Chroniques à la frontière

Un blog scénique entre cirque et anthropologie politique

Chroniques à la frontière (30′) est une performance solo, un billet d’humeur théâtral et jonglé, un blog scénique. Au croisement d’un numéro de jonglage, de clown et d’une conférence de science politique, elle interpelle sur les manières dont nous parlons, représentons et pensons les transformations des frontières au 21ème siècle.

Cette expérimentation est la première tentative de collaboration entre Vincent Berhault et Cédric Parizot. Elle a été mise en oeuvre à Aix en Provence, avec le soutien du Centre International des Arts en Mouvement (CIAM). L’objectif était de préparer une pièce art-science pour l’ouverture de l’exposition/colloque Coder et décoder les frontières à l’école d’architecture de Bruxelles.

Pensée comme un dispositif artistique critique, cette expérimentation a tenté d’ouvrir un espace de collaboration entre un circassien et un anthropologue afin de tester, d’éprouver des échanges et des modes d’écritures qui ne sont pas reconnus comme légitimes dans leurs champs respectifs. Le chercheur et l’artiste questionnent ainsi la forme de la conférence et jouent avec les modes de transmission du savoir. Sur scène, par un étrange mélange d’analyses et de manipulation d’objets, tout en s’appuyant sur un récit autobiographique, un personnage décalé oscille entre le mode conférentiel et le mode confidentiel. Vincent Berhault prend la parole et joue avec des objets, des matières aussi variées que des feuilles de papiers, des vestes ou encore des sacs plastiques. Les « Chroniques à la frontière » questionnent l’impact que peut avoir la parole lorsqu’elle est portée par une performance artistique impliquant le corps et la dextérité du geste.

Stimulés par cette première tentative, Vincent Berhault et Cédric Parizot entendent poursuivre leur collaboration. En 2016-2017, le premier à invité le second à participer à l’écriture de Entre, ils envisagent en 2018 la création d’autres « petits objet art-science » entre cirque et recherche anthropologique.


Reportage sur Chroniques à la frontière, réalisé lors du 33ème Forum Culture Sciences PACA par anonymal tv on Vimeo.

Représentations

Point H^UT, lieu de création urbaine, Saint-Pierre-des-Corps, 11 mars 2016
Maison des jonglages, La Courneuve, 29 avril 2016
Festival Jours [et nuits], Centre international des arts du mouvement, Aix en Provence, 23 septembre 2017
Université de Bern, Suisse, 8 mars 2018
Maison Méditerranéenne des sciences de l’Homme, Aix en Provence, 28 mai 2018
Institut d’études avancées d’Aix Marseille université, Marseille, 5 juin 2018
MUCEM, auditorium, samedi 29 septembre 2018 à 16h30
Théâtre de l’Echangeur, 20 octobre 2018 à 17h30
Festival du jeu de l’oie, MUCEM, Marseille, 21 juin 2019, auditorium du MUCEM 11h30-12h00
Colloque spectaculaire, Ateneum, 7 décembre 2021, 14h00, Dijon.

Partenariat

Centre International des Arts en Mouvement
Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (UMR7310, Aix Marseille Université, CNRS)
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université

Spatialités et temporalités palestiniennes #8: Curating ‘Jerusalem Actual and Possible’

10h30-12h30
Mardi 28 mai 2019
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih
Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

Curating ‘Jerusalem Actual and Possible’

Kirsten Scheid, anthropology, Department of Sociology, Anthropology, and Media Studies, American University of Beirut
Curating ‘Jerusalem Actual and Possible’ : Political Lessons from a non-Euclidean City

Studying imagination shifts attention to the emergent and yet-possible. In 2018, I co-curated an exhibition that invited Jerusalem audiences to reimagine the city’s “possible” existence by building on ludic spatial-temporal moves that have distilled in contemporary Palestinian art. This paper explores the lessons artistic imaginings of a possible Jerusalem, one not confined to space-time coordinates we use to understand realpolitik, offer the exhibition’s participants and audiences. Following Gell’s call to study art “as a system of action,” I examine the actions that composed this exhibition. I focus on the process architect-artists and research assistants undertook to arrive at a sculptural installation that at once scrutinized, connected, and refashioned Jerusalem for makers and viewers. I argue that the exhibition provided a “critical space,” in reference to Mittermaier’s (2011) study of dreams and imagination, i.e. a semi-physical, sensorially alter-space where actors could analyze the bundling of their lives into incomplete concepts, such as “Palestinian” or “Israeli Arab,” or artificially exclusive ideologies, such as “binationalist coexistence” or “nationalist resistance.”

