Recherche, arts et pratiques numériques #30: Archéologie et modélisation du son

CETTE SEANCE EST ANNULEE

Afin de manifester leur opposition à la LOI DE PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE LA RECHERCHE, Emmanuelle Rosso et Alexandre Vincent ont décidé d’annuler leur venue à Aix en Provence. L’équipe de l’antiAtlas soutient pleinement leur démarche.

Archéologie et modélisation du son

Emmanuelle Rosso, Histoire de l’art et Archéologie romaines, Paris-Sorbonne Université et Alexandre Vincent, histoire romaine, HERMA, Université de Poitiers

Pour une exploration sensible du théâtre antique d’Orange : le projet SONAT
Le projet SONAT a pour objet d’étude l’un des édifices de spectacles les mieux conservés de l’Antiquité romaine : le théâtre d’Orange. Il est né du constat selon lequel les restitutions archéologiques en 3D, qui sont régulièrement proposées pour « faire revivre » les monuments du passé, ne prennent que rarement en compte, précisément, la réalité quotidienne, les fonctions et les usages de ces derniers. C’est singulièrement le cas des monuments de spectacle, qui n’apparaissent souvent que comme de somptueux écrins architecturaux. Quoique notre information sur les performances théâtrales antiques soit très lacunaire, le projet SONAT entend tirer parti des travaux approfondis menés récemment sur l’architecture du théâtre d’Orange et du développement des sound studies pour proposer une évocation des capacités acoustiques de l’édifice. Il s’appuie sur une double modélisation : celle de l’architecture d’une part, avec l’élaboration d’une maquette numérique du théâtre reflétant l’état actuel des connaissances, celle du son d’autre part, rendue possible par le développement de nouvelles technologies de simulation numérique.
L’exploration se fonde sur une étude des propriétés acoustiques du monument et comprend un volet expérimental de simulation sonore. Un outil de mesure ad hoc a été développé afin de prendre en compte la configuration architecturale du monument et ses matériaux, ainsi que la position précise des sources sonores et des auditeurs. Ce logiciel a été nourri des enregistrements en chambre anéchoïque à partir de fac-similés d’instruments antiques réalisés par S. Hagel (Académie des Sciences de Vienne), philologue, musicologue et musicien. Le travail de reconstitution a ainsi conduit à la finalisation de l’auralisation – ou implémentation des sons reconstitués dans la maquette numérique du théâtre d’Orange.
Pour en restituer au mieux les premiers résultats, il a été fait le choix de réaliser un court film d’animation invitant à une véritable exploration sensible de l’édifice et conviant le spectateur dans le théâtre lors d’une belle journée du Ier s. ap. J.-C., alors qu’un acteur et un musicien se préparent à entrer en scène.
L’objectif de la présentation sera d’éclairer comment le croisement des outils numériques et des sources anciennes a conduit dans une certaine mesure les membres du projet à penser à nouveaux frais leur documentation et leur pratique disciplinaire, à la recherche du juste dosage entre hypothèses et reconstitution.

Comité d’organisation:

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux
perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.
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Pour plus d’information

Sur le projet d’Emmanuelle Rosso sur le théâtre d’Orange voir Recherche, arts et pratiques numériques #10: archéologie et numérique

Spatialités et temporalités palestiniennes #9: Faire économie sous blocus dans la bande de Gaza.

Mercredi 29 janvier 2020
14h-16h00
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

En Bus:
Aix-Press A- direction Saint Mitre, arrêt Thermidor
Ligne 8 – Direction Margueride, arrêt Horloge

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih

Ce séminaire interroge les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agit de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforçons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

Faire économie sous blocus dans la bande de Gaza

Taher Labadi, économiste, postdoctorant LabexMed, Lest/Iremam, Aix Marseille Université

Le blocus de la bande de Gaza ainsi que les guerres successives menées par Israël au cours de la dernière décennie ont entrainé une grave crise économique et humanitaire sur cette portion du territoire palestinien. S’ajoute à cela un contexte de fracture politique interne entre le Hamas qui gouverne la bande de Gaza et l’Autorité palestinienne établie en Cisjordanie. J’examine certaines pratiques et politiques inédites du gouvernement de Gaza sous blocus qui nous renseignent sur le caractère à la fois éminemment conflictuel et nécessairement précaire des tentatives d’adaptation, d’autonomisation et de régulation de l’activité économique en temps de guerre.

Image principale: Mohamed Abusal, “Un métro à Gaza”, installation photographique 2011

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #17: Composer le son à distance

Mercredi 22 janvier 2020,
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débats
IMéRA, Maison Neuve
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre
Ce séminaire se tiendra en anglais.

Composer le son à distance

Brona Martin, compositrice électroacoustique, artiste sonore et chercheuse

Pratiques de l’engagement communautaire, écoute, improvisation et composition.
Le domaine des « soundscape studies » est un champ de recherches interdisciplinaires passionnant qui permet des collaborations entre artistes, chercheurs, scientifiques et la communauté. Les chercheurs ont réussi à promouvoir la recherche dans ce domaine au delà du milieu universitaire par la participation collective à des projets de marche sonore, d’enregistrement sur le terrain, de cartographie et de patrimoine sonore.

Les marches sonores sont une première étape très utile pour ceux qui choisissent de se lancer dans le champ des « soundscape studies ». C’est aussi une façon d’ouvrir ce sujet à de nouvelles communautés et c’est un outil utile pour travailler avec ceux qui n’ont jamais pensé à leur relation sonore avec leur propre environnement.

L’engagement dans des projets collectifs est aussi un outil de recherche extrêmement utile pour les compositeurs et les chercheurs. Ils donnent l’occasion d’en apprendre beaucoup sur des environnements sonores spécifiques et sur ce qu’ils signifient pour la communauté. Nous pouvons apprendre comment les paysages sonores ont changé au fil du temps en relation avec les développements économiques et sociaux et aussi comment les gens pensent leurs paysages sonores domestiques. Nous pouvons également ré-imaginer les paysages sonores du passé grâce au son.

Cette présentation portera sur deux projets récents fondés sur l’engagement collaboratif. Je parlerai des diverses techniques et compétences que les participants ont acquises et de la façon dont ils ont eu l’occasion d’improviser, de créer, de jouer et de discuter de leurs paysages sonores locaux et domestiques.

Brona Martin est une compositrice électroacoustique et artiste sonore de Banagher, en Irlande. Elle est actuellement chercheuse en musique à l’Université de Southampton. Ses compositions explorent la narration dans les domaines de la musique électroacoustique, de l’écologie acoustique et des techniques de spatialisation, à travers la création de représentations métaphoriques et réelles de paysages sonores.

Ananda A. L. Costa, compositrice et chercheuse
Écouter la marge
A l’époque coloniale, les opéras ont colporté de nombreux malentendus culturels, avec des cas abyssaux de fausses représentations des peuples autochtones. Au-delà de la distance géographique, en partie surmontée par la technologie et le tourisme, la différence culturelle est toujours un objet de débat dans la création artistique, où les perceptions d’éloignement, de marginalité et d’infériorité sont encore dangereusement reliées. En supposant que l’éloignement soit une question de hiérarchie entre le centre – où La culture occidentale est établie – et les marges – là où par exemple les cultures amérindiennes ont été historiquement maintenues – écouter à distance peut être un acte puissant d’inversion des pôles et de création de proximité. Mais peut-on vraiment atteindre la marge à partir du centre ? L’écoute nous permet-elle de surmonter ou de concilier nos incompréhensions mutuelles ? Cette conférence vise à aborder à ces questions, en apportant des exemples tirés d’opéras, des mouvements artistiques brésiliens et de mon expérience personnelle.

Ananda A. L. Costa est une compositrice et chercheuse en musique basée à Berlin, originaire de Salvador (Brésil). Elle a étudié le journalisme et la composition musicale à l’UFBA (Universidade Federal da Bahia) et, en 2014, elle a reçu une bourse de la fondation pour les arts, FUNARTE, pour la recherche d’instruments électroniques pionniers en Allemagne.
Son projet Armes Soniques d’Amérique Latine a été sélectionné pour le projet « Comment sonne le Sud ? Hospitalité des ambiances sonores et de pratiques acoustiques » se déroulant au CRESSON à Grenoble.

