comme un objet rigide qui peut être découpé en morceaux quantifiables. Dans la pratique politique, cela a conduit à la division de la planète  en unités territoriales mutuellement exclusives, fondées sur des frontières linéaires. Récemment, nous assistons à un changement d’imaginaire géographique qui intègre une perspective polyvalente et reconnaissant la nature relationnelle de l’espace; un imaginaire plus en phase avec une notion d’espace définie par la mobilité sous la forme de liens et de nœuds plutôt que par la proximité territoriale et la variation de la distance. En conséquence, nous assistons à l’émergence de formes complémentaires de frontières étatiques qui dérogent aux normes de linéarité territoriale en devenant intégrées aux flux qui peuvent voyager et être constamment répertoriés à travers l’espace. La mise en forme de ces frontières mobiles est fortement influencée par les technologies numériques qui sont supposés avoir des pouvoirs prédictifs et sont généralement conceptualisées en termes d’efficacité inébranlable et perçues comme étant là  pour assurer la sécurité dans un contexte de mobilité transnationale. Le problème d’une telle logique derrière l’incorporation de la technologie dans la fabrication de frontière est qu’elle suppose que la vie sociale peut être rendu numériquement connaissable et donc définissant (mal) les sujets aux frontières comme des objets matériels détachés de leurs contextes sociaux et politiques. Il est essentiel de bien comprendre les limites et les avantages pour la société de ces technologies aux frontières afin de s’assurer que la gouvernance de la frontière de celles-ci préserve les intérêts publics au lieu de les étouffer.

Hervé Braik (Thalès, France)
Les nouveaux besoins et les nouvelles solutions pour la surveillance des frontières terrestres

Face à l’augmentation générale des activités illégales et criminelles aux frontières voire pour certains États des attaques terroristes, de nombreux pays sont dans l’obligation de renforcer les contrôles aux frontières afin de ne pas handicaper leur développement et/ou d’assurer leur sécurité intérieure. Devant impérativement améliorer l’efficacité des dispositifs et ne pouvant la plupart du temps recruter des milliers de personnes pour assurer ces missions, les administrations choisissent de plus en plus de s’équiper avec des systèmes intégrés de surveillance.

Andrea Rea (Université Libre de Bruxelles, GERME, Belgique)
Les usages du pouvoir discrétionnaire des gardes frontières à l’aéroport Charles de Gaulle (Paris)
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La communication entend présenter les principales approches contemporaines de la notion de frontière. La deuxième partie du document est consacrée à une approche alternative des processus de frontièrisation en se concentrant davantage sur la relation entre la frontière et la mobilité plutôt qu’entre frontière et territoire, relation rencontrée fréquemment dans la littérature. La frontière est définie comme frontière-réseau composée d’unités d’espace-temps (aéroport, port maritime, l’espace public par exemple) où des humains (bureaucrates dans les consulats, les gardes-frontières, les agents de liaison, des voyageurs, etc.) et des non-humains (bases de données, des lois, des procédures) interagissent avec l’objectif de produire des pratiques de souveraineté étatique. Une attention particulière est accordée à la relation entre l’Europe et les pays du sud de la Méditerranée dans une troisième partie. Basé sur le concept de frontière-réseau, il est possible d’analyser la politique européenne de la mobilité en ce qui concerne les pays du sud de la Méditerranée, en accordant une attention particulière aux dispositifs de sécurité qui tendent à accélérer la mobilité des voyageurs légitimes, d’une part, et à filtrer et à bloquer les indésirables, les personnes soupçonnées de contourner les lois de l’immigration, d’autre part. Toute personne en mobilité est soumise à la surveillance mais certains sont placés sont contrôle. La dernière partie de la communication est consacrée à l’analyse qui pourrait être faite du contrôle à l’aéroport à partir du concept de frontière-réseau.

Noel Sharkey (Sheffield University, UK)
Les empêcher de passer et les empêcher de sortir : la frontière robot
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Cette présentation examine les évolutions potentielles de la robotique applicable dans le futur à la protection des frontières. L’utilisation d’avions sans pilote est déjà utilisé pour identifier les incursions frontalières et suivre les «délinquants». Il y a également des projets d’utilisation de robots terrestres pour intercepter ces franchissement de frontières illégaux. Mais ce n’est que le début. La prochaine génération de robots militaires trouvera ses propres objectifs et attaquera sans contrôle humain. Malgré les protestations internationales, certains États n’ont pas hésité à explorer de telles pistes. S’ils continuent, il faudra peu de temps avant que les robots autonomes entrent en service dans le monde civil pour aider à contrôler les immigrés «illégaux». Par ailleurs, toute discussion sur les nouvelles technologies, doit tenir compte de leur éventuelle utilisation abusive pour confiner les populations à l’intérieur des frontières.