Photo credit Mikaela Burstow, ‘Analogy’ installation by Elias and Yousef Anastas at the Lutheran School, commissioned for the Jerusalem Show iX, 2018

Documentaire: Histoires de voir

Un documentaire réalisé par Alice, Anaïs, Camille, Lucie, Maëlie, Madhi et Manon, Master Pro Ecritures documentaires de Pascal Cesaro.
Aix Marseille Université – 2018

Ce film documente une rencontre avec des chercheuses en sciences humaines et sociales venues expérimenter l’écriture vidéographique lors du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo animé par par François Lejault, vidéaste et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://lejault.com/) et Nada Rezk, vidéaste égyptienne. Ce workshop a été organisé dans le cadre du Forum 2018 du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans, intitulé (D’) Ecrire les mondes arabes et musulmans au 21ème siècle.

Le fait divers est un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va-t-il amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien?

C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en image et sons auquel se sont confrontés les participants du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo. A partir des récits colportés par chacun d’entre eux, ils ont élaboré de petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de précision dans les choix esthétiques. Ils ont exploré avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques.
Les formes filmiques ont été projetées le 1er octobre 2018 dans le salon jouxtant l’auditorium de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence.

Spatialités et temporalités palestiniennes #7: La Palestine, une question ?

10h30-12h30
Mardi 21 mai 2019
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih
Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

La Palestine, une question ?

Musa Sroor, historien, Université de Birzeit
Retour sur les écrits des ulémas du Proche-Orient au début du XXe siècle

L’objectif de cette étude est de mettre en exergue le regard et le positionnement des savants religieux musulmans (les ulémas) du Proche-Orient au début du XXe siècle vis-à-vis de la question de la Palestine et de sa place dans l’historiographie de la région. Cette recherche permettra également de faire la lumière sur les attitudes de ces mêmes ulémas face à différentes mutations qu’a connue la Palestine durant cette période. À titre d’exemple, nous étudions, à l’égard de la perspective des ulémas proche-orientaux, le changement du statut de la Palestine qui se transforme d’une province de l’Empire ottoman à une région sous occupation britannique dans l’attente de l’application du projet sioniste et de la création d’un État pour les juifs.
L’hypothèse de cette étude part du principe que la question palestinienne n’avait alors nullement suscité l’intérêt de ces ulémas. Cette indifférence peut s’expliquer non seulement par le silence des ulémas à l’égard de la situation en Palestine mais aussi par leur consentement à abandonner la Palestine aux mains des sionistes.

Image: Mufti of Jerusalem 1929, N Lavsky , Wikimedia Commons

Documentaire: Du texte médiéval au jeu vidéo

Ce film réalisé en 2018 par Robin Grez et Irina Warner (Master Pro documentaire, Aix Marseille Université) propose une réflexion sur le rapprochement entre Arts et Sciences. Il documente l’expérimentation menée par Guillaume De Vaulx et Lola Dubus qui a donné lieu à la création d’un livre interactif inspiré de la fable des animaux dans l’épître 22 des Rasāʾil Ikhwān al-ṣafā. Cette expérimentation a eu lieu lors de l’atelier Ecritures ludiques et interactives organisé par Douglas Edric Stanley et Leslie Astier (septembre 2018) à l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, dans le cadre du Forum GIS MOMM 2018, (D’)Ecrire les mondes arabes et musulmans.

A l’occasion du workshop Écritures ludiques et interactives, étudiants en arts et chercheurs se sont réunis en binômes afin de faire émerger ensemble des narrations communes à la rencontre des territoires de recherche de chacun. Durant trois jours les équipes se sont familiarisées avec des techniques de prototypage rapide de jeux (papier, vidéo, narration interactive) accompagnées par des outils ludico-méthodologiques expérimentaux développés au coeur de l’atelier Jeux de l’ESAAix. Poursuivant le travail de collaboration formulé autour du projet A Crossing Industry, les étudiants et les chercheurs ont inventé ensemble des nouvelles formes hybrides entre recherche scientifique et création.

Les cinq jeux résultant de ces journées d’échanges ont été testés par le public le 1er octobre dans le salon jouxtant l’auditorium de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence.

Documentaire: De l’anthropologie au jeu vidéo

Ce film a été réalisé à l’automne 2018 lors du Forum du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans par Melissa Robert et Lucille Roche (Master Pro documentaire, Aix Marseille Université). Il propose une réflexion sur le rapprochement entre Arts et Sciences à partir de la présentation du projet de recherche mené par Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley et Robin Moretti A Crossing Industry qui aboutira à la création d’ un jeu vidéo documentaire et artistique.

Guillaume De Vaulx, Du texte médiéval au jeu vidéo

Par Guillaume de Vaulx,
Docteur agrégé de philosophie (IFPO)

Un livre interactif inspiré de la fable des animaux dans l’épître 22 des Rasāʾil Ikhwān al-ṣafā

Comment restituer tant la force logique que la dimension populaire d’un texte médiéval tel que la fable des animaux, célèbre procès de la domination de l’homme sur l’animal tiré des Rasāʾil Ikhwān al-ṣafā ?