Ananda A. L. Costa, Brona Martin avec Étienne Noiseau sont artistes en résidence à Locus Sonus, ESA-Aix, PRISM pour l’année 2020 (de janvier à avril).

Comité d’organisation

Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Recherche, arts et pratiques numériques #29 : Cirque et science humaines

14h-17h30
Mercredi 15 janvier 2020
Salle de convivialité des doctorants (nouveau bâtiment)
Maison méditerranéenne des science de l’Homme
5 rue du château de l’Horloge
13094 Aix en Provence

Bus :
Aix-Press A- direction Saint Mitre, arrêt Thermidor
Ligne 8 – Direction Margueride, arrêt Horloge

Comité d’organisation:
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux
perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.
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Deux performances une discussion

Ce séminaire d’un format inhabituel ouvrira une discussion à la suite de deux performances réalisées par des chercheurs en sciences humaines et des artistes de cirque.

Cédric Paga, alias Ludor Citrik, clown et auteur de cirque, et Olivier Tourny, ethnomusicologue et directeur de recherche au CNRS, IDEMEC, ont comme point de départ une enquête de terrain dans un monastère chrétien mixte d’un village arabe en Israël, et s’interrogent sur l’essence même de la musique.

Vincent Berhault, auteur de cirque, metteur en scène et jongleur, et Vincent Geisser, chercheur au CNRS, IREMAM, politiste et sociologue spécialiste de l’Islam en France, s’emparent du concept de laïcité, retournant à ses fondements historiques, touchant du doigt sa complexité et écoutant son vibrato dans la société actuelle.

La discussion avec les artistes sera animée par Heather Barfield, Fullbright Scholar invité à l’IREMAM aura lieu avec les artistes en compagnie de Karima Direche, historienne, TELEMME (CNRS/Aix Marseille Université) et Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (CNRS/Aix Marseille Université)

Hétérographies circassiennes

Le projet Hétérographies circassiennes a été conçu par Cédric Parizot et Vincent Berhault. Il a été réalisé dans le cadre des workshops cirque et sciences humaines qui se sont déroulés en septembre 2019 au CIAM à Aix-en-Provence et présenté une première fois au festival Jours et nuits de cirque du CIAM 2019.

Photo: Jean-François Dars, 2019

Partenariat

antiAtlas des frontières
Compagnie Les Singuliers
Centre international des arts en mouvements, Aix en Provence
Institu d’études avancées d’Aix Marseille Université
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans
Projet LabexMed
Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme
Temps, Espaces, Langages – Europe Méridionale, Méditerranée
Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative
Aix Marseille université
CNRS

Photo : Jean François Dars, 2019

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #16 : Paysages sensibles, entre expérimentations et recherche

Mercredi 18 décembre 2019,
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débats
IMéRA, Maison des Astronomes
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

L’écoute comme pratique sociale et comme comportement

Gilles Malatray, artiste sonore
Lire et écrire le paysage sonore ambiantal.
Par la pratique du soundwalking, de la marche d’écoute et de ses nombreuses déclinaisons, l’artiste participe à la lecture, comme à l’écriture, souvent collectives, de paysages sonores sensibles, quels que soient les milieux arpentés, explorés.
Dans une approche convoquant différentes formes d’esthétiques paysagères, des lectures écologiques, voire écosophiques, la prise en compte de sociabilités auriculaires, la recherche d’aménités, le partage de sensibilités, le promeneur écoutant* ne cesse de questionner les multiples façons d’écouter ses milieux de vie. S’il s’agit ici de se mettre dans l’ambiance, en empathie, il lui faut également tenter, avec un certain recul, de décrypter, voire de composer des ambiances.

Quelques questions se posent alors. Comment bien s’entendre avec sa ville, son quartier, son village ? Comment créer et partager de nouveaux points d’ouïe, de l’inauguration à l’inventaire ?
Comment partager des écoutes qualitatives, parfois chahutées entre des situations de saturation comme de paupérisation ?

Marcher et écouter, (soundwalking) prélever des sonorités (Field recording), composer ou recomposer, faire trace, cartographier, ré-écrire et questionner, convoquent autant de gestes et de postures potentiels pour explorer des démarches audio-paysagères in situ, émminament contextuelles et relationnelles.

*Terminologie empruntée à Michel Chion dans son livre au titre éponyme

Natacha Cyrulnik, réalisatrice, chercheuse (PRISM AMU-CNRS)

AtmosphèreS, un projet de recherche.
« AtmophéreS » est un projet structurant de l’UMR 7061 PRISM (Perception, Représentation, Image, Son, Musique) qui vise à fédérer des chercheurs issus de différentes disciplines.
A partir de points de vue différents, il sera question de construire une réflexion générale sur la notion d’AtmosphèreS, notion qui met l’humain au cœur d’un dispositif de représentation du milieu. A la fois fédération de points de vue et « lieu » où les différentes altérités pourront converser, le projet structurant « AtmosphèreS » vise à croiser les regards.
Nous aborderons dans un premier temps l’historique qui a donné naissance à ce projet structurant, puis, à partir de trois exemples précis issus de membres du laboratoire d’origine disciplinaires différentes, nous tenterons en voir en quoi ce croisement peut initier de nouvelles recherches, de nouveaux croisements et de nouvelles propositions artistiques.

Photo: Gilles Malatray

Les murs de Dheisheh

De la géographie expérimentale à la création audiovisuelle

Ce film a été réalisé dans le cadre d’une thèse de doctorat en géographie soutenue par Clémence Lehec en juin 2019 (Universités de Genève et de Grenoble-Alpes). L’approche de géographie expérimentale a mené à la création audiovisuelle qui s’est révélée être un moyen de faire coexister dans un même objet, les questions de recherche, la collecte de données et la production de résultats. Pensé comme une manière de collaborer, au sens de travailler ensemble, il est un apport méthodologique ayant permis de produire du savoir en collectif, via la coréalisation du film avec une cinéaste palestinienne originaire du camp de Dheisheh, Tamara Abu Laban. Le support documentaire permet de décloisonner les manières de produire du savoir et également de le diffuser au-delà du contexte académique, tel que dans des festivals de cinéma.

Synopsis

Dans le camp de réfugiés de Dheisheh en Cisjordanie, les murs des ruelles sont recouverts de graffitis. Cet espace, refuge et exil, est paradoxalement situé au cœur de la Palestine. Des origines du graffiti palestinien à nos jours, les peintres retracent leurs motivations.

In the Dheisheh refugee camp located in the West Bank, the alley walls are covered with graffitis. This space, refuge and exil, is paradoxically situated in the heart of Palestine. From the origin of Palestinian graffiti until today, the painters retraces their motivations.

Fiche technique

Durée 36’
Pays de production Suisse, Palestine
Production et scénario Clémence Lehec
Réalisation Clémence Lehec et Tamara Abu Laban
Direction artistique et montage Tamara Abu Laban
Assistant caméra Ahmed Saleh
Ingénieur son Husam Al Khateeb
Interprètes Mohammad Abu Laban et Nadim Al Ayaseh
Catering Abla Al Qaisy
Traduction Kiyana Al Saifi et Suha Zyada
Sous-titrage Fabio El Khoury
Design graphique Clovis Duran
Étalonnage et mixage son Florian Golay

Avec
Saleh Abu Laban
Mohammad Manasra
Mohammad Allaham
Mohammad Al Saifi
Aysar Al Saifi
Ali Obeid
Kareema Obeid
Ahmed Saleh