Julian Oliver (artiste, Nouvelle-Zélande)
Retour sur le projet « EU/US Border Bumping » : infrastructure réticulaire et télé-cartographie aux limites

Border Bumping est un travail de déconstruction par les medias qui envisage les télécommunications cellulaires comme une force perturbatrice, contestant l’intégrité des frontières nationales. Comme nous traversons les frontières, nos terminaux cellulaires sautent d’un réseau à l’autre à travers des territoires voisins, souvent avant ou après que nous soyons arrivés. Ces moments, où nos appareils fonctionnent dans un territoire, tandis que notre corps évolue dans un autre, peuvent être conçus comme aptes à produire un terrain d’action inédit et contradictoire. Dans cette conférence, je présenterai des documents et des expériences issus du déploiement de “Border Bumping” sur la frontière USA / Canada et dans toute l’UE. J’envisagerai les réseaux comme des territoires tangibles, en mettant l’accent sur ​​les nouveaux défis techno-politiques dans ce domaine.

IV. L’économie de la frontière

Robert Ireland (WCO, Bruxelles, Belgique)
Nouvelles perspectives sur le « paradigme de la sécurité de la chaîne logistique en douane
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Cette présentation retrace la genèse du paradigme de la sécurité de la chaîne logistique en douane, né de la participation des administrations douanières au contre-terrorisme suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Ces  nouvelles perspectives sont le fruit d’une réflexion sur l’évolution de ce modèle, question politique de moins en moins prioritaire pour les douanes, même aux États-Unis. À la suite des attentats du 11 septembre, il s’est incarné dans un ensemble de régulations douanières nationales et de nouveaux standards internationaux élaborés par l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD). Celles-ci avaient pour but de dissuader l’utilisation des navires de fret international pour transporter des terroristes ou accomplir des actes terroristes. La communication examinera la mise en œuvre du paradigme par l’étude de deux programmes-clefs des douanes américaines, C-TPAT et CSI, puis son internationalisation par l’adoption du « WCO SAFE Framework of Standards to Secure and Facilitate Global Trade » à l’OMD et sa traduction politique dans la loi du « 100% container scanning ». Puis seront discutés les principaux thèmes politiques défendus par le gouvernement américain : la communication à l’avance des données de cargaison, la gestion du risque douanier, les équipements de contrôle non-intrusif (scanners) et les programmes d’opérateur agréé à vocation sécuritaire. Enfin, la communication s’intéressera au déclin actuel de ces dispositifs, avec l’abandon, de facto, du 100% scanning, dans un contexte de crise budgétaire qui laisse présager une réduction des moyens consacrés aux programmes en cours.

Didier Danet (Responsable du Pôle Action globale et forces terrestres, Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, France)
120 000 dollars le « Wet Back » : quelle rationalité économique pour le programme de Smart Border à la frontière sud des Etats-Unis ?
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Brutalement ramenée à une donnée chiffrée, l’érection d’une « frontière intelligente » entre les Etats-Unis et le Mexique a coûté 18 milliards de dollars en 2012 et a permis l’arrestation de 357 000 personnes qui tentaient de la traverser illégalement, ce qui revient à dire que le coût d’interception d’un clandestin s’élève à plus de 50 000 dollars. Ce coût extrêmement élevé conduit à s’interroger sur la pertinence de la politique mise en œuvre et du type de solution qu’elle privilégie, solution dans laquelle le plus gros de l’effort est porté sur le déploiement de dispositifs technologiques sophistiqués confortés par des moyens humains substantiels. La pertinence de la solution retenue est d’autant plus importante à évaluer qu’elle exerce sur de nombreux décideurs publics un puissant effet d’attraction alors même que les ressources qu’ils pourraient mobiliser à cet effet seraient sans commune mesure avec les budgets affectés dans la durée par l’administration américaine à ce programme. S’agissant des questions de sécurité et de défense telles qu’elles se présentent à nous, deux des caractéristiques fondamentales du programme américain doivent retenir notre attention. La première tient aux conditions de mise en œuvre d’une solution dans laquelle la technologie est présentée comme l’axe central d’une politique visant à traiter une question globale à caractère politique, économique, sociale… Or, ce thème est récurrent dans l’analyse des questions de  sécurité et de défense contemporaines. En second lieu, la politique de « frontière intelligente » est consubstantielle d’une montée en puissance des acteurs privés dans la mise en oeuvre, voire dans la conception, d’une mission manifestement régalienne.  Sans condamner a priori l’intervention d’un certain type d’acteurs dans la conduite d’une politique étatique, il est toutefois permis de s’interroger sur la pertinence du dispositif ainsi retenu.