On est habitué dans la recherche historique à penser que la forme de l’article académique ou de la traduction commentée est, malgré sa difficulté d’approche, la forme la plus dense de production d’un savoir, forme qui pose seulement ensuite le problème de sa vulgarisation.

Or, dans le cas de mes recherches actuelles sur la philosophie arabe classique, l’essence même de mon objet est perdue par sa restitution académique. En effet, la fable des animaux dont j’entreprends la traduction est, historiquement, la création d’une forme littéraire nouvelle, le procès de l’homme, adéquate à une question politique inédite, celle de la légitimité de la domination politique. Comment restituer cette mise en question du pouvoir sachant qu’une telle entreprise suppose dans son essence même de prendre une forme littéraire accessible au plus grand nombre ? En effet, pas de mise en cause de la domination qui ne s’adresse qu’à l’élite dominante. Par conséquent, pas de restitution fidèle d’une forme littéraire si on la démunit de sa puissance créatrice de nouvelles intrigues. Mon projet de traduction commentée de la fable des animaux trouve ici ses limites. En effet, par lui, je m’apprête à reproduire en français la seule silhouette inerte d’un texte qui a, lui, animé tous les mouvements insurrectionnels de l’Islam classique. Or, si en historien je me dois d’expliquer une pensée, en philosophe, j’ai l’obligation de ranimer un outil à penser.

La démarche proposée lors des workshop ‘Recherche création » du Forum GIS MOMM 2018 prend alors tout son sens : ouvrir la recherche elle-même à d’autres formes d’écriture, en proposant aux chercheurs de s’initier à des techniques de création qui leur sont souvent étrangères mais qui sont les formes les plus innovantes, à savoir la création artistique et numérique.

C’est ainsi que j’ai été initié lors de l’atelier Art et Recherche organisé à l’École Supérieure d’Art d’Aix en Provence du 27 au 31 septembre, à la technique de l’intrigue interactive et à l’outil informatique Twine par Douglas E. Stanley, enseignant et artiste, spécialisé dans le jeu et le jeu vidéo et Leslie Astier (artiste). Le résultat de cette formation intensive est le récit interactif HommeVsAnimal. Partant de la situation initiale de la fable des animaux, le jeu ouvre son lecteur à la multiplicité des mises en cause de la domination politique sous la forme de l’apologue : il est amené à choisir entre le conflit sur la domestication (celui mis en scène dans la fable des animaux), celui sur l’alimentation carnée, la colonisation des terres, l’extermination, le dressage, autant de problèmes posés dans le cadre plus contemporain de l’éthique animale. Cette mise en jeu de la fable médiévale et son branchement sur des problématiques politiques contemporaines en restituent la force politique originelle.
La présentation du jeu le 1er octobre à l’École Supérieur d’Art d’Aix en Provence lors de la soirée inaugurale du forum du GIS-MoMM 2018 a pu manifester l’importance de cette forme dans la découverte de la fable médiévale et la construction d’un débat autour des questions politiques qu’elle soulève. Nous ne pouvons que regretter la brièveté de l’atelier et espérer poursuivre cette collaboration pour offrir au public une oeuvre lui permettant tant de se plonger dans la fable médiévale par l’ajout d’hyperliens, que dans ses ramifications politiques actuelles par le développement de l’intrigue.

Enfin, la pratique de cette forme inédite d’écriture nous a permis aussi de travailler des problématiques qui n’apparaissent pas dans une écriture linéaire, à savoir celle du choix et des mondes possibles. En effet, la lecture interactive offre au lecteur de choisir certains développements de l’intrigue plutôt que d’autres et l’amène alors à des comportements nouveaux qui sont en eux-mêmes formateurs. Ainsi, les choix non rationnels et viables pour les protagonistes de l’intrigue amenant celle-ci à se terminer plus rapidement, le joueur est conduit à modifier son attitude intellectuelle. La lecture devient non seulement informative, mais formatrice.

Beyrouth, le 12 octobre 2018.

Recherche, arts et pratiques numériques #25: l’esthétique du mur

10h-13h
Mercredi 15 mai 2019,
Maison des Astronomes
IMéRA,
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation:
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (lire la suite)

L’esthétique du mur

Elisa Ganivet, docteure en philosophie, historienne de l’art et manager culturel.
Plein feu sur l’esthétique du mur
Elisa Ganivet proposera une mise en lumière historique de l’esthétique du mur-frontière. L’aller et retour constant de ces deux concepts, pourtant initialement bien définis, pose en effet un problème majeur contemporain a priori lié à une mauvaise gestion de la mondialisation. Comment les artistes se jouent-ils de ce dispositif biopolitique immobile, comment s’approprient-ils ce phénomène géopolitique tangible ? Dans quelles mesures leurs réponses expriment-elles une dénonciation et un éveil sur l’état du monde ?

