Recherche, art et participation #6: Faire parler les fées

20 mars 2025
16h30-18h30
Salle Paul Albert Février
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13097 Aix en Provence

Cette sixième séance du cycle de séminaires du projet REAP, porte sur l’articulation entre anthropologie et théâtre musical.

Faire parler les fées

Faire parler les fées (30′) est une pièce créée et jouée par Cyril Isnart (IDEAS, Aix Marseille Univ/CNRS) & Jean François Vrod

Au détour des collectes des ethnologues de l’Europe, on découvre des croquemitaines effrayants, des revenants inquiétants, des lutins malicieux et des petites fées poilues. Récits lapidaires d’apparitions surnaturelles et fugaces, leur poésie n’a pourtant rien de gratuit, ni de futile. Elle réalise, outre la possibilité d’un monde fantastique parallèle, des façons de faire société et de transmettre l’humanité entre les générations. A partir de l’œuvre de Charles et Alice Joisten sur les Alpes, le violoniste Jean-François Vrod et l’anthropologue Cyril Isnart parcourent et interprètent un petit bout de cette vaste littérature, dans un jeu partagé entre musique et parole qui nous rappelle la nécessité de faire parler les fées.

Discutante
Iris Kaufmann, artiste associée IDEAS, Fem Collectiu

Comité d’organisation

Pascal Cesaro, enseignant-chercheur en cinéma, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Vanessa Gueno, ingénieure de recherche, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Univ
Cédric Parizot, anthropologue, directeur de recherche, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Univ

Photos: Claire Bruguière

Voix sans corps, de l’acousmatique aux voix synthétiques, par François Parra

Une conférence acousmatique de François Parra
18 mars 2024
Journées thématiques « Ecouter: du corps à l’environnement », Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

Bonjour,

Je vous propose, pour ouvrir ces journées thématiques, une conférence performée nommée « Voix sans corps. De l’acousmatique aux voix synthétiques ».

Je jouerai du dispositif acousmatique tel qu’employé par Pythagore pour qualifier l’enseignement qu’il donnait caché de ses disciples par un rideau, afin que ceux-ci se concentrent sur ses phrases et non sur ses gestes. Pythagore est un philosophe, mathématicien grec. Il a également énoncé la théorie de la musique des sphères, basée sur des notions mathématiques.

Nous essaierons de faire un historique des inventions techniques et leurs influences esthétiques, qui ont conduit à des modes d’écoute au sein desquels les corps et les voix ont été progressivement dissociés.

Si vous le souhaitez, vous pouvez fermer les yeux et vous laisser aller à cette écoute acousmatique.

Revenons au point de départ. Pour les grecs, le son n’existe que par la Pneuma (souffle de vie) que Chrysippe de Soles présente comme le véhicule du logos dans la structuration de la matière. Pour Aristote, le souffle et la parole sont indissociables, même s’il affirme que seul celui ou celle qui retient son souffle peut parler. Retenir son souffle est un geste qui facilite l’articulation du langage.

Si Pythagore enseigne en dissociant le son de sa voix des gestes de son corps, il ne s’agit pas revanche d’éloigner le corps émetteur du corps récepteur. Il s’agit plutôt de scinder vision et audition. Et dans un même temps réunir médium et message. La voix seule est ce qui doit être perçu.

Mais, s’il y a détachement de la voix du corps qui l’émet, il n’y a pas autonomie du phénomène sonore qui cesse, sitôt advenu. Tous les corps sont dans le même espace. Dans des postures différentes, mais tous baignent dans la pneuma.

Peut-être peut-on commencer à s’approcher de cette idée de détachement en lisant le récit d’un mythe datant de la même époque, celui d’Echo et de Narcisse.

Ce mythe fait partie du livre III des Métamorphoses d’Ovide, et raconte l’histoire d’Écho, que la déesse Vénus admire pour sa voix et son chant magnifiques. Lorsqu’ Echo fait croire à Junon que Jupiter est dans la ville, Junon maudit Echo en lui ôtant la capacité d’initier une phrase par sa propre voix, ne lui laissant que la possibilité de terminer des phrases commencées par autrui : «Tu auras toujours le dernier mot, mais jamais tu ne parleras la première ».
Après avoir été maudite, Écho aperçoit Narcisse, alors qu’il chasse le cerf avec ses compagnons. Elle tombe immédiatement amoureuse de lui et le suit tranquillement. Même si elle souhaite de tout son cœur interpeller Narcisse, la malédiction de Junon l’en empêche.
Pendant la chasse, Narcisse se sépare de ses compagnons et crie : « Y a-t-il quelqu’un là-bas ? » et il entend la nymphe répéter ses mots. Surpris, Narcisse répond à la voix : « Viens ici » pour s’entendre dire la même chose. Lorsque Narcisse voit que personne n’est sorti de la clairière, il en conclut que le propriétaire de la voix doit le fuir et crie à nouveau : « De cette façon, nous devons nous rejoindre. ».
Considérant cela comme une réciprocité de son amour, Écho approuve avec extase : « Nous devons nous rejoindre ! »
Écho se précipite vers Narcisse, prête à se jeter dans les bras de son bien-aimé. Narcisse est consterné et, la méprisant, s’exclame : « Bas les pattes ! Que je meure avant que vous ne profitiez de mon corps ». Tout ce qu’Écho peut murmurer en réponse est : « Profitez de mon corps » et après cela, elle s’enfuie, méprisée humiliée et honteuse.
Malgré la dureté de son rejet, l’amour d’Écho pour Narcisse ne fait que grandir. Les autres nymphes d’Écho prient Némésis de punir Narcisse par un amour qui n’est pas non plus réciproque. Némésis le fait tomber amoureux de son propre reflet dans une mare d’eau où il dépéri et en meurt, incapable de détourner son regard de la belle jeunesse qu’il ne reconnait pas comme lui-même. Narcisse, regardant une dernière fois dit : « Oh, merveilleux garçon, je t’ai aimé en vain, adieu ».
Écho répète: « Adieu ».
Écho commence également à dépérir. Bien qu’immortelle, son corps s’évanoui et ses os se transforment en pierre jusqu’à ce qu’il ne reste plus d’Écho que le son de sa voix. « Echo vit un processus de dépersonnalisation, ne pouvant s’exprimer par elle-même. D’incarnée, elle devient une voix incarcérée par sa minéralisation. » (1)
Nous pouvons lire dans ce mythe à quel point le souffle entretien une lien avec le divin. Etre doué de la voix est la preuve d’être animé par le souffle créateur car toute chose doit pour exister être nommée.
L’écho aussi comme tout phénomène de résonance a une dimension sacrée.

Mais on peut aussi lire dans ce mythe comment l’écho permet de déployer la voix dans un espace qui s’en trouve ainsi cartographié.

Soulignons d’ailleurs que son nom, Echo, à été attribué à l’effet sonore de répétition du son par sa réflexion par une surface.
Plus près de la société dans laquelle nous vivons, nous pouvons trouver des exemple de paroles sans corps dans certains récits.

Selon une légende de la région de Naples par exemple, Les poèmes de Virgile sont consignés dans un livre tombé au fond de la mer. Pour les entendre il faut mettre l’oreille dans un coquillage.
Un autre exemple, issu des croyances de notre civilisation, serait l’annonce faite à Moïse des dix commandements, avant que ceux-ci ne soient gravés sur les tables de la loi. Dans un autre registre, les voix que certains personnages célèbres ont entendu, Jeanne d’Arc, pour n’en citer qu’une. Intérieure, lui intimant l’ordre de ce qu’elle doit accomplir.

Dans un registre différent, citons les numéros de ventriloquie qui tentent d’attribuer l’usage de la parole à un objet ou une chose.
En 1769 Wolfgang Von Kempelen, présente le Turc mécanique, un automate qui manipule des pièces d’échec en parlant. Un soin tout particulier est apporté à sa construction pour que personne ne se doute qu’un homme puisse y être caché. Et le secret reste si bien gardé que pendant deux siècles durant l’automate a joué contre les meilleurs joueurs du monde ou encore des célébrités telles Napoléon Bonaparte. Il est ensuite racheté par Johann Maelzel, musicien et passionné de machines qui va lui ajouter un système permettant de prononcer le mot « Echec! » lors des parties.

Bien que cet automate ait beaucoup voyagé, l’expérience qu’il proposait restait circonscrite à un espace partagé, finalement proche de la pneuma grecque dans son fonctionnement.

Un état de fait dépassé avec les recherches de Charles Bourseul qui présente en 1854 un mémoire sur un appareil pour converser à distance, le téléphone. Bien qu’il en énonce les principes de fonctionnement électriques, ses supérieurs lui intiment l’ordre de retourner à son travail de télégraphiste.

C’est Alexander Graham Bell qui dépose le 6 mars 1876 le brevet du téléphone, qui lui sera attribué bien que cette décision soit tout à fait contestable.

Rappelons ici l’attrait que Bell avait pour la ventriloquie et ajoutons que son père l’a emmené en 1863 voir un automate développé par Charles Wheatstone (2), basé sur les plans du Turc mécanique. Bell a été tout au long de sa vie préoccupé par l’adaptation de l’enseignement du langage aux personnes malentendantes, sa mère à sa femme étant devenue progressivement sourdes.

Avec cette invention la voix se détache du corps qui l’émet pour être entendue ailleurs, mais dans une optique conversationnelle entre deux personnes.

Entre 1881 et 1932 se développe en France une forme singulière de téléphonie, le théâtrophone. L’opéra de Paris est relié à un certain nombre de lignes privées qui peuvent ainsi écouter à domicile les spectacles qui y sont donnés. Marcel Proust fut l’un de ses abonnés, mais n’a pas vraiment tari d’éloge sur la qualité des transmission que permettait le dispositif. (3)

Il faudra attendre quelques améliorations techniques et le développement d’un réseau plus conséquent pour que le téléphone transforme notre vie quotidienne en terme d’écoute. Mais une fois le processus amorcé, il ne s’est jamais démenti.
Il est même devenu un fait généralisé, y compris dans l’espace public. Il suffit d’observer dans notre quotidien toutes les personnes qui parlent seules, à l’attention d’on ne sait qui pour s’en rendre compte.

Mais le champs de recherche sur la dissémination vocale à l’époque du premier téléphone multiplie les inventions techniques.

Quelques années auparavant, en 1857, Léon Scott de Martinville met au point le phonautographe, une étrange machine hybridant amplification mécanique et organe humain, pour transcrire graphiquement sur un cylindre le son amplifié par un cône métallique. La vibration, amplifiée mécaniquement par le cône, transite par la membrane d’une oreille reliée à une aiguille. Celle-ci, allant d’avant en arrière selon la pression trace une représentation graphique des sons captés. Il semble d’ailleurs que Léon Scott de Martinville était plus préoccupé de la question de la transcription que de la reproduction du son. Il existe néanmoins une reconstitution sonore de sa voix faite d’après le tracé. Il s’agit d’une transcription du morceau « Au clair de la lune » interprétée et enregistrée par lui-même en 1860.

