Journées d’études
Mardi 27 et mercredi 28 mai 2014
Salle des conférences de l’Ecole française d’Athènes
Voir le programme
Journées d’études
Mardi 27 et mercredi 28 mai 2014
Salle des conférences de l’Ecole française d’Athènes
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Du 9 au 13 juin 2014, la conférence internationale de l’ABS (Association for Borderlands Studies) à Joensuu (Finland) et St. Petersburg (Russia) va être le premier véritable forum international pour un rassemblement des études des frontières.
La question des frontières (leurs fonctions, leurs significations changeantes et leur symbolisme) est aujourd’hui plus importante qu’elle ne l’a été depuis la fin de la Guerre froide. L’idée commune de dé-frontiérisation, supportée par des notions optimiste de mondialisation et d’un nouvel ordre mondial post-Guerre froide, a été confrontée à la réalité d’une complexification et instabilité grandissante dans le système mondial. Nous pouvons identifier des tendances globales qui changent la nature des frontières et dans le même temps, différentes réactions à ces tendances s’affirment localement.
Toutes les informations sur le site d’ABS
Voir le programme ici
Avec les contributions de : Aboyante-Yemini, Lisa / Baby-Collin, Virginie / Mazzella, Sylvie / Mourlane, Stéphane / Parizot, Cédric / Regnard, Céline / Sintès, Pierre (eds.)
Collection: Regional Integration and Social Cohesion – volume 13
Ce livre explore les changements dans les processus sociaux, économiques et politiques à la base des mécanismes de gestion de la mobilité et de la cohabitation humaines dans la région méditerranéenne, tout en amenant des comparaisons avec la situation en Amérique. Il se penche sur les politiques publiques qui mettent en place ces mécanismes, à des niveaux étatiques, régionaux et locaux, et explore la façon dont les populations s’adaptent, déjouent ou trouvent des moyens pour travailler autour de ces systèmes.
Ce volume tente également d’évaluer à quel point les réactions des populations concernés peuvent influencer de tels systèmes. S’appuyant sur une perspective historique et couvrant la période du 19ème au 21ème siècle, ce livre questionne l’influence grandissante de processus nés en-dehors de la mondialisation sur les réajustements actuels de la mobilité et des configurations territoriales.
Une exposition art-science à Berlin
15 mars – 5 mai 2014
Comment les restes d’un corps, des prélèvements ADN et des images satellites peuvent devenir des preuves légales ? Quel rôle jouent les techniques d’images et les méthodes de représentation dans les investigations de crimes ou d’actes de violences politiques ? Comment fait-on parler les objets ?
Forensis cherche à inverser le regard sur ces données légales et met en lumière l’émergence de pratiques esthético-politiques, menées par des organisations individuelles ou indépendantes utilisant les nouvelles technologies pour évoquer des questions diverses : combats politiques, conflits violents, changement climatique…
Toutes les informations sur le site de la HKW
Forensic Architecture and SITU Research, Video-to-space analysis: Bil’In, Image from the 3D virtual model reconstruction of the scene at the moment of the shooting of Bassem Abu Rahma, © Forensic Architecture and Situ Studio
25 février-1er mars 2014
La compagnie, lieu de création, Marseille
Un atelier machinima avec la commissaire d’exposition Isabelle Arvers et l’artiste égyptien Ahmed El Shaer à La Compagnie, dans le cadre de l’exposition L’antiAtlas des frontières #2. Cet atelier est réalisé en partenariat avec des organisation à but non lucratif qui travaillent avec La compagnie sur des actions sociales et culturelles.
Pour accompagner l’exposition, l’atelier a été thématisé sur la frontière pour aborder les questions de l’antiAtlas : mmigration, traversée des frontières, économie de la frontière, représentation des frontières.
A l’occasion de la parution prochaine d’un dossier consacré aux frontières, Marie Poinsot, rédactrice en chef de la revue Hommes & Migration, invite Catherine Wihtol de Wenden, politologue, directrice de recherches au CERI à Paris et spécialiste des migrations internationales et Virginie Baby-Collin, géographe, Maître de conférences à Aix-Marseille Université et spécialiste des migrations dans le golfe du Mexique.
