Colloque Coding and Decoding the Borders, Bruxelles, 2016

Colloque : Faculté d’architecture La Cambre, Université Libre de Bruxelles et Organisation Mondiale des Douanes
Du 13 au 15 avril 2016
Exposition : Espace architecture Flagey, Bruxelles
13 et 14 avril 2016

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Programme

Mercredi 13 avril 2016

15.30 Introduction
Andrea Rea (Université Libre de Bruxelles/GERME) et Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/ Aix Marseille Université)

15.45 -16.30 Keynote lecture
Didier Bigo (King’s College, London)
Reconceptualising boundaries differently from Westphalian model ? The practices of border, police and military controls and the trends of delocalisation and digitisation

17.00-17.45 Arts et science à la frontière

Jean Cristofol (Ecole supérieure d’Art d’Aix-en-Provence)
Art-science and exploratory processes

Nicola Mai (Kingston University, London)
Assembling ‘Samira’ and ‘Travel’: understanding humanitarian biographical borders through experimental ethnofictional filmmaking

17.45-18.30 Discussion

18.45 Vernissage de l’exposition

Consulter le programme de l’exposition

Performance de Vincent Berhault (Compagnie Les Singuliers)
Chronique aux frontières

Jeudi 14 avril 2016

9.30-11.00  : Etendue et limites de la mise en données
Président : Andrea Rea (Université libre de Bruxelles/GERME)

Julien Jeandesboz(REPI/Université libre de Bruxelles/REPI)
Calculation devices: EUROSUR and European border policing

Martina Tazzioli (LabexMed, LAMES, CNRS/Aix Marseille Université)
Track, sort and archive: Eurosur, Frontex and the temporality of migration maps

Sara Casella Colombeau (LabexMed, LAMES, CNRS/Aix Marseille Université)
Building a genealogy of data gathering and production at the border – An analysis of the professional transformation of the French border police since the 1990s

11.30-12.30 Discussion
Discutante : Federica Infantino (Oxford University/Université Libre de Bruxelles/GERME)

14.00-15.30 Du code à la visualisation
Président : Thomas Cantens (Organisation Mondiale des Douanes)

Anne-Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Université de Grenoble), Gabriel Popescu (Indiana University, Southbend)
Border as Code : Algorithmizing Access

Jean Pierre Cassarino (Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain, Tunis),
Making Migration Control Visible and Intelligible/Rendre visible et intelligible le contrôle migratoire

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Mathieu Coulon (LAMES, CNRS/AMU), Guillaume Stagnaro (ESAAix), Antoine Vion (LEST, CNRS/AMU)
Visualising Border networks: Codes, Nodes, and Mapping/Visualiser les réseaux frontières : codes, nœuds et mapping

16h00-17h00 Discussion
Discutant : Christophe Wasinski (Université Libre de Bruxelles/REPI)

Vendredi 15 avril 2016

Organisation Mondiale des Douanes / World Customs Organization
30 rue du marché, 1210 Bruxelles

9.00 Introduction

Sigfríður Gunnlaugsdóttir (Présidente du comité sur l’éthique (Organisation Mondiale des Douanes)

9.15-11.00 Les données du contrôle : usages et éthiques
Présidente : Patricia Revesz (Organisation Mondiale des Douanes)

William L. Allen et Bastian Vollmer (Oxford University)
What Makes Secure Borders? Data, Transparency, and the Representation of Projection

Marcellin Djeuwo (Douanes du Cameroun)
La mathématisation de la lutte contre la corruption et les mauvaises pratiques au sein des douanes camerounaises: la pratique et ses réalités / The mathematisation of the fight against corruption and bad practices in Cameroon Customs : the practice and reality.