Catherine Melin, artiste et enseignante, Ecole Supérieure d’art d’Aix-en-Provence et Barbara Satre, Historienne de l’art, Ecole Supérieure d’art d’Aix-en-Provence

Catherine Melin et Barbara Satre se proposent de présenter et d’analyser l’histoire particulière d’un groupe à l’origine d’une action artistique et militante consistant à créer un mur d’escalade sur et contre le mur de la Plaine. Ce dernier, symbole autoritaire insupportable, fait raisonner et associe singulièrement la profonde crise qui secoue les habitants de la ville de Marseille avec les conditions de vie des artistes aujourd’hui.

Photo: Jean-Christophe Lett, Mur de la plaine, Marseille 2019.

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #13: bruitisme remix

Mercredi 24 avril 2019
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débat
IMéRA- Marseille, Maison des Astronomes
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Bruitisme Remix

La 13eme séance du séminaire Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques explore l’histoire et la théorie du bruit en musique. En croisant une conférence par Pierre Albert Castanet et une séance d’écoute commentée par Jean-Paul Ponthot, cette rencontre tend l’oreille aux bruits pour en écouter les différentes esthétiques qui ont marqué le dernier siècle musical.

Pierre Albert Castanet : Compositeur et musicologue, clarinettiste et performeur, Professeur à l’université de Rouen et professeur associé au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Auteur de Tout est bruit pour qui a peur – Pour une histoire sociale du son sale (Michel de Maule, 2007) et Quand le sonore cherche noise – Pour une philosophie du bruit (Michel de Maule, 2008).

– 100 ans de bruit(s) en musique(s)

Pour les générations classiques ou romantiques, le bruit a toujours été considéré comme un corps sonore faisant partie d’une philosophie négative. S’amarrant aux « bruiteurs » construits à l’aube du XXe siècle par les futuristes italiens pour aboutir à la « Noise » électronique japonaise d’aujourd’hui, l’exposé de Pierre Albert Castanet traitera du matériau bruiteux en tant qu’élément musical à part entière. Parmi maints exemples pertinents, la communication sera émaillée d’écoutes précises : du bruit des machines à la « musique concrète », des percussions de la « musique savante » aux parasites altiers de la « musique pop », du non silence environnemental aux cris revendicateurs du « Free jazz »…

Jean-Paul Ponthot : Président de l’AMI (Aide aux musiques Innovatrices, Marseille) et du festival MIMI (Mouvement International des Musiques Innovatrices). Ancien directeur de l’ESAAix-école supérieure d’art d’Aix-en-Provence.
– L’idéologie du bruit »
L’autonomie d’une classe d’objets appelée son n’a fait qu’augmenter depuis la fin du XIXème siècle, tout au long du XXème siècle et jusqu’à nos jours. Et dans cette classe d’objet le concept de bruit n’a cessé d’évoluer. Le bruit : ce son que l’on ne veut pas entendre n’a cessé de s’enrichir et de se révéler dans sa polysémie dans un environnement de production et de réception d’objet en permanente mutation. De la dissonance subtile à l’agression sonore, le bruit porte en lui une incroyable gamme d’affects modulés par la perception de qui entend (ce son excédentaire et excessif qui agresse par son caractère intempestif). Si désormais dans le champ de la création sonore et musicale nous n’entendons plus les bruits de la même manière il en va de même pour leur écoute. Car le bruit a désormais une histoire et une esthétique et l’écoute devient en soi une discipline nouvelle. Le bruit trouve sa reconnaissance et fonde son autonomie au XXème siècle grâce à 2 phénomènes :
– La très grande liberté formelle que les arts vont prendre qu’ils soient d’inspiration savante ou populaire ;
– L’apparition des techniques d’enregistrement et de reproduction des sons, ainsi que l’approche physique, concrète du son comme matériau.

Spatialités et temporalités palestiniennes #6: La littérature palestinienne en Israël

10h30-12h30
Mardi 23 avril 2019
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih
Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

La littérature palestinienne en Israël

Sadia Agsous, Langues et littératures comparées, Fondation pour la mémoire de la Shoah, Centre de recherche français à Jérusalem

– Rashed Hussein : « L’amour et le Ghetto » (الحب ….والجيتو). Yaffa-Yafo, une rencontre spatio-temporelle entre Shoah et Nakba.