Avec la mondialisation, une nouvelle cartographie des frontières et des migrations ? Depuis le début des années 2000, la mondialisation a non seulement accéléré les mouvements migratoires, mais elle a aussi reconfiguré les circulations qui contournent désormais les frontières les plus contrôlées. De nouveaux profils de migrants apparaissent, motivés par des considérations plus aptes à développer des stratégies multiples malgré les obstacles et les errances de la clandestinité ? Comment se redessine la cartographie des frontières les plus fréquentées par les migrations internationales ? Peut-on comparer les frontières de l’Europe de Schengen et celles qui séparent le Mexique des Etats-Unis ? Les systèmes de surveillance et de contrôle sont–ils similaires ? Peut-on parler d’une militarisation croissante des frontières ? Quelles sont les incidences concrètes sur les migrants, en terme de tactique de passage, de situation dans le pays d’accueil et de relations avec son pays d’origine ?
Dans le cadre de cette rencontre, l’antiAtlas des frontières a proposé à l’artiste Dalila Madjhoub de présenter le projet artistique qu’elle a réalisé avec Martine Derain en 1998-1999 : En Palestine, il n’y a pas de petites résistances.
Isabelle Arvers, commissaire indépendante, Antoine Vion, sociologue, LEST, Aix Marseille Université, CNRS
Voir le programme complet du colloque antiAtlas à Aix-en-Provence en 2013
Emmanuel Brunet-Jailly, politologue, UVIC, Canada
Voir le programme complet du colloque antiAtlas à Aix-en-Provence en 2013
11 octobre 2013
Musée des Tapisseries, Aix en Provence
Comité d’organisation: Olivier Grojean (CERIC, CNRS-AMU), Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM, CNRS-AMU), Antoine Vion (LEST, AMU)
Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM, CNRS, AMU) et Olivier Grojean (CERIC, AMU)
Introduction
Gabriel Popescu (IMéRA, AMU; Indiana University South Bend, USA)
Privatiser la prise en charge de la frontière/ Privatising Border Making
Ruben Hernandez-Leon (UCLA, USA)
L’industrie de la migration : une institution « batarde »/The industry of migration: a « Bastard institution »
Discutant : Antoine Vion (LEST, AMU)
Gabriel Popescu (IMéRA, AMU; Indiana University South Bend, USA)
Privatiser la prise en charge de la frontière
S’efforçant d’atteindre une perméabilité sélective pour les personnes et les biens, de nombreux aspects de la prise en charge des frontières sont en cours de privatisation. La privatisation soulève la question de la souveraineté sur les frontières et de la nature des acteurs impliqués dans la prise en charge. En tant que limites du territoire étatique, les frontières modernes ont été historiquement régulées par les institutions publiques. Plus récemment, de nombreux gouvernements ont délégué une partie de la gestion des frontières à un éventail de groupes privés et des institutions semi-publiques, voir même aux particuliers. Le résultat a été un brouillage des frontières entre acteurs publics et privés rendant plus difficile l’attribution de la responsabilité aux uns et aux autres.
Les coûts de la « sécuritisation » des frontières sont également énormes. Le contrôle des frontières au XXIe siècle est un marché estimé à plusieurs milliards de dollars. L’investissement de cet argent public intervient à une période de réductions massives des dépenses liées à l’enseignement public, la santé et d’autres programmes sociaux. Une telle logique soulève plusieurs questions: Quels sont les avantages de ces investissements pour la société? Est-ce que la richesse créée par les investissements publics dans la sécurité des frontières justifie le désinvestissement public dans les programmes sociaux ? Est-ce que ces milliards investis dans le contrôle ne pourraient pas générer de meilleurs rendements s’ils étaient investis au sein des sociétés concernées ?
Privatizing border making
Striving to achieve selective permeability for people and goods, numerous aspects of border making are being privatized. Privatization raises the issue of authority over borders and involves changes in the nature of the actors engaged in border making. In their capacity as territorial limits of the public institution of the state, modern state borders have been historically regulated through public institutions. More recently, numerous governments have delegated certain border management responsibilities to an array of private groups and quasi-public institutions, and even to private citizens. The result has been a blurring of the lines between private and public border-making actors that make it more difficult to establish where accountability for border management lies.
Another privatization-related aspect is that the costs of border securitization are enormous. Border making in the twenty-first century is a worldwide multi-billion-dollar business that are public money invested in border security at a time of massive spending cuts in public education, health care, and other social programs. Such logic begs several questions: What are the benefits of these investments for society? Is the wealth created by public investments in border security worth the losses created by public disinvestment in social programs when it comes to the well-being of societies? Can these billions bring better security returns if strategically invested in the sending societies?