Felipe Mendes Moraes (Douanes du Brésil)
PNR: un exemple de contrôle en frontière / API: an example of control at borders

Renaud Chatelus (Université de Liège – European Studies Unit)
La chaîne de décisions de gestion de risque en contrôle frontière: quelques leçons d’un exercice européen de simulation sur le contrôle des biens stratégiques/The decision-making chain for risk management applied to border controls: some lessons learnt from a European simulation of strategic goods control

11.15-12.15 Discussion
Discutant: Julien Jeandesboz (Université Libre de Bruxelles/REPI)

14.00- 15.00 Perspectives éthiques et techniques dans le contrôle aux frontières
Président : Antoine Vion (LEST, CNRS/AMU)

Thomas Cantens (WCO Research Unit, Ecole d’Economie de l’Université d’Auvergne), Mathématisation de la frontière/Mathematization of the border

Mariya Polner (WCO Compliance Sub-Directorate)
Technologies en frontière : risques et opportunités/Technologies at the border: risks and opportunities

Michel Terestchenko (Université de Reims, IEP Aix-en-Provence)
Ethique et contrôles/Ethics and controls

16.00-17.00 Discussion
Discutant : Xavier Pascual (Douane française)

17.00-18.00 Table ronde conclusive

Patricia Revesz (Organisation Mondiale des Douanes), Federica Infantino (Oxford University/Université Libre de Bruxelles/GERME), Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Université de Grenoble)

Organisation

Comité d’organisation

Andrea Rea (ULB), Thomas Cantens (OMD, antiAtlas), Patricia Revesz (OMD), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université, antiAtlas), Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Universités de Grenoble, antiAtlas), Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence, antiAtlas), Federica Infantino (ULB, antiAtlas), Julien Jeandesboz (ULB), Antoine Vion (LEST, CNRS/Aix Marseille Université)

Comité scientifique

Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Universités de Grenoble, antiAtlas), Didier Bigo (King’s College), Thomas Cantens (Organisation mondiale des douanes/ antiAtlas), Jean Cristofol (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence, antiAtlas), Federica Infantino (ULB, antiAtlas), Dirk Jacobs (ULB), Julien Jeandesboz (ULB), Christian Olsson (ULB), Cédric Parizot (IREMAM, Aix Marseille), Andrea Rea (ULB), Patricia Revesz (OMD), Antoine Vion (LEST, Université Aix Marseille)

Commissariat d’exposition

Isabelle Arvers (antiAtlas) et Nathalie Levy (ULB)

Partenariats

Faculté de Philosophie et Sciences sociales de l’Université Libre de Bruxelles, l’Organisation Mondiale des Douanes, l’antiAtlas des frontières, l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (CNRS/Aix Marseille Université), le projet LabexMed (Aix Marseille université, Fondation Amidex),  le Laboratoire d’Economie et de Sociologie du travail (CNRS/Aix Marseille Université), PACTE (CNRS/Universités de Grenoble), Kareron et l’Ecole supérieure d’Art d’Aix en Provence.

Qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui? Paris: PUF, 2015 par Anne Laure Amilhat Szary

Anne Laure Amilhat-Szary, Qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui? Paris: PUF, 2015

Les frontières représentent aujourd’hui un enjeu complexe dans la vie des personnes. Elles relient et divisent, elles se font mobiles, s’individualisent aussi, laissant circuler librement certains et retenant d’autres. Qu’elles s’ouvrent ou se ferment, elles sont à la fois l’objet de politiques publiques spécifiques et une importante ressource pour les intérêts privés. Technique de gouvernement des Etats, elles constituent un levier privilégié du capitalisme marchand. Elles sont le lieu d’exacerbation des processus politiques, sociaux, économiques actuels, un laboratoire de notre époque.

Pour l’heure, les frontières internationales restent les supports d’une citoyenneté qui elle-même fonde la démocratie… Mais la façon dont nos limites vacillent met en évidence le devenir incertain de nos systèmes politiques. Comprendre ce qu’est une frontière aujourd’hui, c’est ainsi interroger l’avenir de nos sociétés et reformuler notre relation au monde.

164 pages, 14 euros

Géographe, Anne-Laure Amilhat Szary est professeure à Grenoble. Membre de l’IUF, elle travaille sur les dynamiques frontalières et anime au sein du laboratoire CNRS PACTE, le groupe de recherche « Frontières, altérité, marges, mondialisation, expérimentation ». Elle est aussi membre fondateur du collectif « antiAtlas des frontières ».

Ce que vous devez savoir sur la base de données biométriques du FBI

Un article de Tana Ganeva sur AlterNet

Le système Next Generation Identification du FBI devrait avoir collecté 52 millions de photos pouvant être retrouvées grâce à la reconnaissance faciale.