Participation à des festivals

Karama Beirut Human Rights Film Festival, Beyrouth, juillet 2019

19è festival Cinéma Méditerranéen, Bruxelles, novembre 2019

Red Carpet Human Rights Film Festival, Gaza et Jérusalem, décembre 2019

Contact

graffitipalestinien@gmail.com

Une géographie expérimentale de l’art aux frontières

La thèse de doctorat porte sur les graffitis et les figures de la frontière dans un camp de réfugiés palestiniens à savoir le camp de Dheisheh, situé à Bethléem, dans les Territoires palestiniens occupés. Une recherche formelle et expérimentale est proposée, entre réalisation documentaire et écriture scientifique. À travers une étude des éléments figuratifs peints sur les murs, il s’agit de proposer une actualisation du savoir sur l’imagerie populaire palestinienne ainsi que d’interroger de manière originale les représentations de la frontière au sein d’un espace à la marge. L’analyse du réseau d’acteurs et de leurs motivations à peindre permet d’entrer dans la compréhension des spécificités du mouvement graffiti palestinien, dans une perspective diachronique qui en dessine l’ontologie. La production et coréalisation du film Les murs de Dheisheh permet de mettre en scène l’étude des graffitis, leurs auteurs et les frontières qui traversent le camp, tout en proposant de manière continue une réflexion sur la méthodologie originale employée. Se situant dans une perspective extradisciplinaire, cette thèse de géographie expérimentale porte une dimension épistémologique dans la réflexion qu’elle conduit sur la manière de produire du savoir géographique, en prônant une éthique collaborative qui se pose comme une alternative aux modèles participatifs. L’expérimentation se situe à chaque étape de la recherche puisque le film documentaire permet de coréaliser en un seul objet : méthode d’enquête, données collectées et résultat final. Documenter et analyser les frontières au prisme des graffitis palestiniens à Dheisheh permet d’amener les border studies vers une perspective de géopolitique féministe qui définit l’espace des camps comme étant traversé par des lignes de front mobile et des frontières de Damoclès plaçant les corps au cœur du processus de contrôle mis en place par l’occupation israélienne.

This dissertation focuses on graffiti and borders in a Palestinian refugee camp, namely Dheisheh camp, located in Bethlehem, in the Occupied Palestinian Territories. A formal and experimental research is proposed, involving documentary film production and scientific writing. Through a study of figurative elements painted on walls, the dissertation contributes to updating current knowledge of Palestinian popular imagery. It also questions, in an original way, representations of the border within a marginal space. The analysis of the network of relevant actors and their motivation to paint allows for an understanding of the specificities of the Palestinian graffiti movement from a diachronic perspective that draws its ontology. The production and co-direction of the documentary Les murs de Dheisheh (The Walls of Dheisheh) makes it possible to bring the study of graffiti, the artists and the borders that cross the camp to the screen, while continuously proposing a reflection on the original methodology used. From an extradisciplinary perspective, this dissertation in experimental geography offers an epistemological reflection on how geographical knowledge is produced by advocating a collaborative ethic that is seen as an alternative to participatory models. The experimental dimension of the dissertation unfolds at each stage of the research process since the documentary makes it possible to carry out in a single object: survey method, data collection and final result. Documenting and analysing the borders through the lens of Palestinian graffiti in Dheisheh makes it possible to bring border studies towards a feminist geopolitical perspective that defines the camp space as being crossed by mobile front lines and Damocles’ borders, placing bodies at the heart of the control process set up by the Israeli occupation.

Autres travaux de Clémence Lehec

Clémence Lehec & Laurent Davin – Street Art on the Separation Wall

Le pire n’est pas (toujours) certain

Le pire n’est pas (toujours) certain

Cela se passe dans un futur proche. Les dystopies sécuritaires entrevues dans plus sombres cauchemars sont devenues réalité. Pourtant des femmes et des hommes continuent de tenter de traverser les frontières désormais toutes hérissées de murs qui quadrillent l’Europe. À l’intérieur des barricades que chaque nouvelle mesure institutionnelle vient épaissir, sans suspense aucun, pourtant, l’espoir demeure en la personne d’un réseau d’activistes dont la lutte contre le système passe par l’aide au passage des frontières.

La pièce imaginée par C. Boskowitz fait le pari de s’immiscer au cœur des doutes que nous vivons au présent à travers un double détour : le décalage fictionnel dans le futur et le fait de faire reposer l’intrigue sur un chien qui s’avère être le personnage principal de la pièce. Cet « actant non-humain » révèle cependant plus d’humanisme que nos congénères, dans ce labyrinthe organisé des politiques migratoires dont l’absurde n’est jamais absent. Le chien est le personnage central, il décentre l’humain tout en le ramenant à ses fondamentaux : chaleur, partage. Seul dernier compagnon de l’homme dans la déroute . Chiens de rue, chiens de migrants, chiennes de frontières ! Son propos est mis en dialogue avec celui de l’Europe, grosse vache aux mamelles débordantes qui éructe ses certitudes malgré le bruit des avions qui tonnent la proximité de la guerre.

Le pari de cette pièce c’est de ne pas parler de l’autre. À travers une mise en textes et en scène selon un dispositif complexe, C. Boskowitz fait preuve d’une capacité démiurgique, celle de mettre en tension des fragments. De nous parler à la fois de ce qui se passe sur les rives de la Méditerranée, dans les Balkans, à Calais et à Bobigny, ou encore au cœur des huis clos de la Commisssion Européenne, mais aussi de nos contradictions intérieures. Elle nous raconte nous-mêmes, sans prendre le prétexte ambitieux de raconter ces « autres » que nous avons tendance à enfermer dans le qualificatif de migrants. Tissée autour d’une composition textuelle inédite et du dialogue de textes préexistants (P. Chamoiseau, H. Arendt, P. Claudel, A. Gatti et A. Tabucchi), l’œuvre est portée par un groupe de comédiens, musicien, scénographe et ingénieur lumières qui se connaissent et aiment rechercher ensemble l’avènement d’une performance collective. Des personnes dans l’exil récent ont travaillé avec eux à différentes étapes du projet et sur scène, leur masques témoignent de l’importance de leur présence.

Une géographe invitée au théâtre

La proposition de travailler avec une chercheuse et enseignante, géographe, est venue d’une rencontre, lors de la première résidence de la troupe réunie autour du projet, en juillet 2018. Le texte venait juste d’être écrit et commençait à être porté au théâtre. La collaboration ne portait pas sur la composition initiale et A.L. Amilhat Szary n’a jamais eu de rôle pré-déterminé tout au long de sa présence qui s’est prolongée durant tout le processus de création de la pièce. À quoi cela sert donc d’ouvrir le plateau à une spécialiste de migrations et de l’intégrer dans un projet qui n’a pas pour but de représenter la réalité ?

Ce que nous partagions tous lors de la création de « Le pire n’est pas (toujours) certain », c’est la nécessité de dire, de transmettre, de faire sentir et comprendre un fait politique. Celui du rejet de l’autre, bouc émissaire d’une crise sociale et économique profonde. Sans dénoncer de façon binaire, sans s’exclure des responsabilités. Tâche incommensurable que toute la production de connaissance et toute la créativité du monde ne peuvent embrasser…

Collaborer, co-construire, mettre ses forces ensemble, certes, mais comment ? Géographier c’est comprendre le rôle du placement dans l’espace, déchiffrer et pouvoir organiser les mondes. Je me suis donc transformée en apprentie aux côtés de celles et ceux qui organisaient le plateau. J’ai été aussi un tiers médian des échanges depuis mon point de vue esthétique, fourni quelques points documentaires et un air de musique orientale quand il s’en faisait besoin. Aucune nécessité de ma présence, et pourtant, au fil du temps long de nos rencontres, il m’a semblé avoir trouvé une place et un rôle dans l’émergence ce que le site du théâtre qui a produit cette œuvre, la MC93 de Bobigny, qualifie fort justement d’« utopie très documentée ». Anne-Laure Amilhat Szary

« L’écriture de cette pièce a été librement inspirée par l’essai de Patrick Chamoiseau « Frères Migrants » (éditions du Seuil).​ Les écrits d’Hannah Arendt, notamment sur ce que pour elle signifie « penser », m’ont accompagnée pendant toute l’élaboration du spectacle. Le théâtre d’Armand Gatti (Les 7 possibilités du train 713 en partance d’Auschwitz, éditions Verdier), de Paul Claudel (Le soulier de Satin, éditions Gallimard), et une nouvelle d’Antonio Tabucchi (Passé composé, éditions Gallimard), dont certains passages sont cités à l’intérieur de la pièce, m’ont permis de rêver avec leurs auteurs. Les demandeurs d’asile du Foyer Oryema à Bobigny ainsi que les réfugiés rencontrés en Grèce et à travers toute l’Europe, certains devenus mes amis, m’ont aidée à imaginer cette histoire qui leur est dédiée. » Catherine Boskowitz

Texte et mise en scène Catherine Boskowitz

Acteurs Marcel Mankita, Nanténé Traoré, Frédéric Fachéna, Estelle Lesage, Andreya Ouamba et Catherine Boskowitz

Musique Jean-Marc Foussat
Lumières Laurent Vergnaud
Scénographie Jean-Christophe Lanquetin
Costumes Zouzou Leyens
Dessin Catherine Boskowitz
Assistanat à la mise en scène Laura Baquela
Régisseur plateau Paulin Ouedraogo
Assistants scénographie Anton Grandcoin et Jacques Caudrelier
Stagiaires technique plateau Kosta Tashkov, Khalid Adam et Aboubakar Elnour

Avec l’accompagnement amical de Anne-laure Amilhat Szary, géographe, professeure à l’Université Grenoble-Alpes et à Pacte, Laboratoire de Sciences Sociales.