Mais c’est Thomas Edison qui dépose le brevet du phonographe à cylindre le 6 décembre 1877. Celui-ci peut restituer après gravure le son enregistré. Mais les cylindres de cire sont fragiles et non duplicables.

La voix ne s’éloigne donc guère du corps dont elle est issue mais peut en devenir l’écho.

Notons tout de même que l’une des dix applications prévues par Edison pour le phonographe consistait à retenir « les derniers mots des mourants ». Parole relatée par un numéro de la North American Revue de 1878. (4)

Emile Berliner dépose en 1887 le brevet d’un procédé où la gravure sur cylindre d’Edison est remplacée par une gravure sur disque en Bakélite qui pourra, au fur et à mesure de ses améliorations, être dupliqué autant que souhaité, rejoué, voyager. L’appareil en question est nommé grammophone. (5)

Cette fois-ci la voix s’est clairement émancipée de son corps émetteur. Elle est un corps sonore nomade prêt à devenir objet sonore dès lors qu’on l’active.

Mais arrive à la même époque une technique qui va permettre aux voix de circuler sans support aucun, la radiophonie.

Le 23 décembre 1900 L’ingénieur canadien Reginald Fessenden organise la première transmission sans fil (TSF) d’une voix humaine au sein de la station météo de Cobb Island. Il récidive le 26 décembre 1906 avec une transmission entre Les états-unis et l’Ecosse, qui s’achève par « joyeux noël !».

On émet également depuis la Tour Eiffel, qui est bientôt proposée comme support à l’installation d’émetteurs pour éviter sa destruction en 1903 après l’exposition universelle.

La première émission régulière de radiodiffusion date du 28 mars 1914 à partir d’une station installée dans les dépendances de la résidence royale du château de Laaken en Belgique à l’instigation du roi des Belges, Albert 1er. Pour ne pas tomber aux mains des Allemands lors de l’invasion de la Belgique, l’antenne est dynamitée.
Et , si par la suite en Europe, l’utilisation d’un récepteur demeure l’apanage de quelques rares amateurs capables de les assembler, on estime que leur utilisation aux Etats-Unis concernait vint-sept millions de personnes en 1939.
Selon l’historien Eric Hobsbawm: « la radio transforma la vie des pauvres, et surtout des ménagères, comme rien ne l’avait encore fait. Désormais, les plus solitaires ne devaient plus jamais être tout à fait seuls. Ils avaient à leur disposition toute la gamme de ce qui pouvait se dire, se chanter, se jouer ou s’exprimer autrement par la voie du son « . (6)
Dans son livre « Radio » Rudolf Arnheim porte notre attention sur la radio comme un média qui permet le survol des frontières, l’acheminent de langues étrangères qui deviennent ainsi une part de nos sons quotidiens. Mais aussi comme un art qui ne recourt qu’à l’audible, donc profondément acousmatique. (6)
On peut lui attribuer également un impact éminemment politique si on se réfère à la période Radio Londres lors de laquelle la BBC a permis à la résistance française de recevoir des informations importantes depuis l’Angleterre, libre de l’occupation allemande. Ou le considérer comme un moyen de création frisant la propagande si on prend l’exemple de « La guerre de mondes » mise en ondes par Orson Wells avec le concours d’Ora Nichols pour les bruitages. L’émission est diffusée le 30 octobre 1938 sur CBS et la légende, un brin usurpée, veut que son écoute ait provoqué la panique chez certain-e-s auditeur-ice-s. Elle a du moins valu des démêlés aux dirigeants de la station radio suite à des menaces d’auditeurs. (7)
On rejoint dans cette situation les propos de Nietzsche qui parle de l’oreille comme « l’organe de la peur ».

Peur de voix qui sortent d’une boite? Et pourquoi pas?

Si certaines d’entre elles s’évanouissent à peine émises, d’autres ressurgissent encore et encore.

On peut qualifier la radio d’un médium de l’instant, mais elle diffuse aussi nombre de disques. Jouées et rejouées, certaines voix deviennent Les Échos d’elle-même. Les radios devenant le lieu de diffusion privilégié de l’industrie de la voix, enregistrée ou non.

Ce phénomène s’accroit encore à partir des années 1950 au moment où l’enregistrement sur bande magnétique sort de l’ombre dans lequel la deuxième guerre mondiale l’avait cantonné. Les programmes peuvent maintenant être enregistrés, stockés, re-diffusés.

L’usage de ces bandes magnétiques se généralise dans les studios d’enregistrements, permettant bientôt le montage, le mixage, et donc des créations vocales totalement nouvelles. Parfois très loin du réel dont elle tirent leur substance.

Et bientôt, ces outils, accessibles à des artistes plus expérimentaux que pop, permettront de faire de la voix un matériau, un objet, une entité autonome. On peut citer « I’m sitting in aroom » d’Alvin Lucier, dont la voix enregistrée, puis répétée devient incompréhensible, érodée par son espace de diffusion.
Janett Cardiff a recours très souvent à la voix enregistrée qui, sortie de son contexte, introduit une fiction qui vient modifier notre perception spatio-temporelle.
On peut citer Laurie Anderson (exemple #22, incluant des voix de revenants). L’album « Big science » recours également largement au vocoder, instrument permettant de transformer suffisamment la voix pour qu’un doute s’installe sur son origine. Humain? Machine? Fantôme? Les artistes jouent de cette ambiguïté et des technologies qui le permettent, les fantasmes ou peurs qu’elles suscitent.

L’apparition du format CD en 1980 semble rejouer les formats et les pratiques, balayer de par son usage celui du disque vinyle et de la cassette audio. Si dans un premier temps c’est le cas, il s’essouffle peu à peu, subissant la concurrence de l’écoute en ligne. A partir de 2005, l’écoute domestique sur ce support ne représente plus que 7% des écoutes globales.
Et on assiste aujourd’hui à un retour des supports physiques tels le disque ou la cassette, dont la physicalité et les caractéristiques fascinent toujours.

Néanmoins, l’apparition du format CD a introduit une opération qui ne fera pas marche arrière. La digitalisation massive des sons. Les voix, détachées de toutes contingences physiques, sont stockées en masse pour voyager sur les réseaux au gré des demandes des usagers. Ou même arriver directement sur nos mobiles, à l’initiative des réseaux de distribution.

Elles se déplacent sans la contrainte des corps.

Mais elles subissent déjà la concurrence de leurs soeurs cadettes, les voix de synthèse. Leur principe n’est pas nouveau. Il a été énnoncé en 1761 par le mathématicien Leonhard Euler « La construction d’une machine propre à exprimer tous les sons de nos paroles, avec toutes les articulations, seroit sans-doute une découverte bien importante. Si l’on réussissoit à l’éxécuter, & qu’on fut en état de lui faire prononcer toutes les paroles par le moyen de certaines touches, comme d’une orgue ou d’un clavecin, tout le monde seroit surpris, aves raison, d’entendre prononcer à une machine des discours entiers ou des sermons, qu il seroit possible d’accompagner avec la meilleur grace. Les prédicateurs & les orateurs, dont la voix n‘est pas affées forte ou agréable, pourroient alors jouer leurs sermons & discours sur cette machine, comme les organistes des pièces de musique. La chose ne me paroît pas impossible. » (8)

Et dès 1939, les laboratoires Bell construisent une machine capable de produire certaines phonèmes nommée le VODER. Elle reprend les principes de celle de Von Kempelen, qui avait tant fasciné Alexander Bell, le fondateur du laboratoire Mais nécessite un opérateur qui combine les phonèmes.

En 1961 ces mêmes laboratoires Bell conçoivent un ordinateur appelé l’IBM 704, grâce auquel ils parviennent à générer une voix totalement artificielle réalisée à l’aide de systèmes de synthèse inspirés de modèles physiques.
Ce sont ces mêmes essais qui inspirent Kubrick pour son film 2001, l’Odyssée de l’espace en 1968. L’intelligence artificielle, Hal 9000, y interprète la chanson « Daisy Bell », directement reprise de l’IBM 704, premier ordinateur à savoir chanter.
Dans les années 70, Xavier Rodet développe cette technologie au point que l’ordinateur prononce avec une voix humaine un texte tapé au clavier. Il partira ensuite travailler à l’IRCAM. (9)
Depuis la qualité des voix n’a cessé de progresser. Non que les techniques qui les sous-tendent aient changé, mais parce que l’inter-connexion des bases de données d’apprentissage des algorithmes s’est généralisé. On peut désormais leur demander d’imiter une célébrité ou bien faire adapter leurs intonations à un contexte précis (radio, télévision, commerce, enseignement, …).
De quoi peut-être nous faire douter de savoir qui prend la parole, et pourquoi…
Plus extrême encore, certaines entreprises chinoises proposent de créer des avatars de défunts si on leur en fourni des photos, des souvenirs, les enregistrements de leur voix. Une IA conversationnelle de type Chat-GPT donne l’illusion à la personne en deuil de continuer à dialoguer en visiophonie avec le mort ou la morte. C’est ce qu’on appelle des « bot fantômes ».

Le projet n’est pas nouveau. Il avait été décrit dans un roman écrit par Walter Ratheneau, à la fois PDG de la société AEG et écrivain de science-fiction au début du 19ème siècle. Le roman porte le titre de « Ressurection & Co ».

L’histoire de la technologie, autant que la science-fiction, regorgent de ce type de visions ou propositions déviantes qui semblent être une face indissociable du devenir technologique.
Celles-ci nous amène à reconsidérer l’une des questions qui ont motivé cette intervention. Si l’on considère la voix comme indissociable de notre identité humaine, pourquoi vouloir à tel point l’en dissocier?