La littérature palestinienne en Israël est une littérature de l’espace et du temps qui traduit une identité palestinienne en relation étroite avec la Nakba de 1948, une catastrophe qu’Anton Shammas nomme Sanat al-Ihtilal (l’année de l’occupation). Ses problématiques convoquent à la fois le temps hégémonique (juif-israélien) et l’espace minoritaire (palestinien) pour l’engager dans la notion « nomade » deleuzienne et l’enraciner comme une littérature de résistance marquée par un exil métaphorique. Il s’agit dans notre présentation de lire et d’analyser le poème « L’amour et le Ghetto » (الحب ….والجيتو) écrit en 1963 par Rashed Hussein dans lequel le poète évoque les ruines de Yaffa, la ville palestinienne tout en dialoguant avec « Yaffo », une jeune femme juive, survivante de la Shoah. Il s’agit ici de souligner cet espace littéraire palestinien qui a permis de convoquer à la fois la Shoah et la Nakba pour un entrecroisement mémoriel entre Juifs et Palestiniens que seule la littérature permet et admet à l’heure actuelle, sans pour autant provoquer une concurrence entre ces dernières. Par ailleurs, cet entrecroisement Shoah-Nakba, propre à la littérature palestinienne, met en lumière un espace de mémoire, celui de Yaffa, Jérusalem, Deir Yacine, Haïfa, Lydda qui est porté par des auteurs tels qu’Émile Habibi, Mahmoud Darwich, Ibtissem Azem, Rabai al-Madhoun ou Rashed Hussein. Nous soulignerons, par notre lecture de « L’amour et le Ghetto » l’espace et le temps du poème d’une part,. D’autre part, nous mettrons en exergue ce processus particulier d’appropriation de la Shoah par le poète Palestinien qui traduit une double perspective : atteindre à la fois le lecteur arabe et israélien et valider les arguments d’Amos Goldberg lorsqu’il suggère que la rencontre de ces deux traumas encourage « une pensée binationale » (Goldberg, 2015). Ainsi, le poème de Hussein et la littérature palestinienne en Israël nous permet de faire rencontrer deux espaces, deux traumas, deux temporalités pour narrer la destruction de Yaffa la palestinienne tout en suggérant la possibilité d’une vie commune.

Photo: Zahara Agsous, 2017, Bureau de Mahmoud Darwich, Ramallah, Palestine

Recherche, arts et pratiques numériques #24: du film à la performance, de la performance au film

10h-13h
Mercredi 17 avril 2019,
Maison des Astronomes
IMéRA,
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation:
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (lire la suite)

Du film à la performance, de la performance au film

Baptiste Buob, anthropologue (LESC-CNRS), Jérémy Demesmaeker, chorégraphe, Cie Dodescaden

– « Les maîtres fous ». Du film à la performance, de la performance au film

Par le projet Performance in abstentia, nous souhaitons concevoir un automate informatique afin de produire des montages en temps-réel à partir d’un corpus audiovisuel composé d’un ensemble de plans-séquences filmés tout au long de l’élaboration de la performance chorégraphique « Les Maîtres fous ». Cet automate sera au cœur d’une installation multi-écran projetant en continu des montages successifs, uniques. S’inscrivant dans les réflexions concernant la qualité performative des archives, l’objectif général est d’expérimenter une façon de « réanimer » des films en les dotant d’une vitalité par laquelle le public pourra s’immerger dans une performance in abstentia. Durant la phase de développement, il s’agira de créer cet automate, notamment en établissant un script narratif, en spécifiant les ontologies au centre du modèle de données ainsi que le jeu des combinatoires qui contraindront l’automate.

Image: ©Cie Dodescaden-Mali Kadi
Légende : Résidence de création pour la performance les Maîtres Fous – avril 2017 – Montevideo, Centre d’art – Marseille

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #12: soundscapes modifiés et parataxe sonore

Mercredi 27 mars 2019
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débat
IMéRA- Marseille, Maison des Astronomes
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Soundscapes modifiés et parataxe sonore

DinahBird, artiste et Jean-Philippe Renoult, artiste

DinahBird et Jean-Philippe Renoult sont des artistes du son et de la radio basés à Paris. Leur pratique, autant collective qu’individuelle, exerce des relations esthétiques, mémorielles et sociales à travers le maniement, parfois orthodoxe, parfois détourné, des technologies historiques de transmission.

Gramophone, onde radio, magnétophone, antenne, transistor, télégraphe, ghetto blaster, câble sous-marin… DinahBird et Jean-Philippe mettent en abîme leurs usages, leur mythologie. Adeptes du terrain, ils élaborent des situations d’enregistrements et de ré-injections qui modifient un paysage sonore. Avec le projet Antenna Gods, par exemple, ils matérialisent des champs de fréquences, d’ordinaire secrets, orchestrés par le Trading Haute Fréquence. Leurs recherches sont souvent éveillées par les singularités du lieu ou de la société qu’ils étudient. Ils y puisent des données propres qu’ils activent en rayonnements imagés avec leurs microphones et leurs boites à sons.

Leurs réalisations comprennent des oeuvres électroacoustiques, des installations sonores, des créations radiophoniques et des performances qui actionnent différents protocoles de communications.