Ruben Hernandez-Leon (UCLA, USA)
L’industrie de la migration : une institution « bâtarde »
Cette présentation s’efforcera d’envisager l’industrie de la migration comme une institution sociale « bâtarde ». Inventé par le sociologue américain Everett Hughes (1984), le concept d’institution « bâtarde » se réfère aux «écarts chroniques des institutions établies ». Les institutions « bâtardes » représentent des canaux alternatifs à ceux mis en place pour la distribution de biens et de services. Elles n’interviennent pas seuls, mais uniquement en relation et en interaction avec les institutions sociales considérées comme légitimes. Le recours à ce concept n’a pas pour objectif de qualifier cette industrie de déviante, mais davantage de réintroduire dans l’horizon analytique des phénomènes sociaux et économiques qui ont été marginalisés et exclus des études sociologiques.
The Migration Industry as a Bastard Institution
In this presentation, I advance the conceptualization of the migration industry as a bastard institution. Coined by sociologist Everett Hughes, bastard institutions are chronic deviations from established institutions, which provide alternative distribution channels of goods and services. The migration industry can be conceptualized as a bastard institution in that such industry, its actors and infrastructures provide alternatives to state sanctioned mobility across international borders. Often deemed illegal by states, the migration industry as bastard institution enjoys varying degrees of legitimacy and support from migrants, employers, migration entrepreneurs and other actors of the social field of international migration.
Partenariat
LabexMed (AMU), IMéRA (Aix-Marseille Université), Ecole supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, Laboratoire PACTE (Université de Grenoble), Isabelle Arvers (Marseille), La compagnie (Marseille), IREMAM (CNRS- AMU), LEST (CNRS-AMU)
Photographie : Claude Chuzel, 2006
Charles Heller, Centre for Research Architecture, Goldsmiths College – University of London/ Watch The Med project
Parce que toute trace sur l’eau semble être immédiatement dissoute par les courants, les mers ont longtemps été associées à un présent permanent, qui résiste à toute écriture de l’histoire. L’étendue de liquide infini a également représenté un défi pour la gouvernance: l’impossibilité de dresser des frontières stables dans des eaux en constante mouvement a conduit à considérer les mers comme un espace de liberté absolue et de circulation – les «mers libres». Dans cette présentation, je vais montrer qu’au contraire, les mers sont de plus en plus documentées et partagées, et ceci de manière inextricable. Un appareil de détection complexe est fondamental pour une forme de gouvernance qui associe la division des espaces maritimes et le contrôle du mouvement et qui instrumentalise le chevauchement partiel et la nature élastique des juridiction maritimes et des lois internationales. C’est dans ces conditions que les régimes de migration imposés par l’UE fonctionnent, ils étendent sélectivement les droits souverains par des patrouilles en haute mer, tout en rétractant parfois la responsabilité, comme dans les nombreux cas de non-assistance aux migrants en mer. A travers les politiques et les conditions de la gouvernance maritime organisées par l’UE, la mer se transforme en un liquide mortel – la cause directe de plus de 13.000 décès documentés au cours des 15 dernières années. Cependant, en utilisant des appareils de télédétection de la Méditerranée contre le grain et violations spatialisation des droits des migrants en mer, je vais démontrer qu’il est possible de ré-inscrire responsabilité dans une mer d’impunité.
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Olivier Clochard – géographe, MIGRINTER, CNRS, MIGEUROP, France et Laurence Pillant – géographe, TELEMME, AMU/CNRS, France
Bien que les camps d’enfermement de migrants en Europe possèdent chacun leurs particularités et une histoire singulière, la justification de leur existence, de même que les appareils juridiques, politiques et économiques qui les sous-tendent se ressemblent et s’inscrivent dans des processus communs. L’approche par le réseau permet d’entrevoir ces lieux qui constituent aujourd’hui les frontières réticulaires de l’espace Schengen et de la politique européenne de voisinage (PEV), à savoir pour les autorités la recherche d’un bornage « exhaustif » dans et en dehors des territoires de l’Union Européenne. Il s’agira ici de définir les échelles et la mesure de ces liens entre les camps. Après analyse la représentation cartographique de ce réseau permet d’appréhender et de rendre visible ce phénomène d’enclosure régionale relative au contrôle migratoire européen.