Notes

(1) François J. Bonnet,,Les mots et les sons François Editions de l’éclat, p.17 .
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexander_Graham_Bell
(3) François J. Bonnet, « Les mots et les sons » Editions de l’éclat,p.39 .
(4) Gramophone, Film, Typewriter de Fredric Kittler, Editions Les presses du réel,p.51.
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Phonographe

(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Radiodiffusion
(7) p.40 Rudolf Arnheim, Radio, Editions. Van Dierhen
(8) Juliette Volclerc, revue Syntone https://syntone.fr/quand-la-radio-trompe-loreille-petite-histoire-des-faux-semblants-radiophoniques-episode-2-la-guerre-des-mondes-1938/
(9) https://fr.wikipedia.org/wiki/Synth%C3%A8se_vocale

(10) https://www.radiofrance.fr/franceculture/petite-histoire-de-la-synthese-vocale-6339644

Recherche, art et participation #5: À l’écoute des signaux faibles, changer de perspective

mardi 04 février 2025
14h – 17h
Rue Emile Tavan
Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence
Amphithéâtre ESAAIX

Cette cinquièmeséance du séminaire Recherche art et participation est organisée en collaboration avec le programme La Recherche par l’écoute, coordonnée par Cédric Parizot (IREMAM) et Peter Sinclair (Locus Sonus Vitae)

Delphine Wibaux et Fabrice Gallis

Travaillant, selon les projets, seule ou en collaboration, Delphine Wibaux utilise différents médiums – image, sculpture, installation, écriture et expérimentation sonore, afin de mettre au point ce qu’elle nomme des «captations».
Ce travail de prélèvement, majoritairement effectué en pleine nature, décrit chez elle une volonté d’extraire certains événements invisibles ou inaudibles par des procédés alliant l’expérience scientifique à une approche poétique de la phénoménologie. Ses transferts, minutieuses entreprises de déplacement d’une image ou d’un son captés dans le paysage vers des surfaces en constante dégradation, apparaissent comme une manière d’établir une liaison fragile entre ce qui est lointain et les ressources terriennes les plus modestes.
Attentive aux signaux faibles, elle cherche de manière sensible à redonner du sens et de la perception à l’égard du vivant.

Fabrice Gallis est un artiste qui formule ses propositions en dispositifs.
Il active un contexte, une situation, un lieu en le questionnant avec une logique qu’il invente, qu’il définit et qu’il respectera à la manière d’un protocole de recherche, ouvert et rigoureux. Son objet d’étude devient souvent son rapport au lieu, aux objets dont il questionne la fonction, aux espaces où il insère des troubles pour détourner notre appréciation première d’un environnement. Ses protocoles de travail prennent pour cela souvent des allures de systèmes informatiques, « des routines », poussant à leurs limites des paramètres de la situation dans un mouvement de concurrence et de résistance aux normes établies.
Il travaille en collectif (https://laboratoiredeshypotheses.info), et sa pratique emprunte les chemins de la recherche en art depuis 2003 (Agglo.info, plot, coopérative de recherche de L’ESACM). Il construit actuellement un réseau de pédagogie alternative de l’art (https://hirsute.minuscule.info) au sein duquel des artistes et des étudiant⋅es peuvent proposer des moments de co-apprentissage. C’est dans ce cadre qu’il propose depuis 2023 des sessions de navigation et de découverte des espaces-temps maritimes. En mer les récits sont autant de routines utilisées pour mémoriser un trajet, la position des écueils ou se prémunir des courants dangereux. En travaillant ces récits, en les relayant, nous pouvons donner voix à des histoires collectives marginales, de basse intensité parfois à même de se faire vecteur de résistance.

Fabrice Gallis est actuellement résident avec Locus Sonus Vitae

Comité d’organisation

Pascal Cesaro, enseignant-chercheur en cinéma, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Cédric Parizot, anthropologue, chargé de recherche, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Univ
Peter Sinclair, artiste enseignant, Locus Sonus Vitae, Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence

Image principale: Delphine Wibaux – Absorptions lunaires 2015, vues d’installation avec matrice en bois et coffrets noirs protecteurs du jour.

Recherche, art et participation #4 : filmer la formation au travail domestique et au care

25 avril 2024
14h-19h30
Bâtiment Turbulence, salle de projection,
Campus Marseille Saint-Charles

Cette quatrième séance du cycle de séminaires du projet REAP , portée de concert avec le Centre de recherche-création sur les monde sociaux (Cirec) dans le cadre de ses ateliers, propose de se pencher sur le travail domestique et du soin au prisme de la formation. À partir de travaux filmiques singuliers, nous réfléchirons aux enjeux que véhicule ce travail du care dans des contextes différents, en termes d’inégalités et domination notamment, et aux manières de donner à voir cette réalité par l’image et le son. Une séance en trois temps :

Un atelier avec Guillaume Cuny

14h-15h30

Atelier autour de la thèse en cours de Guillaume Cuny, doctorant en sociologie visuelle et filmique au Centre Pierre Naville (Université d’Évry Paris-Saclay) : à partir d’une étude menée auprès d’élèves du Bac Pro ASSP (Accompagnement, soins et services à la personne), Le choix des autres porte sur l’enseignement professionnel et la complexité des déterminations qui orientent vers cette voie, au croisement de la classe, de la race et du genre. Le film documentaire permet ici d’articuler recherche et création pour éclairer la réalité sociale.

Contact : ebalteau [at] yahoo.fr

Masterclass, projection de film et débat avec Sung-A Yoon

16h00-19h30

Masterclass avec Sung-A Yoon, réalisatrice et artiste franco-coréenne vivant à Bruxelles. Elle a été formée à l’université Sorbonne Nouvelle (théâtre), à l’École des beaux-arts de Paris-Cergy et à l’école de cinéma INSAS de Bruxelles. Se jouant des formes et des genres, ses films se distinguent par un caractère hybride et une attention particulière portée sur le dispositif de mise en scène. Son travail emprunte autant à la démarche documentaire qu’aux codes de la fiction.

Avec les étudiant.e.s du master Cinéma et audiovisuel d’Aix-Marseille Université

Contact : pascal.cesaro [at] univ-amu.fr (Pascal Cesaro, enseignant en Cinéma)

La masterclass sera suivie à 17h30 par la projection du film Overseas (2019, 90’) de Sung-A Yoon
En présence de la réalisatrice
Discussion par Pascal Césaro, PRISM (Aix Marseille Université/CNRS)

Synopsis : Aux Philippines, on déploie les femmes en masse à l’étranger comme aides ménagères ou nounous. Elles laissent souvent derrière elles leurs propres enfants, avant de se jeter dans l’inconnu. Dans un centre de formation au travail domestique, comme tant d’autres aux Philippines, un groupe de candidates au départ se préparent au mal du pays et aux maltraitances qui pourraient les atteindre. Lors d’exercices de jeux de rôles, les femmes se mettent tant dans la peau de l’employée que des employeu.r.se.s. Aux abords de la fiction, Overseas traite de la servitude moderne de notre monde globalisé, tout en révélant la détermination de ces femmes, leur sororité et les stratégies mises en place face aux épreuves que leur réserve l’avenir.

Contact : ebalteau [at] yahoo.fr

Comité d’organisation

Une après-midi co-organisée et animée dans le cadre
des Ateliers du Cirec, coord : Alex Tilman (Unil, Cirec), Hélène Tilman (Uliège, Cirec), Lila Neutre (Cirec) et Émilie Balteau (Prism, Cirec)
et du cycle d’ateliers et séminaires Recherche, art et participation (REAP), Coord : Émilie Balteau (Prism), Pascal Cesaro (Prism) et Cédric Parizot (Iremam)

! ATTENTION : la séance du 25 avril est accessible uniquement sur inscription info.cirec@gmail.com

ECOUTER: DU CORPS A L’ENVIRONNEMENT

18-19 mars 2024
Ecole supérieure d’art
Rue Emile Tavan
13100 Aix-en-Provence

La recherche par l’écoute

Ces journées réunissent des artistes et des anthropologues qui mettent le son au coeur de leurs recherches. Ils exploreront les sensibilités particulières liées à l’utilisation de médiums sonores et interrogeront les particularités d’une approche du monde à travers l’écoute et la production sonore. Ces journées s’inscrivent dans le cadre du programme La recherche par l’écoute en partenariat avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence et l’institut de recherche et d’étude sur les mondes arabes et musulmans (Aix Marseille Univ/CNRS).

Programme du 18 mars 2024

9h Introduction

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Univ) et Peter Sinclair, artiste et enseignant, Locus Sonus Vitae (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

9h30-11h: Session 1

François Parra, artiste et enseignant, laboratoire Locus Sonus Vitae (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

La voix sans corps – de l’acousmatique au streaming

Partant de la définition de l’acousmatique employée par Pythagore pour qualifier l’enseignement qu’il donnait caché de ses disciples par un rideau, afin que ceux-ci se concentrent sur ses phrases et non sur ses gestes, nous essaierons de faire un historique des inventions techniques et esthétiques, qui ont conduit à des modes d’écoute au sein desquels les corps et les sons ont été progressivement dissociés.

Photo: Adrian Korte, 2016

François Parra travaille le son dans son rapport à l’espace, au langage et au geste. Le son est pour lui un matériau restructurant indéfiniment l’espace donc modifiant le rapport social, la voix en étant un matériau central. Formé au GMEM ses rencontres avec certains compositeurs l’amènent à des questions d’écriture temporelle avec un vocabulaire de plasticien. Membre de plusieurs collectifs d’artistes, Daisychain, NøDJ/NøVJ, Cap15, Choeur Tac-til, PACE. Il enseigne à l’ESAAix travaille régulièrement pour le spectacle vivant la radio la vidéo.

Jérémie Nicolas, artiste-chercheur, Musidanse/CICM, Université Paris 8

Chœur/Cohorte : Mise en œuvre pour une surprise de l’écoute

Replacé dans la lecture nietzschéenne du tragique, le musical est l’impossible écoute de l’irreprésentabilité de la musique. À partir d’une installation, la surprise est envisagée comme moyen de création, en vue de penser aux conditions de possibilité d’une interruption de la représentation. Chœur/Cohorte est l’image d’une écoute appelée à se rassembler au moment de sa métamorphose.

Image: Jérémie Nicolas et Makoto C. Friedmann

Artiste-chercheur, doctorant en recherche-création à Paris 8 (Musidanse/CICM), Jérémie Nicolas vit et travaille à Marseille. Sa thèse débutée en 2019, Écho d’affect d’effroi (codir. Anne Sèdes et Joseph Delaplace)bénéficie d’un contrat doctoral de l’EDESTA. Ses recherches prennent pour objet l’écho compris comme potentiel audible et le silence comme sonorité de composition.

Diane Schuh, compositrice et chercheuse, CICM/MUSIDANSE/EDESTA MSH Paris Nord UAR 3258, Saint-Denis

Mycélium Garden : écouter et composer avec l’inframonde

Le sol abrite un réseau complexe de vie, dont le mycélium qui interconnecte diverses espèces. Le projet « Mycelium Garden » explore ces dimensions invisibles, en cherchant à rendre audibles les expressions électriques de ces réseaux. Cette installation aborde l’importance de la reconnaissance de l’altérité des êtres non-humains et la nécessité d’élaborer des protocoles guidés par la recherche d’une « connaissance objective » dans le projet écologique d’attention au vivant.

Diane Schuh est paysagiste, compositrice et chercheuse. Sa thèse, sous contrat doctoral à l’EDESTA Paris 8 intitulée « symbioses, milieux, jardins en mouvement : ce que le jardinier fait à la musique » étudie les transferts des modèles et méthodes du jardin à la composition. Sa recherche explore notamment le potentiel pédagogique et opératoire du modèle de la symbiose dans l’élaboration de dispositifs de composition et d’écoute invitant à porter attention au vivant.