Janna Shadduck-Hernández (UCLA, USA)
Transgresser la limite: actions et mobilisations politiques des jeunes sans papiers face aux politiques migratoires américaines
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Environ 65.000 lycéens sans-papiers terminent chaque année un cursus d’enseignement secondaire avec un diplôme, mais seulement 5 à 10 % vont à l’université. La plupart des quelques 1,9 million de jeunes sans papiers (16-30 ans) résidant aux États-Unis se voient offrir très peu d’encouragements pour aller au bout de leur cursus secondaire, ce qui conduit à des taux élevés d’abandon, sans possibilité légale de travailler. Pendant le premier mandat du président Obama, un nombre sans précédent de jeunes sans papiers et leurs familles ont été arrêtés et expulsés. En réponse aux politiques d’immigration draconiennes des États-Unis qui séparent les parents de leurs enfants et refusent aux jeunes sans-papiers des possibilités éducatives et professionnelles, un mouvement de jeunesse national, communément appelé le Mouvement du Rêve, a questionné, contesté et résisté à la législation fédérale sur l’immigration et le contrôle aux frontières, grâce à une organisation politique, une action directe et une participation  et une éducation civique.. Des centaines de manifestations et d’actions menées par des jeunes sans-papiers sont organisées dans tout le pays. Il s’agit notamment de bloquer l’accès aux bureaux d’immigration du gouvernement fédéral et des centres de détention; des sit-ins dans les bureaux des membres du Congrès, des actions de solidarité transfrontalières où les familles sans-papiers communiquent à travers les clôtures frontalières ou encore l’organisation de concerts bi-nationaux, la distribution publique de textes engagés écrits par des sans-papiers et leur diffusion dans les médias sociaux; ainsi que des auto-expulsions et les auto-arrestations très médiatisées, organisée par ces mêmes jeunes. Dans cet atelier, je vais discuter de ce que les décideurs politiques conservateurs ont appelé, “le franchissement de la ligne” par les jeunes – les expériences d’un nombre toujours croissant de jeunes immigrés sans-papier qui se dressent et contestent directement la politique frontalière du gouvernement américain et ses politiques d’immigration, malgré leur statut migratoire précaire et liminal.

Thomas Cantens (WCO, Brussels, EHESS, Marseille)
Le temps et l’argent de la frontière : le cas des corridors de transport en Afrique de l’Ouest
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À partir d’une réflexion sur les projets d’aide publique au développement et les travaux de normalisation et de régulation du commerce menés dans les institutions internationales, la communication étudiera le passage des marchandises en frontière. Bien que souvent présentée dans le cadre contemporain de la globalisation et attachée aux paradigmes du développement, la flexibilité accordée au passage des marchandises est ancienne, liée à la circulation et l’accumulation de richesses et la représentation de l’abondance au-delà du territoire ou de la communauté. À partir de l’observation des pratiques commerçantes et administratives, la communication montrera comment les frontières sont des espaces de calculs suivant une topologie spécifique.

V. Représentation-Fiction aux frontières

Jean Cristofol (ESAA, France)
Distance et proximité dans un espace multidimensionnel
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L’espace concret dans lequel nous vivons est indissociable des formes dans lesquelles nous nous le représentons. Ces formes mobilisent des connaissances objectives, mais elles engagent aussi un imaginaire dans lequel nous nous projetons. De ce point de vue, l’espace concret n’est pas seulement la résultante de nos pratiques, il est aussi habité par des sujets qui y situent et y identifient des enjeux et il est traversé de fictions et de récits. Les récits et les fictions, dont nous sommes culturellement les héritiers, mettent en oeuvre un espace continu qui s’articule sur les oppositions du proche et du lointain, de la distance et de la proximité, de l’ici et de l’ailleurs. Les frontières y dessinent des lignes de discontinuité entre des entités homogènes. La figure du voyage, celle de l’utopie, le thème de l’ile ou du labyrinthe, celui de la limite et de son franchissement en sont des incarnations. Mais ces figures ne sont pas seulement de libres constructions de l’esprit, elles sont aussi en correspondance avec les médiums dans lesquels elles ont été articulées et elles sont concrètement produites par la relation aux modes d’existence technique et sociaux d’une époque. Quand les échanges et les déplacements sont déterminés par les flux informationnels et que des dispositifs autonomes ubiquitaires agissent sur nos modes de perception et nos capacités directes d’action, comment pouvons-nous les penser et les mettre en oeuvres ? Que devient notre relation à l’espace quand celui-ci se construit dans une complexité qui vient bouleverser les façons de comprendre le sens même de ce qu’on appelle la distance ou la proximité ? Si l’espace dans lequel nous vivons et communiquons est un espace complexe et multidimensionnel, comment pouvons nous en construire la représentation ?