Depuis 2008, le FBI a travaillé à transformer sa gigantesque base de données d’empreintes digitales en une base de données biométriques encore plus massive, appelée Next Generation Identification. Le NGI inclut scans d’iris, empreintes palmaires et images de visages qui peuvent être scannées grâce au système de reconnaissance faciale, reliés à l’âge, l’origine, l’adresse, le statut d’immigration, et d’autres données.

Lire la suite de l’article sur AlterNet (en anglais)

Atelier 9 : De l’économie de la frontière à l’industrie de la migration

11 octobre 2013
Musée des Tapisseries, Aix en Provence

Comité d’organisation: Olivier Grojean (CERIC, CNRS-AMU), Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM, CNRS-AMU), Antoine Vion (LEST, AMU)

Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM, CNRS, AMU) et Olivier Grojean (CERIC, AMU)
Introduction

Gabriel Popescu (IMéRA, AMU; Indiana University South Bend, USA)
Privatiser la prise en charge de la frontière/ Privatising Border Making

Ruben Hernandez-Leon (UCLA, USA)
L’industrie de la migration : une institution « batarde »/The industry of migration: a « Bastard institution »

Discutant : Antoine Vion (LEST, AMU)

Résumés/Abstract

Gabriel Popescu (IMéRA, AMU; Indiana University South Bend, USA)
Privatiser la prise en charge de la frontière

S’efforçant d’atteindre une perméabilité sélective pour les personnes et les biens, de nombreux aspects de la prise en charge des frontières sont en cours de privatisation. La privatisation soulève la question de la souveraineté sur les frontières et de la nature des acteurs impliqués dans la prise en charge. En tant que limites du territoire étatique, les frontières modernes ont été historiquement régulées par les institutions publiques. Plus récemment, de nombreux gouvernements ont délégué une partie de la gestion des frontières à un éventail de groupes privés et des institutions semi-publiques, voir même aux particuliers. Le résultat a été un brouillage des frontières entre acteurs publics et privés rendant plus difficile l’attribution de la responsabilité aux uns et aux autres.

Les coûts de la « sécuritisation » des frontières sont également énormes. Le contrôle des frontières au XXIe siècle est un marché estimé à plusieurs milliards de dollars. L’investissement de cet argent public intervient à une période de réductions massives des dépenses liées à l’enseignement public, la santé et d’autres programmes sociaux. Une telle logique soulève plusieurs questions: Quels sont les avantages de ces investissements pour la société? Est-ce que la richesse créée par les investissements publics dans la sécurité des frontières justifie le désinvestissement public dans les programmes sociaux ? Est-ce que ces milliards investis dans le contrôle ne pourraient pas générer de meilleurs rendements s’ils étaient investis au sein des sociétés concernées ?

Privatizing border making

Striving to achieve selective permeability for people and goods, numerous aspects of border making are being privatized. Privatization raises the issue of authority over borders and involves changes in the nature of the actors engaged in border making. In their capacity as territorial limits of the public institution of the state, modern state borders have been historically regulated through public institutions. More recently, numerous governments have delegated certain border management responsibilities to an array of private groups and quasi-public institutions, and even to private citizens. The result has been a blurring of the lines between private and public border-making actors that make it more difficult to establish where accountability for border management lies.

Another privatization-related aspect is that the costs of border securitization are enormous. Border making in the twenty-first century is a worldwide multi-billion-dollar business that are public money invested in border security at a time of massive spending cuts in public education, health care, and other social programs. Such logic begs several questions: What are the benefits of these investments for society? Is the wealth created by public investments in border security worth the losses created by public disinvestment in social programs when it comes to the well-being of societies? Can these billions bring better security returns if strategically invested in the sending societies?

Ruben Hernandez-Leon (UCLA, USA)
L’industrie de la migration : une institution « bâtarde »

Cette présentation s’efforcera d’envisager l’industrie de la migration comme une institution sociale « bâtarde ». Inventé par le sociologue américain Everett Hughes (1984), le concept d’institution « bâtarde » se réfère aux «écarts chroniques des institutions établies ». Les institutions « bâtardes » représentent des canaux alternatifs à ceux mis en place pour la distribution de biens et de services. Elles n’interviennent pas seuls, mais uniquement en relation et en interaction avec les institutions sociales considérées comme légitimes. Le recours à ce concept n’a pas pour objectif de qualifier cette industrie de déviante, mais davantage de réintroduire dans l’horizon analytique des phénomènes sociaux et économiques qui ont été marginalisés et exclus des études sociologiques.