Photo: Diane Schuh, 2024

11h15-12h15: Discussion de la session 1

Ateliers 12h30-13h30

Les ateliers seront tenus en parallèle dans des lieux différents
Formulaire d’inscription : https://forms.office.com/e/t1UxZm0u0R

Atelier 1

Virginie DUBOIS, artiste sonore et chercheuse indépendante, actuellement résidente au laboratoire Locus Sonus Vitae, ESAAix, Aix-en-Provence

L’écoute somatique

Au-delà des mots, l’humain communique un vaste répertoire d’informations par les sons, les intonations, les inflexions et les modulations de sa voix, le silence, les soupirs etc. Entrer en communication avec cet espace subtil c’est entrer en relation avec le “ressentir”. C’est apprendre à écouter, et à utiliser son corps -et ses sensations- comme un espace de perception et de connexion avec soi, autrui et le monde. La démarche proposée dans cet atelier est expérimentale. Nous vous proposons de comprendre et de ressentir la dimension physique, émotionnelle et relationnelle de la voix, et du son, à travers des exercices individuels et en groupe.

Photo: Antonio Sanna, 2017

Virginie Dubois est artiste, chercheuse et enseignante dans le domaine du son et de l’écoute. Passionnée par la dimension physique et architecturale du son, Virginie explore les différentes manières de composer avec l’espace. Ce travail l’a amené à développer une pratique d’écoute sensible et active des phénomènes sonores, et de l’audible en général. Elle partage et enseigne désormais cette pratique – et ses méthodes – à travers divers ateliers et parcours sonores en France et à l’international.

Atelier 2

Rrrrrose Azerty, compositeurice/game designer, Paris, actuellement résident•e au laboratoire Locus Sonus Vitae, ESAAix, Aix-en-Provence

Atelier de Jeux Musicaux International de Aix En Provence (AJMIAEP)

Les ateliers de jeux musicaux sont des espaces ludiques et créatifs d’écoutes et d’actions sonores inspirés des pratiques Fluxus, anarchistes et situationnistes de la musique. Accessible à toustes.

Rrrrrose Azerty est compositeurice de musique dans le domaine public vivant et game designer de règles de jeux pour la désalienation capitaliste et fasciste de la créativité musicale.

14h-14h30: Session 2

Caroline Boë,compositrice, artiste sonore et chercheuse, PRISM (Aix-Marseille-Univ/CNRS/ministère de la Culture)

Le projet Anthropophony : une recherche-création à l’écoute des nuisances sonores de faible intensité

Le projet Anthropophony cherche à développer une écoute dé-filtrante du paysage sonore lorsqu’il est pollué par des sons de fréquences stables de faible intensité. Il s’agit d’un art sonore éco-artiviste dénonçant les sons qui nous envahissent à notre insu, imprégné d’une logique relevant de l’écosophie sonore.

Caroline Boë est compositrice, artiste sonore et chercheuse associée au laboratoire PRISM (Aix-Marseille-Université / CNRS / Ministère de la Culture). Son engagement écologique associé à une pensée écosophique guattarienne oriente ses travaux vers la perception du paysage sonore.

Photo: Caroline Boë

15h-17h Session 3: Intervention et performance

Atau Tanaka, compositeur, Goldsmiths University of London, London; Robin “Cicanoise” Dussurget, musicien, Marseille; Cécile Babiole, artiste, Marseille/Paris; Pierre “BonÏpso” Bonizec, APHM, Marseille

BBDMI: Brain-Body Digital Musical Instrument

Interfaces sensorielles, synthétiseurs modulaires, microscope numérique : Atau Tanaka, Cicanoise et Cécile Babiole prend scène au festival Sonic Protest 2021 comme trio. Captant signal électrique et imagerie du corps, ils créent de l’audiovisuel viscéral de neuro-diversité. Ils présentent leur travail individuel avant de jouer en trio. Atau présentera le projet BBDMI. Robin son approche aux synthés. Cécile son œuvre vidéo Disfluences sur les hésitations, répétitions, discontinuités de la parole. Ils invitent Pierre Bonizet aka Bonïpso à faire une présentation sur l’ergothérapie et la musique électronique.

Festival Sonic Protest 2021

Atau Tanaka joue depuis 1990 un système de capteurs électromyogramme transformant le corps en instrument de musique. Il mène des recherches en interaction homme machine (IHM) musicale à l’IRCAM, Sony, Goldsmiths London et Bristol Interaction Group. Il participe au projet ANR Brain Body Digital Musical Instrument à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.

Robin Dussurget, aka Cicanoise est un talent précoce en musique expérimentale depuis tout jeune âge en explorant la musique électronique dans toutes ses formes. Il est conférencier aux Rencontres autour des pratiques brutes de la musique 2018. Il représente l’association Simon de Cyrène en tant que membre du jury du Festival du film social de Nice 2022.

Cécile est active dans le champ musical d’abord, puis dans les arts électroniques et numériques. Elle s’intéresse à la langue (écrite et orale), à sa transmission, ses dysfonctionnements, sa lecture, sa traduction, ses manipulations algorithmiques. Elle co-fonde le collectif Roberte la Rousse, groupe cyberféministe qui travaille sur les thématiques croisées langue, genre et technologie sous la forme de performances et de publications.

Pierre Bonizec est ergothérapeute en médecine physique et réadaptation à l’Assistance Publique-Hopitaux de Marseille (APHM). Pour lui, l’ergothérapie est une matière, souple et malléable, qui s’intéresse en permanence à l’autre dans ses mouvements mais aussi ses arrêts et inerties. Il est aussi musicien électronique qui se produise sur le nom de plume BonÏpso.

Programme du 19 mars 2024

9h-11h Session 4

Elena Biserna, historienne de l’art, autrice et commissaire, Marseille

Pas féministes. Corps sexisés, voix et bruits en espace public

Cette présentation aborde les pratiques féministes à l’intersection de la marche, de l’écoute et de la production sonore pour faire dialoguer (et promouvoir) un éventail d’approches critiques générant d’autres récits de la promenade sonore et de l’espace public à partir d’expériences fondées sur le genre et la sexualité.

Elena Biserna est historienne de l’art, commissaire et autrice. Ses recherches portent sur l’écoute, les pratiques artistiques « situées » et leurs relations aux dynamiques urbaines, aux processus socio-culturels, à la sphère publique et politique. Elle a récemment publié les livres Walking from Scores et Going Out. Walking, Listening, Soundmaking. Elle est directrice artistique de l’association LABgamerz et co-dirige la rubrique féministe wi watt’heure de Revue & Corrigée avec Carole Rieussec.

Elena Biserna, Feminist Steps, LUFF, Lausanne 2023. Photo: Caroline Gex.

Nicolas Puig, anthropologue, URMIS, IRD, Beyrouth

Sabra/Chatila : investigation par le sonore

L’enregistrement de terrain (field recording) est la méthode privilégiée permettant de revisiter à nouveau frais des problématiques d’anthropologie urbaine, politique et, plus récemment d’ethnoécologie. Ces recherches systématiquement collaboratives se déroulent au Liban, en Égypte et de façon plus ponctuelle au Sénégal. Elles cherchent à rendre compte de la dimension écologique de la vie urbaine, en se concentrant sur les façons d’habiter l’espace sonore et de produire le sien propre dans un environnement donné. Dans cette présentation, j’insisterai sur les travaux menés dans un espaces historique de la présence palestinienne au Liban, le camp de Chatila (géré par l’UNRWA) et la zone commerciale et résidentielle de Sabra peuplés en majorité de Palestiniens mais insérés dans le maillage administratif et urbain libanais. Ces deux espaces sont à la fois indépendants et connectés, et j’essaierai de montrer la spécificité de chacun à partir de leurs dynamiques acoustiques, en insistant sur les différentes méthodes déployées.

Nicolas Puig est chercheur en anthropologie à l’IRD (Université Paris Cité). Il travaille en Tunisie (terrain non actualisé), en Égypte et au Liban sur la fabrique des environnements urbains et les relations entre musiques, pratiques et perceptions sonores, cultures urbaines et politiques. Il explore depuis quelques années des anthropologies du sonore et du sensible par lesquelles il s’intéresse aux insertions des migrants et réfugiés dans les villes libanaises et développe des enquêtes en écologie humaine (circulations virales au Liban, savoirs écologiques locaux des pêcheurs apnéistes au Sénégal).

Photo: Nicolas Puig, 2019

Marie Baltazar, Anthropologue, Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s (UMR 9022), Paris.

« Allo allo », entendez-vous dans les campagnes ? Pour une approche de la vie sociale par les sons

Ethnographie d’une tradition sonore propre aux villages du Languedoc méridional: les publications. Au quotidien, la vie sociale est sonorisée par des haut-parleurs annonçant aussi bien les décès que les commerçants du marché, le passage du camion pizza, le loto organisé par le comité des fêtes, les chats (et même les trousseaux de clés) perdus…

En tant qu’anthropologue, Marie Baltazar s’intéresse aux approches sensibles et sonores des communautés qu’elle étudie, tant en France qu’au Japon. Elle a travaillé sur les apprentissages de l’orgue et de la musique, avant d’orienter ses recherches sur les processus de patrimonialisation impliquant des artefacts sonores.

Photo: Marie Baltazar, 2021.

11h15-12h15 : Discussion de la Session 4

12h45-13h45 Atelier 1

Les ateliers seront tenus en parallèle dans des lieux différents

Virginie DUBOIS, artiste sonore et chercheuse indépendante, Aix-en-Provence

L’écoute somatique

Atelier 2

Rrrrrose Azerty, compositrice/game designer, résident•e à l’Esaaix, Paris

Atelier de Jeux Musicaux International de Aix En Provence (AJMIAEP)

14h15-16h15: Session 5: Plateau radio

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (CNRS/Aix Marseille Univ) et Peter Sinclair, artiste et enseignant, laboratoire Locus Sonus Vitae, s’entretiennent avec les intervenants pour approfondirent les points et les questions soulevées au cours de ces deux journées d’études.

Les discussions retransmises en direct à travers une radio web ont été enregistrées et sont accessibles via ce lien [Plateau radio – Ecouter, du corps à l’environnement] sur le site Locus Sonus Vitae.