Anne-Laure Amilhat Szary (PACTE, UJF/CNRS, France), Sarah Mekdjian (PACTE, UPMF/ CNRS, France) ET GLADEEMA NASRUDIN ? QUALITÉS ?
Un anti-atlas des frontières vécues. Partager la sensibilité des migrants cartographes
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Cette communication rend compte du projet, mené conjointement par des chercheurs, des artistes et des migrants, de cartographier l’entre-deux migratoire de manière créative et critique. Cette expérience d’ateliers de cartographie participative, entre art et science, porte aussi sur l’entre-deux d’un point de vue méthodologique, c’est-à-dire sur les conditions de mises en relation des acteurs d’un projet de recherche et de création. Comment créer un cadre d’échanges entre les chercheurs, les artistes et les personnes invitées en raison de leurs parcours migratoires ? Sur de nombreuses cartes scientifiques, les espaces parcourus par les migrants pendant leurs voyages sont souvent survolés par des flèches, qui désignent des flux ou la direction de trajectoires. Les expériences de franchissements frontaliers sont pourtant des événements très significatifs dans les histoires migratoires individuelles. Pour les personnes qui n’ont pas de droit de séjour, la frontière parcourue s’étend jusque dans les espaces dits d’accueil. Ainsi, à Grenoble, mais cela pourrait être ailleurs dans de nombreuses villes européennes, des voyageurs voyagent encore… Quatre dispositifs cartographiques, entre art et science, ont été proposées à douze personnes en situation de demande d’asile ou ayant obtenu le statut de réfugié, avec pour objectif de présenter des frontières vécues « expansées ». Même produite à partir d’une méthodologie participative, la carte n’est jamais dégagée d’enjeux de pouvoir. L’interaction avec les artistes a permis de diversifier le pouvoir de cet outil de médiation dans les relations entre les différents acteurs des ateliers. Raconter des souvenirs de voyages par la cartographie a constitué un cadre original et créatif d’échanges, aujourd’hui transmissible dans le cadre d’une exposition. La réalisation de cartes, sur quatre supports différents, a permis de contourner le registre narratif dominant connu par les demandeurs d’asile, c’est-à-dire le récit de vie chronologique et linéaire exigé par les administrations. Au service d’une projet scientifique, artistique et politique, la carte a ainsi permis de produire des formes originales de constitution de savoirs « indisciplinaires ».

Nicola Mai (LAMES, AMU/CNRS, France, London Metropolitan University, UK)
« Assembling Samira / En assemblant Samira » : une installation art-science de l’AntiAtlas sur l’incorporation des frontières humanitaires
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La protection humanitaire des groupes de migrants vulnérables a imposé de nouvelles frontières biographiques. Les migrants cherchent à obtenir la bienveillance de l’Etat et un statut légal en réalisant et incorporant des discours humanitaires mettant l’accent sur la victimisation et de la souffrance. Seuls ceux dont les performances de souffrance en tant que sujets dignes de protection humanitaire sont jugés crédibles et bénéficient d’une telle protection. Genre et sexualité sont devenus des répertoires narratifs stratégiques à travers lequel les frontières humanitaires et biographiques sont inscrites sur les corps des migrants. Le projet Emborders, à la fois projet de réalisation cinématographique et de recherche scientifique, reproduit les différentes représentations et les récits des migrants ciblés par la protection humanitaire tels qu’ils ressortent des entretiens avec les autorités, avec des chercheurs en sciences sociales ainsi qu’avec les autres migrants et les familles. Il s’appuie sur des histoires vraies et des gens réels, qui sont jouées par des acteurs afin de protéger l’identité des personnes interrogées originaux et refléter la nature intrinsèquement fictive de toute narration de soi. En utilisant des acteurs pour reproduire de vraies personnes et des histoires de la vie réelle, le projet remet en cause ce qui constitue finalement une réalité crédible et acceptable en termes scientifiques, filmiques et humanitaires.

Samira est une installation d’art-science à deux écrans, présentant l’histoire de Karim. Elle assemble différents moments et scripts ethnographiques tels qu’ils sont apparus à travers le travail de terrain à Marseille. Karim est un homme migrant algérien commerçant le sexe, tout comme SAMIRA, la nuit à Marseille. Il a quitté l’Algérie comme un jeune homme dont les seins commençaient à se développer à la suite de la prise d’hormones ce qui lui a permis d’obtenir l’asile en France, en tant que femme transgenre. Vingt ans plus tard, alors que son père se meurt et que Samira / Karim est en passe de devenir le chef de la famille, elle se fait chirurgicalement enlever les seins et se marie avec une femme afin d’obtenir un nouveau passeport lui permettant de retourner en Algérie pour assumer son nouveau rôle. SAMIRA ( Emborders 1) est le premier de 4 installations/films. Il a été produit par l’IMéRA en coopération avec SATIS (Département Sciences Arts et Techniques de l’Image et du Son de l’Université Aix-Marseille) et sera présenté à l’exposition Antiatlas.