Pour le séminaire Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques, DinahBird et Jean-Philippe nous présentent trois projets où la redistribution du son dans l’espace public façonne une perception autre, en interrogeant notre rapport personnel à l’écoute :
– A Box of 78 (DinahBird) : le voyage d’une boîte de disques de 78 tours et d’un gramophone à ciel ouvert sur une petite île reculée de la Colombie Britannique au large de Vancouver.
– Tags Audio Loops (Jean-Philippe Renoult) : un travail photographique et sonore qui procède par la ré-injection d’un sample-boucle en lien avec une zone de chalandise ou une scène urbaine.
– Antenna Gods (DinahBird et Jean-Philippe Renoult) : une cartographie électromagnétique et photographique, en Europe et aux États-Unis, sur le chemin des antennes micro-ondes et des pylônes de transmissions de naguère, devenus le plus rapide outil de communications du Trading Haute Fréquence actuel.

Image : DinahBird et Jean-Philippe Renoult

Recherche, arts et pratiques numériques #23: enjeux esthétiques de l’investigation

10h-13h
Mercredi 20 mars 2019,
Maison des Astronomes
IMéRA,
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation:
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (lire la suite)

Enjeux esthétiques de l’investigation

Bureau d’études, représenté par Léonore Bonaccini et Xavier Fourt
Aliens in Green

Bureau d’études propose un travail de recherche, de collecte et de mise en forme des structures invisibles de la société mondiale. Ce collectif d’artiste créent des cartes, quelques fois à l’échelle d‘un mur entier. Ce sont des représentations graphiques des différents systèmes de pouvoirs, politique, économique, ou médiatique qui combinent la richesse documentaire à la recherche esthétique pour tenter de rendre visibles « les paysages cachés » de notre société, comme les structures étatiques, financières, ou administratives.

Cette présentaiton se concentrera sur les investigations qui ont été réalisées dans le cadre du collectif Aliens in green co-créé avec Ewen Chardronnet et Spela Petric, ainsi qu’avec différents collaborateurs/collaboratrices occasionnel(les). Le travail du collectif tourne autour de la question des perturbateurs endocriniens et l’une de ses formes finales est un théâtre-performance. Différentes formes et dispositifs ont été créés et expérimentés dans ce contexte. Ils présenteront à la fois le contexte d’émergence du travail, ainsi que différents travaux que nous avons réalisés dans ce contexte, et notamment les versions d’un jeu ainsi que des cartographies et autres dispositifs d’information, tournant autour de la question des perturbateurs endocriniens.

Hendrik Sturm, artiste marcheur, neurobiologie, Ecole des Beaux-Arts de Toulon.

Xénophores, les « porteurs d’étrangers »: récit d’une promenade sur le Mont-Royal


La rencontre avec les Xénophores – dans la vitrine du musée Redpath à Montréal – a été le point de départ d’une promenade-enquête sur un parcours de 3 kilomètres sur la pente du Mont-Royal en mai 2017.
Il s’est avéré que cet escargot marin est aussi une métaphore de ma démarche de promeneur-enquêteur en tant que collect(ionn)eur d’histoires sur le chemin. »

Photo: Bureau d’études

Spatialités et temporalités palestiniennes #5: la Palestine a-t-elle un Moyen-Âge?

10h30-12h30
Mardi 19 mars 2019
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih
Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

Julien Loiseau, historien, IREMAM, Aix-Marseille Université/CNRS

La Palestine a-t-elle un Moyen Âge ?

La Palestine est-elle née (en tant que réalité unifiée, catégorie géo-historique et champ de recherche) en 1948 ? Ou pour le dire de manière moins abrupte, les réalités palestiniennes contemporaines peuvent-elles être inscrites par les acteurs et les chercheurs dans une histoire longue sans perdre leur cohérence ? La place centrale donnée à al-Aqsa dans l’identité palestinienne, ou l’affirmation selon laquelle la Palestine est un waqf depuis l’avènement de l’islam, montrent bien comment l’histoire longue est aujourd’hui convoquée dans les représentations spatiales et temporelles de la Palestine.
On tentera de répondre à ces questions, et par là-même de dépayser la Palestine comme catégorie géo-historique, en replaçant celle-ci dans la longue durée du millénaire médiéval. La Palestine a-t-elle un Moyen Âge comme elle pourrait avoir aussi une Antiquité ou une Modernité ? Tout en maniant avec la prudence requise un chrononyme forgé pour qualifier une période de l’histoire de l’Europe occidentale, on interrogera dans le temps long de l’histoire du Proche-Orient médiéval les moments au cours desquelles la cohérence géo-historique de la Palestine s’est affirmée ou s’est à l’inverse diluée dans d’autres configurations spatiales et temporelles.