Comité d’organisation

Cédric Parizot, IREMAM (CNRS/Aix Marseille Université)
Peter Sinclair, Locus Sonus Vitae (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence)
Pénélope Patrix, Responsable des relations internationales et de la recherche (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence), chercheure associée au CEComp, U. Lisbonne

Partenariat

Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence
Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans
Ministère de la Culture et de la Communication
Centre national de la recherche scientifique
Aix Marseille Université

Image principale: Cédric Parizot, Alès, 2021

Recherche, art et participation #2: filmer l’hôpital pendant le COVID

14 mars 2024
16h-19h
Amphithéâtre
Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme
5 rue du Château de l’horloge
13097 Aix en Provence

Projection-débat ”Le souffle court” (2023)

Cette seconde séance du cycle de séminaires du projet REAP propose de réfléchir à la manière de filmer l’hôpital face à la crise du Covid. Comment filmer quand le monde est mis à l’arrêt, quand on ne peut plus se déplacer ? Comment filmer ce qui nous arrive ? Comment filmer dans ces conditions ce qui s’apparente à une politique publique ?
En mars 2020, un collectif bruxellois de réalisatrices et de réalisateurs trouve des solutions pour que les travailleuses et travailleurs hospitaliers partagent avec eux leur engagement, leur combat, leur souffrance. Au fil des mois, la parole évolue. Plus l’usure se fait sentir, plus le film met en lumière les défaillances des politiques publiques passées dans le système de soins, en miroir de notre désarroi.
Discussion en présence d’Olivier Magis, réalisateur, introduite par Francesca Sirna, sociologue, CNRS/CNE, et par Clément Dorival, réalisateur.

Une séance co-organisée dans le cadre des séminaires Images du politique et politiques de l’image en Méditerranée (IPPI Med) (Coord : Ph. Aldrin (Mesopolhis), P. Cesaro (Prism), P. Fournier (Mesopolhis), V. Geisser (Iremam)) et Recherche, art et participation (REAP) (Coord : É. Balteau (Prism), P. Cesaro (Prism) et C. Parizot (Iremam))
Avec l’appui du Comité du film ethnographique au titre du Festival Jean Rouch « hors-les-murs »

Masterclass

Cette projection-débat sera précédée d’une masterclass avec le réalisateur Olivier Magis, animée par Caroline Renard et Pascal Cesaro (enseignants en Cinéma) avec les étudiants du master Cinéma et audiovisuel.

14 mars 2024
9h à 12h
Bâtiment Turbulence, salle de projection, campus Marseille Saint-Charles

Contact : pascal.cesaro [at] univ-amu.fr

Comité d’organisation

Emilie Balteau, sociologue et documentariste, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Pascal Cesaro, enseignant-chercheur en cinéma, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Cédric Parizot, anthropologue, chargé de recherche, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Univ

Workshop Streambox Drop

15-17 Février 2024
Lab Gamerz
Patio du bois de l’Aune
Aix-en-Provence

Bricoler, percher et écouter des micros ouverts

Ce workshop de 3 jours sera dédié à la réalisation, le placement et l’écoute d’un « microphone ouvert » temporaire. Il implique des étudiants de Master d’anthropologie d’Aix Marseille Université, de Toulouse Jean Jaurès et des étudiants de l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence.

Le workshop comporte trois volets

Photo: Cédric Parizot, 2024

1/ Jour 1 et 2: Assemblage de têtes binaurales autonomes, capable d’envoyer un stream pendant 48h.

Les 5 binômes d’étudiants se sont répartis en 3 groupes:
– un groupe avec Grégoire Lauvin : assemblage des micorphone (cables, soudures des jacks, soudures micros, montage des cables en Y)
Photo: Cédric Parizot, 2024

– un groupe avec Stéphane Cousot pour la configuration et de paramétrage des Streambox (Rasberry pi, cartes son, configuration du compte Locustream, test)
Photo: Cédric Parizot, 2024

– un groupe avec Peter Sinclair pour la fabrication des têtes binaurales à partir de tuyaux PVC, oreilles imprimés en 3D et support en bois découpés au lazer et fabrication de bonnettes anti-vent.
Photos: Cédric Parizot, 2024

2/ Choix de l’emplacement et pose des têtes binaurales dans l’espace urbain

L’après-midi du 16 février, les binômes ont été placer les streambox dans l’espace urbain d’Aix-en-Provence: l’une a été accrochée à un balcon d’un appartement près de la place de la Rotonde, la seconde a été placée dans les fourrés sur un chemin longeant le parc Jourdan, la troisième a été accroché en hauteur sur une grille sous un pont au centre ville.

A 500 m de la Rotonde

Dans les fourrés du parc Jourdan

Sous un pont (Photo: Marie Claire Abdel Kader, 2024)

D’autres emplacements ont été recherchés le matin du 17 février.

Dans un supermarché

Près d’un aérodrome

3/ Écouter, analyser et décrire le flux sonore de son microphone à distance, réfléchir à un mode d’écoute et un mode de notation etc.

Encadrement et partenariat

Les étudiants seront encadrés par Peter Sinclair (artiste et enseignant, Locus Sonus Vitae), Cédric Parizot (anthropologue) et Virginie Dubois (artiste, compositrice et chercheure), Grégoire Lauvin (artiste-chercheur, Lab Gamerz et Locus Sonus) et Stéphane Cousot (Locus Sonus) et François Parra (artiste et enseignant, Locus Sonus Vitae).

Il s’inscrit dans le partenariat entre Locus Sonus Vitae et l’Institut de recherche et d’étude sur les mondes arabes et musulmans dans le cadre du programme la Recherche par l’écoute (programme cadre CNRS/Ministère de la Culture).

Recherche, art et participation, le programme

Introduction

Le programme Recherche, art et participation (REAP) propose de mettre en œuvre au cours des deux années à venir (2024-2025) une série d’expériences à la croisée des sciences humaines et sociales, de l’art et de la science participative pour tester différents modes d’enquête et de diffusion des résultats de la recherche. Il est résolument interdisciplinaire : il réunit des anthropologues, des sociologues, des historiens, des politistes, des cinéastes, ainsi que des plasticiens, des artistes sonores et du spectacle vivant. Collaboratif et participatif, il intègre les citoyens dans les processus de recherche, de production et de circulation du savoir et de la création.

Cette démarche vise trois objectifs :
1) Réévaluer les capacités de nos dispositifs de recherche contemporains à saisir les changements de notre monde ;
2) Explorer d’autres positionnements des chercheurs et des artistes dans la société ;
3) Renouveler les modes de co-production, de partage et de circulation du savoir.

Enquêtes, séminaires et ateliers expérimentaux

Deux enquêtes seront mises en oeuvre sur des terrains distincts de la région Provence Alpes Côte d’Azur, où s’opèrent des grandes transformations de notre monde contemporain. La première enquête, coordonnée par Cédric Parizot, se déploie dans la vallée de la Roya. Elle cherche à saisir, par l’écoute, la création sonore et la cartographie alternative, les circulations et les reconfigurations des limites qui façonnent cette vallée.
La seconde enquête portée par Pascal Cesaro, à Marseille explore, à partir de l’archive audiovisuelle et de sa déconstruction par les personnes concernées, un métier méconnu du travail social : celui des aides aux mères et aux familles à domicile.
Au cœur de ces deux enquêtes l’accent sera mis sur la collaboration étroite avec les citoyens.

Le second axe du programme REAP articule un cycle de séminaires qui expérimente des moyens innovants de production et de présentation de la recherche (performances, installations, projections, etc.) et des ateliers expérimentaux (masterclass et workshops) qui offrent des formes inédites de formation (à la vidéo, au cirque, au théâtre, à la création sonore, etc.). Ces initiations sont à destination des collègues intéressés, et de leurs étudiant/es (Master, Doctorat), avec l’idée de favoriser une synergie entre les initiatives et expériences art-science existantes au sein de l’Institut SoMuM et de l’Université d’Aix Marseille.

Comité d’organisation

Emilie Balteau, sociologue et documentariste, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Pascal Cesaro, enseignant-chercheur en cinéma, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Cédric Parizot, anthropologue, chargé de recherche, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Univ

Logo: Hélène Tilman

Recherche art et participation (2024-2025): séminaires et ateliers

Performances, installations, documentaires

Le séminaire du programme REAP (Recherche, art et participation) accueille des formes d’intervention expérimentales (performances, installations, documentaires, plateaux radio, etc.) au croisement de la recherche, de l’art et des pratiques citoyennes.

Les déplacements provoqués par ces expérimentations visent trois objectifs: d’une part, susciter un retour critique sur la capacité des pratiques et dispositifs de recherche contemporains à saisir et à communiquer autour des transformations de notre monde ; d’autre part, explorer de nouvelles façons de faire de la recherche et de la création ; enfin, en inventant et en éprouvant de nouvelles formes de collaboration avec artistes et citoyens, expérimenter d’autres modes de positionnement des chercheurs et des chercheuses en société.

Un cycle d’ateliers sera proposé en écho au séminaire. Il permettra aux participant/es d’expérimenter ou de s’initier à des collaborations entre approches artistique et scientifique, avec des intervenant/es impliqué/es dans le cinéma documentaire, la création sonore et le spectacle vivant. Il s’agira à chaque fois de mettre à profit l’expertise d’un des professionnels impliqués dans les travaux abordés lors du séminaire, pour éprouver la fabrique de la recherche-création à travers l’approfondissement d’un aspect spécifique du travail (le montage, la prise de son, etc.)

S’adressant aux chercheurs/ses et étudiant/es d’Aix-Marseille Université et de l’Institut SoMum, le séminaire et les ateliers du programme REAP entendent participer à fédérer les initiatives de recherche-création locales et à promouvoir l’analyse de ces travaux singuliers, dans une perspective de structuration du champ de la recherche et de la formation.

Programmation

REAP #1 (séminaire) : cirque et anthropologie


– Performance (30′) “Habiter le trouble Habiter le trouble avec un cyborg anthropolojonglique” de Sylvain Pascal et Cédric Parizot
– Soirée de lancement du programme REAP
Jeudi 18 janvier 2024
16h-18h
Salle de convivialité de la MMSH
5, rue du Château de l’Horloge Aix-en-Provence

REAP #2 (séminaire) : cinéma et sciences sociales


Projection du documentaire “Le souffle court”, sur le travail du soin en période de confinement (film collectif, Belgique, 2023)
Jeudi 14 mars 2024
16h-18h
Salle de convivialité de la MMSH
5, rue du Château de l’Horloge Aix-en-Provence

REAP #3 (masterclass) : cinéma documentaire


Masterclass avec Olivier Magis, documentariste, co-réalisateur du « Souffle court » (2023)
Jeudi 14 mars 2024
9h30-12h30
Turbulence – AMU
3, place Victor Hugo 13331 Marseille

REAP #4 (atelier et séminaire) : cinéma et sciences sociales


Filmer la formation au travail domestique et au care
Turbulence – AMU
3, place Victor Hugo 13331 Marseille
14h-15h30 : Atelier autour de la thèse filmique en cours de Guillaume Cuny Le choix des autres autour du Bac Pro ASSP (Accompagnement, soins et services à la personne)
16h-19h30 : Masterclass avec Sung-A Yoon, réalisatrice et artiste franco-coréenne + Projection-débat autour de son film Overseas (2019) sur un centre de formation au travail domestique aux Philippines