Remerciements pour leur aide et leurs conseils artistiques à Maria Zachenska (clown), à Myriam Krivine (chanteuse lyrique) et à Matisse Wessels (marionnettiste).

Représentations

MC93, Bobigny, 11-21 décembre 2019. Le 19 décembre à 17h – En entrée libre Hall de la MC93 Rencontre En présence de chercheurs de l’antiAtlas des Frontières, de l’Institut des Migrations, de chercheurs en études théâtrales, de la Cimade et des partenaires associatifs de la résidence de Catherine Boskowitz, nous évoquerons comment le théâtre peut aujourd’hui être un outil politique pour parler des enjeux des migrations.

Collectif 12, Mantes-la-Jolie, 28, 29, 30 novembre 2019

Autres publications ou expérimentations en lien avec participants de ce projet

– « Revendiquer le potentiel critique des expérimentations arts-sciences sociales ? Portrait du chercheur en artiste », paru le 13 avril 2016, antiAtlas Journal #1 | 2016, en ligne
Crossing Maps, cartographies transverses, 2013

Image principale: Bruce Milpied- Hans Lucas

Recherche, arts et pratiques numériques #28: Ecritures documentaires

10h-13h
Mercredi 11 décembre 2019
IMéRA – Maison des astronomes
2 place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation:
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux
perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.
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Crime as art

David Redmon, résident à l’IMéRA,réalisateur, sociologue, criminologie et ethnographie de la vidéo à l’Ecole de Politique, sociologie et recherche sociales de l’université de Kent, Royaume Uni

Kim’s Video – formerly located at St. Marks Place in NYC – was known to have one of the most comprehensive video collections in the world. However, with the rise of digital streaming, Kim’s Video, as a business model, became obsolete. In September 2008, its owner Mr. Yongman Kim put an open call on the Internet offering to donate his entire collection of 55,000 VHS and DVDs. He received over 60 offers, and chose to send the collection to Salemi, Sicily. But why and how was the now-defunct video store Kim’s Video (NYC) sent to Sicily? What happened to the Kim’s Video collection after it arrived to Sicily? What is the state of the collection today – 11 years later?

Kim’s as a commodity chain raises questions about the redistribution of material media and ownership circulated and transferred under nebulous claims. Aside from the ongoing disappearance of material media (VHS, Cassette, DVD), the physicality of an archive such as Kim’s – and what it promotes – is a valuable and worthwhile cultural resource in an age of de-materialization and digitization. My talk concludes with a discussion of how criminal fantasy has been injected into documentary cinema as performance art to address the real.

Boris Petric, anthropologue, Centre Norbert Elias (EHESS, Aix Marseille Université, CNRS)

Boris Petric rendra compte de sa collaboration avec David Redmon au cours de sa résidence à l’IMéRA et à la Frabrique des écritures innovantes

Discutant: Frédéric Pouillaude, Esthétique et théorie de l’art moderne et contemporain Aix-Marseille Université – Département Arts – Secteur Arts plastiques et sciences de l’art Membre honoraire de l’Institut universitaire de France

Photo principale: David Redmon

La vie cachée d’un utilisateur d’Amazon

Un projet de Joana Mol, 2019

La vie cachée d’un utilisateur Amazon révèle les coûts économiques et en-vironnementaux cachés à chaque achat d’un livre sur Amazon.com: 87,33 Mo de données sont activées pour naviguer à travers 12 interfaces différentes – 1307 requêtes différentes totalisant 8724 pages de code imprimé – toutes utilisées en continu, suivi du comportement des clients pour amplifier la monétisation de l’utilisateur final et augmenter les revenus de l’entreprise. En clair, l’utilisateur n’est pas simplement exploité au moyen de son travail gratuit, il est également obligé d’assumer les coûts énergétiques d’une telle exploitation.

Le projet comprend trois textes commandés par Jussi Parikka, Jara Rocha et Christian Ulrik Andersen et Søren Bro Pold, disponibles sur le site Web du projet.

Visitez le projet: https://www.janavirgin.com/AMZ/

Ce travail a été réalisé dans le cadre du programme EMARE du programme des plate-formes européennes d’art médiatique à IMPAKT, avec le soutien du programme Culture de l’Europe créative de l’Union européenne.

Autres projets de Joana Mol

Virtual Watchers, 2016
AZ: Move and get shot, 2012
Texas Border, 2011

Image: Joana Mol, 2019

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #15: Musiques, Histoires, Reconstructions virtuelles des espaces acoustiques

Mercredi 20 novembre 2019,
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débats
IMéRA, Maison des Astronomes
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

L’écoute comme pratique sociale et comme comportement

François Delalande, responsable du programme de recherches en sciences de la musique au sein du GRM (Groupe de Recherches Musicales, Institut National de l’Audiovisuel)

L’écoute musicale comme pratique sociale et comme conduite. Implications pour l’analyse musicale.
La première tâche de l’analyse musicale est de déterminer quel « objet » elle entend analyser. Or, la définition même de l’objet, concrètement sa délimitation –ce qu’on met dedans, ce qu’on en exclut- est fonction des pratiques sociales que l’on prend en compte. Les pratiques sociales d’écoute musicale, souvent « instrumentées », sont variées et évoluent. Si l’on s’en tient à une écoute « linéaire attentive », souvent prise comme référence par les musiciens, on observe qu’elle s’analyse chez les auditeurs en différentes « conduites d’écoute », qui chacune « construit » l’objet à sa manière. C’est l’une des difficultés d’une analyse esthésique, qui partage les analystes.

Jean-Pierre Moreau, compositeur, chercheur (PRISM AMU-CNRS ; ADEF AMU), président du laboratoire Musique et Informatique de Marseille (MIM)

La rigueur théorique et la pratique du flou : au sujet du discours et de la méthode.
Je m’exerce depuis 2007 à un art en émergence, la vidéomusique. Forme d’œuvre qui allie « musique et image en mouvement dans une expression sensorielle unifiée » – selon la définition qu’en donne le compositeur Jean Piché, inventeur du néologisme -, elle se présente à moi comme le fait la musique, c’est-à-dire comme un système dynamique, qui se déploie dans le temps. L’écoute, du compositeur comme de l’audio-spectateur, de par l’hybridité et la nécessité de chercher à comprendre ce qu’ils ne perçoivent qu’intuitivement, se trouve ainsi remise en question : comment écouter ce qui se donne à voir ?
Afin d’être en possibilité de proposer des réponses aux questions posées par ce nouveau devenir commun du visuel et du musical, j’ai animé pour le laboratoire MIM un atelier de recherche destiné à permettre à l’ensemble des personnes partageant cette expérience, d’échanger de façon argumentée, sourcée et contradictoire, dans la continuité d’une pratique d’analyse musicale qui a permis en d’autres temps l’invention des Unités Sémiotiques Temporelles (laboratoire MIM, 1996). Nous avons ainsi élaboré en co-construction un vocabulaire et un système de représentation de ce qui, potentiellement, est à l’œuvre dans la relation audiovisuelle perçue par l’audio-spectateur.
Les moyens de l’analyse, maintenant constitués, permettent au compositeur de faire retour sur l’œuvre vidéomusicale – réalisée ou en cours de réalisation – également de fédérer plusieurs créateurs – compositeur, artiste vidéo et auteur – dans une réalisation dont les lignes de force ont été préétablies en commun.