Photo: Borne milliaire au nom du calife Abd al-Malik, environs de Jérusalem. (c)RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #11 : Contrôle et contre-contrôle sonore de l’espace

Mercredi 27 février 2019
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débats
IMéRA, Maison des Astronomes
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Contrôle et contre-contrôle sonore de l’espace

Juliette Volcler, chercheuse indépendante, coordinatrice éditoriale de la revue Syntone, et autrice de Le son comme arme. Les usages policiers et militaires du son (La Découverte, 2011) et Contrôle. Comment s’inventa l’art de la manipulation sonore (La Découverte – La Rue Musicale, 2017).
RYBN : collectif d’artistes et groupe de recherche multidisciplinaire rybn.org

Cette séance aborde les usages fonctionnels du son en explorant sa relation au pouvoir et à la planification de l’espace public ainsi que les tactiques de contre-contrôle proposées par les artistes. L’intervention de Juliette Volcler ouvre une réflexion sur les dispositifs sonores disciplinaires, les stratégies de manipulation et contrôle via le son, alors que le projet du collectif RYBN nous propose une approche critique de l’espace hybride contemporain à travers une pratique d’investigation et contre-surveillance dans le milieu urbain par rapport aux réseaux mondiaux de l’évasion fiscale.

Juliette Volcler
L’espace public sonore en question
L’espace sonore est en chantier. Dans ce chantier, nulle alarme du bulldozer, nul marteau-piqueur, mais des silences, des voix, des sons savamment travaillés. Nul ouvrier, mais des designers, des universitaires, des commerciaux, des fabricants d’armes, des sociétés de droits d’auteur, des compositeurs… Se met ainsi en place une géographie acoustique, tout à tout attrayante et répulsive selon les personnes, les lieux ou les moments. Déambulation critique dans la ville émergente à travers une sélection commentée de sons et vidéos.

RYBN
Offshore Tour Operator
Offshore Tour Operator est un prororype de dérive psychogéographique assistée par GPS, qui oriente le marcheur selon les adresses puisées dans la base de données des Offshore Leaks (ICIJ) (comprenant les Offshore Leaks, les Bahamas Leaks, les Panama Papers et les Paradise Papers) géolocalisées par RYBN. Le prototype existe en deux version : une version DIY open hardware et open source fonctionnant sur un rapsberry pi couplé à un GPS, ou une application Android sur téléphone portable. Le projet invite les participants à marcher dans leur ville guidés par une voix, à retracer les lieux liés à ces sociétés écrans, entreprises fantômes et prête-noms pour arpenter les relations entre leurs espaces quotidiens et les flux mondiaux des réseaux d’évasion fiscale.
Le Offshore Tour Operator fait partie du projet The Great Offshore : une oeuvre documentaire qui nous invite à une immersion dans les profondeurs de la finance de l’ombre en rassemblant sous la forme d’une encyclopédie des documents, des récits, des images et des objets glanés au cours de voyages dans différents paradis fiscaux. the great offshore

RYBN présentera Offshore Tour à Marseille le Samedi, à 14h, au départ d’Art-Cade, Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine, dans le cadre de La Membrane#7.

Image : RYBN, Offshore Tour, Basel, 2018

Spatialités et temporalités palestiniennes #4: L’économie palestinienne, de quoi parle-t-on (encore)?

10h00-12h30
Mardi 19 février 2019
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih
Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

Taher Labadi, post-doctorant LabexMed (IREMAM-LEST)

Economie palestinienne : de quoi parle-t-on (encore) ?

De quoi parlons-nous quand nous disons « économie palestinienne » ? Pour répondre à cette question, je suggère de rompre avec un certain discours, voire même avec une certaine approche de l’économie palestinienne qui considère celle-ci sous la forme d’un univers formel et procédural, disposant d’un certain nombre de ressources et prisonnier d’un ensemble de contraintes. Je m’intéresse tout particulièrement au double mouvement de dislocation et de confinement du fait économique palestinien qui accompagne l’établissement de cantons palestiniens jouissant d’une autonomie politique limitée. L’AP est, au même moment, exhortée par ses bailleurs de fonds internationaux à poursuivre toujours plus loin les réformes visant à « assainir » ses institutions et à établir une économie de marché dans les TPO. Des prescriptions qui trouvent un écho favorable auprès d’une certaine élite palestinienne comme l’atteste l’effort soutenu de libéralisation économique conduit par les gouvernements palestiniens successifs depuis une dizaine d’années.

Image: Marché de Bethlehem, Cédric Parizot, 2008.