REAP #5 (séminaire) : bande dessinée et sciences sociales

Avec Pascal Génot, auteur de Bourdieu. Une enquête algérienne (Steinkis, 2023)
Jeudi 16 mai 2024
MMSH
5, rue du Château de l’Horloge
Aix-en-Provence

(La suite du programme bientôt)

Comité d’organisation

Emilie Balteau, sociologue et documentariste, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Pascal Cesaro, enseignant-chercheur en cinéma, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Cédric Parizot, anthropologue, chargé de recherche, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Univ

Image principale: Montage Emilie Balteau, Photos Emilie Balteau et Cédric Parizot

Recherche, art et participation #1

18 janvier 2024
16h-18h
Salle de convivialité
Bâtiment C
Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme
5 rue du Château de l’horloge
13097 Aix en Provence

Habiter le trouble avec un cyborg anthropolojonglique

Ce premier séminaire du projet REAP propose une performance (30’) entre cirque et anthropologie. Sylvain Pascal (jongleur) et Cédric Parizot (anthropologue) s’interrogent sur les modes de communication qui se sont instaurés entre leurs corps en 2021 lors d’un parcours d’une semaine dans le quartier de Rochebelle à Alès pour la 14ème errance du projet PÉRIPLE du collectif Protocole. “Habiter le trouble avec un cyborg anthropolojonglique” est une performance expérimentale qui invite le public à réfléchir avec eux aux intercorporéités complexes mises en oeuvre lors de leur errance mais aussi à éprouver les frontières de leurs disciplines.
[pour plus d’info]

Discussion et présentation autour du projet REAP

Cette performance sera suivie d’une discussion et d’une présentation du projet REAP (Recherche art et participation) en compagnie de Pascal Cesaro , enseignant-chercheur en cinéma, PRISM, Sylvain Pascal, jongleur, collectif Protocole, Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM.

– Bord plateau avec Sylvain Pascal et Cédric Parizot
– Présentation du projet Recherche, art et participation par Pascal Cesaro et Emilie Balteau
– Table ronde avec la participation de Chloé Béron, directrice générale du CIAM (Centre international des arts en mouvements),de Sylvie Mazzella, sociologue, directrice de l’institut SoMuM, Cyril Isnart, anthropologue, directeur de la MMSH, de Vincent Geisser, politiste, directeur de l’IREMAM, Olivier Tourny, ethnomusicologue, IDEAS.

Comité d’organisation

Emilie Balteau, sociologue et documentariste, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Pascal Cesaro, enseignant-chercheur en cinéma, PRISM, Aix-Marseille univ, CNRS
Cédric Parizot, anthropologue, chargé de recherche, IREMAM, CNRS, Aix Marseille Univ

Image principale: Collectif Protocole

Recherche création: Tim Shaw « Ambulation »

Mardi 07 novembre 2023 14h-17h
Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Rue Emile Tavan
13100 Aix en Provence

Performance

« Ambulation » est une marche sonore qui utilise des techniques de captation et d’écoute en direct et sur le terrain pour créer une performance marchée. Improvisée par l’artiste, cette performance sonore induit un autre couplage entre nos systèmes sensoriels et les paysages sonores de la ville. Ce mardi 7 novembre 2023, à Aix-en-Provence, elle invitera les étudiants de l’Ecole supérieure d’art et du département d’anthropologie d’Aix-Marseille Université à remettre en jeu leur rapport aux espaces vibratoires de leur quotidien et à s’interroger sur la place du son au sein de ceux-ci. Ces questions seront ensuite discutées avec l’artiste et les deux encadrants (Peter Sinclair et Cédric Parizot) au sein de l’amphithéâtre de l’Ecole supérieure d’art.

Séminaire

Cette performance et ce séminaire sont organisés dans le cadre du programme « La recherche par l’écoute », coordonné par Locus Sonus-Locus Vitae (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence) et l’Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (Aix-Marseille Université/CNRS)

– 14h Rendez-vous devant l’entrée de l’école ou dans le hall d’accuiel selon la météo pour organiser les promenades sonores.

– 14h15 – 16h déambulations par groupes de 18 personnes.

– 16h – 17h conférence, discussion à l’amphithéâtre de l’école.

Tim Shaw

L’artiste et chercheur Tim Shaw travaille avec le son, la lumière et les médias de communication pour créer des performances, des installations et des interventions adaptées au site. Sa pratique couvre l’art sonore environnemental, les médias numériques, l’archéologie médiatique, la marche et la création d’installations.
Auparavant, Tim a développé des mécanismes artistiques pour écouter les mondes sonores des insectes, créé des promenades sonores augmentées, conçu des performances pour des appareils à haute tension, diffusé la radio à travers les arbres, écouté la latence du réseau à travers des cloches étirées dans le temps et extrait du matériel musical des roches. Il présente fréquemment son travail lors de festivals, dans les forêts, les grottes, les entrepôts, en montagne, ainsi que dans les musées et galeries d’art du monde entier.
La collaboration est au cœur de son approche et il s’est engagé dans des partenariats interdisciplinaires avec des musicologues médiévaux, des data scientists, des anthropologues, des géologues, des architectes et des astrophysiciens. Il a eu la chance de réaliser des travaux artistiques avec Chris Watson, Phill Niblock, John Bowers, John Richards (Dirty Electronics), Tetsuya Umeda, Jacek Smolicki et Sébastien Piquemal (parmi bien d’autres).

Image principale: Ambulation – Sonic Protest, Paris, France, crédits, Vincent Ducard, 2021

antiAtlas Journal #6 : Lauren Lee McCarthy, You Can Say

La revue antiAtlas Journal invite pour son n°6 « Hétérographies » l’artiste Lauren Lee McCarthy, qui s’intéresse aux enjeux des relations sociales dans un contexte de surveillance, d’automatisation et de vie algorithmique, avec l’article You Can Say :

« Un logiciel est un ensemble d’instructions, un code ou un script. J’applique alors une logique similaire aux interactions sociales, en me comportant moi-même comme une interface pour les autres. Mais il y a toujours une part d’humanité dans un protocole social, alors qu’une machine exige une série précise d’instructions, faute de quoi elle échoue. Ainsi, au mesure que la technologie se rapproche de nous, les scripts commencent à se confondre. »

antiatlas-journal.net/06-lauren-lee-mccarthy-you-can-say (english)

La revue antiAtlas Journal est dédiée aux enjeux et aux formes contemporaines des frontières. Son n°6, Hétérographies, s’intéresse aux manières dont les humains s’écrivent eux-mêmes et écrivent « leurs autres ». Il s’origine dans une réflexion menée au sein de l’Institut d’ethnologie méditerranéenne européenne et comparative d’Aix-en-Provence (IDEMEC), à partir d’une relecture croisée des travaux de Michel de Certeau sur l’écriture et de ceux d’André Leroi-Gourhan sur le style. Il réunira des articles de Crys Aslanian & Ludmilia Postel, Claire Lapique & Ana Maria Lozano Rivera, Lauren Lee McCarthy, Manoël Pénicaud et Patrick Suter, qui seront publiés individuellement entre juin et septembre 2023. Coordination du numéro : Eléonore Armanet, Thierry Fournier, Cédric Parizot et Manoël Pénicaud.
Design de la revue et ds articles : Thierry Fournier.

Lauren Lee McCarthy

Lauren Lee McCarthy crée des pièces qui humanisent ou incarnent les rôles que jouent les appareils intelligents ou les technologies, pour questionner la manière dont elles infléchissent les relations sociales. Elle met en jeu un large spectre de médias comme les installations, la performance, l’intelligence artificielle et les œuvres interactives. En 2017, avec l’œuvre LAUREN, elle a invité des participant·es à installer un système d’assistance personnelle virtuelle à leur domicile, similaire à sur Amazon Alexa – la différence essentielle étant que le dispositif était animé 24/7 par l’artiste elle-même. Elle a ensuite renversé les rôles avec son projet SOMEONE, où des participant·es avaient accès et contrôle 24/7 au domicile de l’artiste. SOMEONE a reçu le Golden Nica d’Ars Electronica et le Japan Media Arts Social Impact Award, et LAUREN a reçu le prix DocLab de l’IDFA pour la non-fiction immersive.

Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier, notamment au Barbican Centre, au Fotomuseum Winterthur, à la Haus der elektronischen Künste, au SIGGRAPH, au Onassis Cultural Center, à l’IDFA DocLab, à la Science Gallery Dublin, au Seoul Museum of Art et au Japan Media Arts Festival. Elle a bénéficié de bourses et de résidences de Creative Capital, United States Artists, LACMA, Sundance New Frontier, Eyebeam, Pioneer Works, Autodesk et Ars Electronica. Elle est également la créatrice de p5.js, une plateforme d’art et d’éducation open-source qui donne la priorité à l’accès et à la diversité dans l’apprentissage du code, et qui compte plus de 10 millions d’utilisateurs. Elle a développé ce travail dans son rôle de 2015 à 21 au sein du conseil d’administration de la Processing Foundation, dont la mission est de servir ceux qui n’ont historiquement pas eu accès aux domaines de la technologie, du code et de l’art dans l’apprentissage des logiciels et de l’alphabétisation visuelle. Lauren est professeur à l’UCLA Design Media Arts. Elle est titulaire d’une maîtrise en beaux-arts de l’UCLA, d’une licence en informatique et d’une licence en art et design du MIT.

Mots-clés : art, scripts, protocoles, code, communication, voix, rupture, présence

antiAtlas Journal

Directeur de la publication : Jean Cristofol
Directeur de rédaction : Cédric Parizot
Directeur artistique : Thierry Fournier
Comité de rédaction : Jean Cristofol, Thierry Fournier, Anna Guilló, Cédric Parizot, Manoël Penicaud
Production : IREMAM, Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (UMR7310, Aix Marseille Université/CNRS), Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (Idemec)

Revue numérique annuelle, bilingue et gratuite, antiAtlas Journal est dédiée à la recherche sur les enjeux et les formes des frontières contemporaines. La revue prolonge les réflexions et les expérimentations menées par le groupe de recherche antiAtlas des frontières : colloques, publications, conférences, expositions… Reposant sur une collaboration entre chercheurs et artistes, elle expérimente de nouvelles pratiques d’édition et de modélisation de la recherche. Elle est consultable sur le web (desktop, tablettes et mobiles) et en PDF.