Micha Cardenas (University of Southern California, USA)
The transborder immigrant tool / L’outil transfrontière pour le migrant : la science de l’opprimé
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La science de l’opprimé est un terme qui a d’abord été utilisé par la philosophe féministe de Monique Wittig et qui a été plus tard adopté par les collectifs “artivistes” Groupe particules et Electronic Disturbance Theatre 2.0. Ils proposent une approche de la production de connaissances qui ne revendique pas une position objective ou une approche motivée par le profit, mais qui est informée par une expérience de l’oppression et vise à contribuer à la justice sociale. Dans cette présentation performative, je vais présenter le travail de création du Transborder imigration tools effectué en collaboration avec le Electronic Disturbance Theater 2.0. A la fois outil médiatique perturbateur et virus pour les médias, il est conçu pour pourvoir à la subsistance poétique et physique des personnes qui traversent la frontière Mexique/Etats-Unis. Mon travail sur ce projet m’a permis de développer des pratiques inédites de science de l’opprimé, notamment dans le cadre d’un projet intitulé Réseaux d’Autonomie Locale/Autonets. Le but de ce second projet était de faire construire aux communautés locales des réseaux à la fois numériques et post-numériques, pour prévenir la violence contre les femmes transgenres de couleur, les personnes handicapées et les travailleurs du sexe. Autonets étend la science de l’opprimé à Femme Science et Femme Disturbance, utilisant le développement  de relations comme stratégie pour construire un monde sans prisons.

VI. Frontières, flux et réseaux

Ruben Hernandez Leon (UCLA)
L’industrie de la migration: recenser les relations entre passeurs, acteurs du contrôle et du secours dans les migrations internationales
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Dans cette présentation, je montrerai que l’industrie de la migration joue un rôle plus important dans la structuration de la mobilité humaine à travers les frontières que cela n’a été envisagé par la plupart des théories sur les migrations internationales. J’identifie trois premières formes d’industrie de la migration: les animateurs classiques de la migration, l’industrie florissante du contrôle et de l’industrie du soi-disant sauvetage. J’utilise ensuite le cadre théorique défini par Zolberg dans Strange Bedfellows of American Immigration Politics qui explique les alliances inhabituelles que nouent ces différents acteurs en place dans le domaine de l’immigration, pour mieux localiser et identifier les liens de ces acteurs avec  l’industrie de la migration. Enfin, j’envisagerai les déplacements de ces acteurs à travers différentes ensembles ou groupes (profit/non-lucratif, facilitation/control, pro-immigration/anti-immigration). Je soulignerai ainsi que loin d’être opposés ces acteurs établissent des liaisons régulières au moyen de plusieurs ponts et d’infrastructures.

Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM, AMU/CNRS, France), Antoine Vion (LEST, AMU/CNRS, France), Wouter van den Broeck (Addith, Belgium)
Israël-Palestine sous les cartes : une expérience anthropologique de réseaux à travers les murs
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Israël Palestine sous les cartes est un projet de visualisation dynamique des chaînes relationnelles développées par un anthropologue au cours de ses enquêtes de terrain dans l’espace israélo-palestinien (2005-2010). Ce travail exploratoire implique un anthropologue (Cédric Parizot), un sociologue (Antoine Vion) et un spécialiste de visualisation de données complexes (Wouter Van den Broeck). Le premier objectif est d’analyser sous un autre angle le niveau d’imbrication entre espaces israéliens et palestiniens. Le second est de confronter les trois chercheurs à des pratiques, des méthodologies et des données inhabituelles émanant d’autres disciplines. D’une part, en ayant recourt à un niveau beaucoup plus élevé d’abstraction, l’anthropologue opère un repositionnement radical par rapport à ses données de terrain. En dépit de la perte temporaire de la précision de l’observation anthropologique, cette visualisation dynamique lui offrira une compréhension plus globale du monde social dans lequel il a évolué. D’autre part, cette expérience permettra au sociologue et à l’anthropologue de mieux apprécier les conditions de production de leur connaissance, non seulement en tenant compte du fait que ces données sont situées dans le temps, dans l’espace et dans des interactions spécifiques, mais aussi et surtout en soulignant que l’anthropologue et le sociologue font partie intégrante du réseau-frontière qu’ils tentent de déchiffrer. En d’autres termes, ce projet implique l’anthropologue et sociologue à la fois en tant que chercheurs et en tant qu’objets de recherche. Enfin, en traitant un autre type de réseau complexe (impliquant moins d’individus, mais des couches plus complexes d’interactions), Wouter van den Broeck a l’intention d’expérimenter une nouvelle sémiologie de la cartographie de réseau applicable à l’étude des réseaux issus de la recherche qualitative.