Photo: Jacques Mandelbrojt, Encre

Recherche, arts et pratiques numériques #27: Image vs. data

Mercredi 6 novembre 2019
10h-13h
Pôle multimédia
Salle des colloques 2
29 avenue Robert Schuman
13080 Aix-en-Provence

Comité d’organisation:
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux
perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.
[Lire la suite]

Des flux de données aux neurosciences

Marie-Laure Cazin, artiste et professeur à l’école supérieure des beaux-arts de Tours-Angers-Le Mans

– Cinéma et neurosciences

Ma communication s’appuiera sur un projet art-science qui propose le renouvellement de la forme cinématographique en utilisant des outils de captation de données cérébrales dédiés aux neurosciences. Le Cinéma émotif utilise des instruments de mesure physiologiques pour interpréter les émotions et propose une interaction implicite avec le spectateur. Il pourrait également être qualifié d’énactif, mais il se démarque en mettant son enjeu d’innovation sur l’interprétation émotionnelle du signal cérébral. Cela le met en résonance avec un imaginaire et des œuvres qui allient technologie et occultisme : transmission de pensées, représentation d’images mentales, télépathie, symptômes psycho-somatiques. Nous évoquerons aussi sa proximité avec certains dispositifs médicaux, qui traitent du rapport psycho-somatique et qui peuvent nous inspirer artistiquement pour créer de nouvelles formes.

Nous finirons par la présentation des derniers développements du Cinéma émotif en réalité virtuelle, le prototype EMOTIVE VR et son film pilote neuro-interactif en 360°, Freud, la dernière hypnose, qui correspond à la partie pratique de cette recherche.

Grégory Chatonsky, artiste et chercheur à l’ENS Ulm

– Un cerveau hors de soi : apprentissage, extinction, résurrection

En abordant les flux d’un point de vue historique comme étant le lieu de croisement et de conflit entre la nature, le corps et la technique, on verra comment la séquence contemporaine appartient en fait à une longue et profonde filiation : les réseaux de neurones artificiels, habituellement appelés « intelligence artificielle » rencontrent la possibilité d’une extinction de l’espèce humaine et du vivant en général ramenant la Terre à sa minéralité.

Terre Seconde (2019) et Suspension of Attention (2013) permettront de rendre sensible le lien historique entre l’extinction et la dite « intelligence artificielle ».

Jean-Marie DALLET, artiste et Maître de Conférences HDR, université Paris 8 – Vincennes, laboratoire AIAC [EA 4010])

– Architectures de mémoire

L’intervention s’intéressera à l’invention d’un design spécifique portant sur l’élaboration d’interfaces destinées à mettre en forme les mémoires. Cette question est ancienne. Depuis la Grèce, en effet, des techniques ont été imaginées pour ordonner les souvenirs et en autoriser un accès rapide et sûr : processions, palais de mémoire, architectures, par exemple. Aujourd’hui, avec la numérisation des informations et son corollaire, la construction d’ensembles complexes de documents, s’impose la création d’architectures virtuelles permettant l’organisation des données et la navigation au sein de collections mobiles ainsi constituées par les algorithmes.

Le Cédérom La troisième biennale de Lyon (RMN, 1995) réalisé par Jean-Marie Dallet, les consoles archives interactives MIM (Marey Interactif Multimédia, 2010–2011) et VIM (Vasulka Interactif Multimédia, 2014-2019) de même que les dispositifs interactifs Sky Memory Project (2013–2015) conçus par le SLIDERS_lab [F. Curien, J.-M. Dallet], le travail de Robert Edgar, Memory Theatre One (1985) serviront de fil conducteur à cette discussion.

Image principale : Jean Christophe Lett, 2019

Rercherche, arts et pratiques numériques #26: Simulations

10h-13h
Mercredi 16 octobre 2019
Pôle multimédia
Salle des colloques 1
29 avenue Robert Schuman
13080 Aix-en-Provence
Entrée libre

Comité d’organisation:

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (lire la suite)

Simulations

Antoine Schmitt, artiste plasticien, programmeur
Discutant Douglas Edric Stanley, artiste plasticien, programmeur, professeur à
l’ESAAix et à la HEAD (Genève).

Le terme de simulation informatique renvoie à une pratique fondamentale de la programmation : celle de reproduire, dans un ordinateur et sous forme d’algorithmes, des processus du monde réel. Dans le langage courant, le terme de simulation renvoie soit à la notion de leurre destiné à tromper son interlocuteur (« son chagrin est simulé »), soit à celle d’imitation d’une situation réelle potentielle (« une simulation d’attaque terroriste »). Dans ces deux cas, il y a opposition entre réalité et simulation. J’aimerais explorer ici le degré de réalité de la simulation informatique.
Antoine Schmitt abordera ces questions à travers des oeuvres produites depuis 20 ans et en particulier l’installation Prévisible en cours de finalisation. Le projet Prévisible exploite les données et modèles de prévisions météorologiques et géographiques à long terme issus d’une recherche menée par le bureau d’études GeographR sur l’évolution du climat du Grand site Sainte-Victoire. En se plaçant dans la perspective du climat futur, Prévisible vise à interroger les notions de prévisibilité et de responsabilité dans les réalités complexes.
Antoine Schmitt a été invité par M-topia à concevoir cette œuvre artistique liée à la prospective. M-topia, espace de partage pour développer des initiatives collectives autour de problématiques sociétales, a initié et produit Prévisible avec le soutien du DICREAM et du Conseil régional Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Photo: Antoine Schmitt, BlackSquarePreview.

Oligoptik, frontières intelligentes?

Une pièce inspirée d’une recherche ethnographique

Dans Oligoptik, frontières intelligentes ? (2018), Vincent Berhault et Cédric Parizot mettent en scène un comédien (Barthélémy Goutet) et un danseur (Grégory Kamoun). Alternant les rôles de guide, de garde-frontière, ou encore de clandestin, mobilisant les registres comiques, dramatiques et de l’absurde, ces deux artistes interrogent les dysfonctionnements, la fragilité et l’aberration de ces frontières « intelligentes ».

Inspirée d’une recherche ethnographique réalisée par Cédric Parizot en Israël Palestine, cette pièce revient sur un événement intervenu en 2007 : le découpage par des Palestiniens de 1,5 km de clôture au nord-est de Jérusalem. Chargées dans des camions les portions de la barrière avaient été revendues au plus offrant. L’information à propos de cet évènement n’avait pas du tout circulé, ni du côté israélien, ni du côté palestinien. L’événement posait donc deux questions : d’une part, comment un tel dispositif de surveillance de surveillance, doté de capteurs extrêmement sophistiqués, n’avait pas permis aux autorités israéliennes de voir et d’arrêter les Palestiniens en train de découper le grillage, et d’autre part, pourquoi un événement de cette nature n’avait pas été médiatisé. Plutôt que de fournir une vision panoptique, la frontière intelligente et les médias locaux, semblaient offrir une vision « oligoptique » du terrain.

Oligoptik, frontières intelligentes? from antiAtlas on Vimeo.

Une expérimentation art-science

L’enjeu de cette pièce n’est pas de mobiliser des artistes pour communiquer avec plus de facilité un propos scientifique préalablement construit par un chercheur. Oligoptik n’est ni un exercice de valorisation, ni une tentative de vulgarisation du savoir. Elle doit être davantage envisagée comme une expérimentation art-science, à deux niveaux.

Tout d’abord, dans le cadre de sa préparation, cette pièce a conduit le chercheur à appréhender un objet de recherche sur lequel il avait déjà travaillé à travers de nouvelles formes; des formes qui ont été élaborées avec les artistes en s’appuyant sur des vocabulaires et des écritures provenant du théâtre physique, de la danse contemporaine, de la Capoeira et du cirque. Ce processus l’a conduit à des déplacements, des frustrations et des perturbations. Loin d’être des échecs, ceux-ci ont stimulé un retour critique sur la relation qu’il entretenait avec son objet d’étude, sur ses modes d’écritures et sur les dispositifs qu’il mobilise pour assurer la circulation et la diffusion de son savoir.