The Migration Industry as a Bastard Institution

In this presentation, I advance the conceptualization of the migration industry as a bastard institution.  Coined by sociologist Everett Hughes, bastard institutions are chronic deviations from established institutions, which provide alternative distribution channels of goods and services.  The migration industry can be conceptualized as a bastard institution in that such industry, its actors and infrastructures provide alternatives to state sanctioned mobility across international borders.  Often deemed illegal by states, the migration industry as bastard institution enjoys varying degrees of legitimacy and support from migrants, employers, migration entrepreneurs and other actors of the social field of international migration.     

Partenariat

LabexMed (AMU), IMéRA (Aix-Marseille Université), Ecole supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, Laboratoire PACTE (Université de Grenoble), Isabelle Arvers (Marseille), La compagnie (Marseille), IREMAM (CNRS- AMU), LEST (CNRS-AMU)

Photographie : Claude Chuzel, 2006

Steve Wright – Approches entreprenariales de la gestion militaire du changement climatique : du refuge à l’exclusion


Steve Wright, reader in Applied Global Ethics – Leeds Metropolitan University, UK

Si nous devons anticiper correctement et juger avec précision la trajectoire probable de futures réponses au changement climatique, l’hypothèse de travail doit être qu’il y a de fortes probabilités pour que les «solutions» proposées au cours des 50 prochaines années par les élites, les Etats et les entreprises seront nécessaires, mais pas suffisantes. Pour plusieurs pays, cela peut signifier la fin, d’autres seront confrontés à d’importantes migrations internes et d’autres à un exode massif vers des rivages étrangers, à mesure que les gens lutteront pour trouver la continuité. Cette présentation considère que les préparatifs pour répondre à ces défis seront tout à fait inadaptés. Les États prendront des mesures d’urgence dans la panique, incluant des entraves profondes à la liberté de mouvement. Les recherches passées ont traité de tels scénarios comme les catastrophes environnementales, mais cette présentation envisagent ces scénarios comme des options d’aménagements d’urgence qui ont déjà été structurés dans le cadre de planification d’Etat. Que pouvons-nous attendre lorsque la continuité des chaînes d’approvisionnement énergétique et alimentaire ne peut plus être garanti? Je présenterai ici des preuves que de nombreuses organisations militaires travaillent déjà sur les réponses au changement climatique du point de vue de la sécurité de l’Etat plutôt que dans une perspective de sécurité humaine.

Qu’est-ce que cela implique? Essentiellement, deux processus interdépendants font irruption: l’un fondé sur l’informatique, l’autre orienté sur les technologies d’exclusion physique systématique des citoyens non autorisées et basé sur une grande variété de systèmes coercitifs émergents. Les Etats disposent déjà de systèmes de contraignants aux frontières pour empêcher quiconque sans documentation de passer; et ceux-ci deviennent de plus en plus sophistiqués, avec différents moyens de reconnaissance, de surveillance et de suivi biométriques. La reconnaissance faciale et les systèmes de repérage de véhicules, conçus à l’origine en réponse à la “guerre contre le terrorisme”, peuvent être rapidement réorientés vers les réfugiés du changement climatique. Ces personnes ne seront pas officiellement désignées comme telles, car l’étiquette généralement péjorative d’immigrants illégaux facilitera une solution d’exclusion juridique, les réfugiés du changement climatique n’ont aucun statut juridique. Nous assistons déjà à un changement de paradigme en matière de sécurité entre les grandes puissances militaires pour reformuler le changement climatique en tant que menace majeure pour la sécurité. De même, l’armée, la police, les médias, le complexe sécuritaire universitaire sont déjà en train de renforcer leur capacité à définir de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des frontières et de l’exclusion de cette zone. Ces nouvelles mesures et moyens incluent déjà des algorithmes non-humains ainsi que des éléments robotiques pour patrouiller les longues frontières. Une grande variété d’armes sublétales a également émergé. Elles peuventt être soit utilisées contre des foules par des humains ou exploitées par intelligence artificielle. Quelle est la probabilité de ces développements? Nous explorons ici la reconfiguration actuelle des principales manufactures de systèmes intelligents de clôtures, drones, sécurité robotique et les systèmes de patrouille ainsi que les technologies d’armes létales et subléthales ainsi que les doctrines qui répondent aux exigences de ces nouveaux marchés. La présentation se termine par une discussion sur certains dilemmes éthiques sur la façon de répondre à une telle fixation technique. Doit-on acquiescer (ce qui pourrait équivaloir à une collusion) , ou devrions-nous nous engager dans l’activisme de recherche pour révéler les conséquences sociales et politiques de systèmes de clôtures existantes comme celles récemment érigé au Bangladesh. Cette question éthique inconfortable sera au cœur de toute réponse politique intelligente aux migrations de masse induites par le climat. Devons-nous renforcer la résilience au sein des architectures modernes et des infrastructures ou faire une forteresse : un menu humain ou inhumain de solutions pour l’avenir ?