Olivier Clochard (MIGRINTER, CNRS, MIGEUROP, France) et Laurence Pillant (TELEMME, AMU/CNRS, France)
Connected camps : les lieux d’enfermement en Europe et au-delà
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Bien que les camps d’enfermement de migrants en Europe possèdent chacun leurs particularités et une histoire singulière, la justification de leur existence, de même que les appareils juridiques, politiques et économiques qui les sous-tendent se ressemblent et s’inscrivent dans des processus communs. L’approche par le réseau permet d’entrevoir ces lieux qui constituent aujourd’hui les frontières réticulaires de l’espace Schengen et de la politique européenne de voisinage (PEV), à savoir pour les autorités la recherche d’un bornage « exhaustif » dans et en dehors des territoires de l’Union Européenne. Il s’agira ici de définir les échelles et la mesure de ces liens entre les camps. Après analyse la représentation cartographique de ce réseau permet d’appréhender et de rendre visible ce phénomène d’enclosure régionale relative au contrôle migratoire européen.

Joana Moll (artist, Spain)
Move and get shot : la surveillance par les réseaux sociaux le long de la frontière américano-mexicaine
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The Texas Border et AZ: move and get shot sont deux œuvres d’art numérique qui explorent le phénomène de la surveillance sur Internet effectué par des civils à la frontière entre le Mexique et les États-Unis à partir de plateformes mises en place par les autorités américaines. Beaucoup de ces plateformes en ligne sont apparues lors du développement des réseaux sociaux dont la structure a été adoptée comme une alternative moins chère et plus efficace pour surveiller la frontière. Ainsi, l’activité de loisir est devenue un outil pour la militarisation de la société civile. Cette présentation exposera le processus de recherche derrière les deux œuvres d’art et analysera l’évolution de certaines de ces plateformes internet depuis leur création jusqu’à nos jours.

Federica Infantino (FNRS/Université Libre de Bruxelles (Cevipol), Sciences Po Paris)
La frontière au guichet externalisé. Les effets de la coopération public-privé sur la mise en oeuvre de la politique des visas à Casablanca
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Cette contribution explore les réponses de l’État à l’immigration dans le cadre de mode de régulation qui impliqunt davantages d’acteurs non étatiques (Guiraudon & Lahav, 2000). Il se concentre sur le cas des États Schengen qui coopèrent avec des prestataires privés pour mettre en œuvre leur politique de visas. Cette présentation applique le cadre théorique de la bureaucratie de proximité à un champ d’étude inhabituel: la frontière politique plutôt que la politique sociale. Reposant sur une enquête de terrain approfondie de (12 mois) effectué dans les consulats de Belgique, de France, d’Italie et de leurs centres de demande de visa par rapport à Casablanca, elle étudie le processus d’externalisation des services de visa au Maroc. L’objectif est double: identifier les processus conduisant à la gouvernance publique/privé comme mode émergent de la gestion des frontières Schengen; évaluer comment cette coopération public/privé change les conditions de coopération dans lesquelles la politique des visas est mis en œuvre et modifier les politiques publiques.

VII. Matérialisation-Dématérialisation des frontières

Steve Wright (Reader in Applied Global Ethics, Leeds Metropolitan University, UK)
Approches entrepreneuriales de la gestion militaire du changement climatique : du refuge à l’exclusion
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Si nous devons anticiper correctement et juger avec précision la trajectoire probable de futures réponses au changement climatique, l’hypothèse de travail doit être qu’il y a de fortes probabilités pour que les «solutions» proposées au cours des 50 prochaines années par les élites, les Etats et les entreprises seront nécessaires, mais pas suffisantes. Pour plusieurs pays, cela peut signifier la fin, d’autres seront confrontés à d’importantes migrations internes et d’autres à un exode massif vers des rivages étrangers, à mesure que les gens lutteront pour trouver la continuité. Cette présentation considère que les préparatifs pour répondre à ces défis seront tout à fait inadaptés. Les États prendront des mesures d’urgence dans la panique, incluant des entraves profondes à la liberté de mouvement. Les recherches passées ont traité de tels scénarios comme les catastrophes environnementales, mais cette présentation envisagent ces scénarios comme des options d’aménagements d’urgence qui ont déjà été structurés dans le cadre de planification d’Etat. Que pouvons-nous attendre lorsque la continuité des chaînes d’approvisionnement énergétique et alimentaire ne peut plus être garanti? Je présenterai ici des preuves que de nombreuses organisations militaires travaillent déjà sur les réponses au changement climatique du point de vue de la sécurité de l’Etat plutôt que dans une perspective de sécurité humaine. Qu’est-ce que cela implique?