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Marc Bernardot – sociologue, Cirtai, IDEES, France
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Claire Rodier – Migreurop, GISTI, France
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Anne-Laure Amilhat Szary (PACTE, UJF/CNRS, France), Sarah Mekdjian (PACTE, UPMF/ CNRS, France), Gladeema Nasruddin (migrant demandeur d’asile)
Cette communication rend compte du projet, mené conjointement par des chercheurs, des artistes et des migrants, de cartographier l’entre-deux migratoire de manière créative et critique. Cette expérience d’ateliers de cartographie participative, entre art et science, porte aussi sur l’entre-deux d’un point de vue méthodologique, c’est-à-dire sur les conditions de mises en relation des acteurs d’un projet de recherche et de création. Comment créer un cadre d’échanges entre les chercheurs, les artistes et les personnes invitées en raison de leurs parcours migratoires ? Sur de nombreuses cartes scientifiques, les espaces parcourus par les migrants pendant leurs voyages sont souvent survolés par des flèches, qui désignent des flux ou la direction de trajectoires. Les expériences de franchissements frontaliers sont pourtant des événements très significatifs dans les histoires migratoires individuelles. Pour les personnes qui n’ont pas de droit de séjour, la frontière parcourue s’étend jusque dans les espaces dits d’accueil. Ainsi, à Grenoble, mais cela pourrait être ailleurs dans de nombreuses villes européennes, des voyageurs voyagent encore… Quatre dispositifs cartographiques, entre art et science, ont été proposées à douze personnes en situation de demande d’asile ou ayant obtenu le statut de réfugié, avec pour objectif de présenter des frontières vécues « expansées ». Même produite à partir d’une méthodologie participative, la carte n’est jamais dégagée d’enjeux de pouvoir. L’interaction avec les artistes a permis de diversifier le pouvoir de cet outil de médiation dans les relations entre les différents acteurs des ateliers. Raconter des souvenirs de voyages par la cartographie a constitué un cadre original et créatif d’échanges, aujourd’hui transmissible dans le cadre d’une exposition. La réalisation de cartes, sur quatre supports différents, a permis de contourner le registre narratif dominant connu par les demandeurs d’asile, c’est-à-dire le récit de vie chronologique et linéaire exigé par les administrations. Au service d’une projet scientifique, artistique et politique, la carte a ainsi permis de produire des formes originales de constitution de savoirs « indisciplinaires ».
Plus d’informations : Cartographies traversées, détails sur le projet, « Cartographies traversées » exposées au musée des Tapisseries.
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Micha Cardenas – University of Southern California, USA
La science de l’opprimé est un terme qui a d’abord été utilisé par la philosophe féministe de Monique Wittig et qui a été plus tard adopté par les collectifs « artivistes » groupe particules et Electronic Disturbance Theatre 2.0. Ils proposent une approche de la production de connaissances qui ne revendique pas une position objective ou une approche motivée par le profit, mais qui est informée par une expérience de l’oppression et vise à contribuer à la justice sociale. Dans cette présentation performative, je vais présenter le travail de création du Transborder imigration tools effectué en collaboration avec le Electronic Disturbance Theater 2.0. A la fois outil médiatique perturbateur et virus pour les médias, il est conçu pour pourvoir à la subsistance poétique et physique des personnes qui traversent la frontière Mexique / Etats-Unis. Mon travail sur ce projet m’a permis de développer des pratiques inédites de science de l’opprimé, notamment dans le cadre d’un projet intitulé Réseaux d’Autonomie Locale/Autonets. Le but de ce second projet était de faire construire aux communautés locales des réseaux à la fois numériques et post-numériques, pour prévenir la violence contre les femmes transgenres de couleur, les personnes handicapées et les travailleurs du sexe. Autonets étend la science de l’opprimé à Femme Science et Femme Disturbance, utilisant le développement de relations comme stratégie pour à construire un monde sans prisons.