Ensuite, les restitutions de cette pièce ont également constitué des expérimentations. Que ce soit à l’Abbaye de Sylvacane ou au MUCEM, ses auteurs ont testé et mis à l’épreuve des types de mise en scène, des formes et différents types de registres. Il s’agit donc encore d’une écriture en devenir. En outre, plutôt que de mobiliser ces formes pour représenter le fonctionnement ou les dysfonctionnement des frontières intelligentes, ils s’en servent pour produire un dispositif artistique et scientifique critique, c’est-à-dire, un dispositif qui propose de remettre en jeu la relation qu’entretiennent les spectateurs avec les murs. En bref, plutôt que d’informer, Oligoptik propose de nous interroger sur les manières dont nous nous engageons, nous pensons et communiquons à propos de la multiplication des barrières et des murs le long des frontières des États au 21ème siècle.

Genèse du projet

A l’origine Oligoptik avait été créée conçue pour le Festival Jours et [nuits] de Cirque(s) 2018 organisé par le CIAM. Grâce au soutien du projet LabexMed et de la Maison méditerranéenne des Sciences de l’Homme, l’équipe se réunit à nouveau entre Aix en Provence et Marseille pour poursuivre ce travail d’écriture. La nouvelle version est présentée le 10 octobre 2019 lors de la célébration des 80 ans du CNRS à l’auditorium du MUCEM à Marseille.

Représentations

10 octobre 2019, 80 ans du CNRS, MUCEM, Marseille
16 septembre 2018, Abbaye de Silvacane, La Roque d’Anthéron

Partenariats

Compagnie Les Singuliers
antiAtlas des frontières
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans
Projet LabexMed
Centre international des arts en mouvements, Aix en Provence
Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme
Aix Marseille université
CNRS

Photos: Christophe Raynaud de Lage, 2018

Hétérographies circassiennes I

Représentations

Cirque et sciences humaines, 17 et 18 janvier 2020, Centre International des Arts en Mouvement, La Molière, Aix en Provence
– Séminaire Recherche, arts et pratiques numériques #29, 15 janvier 2020, MMSH, Aix en Provence
Festivals jours et nuits du Cirque 2019, Centre International des Arts en Mouvement, La Molière, Aix en Provence, Samedi 28 septembre 2019 18h, Dimanche 29 septembre 2019 17h

Quand des chercheurs en sciences humaines montent sur scène avec des artistes- Hétérographies circassiennes

Dans le cadre du Festival Jours [et nuits] de cirque(s) 2019 et du projet Changement de scènes une série de workshops cirque et sciences humaines réunit des professionnels issus d’horizons variés, afin de les faire phosphorer, créer, réfléchir, innover ensemble.

Photo: Jean-François Dars, 2019

Trois duos artiste de cirque-chercheur en sciences humaines ont été constitués :
Vincent Berhault, jongleur et metteur en scène | Vincent Geisser, politologue et sociologue
Karima Direche, historienne | Angela Laurier, contorsionniste
Cédric Paga, clown | Olivier Tourny, ethnomusicologue

Les pièces de ces duos ont été élaborées dans le cadre de workshop conçus par Vincent Berhault et Cédric Parizot avec le soutien du CIAM, du LabexMed, de l’IREMAM, TELEMME et l’IDEMEC. Ils ont amenés, les chercheurs en science humaines et sociales à s’approprier l’écriture circassienne des artistes pour formuler des propositions scientifiques à travers un agencement dramaturgique.

Photo: Jean-François Dars, 2019

Généalogie du projet

Depuis plusieurs années des artistes de cirque développent des collaborations avec des scientifiques (Fourmentraux 2011). Adrien Mondot ou encore Charlène Dray mobilisent des systèmes numériques dédiés pour explorer de nouvelles formes de dramaturgie. D’autres explorent de nouveaux formats autour d’agrès inédits (Jean Michel Guy 2011). Afin de travailler ensemble le mouvement du corps et de l’objet, l’artiste Johan Le Guillerm a poussé particulièrement loin ce type de recherches. D’autres acteurs de l’univers du cirque, ou des arts avoisinants, se sont emparés de la forme académique de la prise de parole, la conférence, pour produire des œuvres hybrides, comme les « circonférences » de J.-M. Guy ou les spectacles de Frédéric Ferrer.

Notre projet s’inscrit dans le prolongement de ces initiatives tout en proposant d’inverser les rapports entre artistes et chercheurs : car il s’agit moins d’amener le cirque à s’appuyer sur les sciences, que de proposer aux chercheurs de s’emparer des écritures circassiennes. N’étant plus confinés dans un rôle de consultants ou de techniciens au service de l’artiste, les chercheurs émergent comme des auteurs au même titre que l’artiste. Ce projet s’inscrit donc également dans le prolongement des expérimentations menées par des anthropologues (Schneider et Wright 2006, Parizot et Stanley 2016) ou des collectifs scientifiques et artistiques (V et V. De Lavenère, GDRA, antiAtlas des frontières). Jouant sur l’articulation et les circulations entre humanités et arts, ils envisagent le potentiel créatif et heuristique des déplacements et des perturbations provoqués par ces expérimentations. L’enjeu n’est donc plus d’évaluer la capacité d’inspiration que la science peut apporter au cirque, ni celle de traduction ou de valorisation que le cirque peut apporter à la science (Raichvag et Walmer 2000), mais plutôt de démontrer comment l’articulation de ces démarches peut renouveler profondément nos pratiques respectives.

Photo: Jean-François Dars, 2019

Dispositifs artistiques critiques

Ces expérimentations ont impliqué les artistes et les chercheurs dans un rapport collaboratif pour élaborer ensemble une écriture au croisement de la création artistique et de la recherche. Il ne s’agissait donc pas que l’artiste mobilise le chercheur comme simple consultant, ni que le chercheur instrumentalise l’artiste comme un technicien talentueux. Ces expérimentations ont au contraire permis d’ouvrir des moments et des espaces dans lesquels artiste et chercheur ont confronté, testé et se sont approprié les modes d’écritures, les pratiques et les démarches de l’autre. L’enjeu n’était pas que l’un adopte la pratique de l’autre ou que les deux inventent des pratiques hybrides mais de jouer sur le caractère créatif et heuristique des déplacements et des écarts qu’ont généré ces expérimentations.

Photo: Jean-François Dars, 2019

Les travaux menés par certains anthropologues autour de l’intégration de la pratique artistique à la recherche (Schneider et Wright 2006, Parizot 2016) ont montré qu’à travers les perturbations et les repositionnements qu’elles entrainaient chez les participants, ces expérimentations art-science peuvent jouer le rôle de dispositifs artistiques (Fourmentraux 2010) critiques (Caillet 2014). C’est-à-dire qu’elles amènent à la fois artistes et chercheurs envisager de manière critique leurs pratiques et les modalités à travers lesquelles ils s’engagent, pensent, représentent et mettent en forme le monde qui les entourent (Caillet 2014).

Photo: Jean-François Dars, 2019

Des écritures inédites au potentiel artistique et heuristique fort

En élargissant des expérimentations de co-production d’œuvres menées par Vincent Berhault et Cédric Parizot depuis 2016 (Chroniques à la frontière, Entre, Oligoptik), ce projet visait deux objectifs principaux : confirmer l’hypothèse de travail selon laquelle la confrontation et la circulation des écritures entre cirque et recherche en sciences humaines et sociales recèle un potentiel artistique et heuristique fort ; jeter les bases d’une forme d’écriture et de création inédite pour le cirque et la recherche en sciences humaines et sociales.

Photo: Jean-François Dars, 2019

Photo: Jean-François Dars, 2019

Photo: Jean-François Dars, 2019

Vidéos

Partenaires

Compagnie Les Singuliers
antiAtlas des frontières
Centre international des arts en mouvements, Aix en Provence
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans
Projet LabexMed
Aix Marseille université
CNRS

Photo principale: Jean-François Dars, 2019

Regards traverses- atelier de création vidéo

Le 22 septembre 2019, dans le cadre des journées du patrimoine, a eu lieu, à l’Ecole d’art d’Aix en Provence, la restitution des créations vidéo au croisement de la recherche et de la pratique artistique, réalisées dans le cadre du workshop « Regards traverses ».