Conçue et dirigée par Thierry Fournier, la conception éditoriale et le design de la revue s’emparent des potentialités d’une publication numérique pour étendre l’expérience de lecture de textes de recherche. Son design en « articles-paysages » renouvelle radicalement l’approche des textes de recherche. En ouvrant des voisinages et de circulations multiples entre textes et images, il autorise des parcours transversaux et des échelles variables de perception, qu’une organisation linéaire ne permettrait pas – bien qu’elle soit toujours disponible dans la version PDF. Certaines très grandes images débordent largement des écrans : la circulation exclusive dans une image devient un des récits proposés, au même titre que la circulation dans un texte.

antiAtlas Journal #6 : Patrick Suter, Hétérographies et polyphonies littéraires

La revue antiAtlas Journal invite pour son n°6 Hétérographies l’écrivain, critique et traducteur suisse Patrick Suter, professeur extraordinaire de littératures de langue française contemporaines à l’Université de Berne, avec l’article Hétérographies et polyphonies littéraires :

« En mettant en relation deux œuvres monumentales (Le Parthénon des livres de Marta Minujín et Le Génie du lieu de Michel Butor), et tout en opérant un tournant qui mène de l’art contemporain aux littératures de langue française, cet article étudie les procédures d’exclusion dans l’espace politique ainsi que les moyens de rapprocher des voix appartenant à des espaces culturels ou sociaux différents.»

antiatlas-journal.net/06-patrick-suter-heterographies-et-polyphonies-litteraires

antiAtlas Journal est dédiée aux enjeux et aux formes contemporaines des frontières. Son n°6 Hétérographies s’intéresse aux manières dont les humains s’écrivent eux-mêmes et écrivent « leurs autres ». Il s’origine dans une réflexion menée au sein de l’Institut d’ethnologie méditerranéenne européenne et comparative d’Aix-en-Provence (IDEMEC), à partir d’une relecture croisée des travaux de Michel de Certeau sur l’écriture et de ceux d’André Leroi-Gourhan sur le style.

Il réunit des articles de : Crys Aslanian & Ludmilia Postel, Claire Lapique & Ana Maria Lozano Rivera, Lauren Lee McCarthy, Manoël Pénicaud et Patrick Suter, qui seront publiés individuellement entre juin et septembre 2023.

La coordination du numéro est assurée par Eléonore Armanet, Thierry Fournier, Cédric Parizot et Manoël Pénicaud. Le design de la revue et de chaque article est conçu par Thierry Fournier.

Patrick Suter

Patrick Suter est professeur de littératures de langue française contemporaines à l’Université de Berne (théorie et histoire de la culture). Il a interrogé les relations entre presse et littérature de Mallarmé à Rolin (Le journal et les Lettres, MētisPresses, 2 volumes). Ses champs de recherche embrassent les avant-gardes, la dramaturgie, la poésie, l’interculturalité et l’étude des frontières en littérature. Sur le plan littéraire, il a publié Le Contre-geste (La Dogana, 1999), Faille (MētisPresses, 2005), et Frontières (Passage d’encres, 2014). En tant que traducteur, il s’est consacré à la poétesse allemande Annette von Droste-Hülshoff (Tableaux de la lande et autres poèmes, La Dogana, 2014). Il a codirigé des publications collectives sur Pinget (Robert Pinget. Inédits, Revue des Sciences Humaines, 317, 2015), sur l’interculturalité (Regards sur l’interculturalité, MētisPresses, 2016), sur Goldschmidt (Georges-Arthur Goldschmidt – Überqueren, überleben, übersetzen, Wallstein,2018), sur Butor (Michel Butor et la radio, Komodo 21, 15, 2021 ; Cahier Butor 2 : Michel Butor et les peintres, 2022) et sur la poétique des frontières : Poétique des frontières. Une approche transversale des littératures de langue française, MētisPresses, 2021).

Ouvrages parus sur les frontières :

– Patrick Suter, Frontières, Guern, Passages d’encres, Trace(s), 2014.

« Elles sont l’impensé de la mondialisation. Plus actuelles que jamais. Elles n’ont jamais disparu, ne disparaîtront pas, ne peuvent disparaître. Elles ont produit, produisent, produiront des effets considérables. Elles déterminent l’organisation du monde. Frontières géographiques. Politiques. Culturelles. Sociales. Urbaines. Écologiques…
Patrick Suter a voulu les saisir de façon synthétique. Dans leur diversité. Par-delà les représentations partielles et subjectives qui abondent. Il fallait les faire éprouver au public. Inventer un appareil nouveau. Prendre en compte l’espace de façon inédite. Tresser une écriture polyphonique.
Les frontières devaient s’affronter. L’espace se fendre, se tendre. Le livre est comme un chœur, dissonant, divergent. Comme un labyrinthe moderne, offert à la méditation. Il insiste obstinément. Telle une prière – telles les frontières. À chacune d’elles, le lecteur peut être arrêté. Saisi de crainte. »

– Patrick Suter & Corinne Fournier Kiss (dir), Poétique des frontières. Une approche transversale des littératures de langue française (XXe-XXIe siècles), , Genève, MētisPresses, « Voltiges », 2021
ISBN : 978-2-940563-94-4 ; DOI: 10.37866/0563-94-4

Participant à l’organisation et à la mise en forme du monde, les frontières apparaissent également comme des lignes de forces dans de nombreuses œuvres littéraires. Périphériques ou centrales, statiques ou dynamiques, explicites ou implicites, pleines ou creuses, précaires ou tenaces, elles signalent des points de rupture ou des zones d’attraction dans les textes. Donnant lieu aux expériences les plus variées, elles engagent des formes et des esthétiques très différenciées.
À partir de cet objet commun, et en convoquant les débats récents sur la littérature mondiale, cet ouvrage invite à un voyage à travers les littératures de langue française. Il rejoint ainsi les préoccupations de la recherche contemporaine visant à décloisonner les différentes histoires littéraires nationales.

Mots-clés : Marta Minujín, Michel Butor, littératures de langue française, polyphonie, frontières.

antiAtlas Journal

Directeur de la publication : Jean Cristofol
Directeur de rédaction : Cédric Parizot
Directeur artistique et design des articles : Thierry Fournier
Comité de rédaction : Jean Cristofol, Thierry Fournier, Anna Guilló, Cédric Parizot, Manoël Penicaud

www.antiatlas-journal.net
contact@antiatlas-journal.net

Revue numérique annuelle, bilingue et gratuite, antiAtlas Journal est dédiée à la recherche sur les enjeux et les formes des frontières contemporaines. La revue prolonge les réflexions et les expérimentations menées par le groupe de recherche antiAtlas des frontières : colloques, publications, conférences, expositions… Reposant sur une collaboration entre chercheurs et artistes, elle expérimente de nouvelles pratiques d’édition et de modélisation de la recherche. Elle est consultable sur le web (desktop, tablettes et mobiles) et en PDF.

Conçue et dirigée par Thierry Fournier, la conception éditoriale et le design de la revue s’emparent des potentialités d’une publication numérique pour étendre l’expérience de lecture de textes de recherche. Son design en « articles-paysages » renouvelle radicalement l’approche des textes de recherche. En ouvrant des voisinages et de circulations multiples entre textes et images, il autorise des parcours transversaux et des échelles variables de perception, qu’une organisation linéaire ne permettrait pas – bien qu’elle soit toujours disponible dans la version PDF. Certaines très grandes images débordent largement des écrans : la circulation exclusive dans une image devient un des récits proposés, au même titre que la circulation dans un texte.

Production : IREMAM, Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (UMR7310, Aix Marseille Université/CNRS), Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (Idemec)

Journées d’étude : MUCEM, « Warburg migrations : savoirs, images, personnes »

Journées d’étude, 30 et 31 mai 2023
MUCEM, Fort Saint-Jean – MucemLab
Entrée libre sur inscription à mucemlab@mucem.org
Mardi 30 mai 14h-18h30 et mercredi 31 mai 9h30-18h30

Avec : Lara Bonneau, Giovanni Careri, Emanuele Coccia, Philippe Despoix, Anna Dezeuze, Georges Didi-Huberman, Aude Fanlo, Camille Faucourt, Nicolas Feodoroff, Thierry Fournier, Sabine Guermouche, Anna Guilló, Axel Heil, Chourouk Hriech, Sarah Mekdjian, Robert Ohrt, Hélia Paukner, Mathieu Pernot, Simon Séguier-Faucher, Bill Sherman, Matteo Vallorani, Francesco Zucconi.

L’Atlas Mnémosyne est peut-être l’un des legs les plus puissants de l’anthropologue des images Aby Warburg (1866-1929), dont l’œuvre sera au cœur de ces journées d’étude. Avec plasticiens, théoriciens et conservateurs, il s’agira de réfléchir aux dimensions subjectives ou mémorielles que charrient les notions de migration ou d’exil (des personnes, des objets, de la culture), mais aussi d’envisager les enjeux méthodologiques et théoriques que ces usages soulèvent, ainsi que l’actualité de la forme atlas dans la création contemporaine.

Thierry Fournier et Anna Guilló présentent la revue antiAtlas-Journal et son projet.

Partenaires : Cehta-CRAL, EHESS-CNRS, MucemLab, INSEAMM, LESA, Aix-Marseille Université. Goethe Institut

Télécharger le programme complet des journées d’étude

antiAtlas #2, 2021 : On Countries and Hotels, Disassembling Narratives of Time and Place

Written by Beatrice Bottomley, and published into the antiAtlas Journal #2 this article focuses on a collection of short stories by the Palestinian writer Raji Bathish: On Countries and Hotels (2007). The stories take place in hotel rooms that are marked by the strong presence of media, or means of communication, allowing for a disassembling of linear time and place. To what extent does this enable the text to produce a space of movement? And what is the potential of such a space?

Read the article: https://www.antiatlas-journal.net/on-countries-and-hotels/

Beatrice Bottomley is a doctoral candidate at the Warburg Institute, University of London, supported by a studentship from the London Arts & Humanities Partnership. Her research interrogates the relationship between language and philosophy.

Appel à communication : « Paysages inouïs écouter | résonner | habiter »

8 au 10 avril 2021, Blois

Le 10e symposium international FKL (Klanglandschaft Forum – Forum pour le paysage sonore) est organisé avec l’Ecole de la nature et du paysage (INSA Centre Val de Loire), AAU-CRESSON et le Réseau International Ambiances.
Ce partenariat inédit s’inscrit dans une démarche prospective pour imaginer de nouvelles façons de considérer l’apport de la question sonore dans nos existences. Les situations expérimentales seront privilégier.

Pourquoi Paysages inouïs ?

La métaphore ouvre un champ libre pour l’imagination, l’impensé ou l’inconnu, mais aussi pour le passé et le futur, pour des scénarios sonores encore inexplorés. Cette image touche aussi au domaine multiforme de la perception auditive. Par l’intermédiaire des qualités auditives, des phénomènes acoustiques, des pratiques de conception spatiale, des créations artistiques et des expériences d’écoute, le son constitue une entrée transversale inspirante sur les paysages et les ambiances.

Cinq thématiques

– Dans quels paysages sonores aimerions-nous vivre ?
– Que pouvons-nous apprendre en écoutant le monde à venir ?
– Utopique / dystopique / hétérotopique ;
– Des écoutes différentes à travers les formes et les rythmes de la vie ;
– Quelles voies pour les actions collectives ?