Voir le programme complet du colloque antiAtlas, Aix-en-Provence 2013

Gabriel Popescu – Déterminisme technologique et mise en forme des frontières mobiles

Gabriel Popescu – IméRA, AMU, Indiana University South Bend, USA

L’organisation politico-territoriale moderne du monde a été construite sur un imaginaire géographique qui conçoit l’espace en termes absolus, comme un objet rigide qui peut être découpé en morceaux quantifiables. Dans la pratique politique, cela a conduit à la division de la planète en unités territoriales mutuellement exclusives, fondées sur des frontières linéaires. Récemment, nous assistons à un changement d’imaginaire géographique qui intègre une perspective polyvalente et reconnaissant la nature relationnelle de l’espace; un imaginaire plus en phase avec une notion d’espace définie par la mobilité sous la forme de liens et de nœuds plutôt que par la proximité territoriale et la variation de la distance. En conséquence, nous assistons à l’émergence de formes complémentaires de frontières étatiques qui dérogent aux normes de linéarité territoriale en devenant intégrées aux flux qui peuvent voyager et être constamment répertoriés à travers l’espace. La mise en forme de ces frontières mobiles est fortement influencée par les technologies numériques qui sont supposés avoir des pouvoirs prédictifs et sont généralement conceptualisées en termes d’efficacité inébranlable et perçues comme étant là pour assurer la sécurité dans un contexte de mobilité transnationale. Le problème d’une telle logique derrière l’incorporation de la technologie dans la fabrication de frontière est qu’elle suppose que la vie sociale peut être rendu numériquement connaissable et donc définissant (mal) les sujets aux frontières comme des objets matériels détachés de leurs contextes sociaux et politiques. Il est essentiel de bien comprendre les limites et les avantages pour la société de ces technologies aux frontières afin de s’assurer que la gouvernance de la frontière de celles-ci préserve les intérêts publics au lieu de les étouffer.

Voir également l’interview de Gabriel Popescu

Voir le programme complet du colloque antiAtlas à Aix-en-Provence en 2013

Amy Franceschini – Finger Print Maze

Amy Franceschini
Finger Print Maze

Fingerprint Maze est une installation artistique qui utilise le langage des jeux vidéo pour nous laisser errer dans un labyrinthe en 3D construit à partir de notre propre empreinte digitale scannée. En jouant un jour aux jeux vidéo avec des amis, Amy Franceschini a imaginé pénétrer à l’intérieur de sa propre empreinte et chercher son chemin à l’intérieur de gorges tortueuses comme on le ferait à l’intérieur d’un labyrinthe. Un scanner prend l’empreinte digitale d’un participant, la modélise en un labyrinthe virtuel en trois dimensions et l’image est ensuite projetée sur un mur. Le participant peut alors entrer dans le labyrinthe de son empreinte digitale comme s’il s’agissait d’un labyrinthe topiaire.

Amy Franceschini est une pionnière dans le domaine du net art, une forme d’art qui est créé, distribué et vécu au travers d’Internet. Elle est la fondatrice de Futurefarmers, un groupe collaboratif entre art et design consacré à l’expression des intérêts environnementaux et communautaires au travers des médias numériques. Amy Franceschini a également contribué en 1995 au démarrage d’Atlas, un magazine en ligne et a enseigné l’art et le design dans différentes écoles, ainsi qu’à l’université de Stanford. Elle a exposé au Yerba Buena Center for the Arts, au Cooper-Hewitt, au National Design Museum et à la Transmediale de Berlin. Elle a été invitée, avec Futurefarmers à participer à la Whitney Biennal 2000.