Essentiellement, deux processus interdépendants font irruption: l’un fondé sur l’informatique, l’autre orienté sur les technologies d’exclusion physique systématique des citoyens non autorisées et basé sur une grande variété de systèmes coercitifs émergents. Les Etats disposent déjà de systèmes de contraignants aux frontières pour empêcher quiconque sans documentation de passer; et ceux-ci deviennent de plus en plus sophistiqués, avec différents moyens de reconnaissance, de surveillance et de suivi biométriques. La reconnaissance faciale et les systèmes de repérage de véhicules, conçus à l’origine en réponse à la “guerre contre le terrorisme », peuvent être rapidement réorientés vers les réfugiés du changement climatique. Ces personnes ne seront pas officiellement désignées comme telles, car l’étiquette généralement péjorative d’immigrants illégaux facilitera une solution d’exclusion juridique, les réfugiés du changement climatique n’ont aucun statut juridique. Nous assistons déjà à un changement de paradigme en matière de sécurité entre les grandes puissances militaires pour reformuler le changement climatique en tant que menace majeure pour la sécurité. De même, l’armée, la police, les médias, le complexe sécuritaire universitaire sont déjà en train de renforcer leur capacité à définir de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des frontières et de l’exclusion de cette zone. Ces nouvelles mesures et moyens incluent déjà des algorithmes non-humains ainsi que des éléments robotiques pour patrouiller les longues frontières. Une grande variété d’armes sublétales a également émergé. Elles peuvent être soit utilisées contre des foules par des humains ou exploitées par intelligence artificielle. Quelle est la probabilité de ces développements? Nous explorons ici la reconfiguration actuelle des principales manufactures de systèmes intelligents de clôtures, drones, sécurité robotique et les systèmes de patrouille ainsi que les technologies d’armes létales et subléthales ainsi que les doctrines qui répondent aux exigences de ces nouveaux marchés.

La présentation se termine par une discussion sur certains dilemmes éthiques sur la façon de répondre à une telle fixation technique. Doit-on acquiescer (ce qui pourrait équivaloir à une collusion) , ou devrions-nous nous engager dans l’activisme de recherche pour révéler les conséquences sociales et politiques de systèmes de clôtures existantes comme celles récemment érigé au Bangladesh. Cette question éthique inconfortable sera au cœur de toute réponse politique intelligente aux migrations de masse induites par le climat.  Devons-nous renforcer la résilience au sein des architectures modernes et des infrastructures ou faire une forteresse : un menu humain ou inhumain de solutions pour l’avenir ?

Amaël Cattaruzza (CREC Saint-Cyr Coëtquidan, France)
Mur ou réseau : le contrôle des frontières en question
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Cette communication part d’un constat : les dispositifs de sécurité aux frontières oscillent aujourd’hui entre deux architectures complémentaires : celle du « mur » et celle du « réseau ». Les murs, ce sont ces barrières plus ou moins épaisses, permettant de canaliser les flux matériels et humains, et de les filtrer par l’intermédiaire du checkpoint, du point de passage. Les réseaux, ce sont les interconnexions toujours plus fortes d’agences de renseignements, permettant par l’accumulation et le croisement de données d’anticiper, d’identifier et de tracer tous types de flux (modèle Frontex et Eurasur). Ces dispositifs de contrôle méritent l’un comme l’autre d’être interrogés et évalués. Le mur est coûteux et engendre toute une économie du contournement qui amène à se demander si le remède n’est pas pire que le mal. Le réseau déplace le contrôle frontalier du lieu physique aux bases de données virtuelles et centralisées. Mais l’émergence de ce contrôle virtuel, mis en place sans avoir donné lieu à aucun débat, nécessite de réfléchir à la validité des données collectées, à leur traitement, à leur stockage et à leur sécurisation.

Stéphane Rosière (Université de Reims, France)
Les frontières internationales entre matérialisation et dématérialisation
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Les frontières internationales contemporaines sont caractérisées par un processus, en apparence contradictoire, de virtualisation ou d’effacement et de matérialisation. La virtualisation résulte de la porosité grandissante des frontières traversées par des flux de plus en plus importants. Les frontières s’effaceraient donc, ou se feraient « discrètes », elles seraient aussi marquées par une logique de délinéarisation et déterritorialisation (développement de frontières « punctiformes », comme dans les aéroports). Cependant, dans le même temps, les frontières sont marquées par un processus de sur-matérialisation avec la construction de nombreuses « barrières » (Israël, États-Unis, Arabie saoudite, Ceuta et Melilla, etc.) souvent appelées « murs ». Cette présentation tentera de montrer comme ces dynamiques, loin d’être contradictoires, sont plutôt liées dans une logique de hiérarchisation des flux dans laquelle l’homme apparaît plus problématique que les marchandises.