Les auteurs, musiciens, scientifiques, artistes, étudiants, pourront envoyer des propositions scientifiques ou des compositions sonores, qui peuvent être soit des enregistrements audio, soit des compositions instrumentales écrites, soit des installations sonores, ou encore des propositions vidéo.
Parmi les propositions créatives il y a aussi la possibilité d’inventer et de proposer des jeux qui comportent, dans les modalités de déroulement ou comme objet même, une référence au son et à l’écoute. Des photos, des cartes, des enregistrements des lieux prévus pour les installations seront disponibles en ligne à partir du 30 septembre 2020.

Calendrier

Date limite de soumission des propositions : 30 novembre 2020
Télécharger l’appel à communication
Les informations

Contact AAU-CRESSON : Nicolas Tixier

Comité d’organisation :

FKL : Giuseppe Furghieri, Francesco Michi, Stefano Zorzanello
Ecole de la nature et du paysage INSA Centre Val de Loire, CNRS CITERES : Olivier Gaudin, Lolita Voisin
AAU- CRESSON ENSA Grenoble : Jean-Paul Thibaud, Nicolas Tixier.

Appel à contributions : Lexique de la dérive

Appel à contributions

Calypso36°21 lance un appel à contributions pour le Lexique de la dérive, ouvrage participatif produit dans le cadre d’Out.of.the.blue.map.

Le lexique rassemble des fragments de récits [mots, expressions, lieux, images, lois] dans le but de composer des paysages frontaliers alternatifs, d’expérimenter de nouvelles façons de percevoir et de donner sens aux espaces frontaliers méditerranéens [fluides+solides]. A la fois lieu de passage et de rupture, la Méditerranée constitue un territoire liminal pour certain.e.s de ceux.celles qui la traversent. Le travail autour du lexique permet de déconstruire ce territoire et de s’affranchir des narrations imposées en explorant leurs angles-morts.

Résultat de 2 ans de collaborations, cet objet éditorial évolutif se compose de contributions d’artistes, d’activistes, de juristes, de chercheuses.eurs, d’architectes et de personnes dont le travail, les récits et imaginaires convoquent, contestent et questionnent ces paysages frontaliers. L’ouvrage sera développé, édité et exposé tout au long du programme [expositions+ateliers+rencontres] au Maroc, en France et aux Pays-Bas. Il sera traduit en arabe, en français et en anglais.

Calendrier de publications

Version 1. Date limite des contributions le 21 février 2020. La version 1 sera exposée à l’International Community Arts Festival à Rotterdam, du 24 au 29 mars 2020. Il sera utilisé comme outil de travail au sein d’un atelier organisé pendant le festival.

Version 2. Date limite des contributions le 5 mai 2020. La version 2 sera présentée au sein l’exposition collective organisée à Mahal Art Space, à Tanger, du 28 mai au 29 juin 2020. Il sera utilisé comme outil de travail au sein des 2 ateliers organisés à Tanger en marge de l’exposition. Cette version sera imprimée en risographie dans l’atelier de Kulte Print Studio à Rabat.

Version 3. Date limite des contributions le 1er septembre 2020. La version 3 sera présentée au sein l’exposition collective organisée à Marseille dans le cadre du programme Les Parallèles du Sud de la biennale Manifesta13, du 18 septembre au 16 octobre 2020.

Contribuer au lexique : calypso3621 [at] gmail.com

Documentaire: Histoires de voir

Un documentaire réalisé par Alice, Anaïs, Camille, Lucie, Maëlie, Madhi et Manon, Master Pro Ecritures documentaires de Pascal Cesaro.
Aix Marseille Université – 2018

Ce film documente une rencontre avec des chercheuses en sciences humaines et sociales venues expérimenter l’écriture vidéographique lors du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo animé par par François Lejault, vidéaste et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://lejault.com/) et Nada Rezk, vidéaste égyptienne. Ce workshop a été organisé dans le cadre du Forum 2018 du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans, intitulé (D’) Ecrire les mondes arabes et musulmans au 21ème siècle.

Le fait divers est un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va-t-il amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien?

C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en image et sons auquel se sont confrontés les participants du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo. A partir des récits colportés par chacun d’entre eux, ils ont élaboré de petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de précision dans les choix esthétiques. Ils ont exploré avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques.
Les formes filmiques ont été projetées le 1er octobre 2018 dans le salon jouxtant l’auditorium de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence.

Documentaire: De l’anthropologie au jeu vidéo

Ce film a été réalisé à l’automne 2018 lors du Forum du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans par Melissa Robert et Lucille Roche (Master Pro documentaire, Aix Marseille Université). Il propose une réflexion sur le rapprochement entre Arts et Sciences à partir de la présentation du projet de recherche mené par Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley et Robin Moretti A Crossing Industry qui aboutira à la création d’ un jeu vidéo documentaire et artistique.

Appel à candidatures pour participer aux worshops recherche-création : (D’)Ecrire les mondes arabes et musulmans

Ces workshops recherche-création sont organisés dans le cadre du FORUM GIS Moyen Orient Mondes Musulmans 2018
28 septembre 1er octobre 2018
Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

(D’) Ecrire les mondes arabes et musulmans

Tous les deux ans, le Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient et mondes musulmans (http://majlis-remomm.fr/) organise un forum destiné à engager un dialogue entre les chercheurs travaillant sur cette aire culturelle et les acteurs de la société civile (enseignants du secondaire, journalistes, associations, grand public, etc.).

Du 28 septembre au 4 octobre 2018, à travers différents dispositifs d’engagement avec le public (workshops de recherche-création, colloques, ateliers de formation, spectacle vivant, projections de documentaires, exposition) ce forum interrogera les pratiques d’écriture à travers lesquelles chercheurs, enseignants, mais aussi d’autres acteurs de la société (artistes, blogueurs, journalistes, éditeurs, réalisateurs) pensent, représentent et discutent des mondes arabes et musulmans. L’écriture est ici envisagée dans une acception élargie pour englober les textes, les arts plastiques, les films, les documentaires, le théâtre, les dispositifs numériques, etc.

Deux workshops de recherche-création destinés aux universitaires, enseignants du secondaire et étudiants

En collaboration avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, nous ouvrons deux workshops de 3 jours (28-30 septembre 2018) qui seront encadrés par deux artistes enseignants. Le premier workshop, «Écritures ludiques interactives» sera animé par Douglas Edric Stanley (http://www.abstractmachine.net/blog/); le second, autour de la création vidéo «Regarder ailleurs – écouter loin», par François Lejault (http://lejault.com/). Ces workshops seront ouverts à des chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, enseignants et étudiants sélectionnés sur lettre de motivation et CV.
La participation à ces workshops est gratuite. Elle vise à permettre aux participants de se confronter et de s’initier à de nouvelles formes d’écriture impliquant la création vidéo et le numérique. Les œuvres réalisées au cours des trois jours seront exposées le 1er octobre 2018 dans le cadre d’une installation éphémère qui aura lieu à l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence.

Atelier hypermedia, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

Workshop 1 : Écritures ludiques interactives

A partir de binômes chercheur + artiste, ce workshop prendra appui sur les objets de recherche ou les thématiques enseignées par les participants pour construire rapidement des prototypes ludiques qui permettront d’en donner une autre présentation et une autre lecture. Des jeux de cartes aux jeux textuels en passant par des prototypes papier de jeux vidéo, les équipes s’inspireront des méthodes développées depuis de nombreuses années dans l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence pour présenter à la fin du workshop une maquette de jeu.

En effet, au lieu de simplement nous montrer les choses, le jeu nous les démontre. Lorsque nous jouons, nous ne saisissons pas simplement des objets, des gestes, de la parole : nous saisissons leur contexte et les règles qui leur permettent d’interagir entre eux. Le jeu n’est pas contradictoire au monde des images ou du texte, il introduit simplement une couche supplémentaire qui permet de comprendre le système qui régit leur fonctionnement. Les jeux peuvent être simples ou complexes, amusants ou sérieux, ils ont toujours ce point commun d’une interaction qui démontre le fonctionnement qu’il faut mettre en jeu pour comprendre.

Workshop 2 : Regarder ailleurs – écouter loin, création vidéo

A partir des faits divers amenés par chaque participant nous composerons des binômes pour explorer différents modes de narration. Travail d’écriture, mise en place d’un plan de tournage, tournage et montage, prise de son, mixage… Tout ce travail se fera en groupe. Nous serons accompagnés par des visionnages de films d’artistes qui ouvriront la discussion. Cet atelier sera co-animé par une réalisatrice égyptienne, Nada Rezq.


Kafr Ashry, 4,45′, François Lejault, 2015

Le fait divers est effectivement un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien?

C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en images et sons qui nous intéressera. Nous construirons à partir des récits colportés par chacun d’entre vous de petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de la précision dans les choix esthétiques.

De la pixilation aux incrustations, du plan séquence au split-screen nous serons libres d’explorer avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques. C’est dans cette diversité que nous pourrons regarder se construire notre regard et observer le médium développer sa propre dynamique.
Il n’y a aucun pré-requis pour participer à cet atelier à part un intérêt pour la chose filmique et une envie de raconter et de partager des histoires. Une connaissance basique de l’anglais sera un plus.

Comment présenter sa candidature ?

Il suffit d’envoyer une lettre de motivation d’une page maximum et un curriculum vitae puis de préciser le workshop auquel vous désirez participer avant le 5 juillet 2018 à l’adresse suivante, forumgismom@sciencesconf.org

Les chercheurs et enseignants devront présenter leurs domaines de recherche et préciser dans quelle mesure ils pourraient bénéficier des pratiques et des perspectives offertes par les formes de création artistiques (écriture ludiques interactives ou création vidéo).
Les artistes préciseront ce qui les intéresse dans le travail avec des chercheurs pour créer de nouvelles formes.

La sélection des communications sera faite par le comité scientifique et artistique du Forum. Les résultats seront communiqués aux candidats le 30 juillet 2018.

Comité scientifique chargé de l’évaluation des candidatures

Christian Merlhiot, directeur de l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Jean Cristofol, philosophe, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
François Lejault, artiste enseignant, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Cédric Parizot, chargé de recherche au CNRS, Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Douglas Edric Stanley, artiste enseignant, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

Jeu vidéo A Crossing Industry, 2018

Partenaires

Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE, AMU)
Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Institut d’ethnologie européenne méditerranéenne et comparative (IDEMEC, CNRS, AMU)
Centre Norbert Elias (EHESS, CNRS, AMU)
Groupe d’intérêt scientifique Moyen Orient Monde Musulman (CNRS)
CHERPA (Institut d’études politiques d’Aix en Provence)
École Supérieure d’Art d’Aix en Provence
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université (IMéRA)
Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (MAEDI, CNRS)
Académie d’Aix Marseille
antiAtlas des frontières
Revue Moyen-Orient