Regards traverses – création vidéo

Conçu et encadré par la réalisatrice Katia Saleh, en collaboration avec le vidéaste François Lejault, cet atelier autour de la création vidéo a réuni pendant trois jours des chercheurs, des enseignants et des étudiants travaillant sur la question des migrations. Sélectionnés dans le cadre d’un appel à candidature, les participants ont travaillé en binôme pour réaliser une courte vidéo.
Organisé en collaboration avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence, l’IMéRA, l’Institut d’études sur les mondes arabes et musulmans et le projet LabexMed, cet atelier a permis de faire découvrir la création vidéo à partir des expériences plurielles et singulières des participants. Il a croisé la thématique générale de la saturation médiatique sur la « crise des migrants » en Europe avec une réflexion sur l’utilisation et le rôle de l’image.

Participants

Andrea di Georgio, journaliste freelance
Pascale Hancart Petitet, chercheure, anthropologue, TransVIHMI (IRD/INSERM/Université de Montpellier)
Juliette Honvault, chercheure, historienne, IREMAM (CNRS/Aix Marseille Université)
Geun Young Hwang, étudiante 3ème année, Ecole supérieure d’Art d’Aix en Provence
Louise Lett, étudiante 2ème année, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Vera Penuela, Master 2 anthropologie, EHESS, Marseille

Partenaires

Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université (IMéRA)
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans
Projet LabexMed
Aix Marseille Université
CNRS

Photo: Cédric Parizot, Tijuana, 2010

Changements de scènes

Rencontres et formats irréguliers

Dans le prolongement des expérimentations de formats inédits au croisement de la recherche et de la création menées dans le cadre de l’antiAtlas des frontières, Changements de scènes propose un programme de rencontres irrégulières au cours desquelles le but sera d’explorer la dimension créatrice et heuristique d’expérimentations entre recherche et art. L’enjeu est de réfléchir à travers des approches inédites sur les mutations des spatialités de nos sociétés contemporaines.

Photo:Jean-François Dars, 2019

Lancé en septembre 2019, à Aix en Provence, ce programme nous conduira d’une scène à une autre : Maison méditerranéenne des Sciences de l’Homme, Ecole d’art d’Aix en Provence, Centre international des arts en mouvements, Institut d’Etudes Avancées d’Aix Marseille Université, Ecole supérieure d’Art de Marseille, MUCEM, la Cité des arts de la rue. Chaque scène aura pour défi de produire un nouveau format de rencontre au croisement de différentes disciplines ou champs.
Pensé sur le long cours, développant une démarche inclusive pour impliquer chaque fois de nouveaux partenaires, Changements de scènes vise à stimuler une dynamique collaborative sur la métropole d’Aix Marseille et de sa région pour encourager et fédérer les initiatives qui se sont développées autour de l’articulation entre recherche et création artistique.

Notre démarche s’inscrira dans un processus de co-production d’œuvres. Ce faisant, nous voulons éviter toute forme de hiérarchie dans notre processus de travail, c’est-à-dire, que les artistes ne joueront pas le rôle d’exécutants dans la modélisation d’un projet scientifique et les chercheurs ne se limiteront pas au rôle de consultant dans un processus créatif. Notre objectif sera d’ouvrir des espaces et des périodes de temps qui permettront d’apprécier, d’explorer et de jouer avec les écarts prévalant entre nos démarches pour mieux explorer par la suite des formes d’échanges et d’articulations que ceux reconnus comme étant légitimes dans nos domaines respectifs.

Programme automne-hiver 2019

Entre le mois de septembre et le mois de décembre 2019, Changements de scènes ouvrira trois workshops de trois à quatre jours au croisement de la recherche création autour des thèmes suivants : (1) écritures ludiques et interactives, (2) création vidéo, (3) hétérographies circassiennes. Encadrés par des enseignants ou des artistes, ou encore des scénographes, ces workshops permettront à des universitaires, des enseignants du secondaire et des étudiants sélectionnés sur appel à candidature d’expérimenter concrètement de nouvelles formes d’écriture collaborative avec des artistes.

Ces workshops intégreront également une série d’interventions/conférences effectuées par des chercheurs et des artistes qui feront part aux participants de leurs retours d’expérience de chercheurs et d’artistes. Les œuvres produites au cours de ces six workshops seront exposés lors d’une série de restitutions publiques dans les différentes structures partenaires.

Trois workshops recherche-création

Aires de jeux

“Aires de jeux” est un atelier d’expérimentation pratique au croisement de la recherche et de la création artistique centré autour du thème des frontières et de la production de l’espace. Proposé sur trois jours (18 au 20 septembre septembre 2019), il est ouvert aux chercheurs, enseignants et doctorants désirant explorer de nouvelles formes d’écritures, avec l’aide de jeunes artistes.
Photo: Cédric Parizot, 2018
Organisé en collaboration avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, le projet LabexMed, l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (CNRS/Aix Marseille Université) et l’antiAtlas des frontières, l’atelier sera encadré par deux artistes (Leslie Astier et Théo Godert), ainsi que par un anthropologue (Cédric Parizot, IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université).
Les prototypes ludiques réalisés au cours des trois jours seront exposés les 21 et 22 septembre 2019 à l’Ecole d’art d’Aix en Provence dans le cadre des journées du patrimoine.
[Plus d’information]

Regards traverses – Création vidéo

Cet atelier vidéo aura lieu les 19, 20 et 21 septembre 2019 à l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence. Organisé en collaboration avec l’IMéRA, il vise à faire découvrir la création vidéo à un groupe de chercheurs et étudiants, à partir des expériences plurielles et singulières des participants. Il permettra de croiser la thématique générale de la saturation médiatique sur la « crise des migrants » en Europe avec une réflexion sur l’utilisation et le rôle de l’image.

Photo: Cédric Parizot, 2010

L’objectif principal est d’explorer des nouveaux outils de fabrication de l’image permettant aux participants de s’exprimer visuellement et de créer une image sur eux même ou sur « l’Autre ». Au cours de trois jours que durera l’atelier, les participants examineront les méthodes générales de narration visuelle. Ils se pencheront sur des exemples visuels conçus par les mass media pour le grand public pour pouvoir contester les représentations problématiques. Cette expérience permettra à chaque participant de créer un court portrait vidéographique à la fin de l’atelier le 22 septembre 2019.

Cet atelier est conçu et encadré par Katia Saleh (réalisatrice) en collaboration avec François Lejault (vidéaste).

[Plus d’information]

Hétérographies circassiennes

Conçu par Vincent Berhault et Cédric Parizot, en collaboration avec le CIAM, l’IREMA, TELEMME et l’IDEMEC, ce workshop amènera des chercheurs en science humaines et sociales à s’approprier l’écriture circassienne avec des artistes pour formuler des propositions scientifiques à travers un agencement dramaturgique. L’enjeu n’est donc pas d’évaluer la capacité d’inspiration que la science peut apporter au cirque, ni celle de traduction ou de valorisation que le cirque peut apporter à la science, mais plutôt de démontrer comment l’articulation de ces démarches peut renouveler profondément nos pratiques respectives.
Photo: Ouriana Policandrioti, 2019
Trois expérimentations sont mises en œuvre au CIAM (Centre International des Arts en mouvement) à Aix en Provence. Elles impliquent Karima Direche – historienne, Olivier Tourny – ethnomusicologue et Vincent Geisser- politologue, en binômes avec trois circassiens Angéla Laurier – contorsionniste, Cédric Capa – clown et Vincent Berhault – jongleur). Ils travailleront ensemble au CIAM du 22 au 25 septembre, leur travail sera restitué les 28 et 29 septembre 2019 lors du Festival Jours [et nuits] de Cirque(s).
[Plus d’informations]

Partenariats

antiAtlas des frontières
CIAM (Centre international des arts en mouvement)
Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
IMéRA (Institut d’études avancées d’Aix Marseille)
IREMAM (Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans)
IDEMEC (Institut d’ethnologie européenne méditerranéenne et comparative)
Projet LabexMed
TELEMME (Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée)
Aix Marseille Université
CNRS

Photo principale: Cédric Parizot, 2017

Aires de jeux: un workshop à la rencontre des écritures ludiques et interactives

Le 21 et 22 septembre 2019, dans le cadre des journées du patrimoine, aura lieu, à l’Ecole d’art d’Aix en Provence, la restitution des prototypes ludiques réalisés par des chercheurs et des artistes dans le cadre du workshop art-science « Aires de jeux ».