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Johan Schimanski – University of Tromso, Norway
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Nicola Mai – LAMES, AMU/CNRS, France, London Metropolitan University, UK
La protection humanitaire des groupes de migrants vulnérables a imposé de nouvelles frontières biographiques. Les migrants cherchent à obtenir la bienveillance de l’Etat et un statut légal en réalisant et incorporant des discours humanitaires mettant l’accent sur la victimisation et de la souffrance. Seuls ceux dont les performances de souffrance en tant que sujets dignes de protection humanitaire sont jugés crédibles et bénéficient d’une telle protection. Genre et sexualité sont devenus des répertoires narratifs stratégiques à travers lequel les frontières humanitaires et biographiques sont inscrites sur les corps des migrants. Le projet Emborders, à la fois projet de realisation cinématographique et de recherche scientifique, reproduit les différentes représentations et les récits des migrants ciblés par la protection humanitaire tels qu’ils ressortent des entretiens avec les autorités, avec des chercheurs en sciences sociales ainsi qu’avec les autres migrants et les familles. Il s’appuie sur des histoires vraies et des gens réels, qui sont jouées par des acteurs afin de protéger l’identité des personnes interrogées originaux et refléter la nature intrinsèquement fictive de toute narration de soi. En utilisant des acteurs pour reproduire de vraies personnes et des histoires de la vie réelle, le projet remet en cause ce qui constitue finalement une réalité crédible et acceptable en termes scientifiques, filmiques et humanitaires. Samira est une installation d’art-science à deux écrans, présentant l’histoire de Karim. Elle assemble différents moments et scripts ethnographiques tels qu’ils sont apparus à travers le travail de terrain à Marseille. Karim est un homme migrant algérien commerçant le sexe, tout comme SAMIRA, la nuit à Marseille. Il a quitté l’Algérie comme un jeune homme dont les seins commençaient à se développer à la suite de la prise d’hormones ce qui lui a permis d’obtenir l’asile en France, en tant que femme transgenre. Vingt ans plus tard, alors que son père se meurt et que Samira/Karim est en passe de devenir le chef de la famille, elle se fait chirurgicalement enlever les seins et se marie avec une femme afin d’obtenir un nouveau passeport lui permettant de retourner en Algérie pour assumer son nouveau rôle.
Slides de la conférence, l’installation Samira.
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Jean Cristofol – philosophe, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, France
L’espace concret dans lequel nous vivons est indissociable des formes dans lesquelles nous nous le représentons. Ces formes mobilisent des connaissances objectives, mais elles engagent aussi un imaginaire dans lequel nous nous projetons. De ce point de vue, l’espace concret n’est pas seulement la résultante de nos pratiques, il est aussi habité par des sujets qui y situent et y identifient des enjeux et il est traversé de fictions et de récits. Les récits et les fictions, dont nous sommes culturellement les héritiers, mettent en oeuvre un espace continu qui s’articule sur les oppositions du proche et du lointain, de la distance et de la proximité, de l’ici et de l’ailleurs. Les frontières y dessinent des lignes de discontinuité entre des entités homogènes. La figure du voyage, celle de l’utopie, le thème de l’ile ou du labyrinthe, celui de la limite et de son franchissement en sont des incarnations. Mais ces figures ne sont pas seulement de libres constructions de l’esprit, elles sont aussi en correspondance avec les médiums dans lesquels elles ont été articulées et elles sont concrètement produites par la relation aux modes d’existence technique et sociaux d’une époque. Quand les échanges et les déplacements sont déterminés par les flux informationnels et que des dispositifs autonomes ubiquitaires agissent sur nos modes de perception et nos capacités directes d’action, comment pouvons-nous les penser et les mettre en oeuvres ? Que devient notre relation à l’espace quand celui-ci se construit dans une complexité qui vient bouleverser les façons de comprendre le sens même de ce qu’on appelle la distance ou la proximité ? Si l’espace dans lequel nous vivons et communiquons est un espace complexe et multidimensionnel, comment pouvons nous en construire la représentation ?
Voir les slides de la conférence
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Cédric Parizot, coordinateur du projet antiAtlas, anthropologue, IMéRA, Institut de Recherche et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM – AMU/CNRS), Aix en Provence
A l’aube du XXIe siècle, les fonctions dévolues aux frontières étatiques sont exercées bien au-delà des lieux, circonscriptions et administrations où elles étaient traditionnellement actives. Elles perdent ainsi leur aspect linéaire. Elles adoptent une nature plus mobile, plus diffuse afin de s’adapter à la globalisation. Les acteurs du contrôle sont devenus de plus en plus nombreux ; aux côtés des Etats interviennent aujourd’hui des agences (Frontex en Europe), des entreprises privées, des organisations non gouvernementales… Le contrôle de la circulation des personnes et des biens revêt des formes de plus en plus nombreuses et différenciées. Nos existences sont ainsi traversées par de multiples réseaux et dispositifs d’identification. Toutes ces recompositions doivent être analysées le plus finement possible, en mobilisant une palette étendue de modes d’expression et d’outils critiques.
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David Newman, géographe, Université Ben Gourion du Néguev, Israël
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