Mariya Polner (WCO, Brussels)
Les technologies de contrôle des frontières: tendances et schémas de développement généraux
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La protection de la souveraineté a toujours été la principale tâche de l’Etat, depuis sa création, en lien avec une autre fonction importante, celle de différencier le «nous» du «eux». Ainsi, les frontières ne servent pas seulement comme de seuils vers un territoire particulier, mais aussi comme les manifestations de la souveraineté de l’Etat. Dans le même temps, dans un monde globalisé où l’interconnexion et l’intégration sont les dynamiques clés pour influer sur la croissance économique et le développement social, les décideurs ont de plus en plus conscience de la nécessité d’accélérer la réforme de la réglementation de la gestion des frontières pour réduire les obstacles inutiles et les charges qui present sur le commerce. Le dilemme qui consiste à mettre en balance la sécurité (et dans une certaine mesure, la souveraineté de l’Etat) et la facilitation du commerce a poussé les États et les organisations internationales à rechercher des solutions différentes, inscrites dans tout un ensemble de politiques et de normes nouvellement créées. Cette présentation abordera une petite partie de la «machine» de la gestion des frontières globale: celle des technologies de contrôle des frontières. Avec les progrès technologiques, en fonction des nouveaux outils utilisés dans les opérations quotidiennes, les agences de contrôle des frontières se réinventent et réinventent la façon dont elles opèrent. Par conséquent, le suivi du développement des technologies de frontières donne un aperçu intéressant sur le fonctionnement de l’État et de ses politiques.

Charles Heller (Centre for Research Architecture, Goldsmiths College, University of London/ Watch The Med project)
Les frontières maritimes de l’UE: strier la mer
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Parce que toute trace sur l’eau semble être immédiatement dissoute par les courants, les mers ont longtemps été associées à un présent permanent, qui résiste à toute écriture de l’histoire. L’étendue de liquide infini a également représenté un défi pour la gouvernance: l’impossibilité de dresser des frontières stables dans des eaux en constante mouvement a conduit à considérer les mers comme un espace de liberté absolue et de circulation – les «mers libres». Dans cette présentation, je vais montrer qu’au contraire, les mers sont de plus en plus documentées et partagées, et ceci de manière inextricable. Un appareil de détection complexe est fondamental pour une forme de gouvernance qui associe la division des espaces maritimes et le contrôle du mouvement et qui instrumentalise le chevauchement partiel et la nature élastique des juridiction maritimes et des lois internationales. C’est dans ces conditions que les régimes de migration imposés par l’UE fonctionnent, ils étendent sélectivement les droits souverains par des patrouilles en haute mer, tout en rétractant parfois la responsabilité, comme dans les nombreux cas de non-assistance aux migrants en mer. A travers les politiques et les conditions de la gouvernance maritime organisées par l’UE, la mer se transforme en un liquide mortel – la cause directe de plus de 13.000 décès documentés au cours des 15 dernières années. Cependant, en utilisant des appareils de télédétection de la Méditerranée contre le grain et violations spatialisation des droits des migrants en mer, je vais démontrer qu’il est possible de ré-inscrire responsabilité dans une mer d’impunité.

Organisation

Comité d’organisation

Cédric Parizot – anthropologue, coordinateur du projet IMéRA (AMU), Marseille, IREMAM (AMU/CNRS), Aix-en-Provence
Anne-Laure Amilhat-Szary – géographe, PACTE (Université de Grenoble Alpes/CNRS)
Isabelle Arvers – commissaire d’exposition indépendante, Marseille
Jean Cristofol – philosophe, École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
Nicola Mai – anthropologue et vidéaste, LAMES (AMU/CNRS), London Metropolitan University, Londres
Joana Moll – artiste
Gabriel Popescu – géographe, Indiana University

Production

Institut Méditerranéen de Recherches Avancées (AMU), Marseille
Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
Laboratoire PACTE (Université de Grenoble Alpes/CNRS)
Isabelle Arvers, commissaire d’exposition indépendante, Marseille
La compagnie, lieu de création à Marseille

Partenaires

Aix-Marseille Université (AMU), Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Réseau Français des Instituts d’Études Avancées (RFIEA), Labex RFIEA+, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Euborderscapes (Union Européenne, FP7), Institut de Recherches et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM – AMU/CNRS), Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES – AMU/CNRS), Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST- AMU/CNRS), Laboratoire d’Études et de Recherche sur le Monde Anglophone (LERMA-AMU), Laboratoire d’Arts, Sciences, Technologies pour la Recherche Audiovisuelle Multimédia (ASTRAM-AMU), Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH), LabexMed, Information Media production, Aviso Events, MarseilleProvence 2013 (MP 2013), ville d’Aix-en-Provence, Organisation Mondiale des Douanes (OMD)