Workshop

“Aires de jeux” est un atelier d’expérimentation pratique au croisement de la recherche et de la création artistique centré autour du thème des frontières et de la production de l’espace. Il aura rassemblé pendant trois jours (18 au 20 septembre septembre 2019) des chercheurs, des enseignants et des doctorants désirant explorer de nouvelles formes d’écritures, avec l’aide de jeunes artistes.
Organisé en collaboration avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, le projet LabexMed, l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (CNRS/Aix Marseille Université) et l’antiAtlas des frontières, l’atelier sera encadré par deux artistes (Leslie Astier et Théo Godert), ainsi que par un anthropologue (Cédric Parizot, IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université).
Autres espaces, autres écritures de la recherche

Un autre espace de recherche

À partir de binômes chercheur + artiste, ce workshop prendra appui sur les objets ou les thématiques de recherches des participants afin de construire rapidement des prototypes ludiques qui permettront d’en donner une autre présentation et une autre lecture. Des jeux de cartes aux jeux textuels en passant par des jeux de plateaux physiques ou virtuels, les équipes s’inspireront des méthodes développées depuis de nombreuses années à l’École supérieure d’art et plus récemment au Pang Pang Club à Aix-en-Provence pour présenter à la fin du workshop une maquette de jeu.
À travers le jeu, chercheurs et doctorants se confronteront à d’autres modes d’écritures ainsi qu’à d’autres conditions de production afin de matérialiser, manipuler leur savoir et de construire leur recherche.

Partenariats

Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Projet LabexMed
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans

Photo: Cédric Parizot, 2018

Chroniques à la frontière

Un blog scénique entre cirque et anthropologie politique

Chroniques à la frontière (30′) est une performance solo, un billet d’humeur théâtral et jonglé, un blog scénique. Au croisement d’un numéro de jonglage, de clown et d’une conférence de science politique, elle interpelle sur les manières dont nous parlons, représentons et pensons les transformations des frontières au 21ème siècle.

Cette expérimentation est la première tentative de collaboration entre Vincent Berhault et Cédric Parizot. Elle a été mise en oeuvre à Aix en Provence, avec le soutien du Centre International des Arts en Mouvement (CIAM). L’objectif était de préparer une pièce art-science pour l’ouverture de l’exposition/colloque Coder et décoder les frontières à l’école d’architecture de Bruxelles.

Pensée comme un dispositif artistique critique, cette expérimentation a tenté d’ouvrir un espace de collaboration entre un circassien et un anthropologue afin de tester, d’éprouver des échanges et des modes d’écritures qui ne sont pas reconnus comme légitimes dans leurs champs respectifs. Le chercheur et l’artiste questionnent ainsi la forme de la conférence et jouent avec les modes de transmission du savoir. Sur scène, par un étrange mélange d’analyses et de manipulation d’objets, tout en s’appuyant sur un récit autobiographique, un personnage décalé oscille entre le mode conférentiel et le mode confidentiel. Vincent Berhault prend la parole et joue avec des objets, des matières aussi variées que des feuilles de papiers, des vestes ou encore des sacs plastiques. Les « Chroniques à la frontière » questionnent l’impact que peut avoir la parole lorsqu’elle est portée par une performance artistique impliquant le corps et la dextérité du geste.

Stimulés par cette première tentative, Vincent Berhault et Cédric Parizot entendent poursuivre leur collaboration. En 2016-2017, le premier à invité le second à participer à l’écriture de Entre, ils envisagent en 2018 la création d’autres « petits objet art-science » entre cirque et recherche anthropologique.


Reportage sur Chroniques à la frontière, réalisé lors du 33ème Forum Culture Sciences PACA par anonymal tv on Vimeo.

Représentations

Point H^UT, lieu de création urbaine, Saint-Pierre-des-Corps, 11 mars 2016
Maison des jonglages, La Courneuve, 29 avril 2016
Festival Jours [et nuits], Centre international des arts du mouvement, Aix en Provence, 23 septembre 2017
Université de Bern, Suisse, 8 mars 2018
Maison Méditerranéenne des sciences de l’Homme, Aix en Provence, 28 mai 2018
Institut d’études avancées d’Aix Marseille université, Marseille, 5 juin 2018
MUCEM, auditorium, samedi 29 septembre 2018 à 16h30
Théâtre de l’Echangeur, 20 octobre 2018 à 17h30
Festival du jeu de l’oie, MUCEM, Marseille, 21 juin 2019, auditorium du MUCEM 11h30-12h00
Colloque spectaculaire, Ateneum, 7 décembre 2021, 14h00, Dijon.

Partenariat

Centre International des Arts en Mouvement
Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (UMR7310, Aix Marseille Université, CNRS)
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université

Spatialités et temporalités palestiniennes #8: Curating ‘Jerusalem Actual and Possible’

10h30-12h30
Mardi 28 mai 2019
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih
Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

Curating ‘Jerusalem Actual and Possible’

Kirsten Scheid, anthropology, Department of Sociology, Anthropology, and Media Studies, American University of Beirut
Curating ‘Jerusalem Actual and Possible’ : Political Lessons from a non-Euclidean City

Studying imagination shifts attention to the emergent and yet-possible. In 2018, I co-curated an exhibition that invited Jerusalem audiences to reimagine the city’s “possible” existence by building on ludic spatial-temporal moves that have distilled in contemporary Palestinian art. This paper explores the lessons artistic imaginings of a possible Jerusalem, one not confined to space-time coordinates we use to understand realpolitik, offer the exhibition’s participants and audiences. Following Gell’s call to study art “as a system of action,” I examine the actions that composed this exhibition. I focus on the process architect-artists and research assistants undertook to arrive at a sculptural installation that at once scrutinized, connected, and refashioned Jerusalem for makers and viewers. I argue that the exhibition provided a “critical space,” in reference to Mittermaier’s (2011) study of dreams and imagination, i.e. a semi-physical, sensorially alter-space where actors could analyze the bundling of their lives into incomplete concepts, such as “Palestinian” or “Israeli Arab,” or artificially exclusive ideologies, such as “binationalist coexistence” or “nationalist resistance.”

Photo credit Mikaela Burstow, ‘Analogy’ installation by Elias and Yousef Anastas at the Lutheran School, commissioned for the Jerusalem Show iX, 2018

Spatialités et temporalités palestiniennes #7: La Palestine, une question ?

10h30-12h30
Mardi 21 mai 2019
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih
Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

La Palestine, une question ?

Musa Sroor, historien, Université de Birzeit
Retour sur les écrits des ulémas du Proche-Orient au début du XXe siècle

L’objectif de cette étude est de mettre en exergue le regard et le positionnement des savants religieux musulmans (les ulémas) du Proche-Orient au début du XXe siècle vis-à-vis de la question de la Palestine et de sa place dans l’historiographie de la région. Cette recherche permettra également de faire la lumière sur les attitudes de ces mêmes ulémas face à différentes mutations qu’a connue la Palestine durant cette période. À titre d’exemple, nous étudions, à l’égard de la perspective des ulémas proche-orientaux, le changement du statut de la Palestine qui se transforme d’une province de l’Empire ottoman à une région sous occupation britannique dans l’attente de l’application du projet sioniste et de la création d’un État pour les juifs.
L’hypothèse de cette étude part du principe que la question palestinienne n’avait alors nullement suscité l’intérêt de ces ulémas. Cette indifférence peut s’expliquer non seulement par le silence des ulémas à l’égard de la situation en Palestine mais aussi par leur consentement à abandonner la Palestine aux mains des sionistes.

Image: Mufti of Jerusalem 1929, N Lavsky , Wikimedia Commons