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Recherche, arts et pratiques numériques #22: Frontières fragiles, économie et géodata

10h-13h
Mercredi 6 février 2019
Maison des astronomes
IMéRA
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation :
Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU),
Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.
(Lire la suite)

Frontières fragiles, économie et géodata

Thomas Cantens, anthropologue, douanier, Unité de recherche de l’Organisation mondiale des douanes, Ecole d’économie de l’Université d’Auvergne

Frontières fragiles et le nexus sécurité, développement et fiscalité : état du projet de recherche

La communication présentera les derniers travaux entrepris sur les frontières fragiles et les questions conceptuelles et pratiques qu’ils soulèvent, à partir de 16 terrains menés entre 2016 et 2018 sur les frontières africaines où opèrent des groupes armés. La communication discutera des stratégies des groupes armés par rapport à l’économie de la frontière, de la compétition fiscale qu’ils s’y livrent avec les appareils d’Etat pour la gouverner et proposera une lecture critique des solutions apportées par les états et de leurs biais calculatoires. Enfin, la communication proposera des pistes de réflexion et présentera des solutions envisagées qui modifient la représentation de la zone frontière et de son économie pour mieux en appréhender la complexité. La présentation de ces solutions technologiques sera l’opportunité d’une discussion sur leur portée épistémologique et politique des outils numériques mobilisés dans le cadre de nos recherches.

Photo: Thomas Cantens, Lac Tchad, 2017

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #10: Experiences radiophoniques

Mercredi 30 janvier 2019,
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débats
IMéRA, Maison des Astronomes
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Expériences radiophoniques

Etienne Noiseau, artiste, réalisateur sonore et critique radiophonique, fondateur de la web-revue Syntone, et
RΔΔdio CΔΔrgo : collectif d’artistes (Aurelia Nardini et Christophe Aslanian). raadiocaargo.com

Dans le cadre du séminaire pratique de l’écoute et écoute des pratiques, rΔΔdio cΔΔrgo
s’allie à Etienne Noiseau pour mettre en place un dispositif d’écoute et de performance basé sur deux émetteur FM.
Cette conférence radiophonique utilisera deux émetteurs radio de courte émissions, afin d’émettre à l’échelle de la salle sur deux canaux. L’un des émetteurs diffusera les voix en direct tandis que l’autre émettrait de l’habillage sonore produit lui aussi en direct. Ces différents éléments circuleront d’un canal à l’autre de façon mouvante.
Dans une dynamique de créer du jeu sonore entre les canaux FM mais aussi entre le public et les performeur-conférenciers, cette proposition implique que le public vienne muni de radio FM ou d’appareil de type téléphone portable munis d’un récepteur FM.
Lors de cette conférence radiophonique, le public se retrouvera dans une position double à la fois auditeur mais aussi relai possédant plusieurs possibilités de diffusion et de jeu: canal 1, canal 2, le volume de la radio ou ne rien émettre. Ainsi le public aura pour consigne de jeu sonore de produire non pas la meilleur émission radiophonique mais bien la meilleure réception de celle-ci.
Le but de cette chaîne de production émission-relai-diffusion est de produire et créer collectivement un paysage radiophonique et organique constitué de mots, de sons, de modulations et de musique afin de dérouler une conversation sonores et hybrides.
C’est au coeur de ce dispositif qu’Etienne Noiseau et rΔΔdio cΔΔrgo échangeront autour de leurs pratiques respectives.

Image: rΔΔdio cΔΔrgo

Recherche, arts et pratiques numériques #21 : Représenter l’exil en Méditerranée aujourd’hui

10h-13h
Mercredi 16 janvier 2019
Maison des astronomes
IMéRA
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation :
Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU),
Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.
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Représenter l’exil en Méditerranée aujourd’hui

Elsa Gomis, School of Art, Media and American Studies, University of Anglia, Norfolk
Retours à mi-parcours sur un doctorat par la pratique

L’intervention se déroulera en trois temps. Elle débutera par une introduction permettant de situer les ambitions du travail doctoral en cours au plan théorique. Un flm d’une durée 1h15 environ, Te People Behind Te Scenes (Ceux qui sont en coulisses) faisant partie du volet pratique de la recherche sera ensuite projeté. Il sera suivi de la présentation de quelques images permettant de situer le contexte esthétique, le déroulé du tournage et l’apport du flm au regard du plan critique initialement exposé. L’intervention s’achèvera par un échange d’une demi-heure environ avec l’assistance.

Image: The People Behind The Scenes, a feature film to be released in 2019.

Spatialités et temporalités palestiniennes #3: Penser l’espace : territoire, réseau, maille

10h00-12h30
Mardi 15 janvier 2019
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih
Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université
Penser l’espace : territoire, réseau, maille
A partir de mes enquêtes ethnographiques et d’une revue de la littérature existante, je mettrai en perspective trois types d’approches pour penser les espaces israélo-palestiniens. Tout d’abord, les analyses issues de l’imaginaire territorial et national; je présenterai ensuite les analyses inspirées du modèle visuel du réseau, et enfin celles qui reprennent à leur compte l’image de la maille. Je montrerai ainsi combien chacune d’entre elles organise l’expérience et les questionnements des chercheurs et de nombreux autres observateurs autour de l’articulation des espaces israélo-palestiniens et les inscrivent dans des conceptions politiques particulières de ces espaces et de ces populations.

Image : Anna Guilló, Découpe, 2017. Dessin mural, dimensions variables.