Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #9: Histoires, reconstructions virtuelles des espaces acoustiques

Mercredi 19 décembre 2018,
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débats
IMéRA, Maison des Astronomes
2 Place Le verrier
13004 Marseille
Entrée libre

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Musiques, Histoires, Reconstructions virtuelles des espaces acoustiques

Mylène Pardoen, docteur en musicologie, spécialiste d’archéologie du paysage sonore, chercheur à la Maison des Sciences de l’Homme de Lyon-Saint-Étienne, et Julien Ferrando, musicien, maître de Conférences et responsable du secteur musique et sciences de la musique de l’Université d’Aix-Marseille, membre du laboratoire PRISM (AMU/ CNRS)

Si le rapport entre lieu de création, geste musical et acoustique font sens depuis des millénaires dans l’histoire des pratiques, avec le développement des technologies du son, de sa captation à ses écoutes, s’est posée la question de la restitution d’espaces virtuels sonores et de l’impact sur le geste musical. En outre, l’écologie sonore à partir des travaux de R. Murray Schafer, a permis de faire prendre conscience de l’importance de notre « milieu ambiant », des sons qui nous entourent et de notre propre place dans le monde. En droite ligne, la captation de la musique et la restitution de l’espace sonore, sont devenues progressivement une préoccupation des artistes et des ingénieurs du son. Dès les années 2000, des musiciens ont cherché à se rapprocher des captations multicanales issues du cinéma. Alors que ce type de recontextualisation n’était – il y a peu – que du domaine de l’imagination, les évolutions notoires de la captation et de la diffusion en trois dimensions, ainsi que le développement de projets tels que Hyper Radio (Radio-France), RevisMartin (David Fiala CESR Tours) ou le Projet Bretez (Mylène Pardoen, MSH -LSE-USR Lyon) ont permis d’ouvrir le champ de la réflexion autour de l’objet patrimonial virtuel. L’arrivée des nouvelles technologies du son a rendu possible la duplication virtuelle de l’acoustique d’un lieu. En parallèle, l’archéologie expérimentale et les modélisations 3D ont permis de reconsidérer les représentations visuelles des monuments historiques. L’évolution des rendus « Binaural » (son 3D avec casque) a ouvert des perspectives innovantes, tant sur le plan de l’étude des pratiques musicales, de la musicologie que des sciences du son. De fait, l’immersion permet de dépasser les cadres habituels de production et de créer des situations nouvelles de re-création et de diffusion du patrimoine.

Cette séance vise à aborder ces développements à travers deux projets reposant sur une interdisciplinarité Arts-Sciences mettant en œuvre les liens croisés entre les pratiques artistiques, l’interprétation musicale patrimoniale, l’acoustique et les techniques du son multicanal et l’archéologie expérimentale : le Projet Bretez [Restitution 5D d’un quartier de Paris] et le projet I.M.A.P.I – [Immersion Musicale en Acoustique Patrimoniale Immersive] / Avignon 3D.

Le Projet Bretez, conçu et dirigé par Mylène Pardoen, est une restitution d’un quartier de Paris durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Initialement Bretez est une réponse à la demande de musées qui désiraient apporter une dimension sonore à leurs expositions. À l’image de l’archéologie, ce projet propose des modèles qui reposent sur des critères scientifiquement valides, en travaillant à partir de sources vérifiées et recoupées. En parallèle, le projet repose sur une récolte d’objets sonores qui entrent dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine immatériel (lieux, pratiques artisanales, objets…). La finalité est de comprendre comment s’articulaient les espaces sonores dans l’Histoire, mais également de tenter de mesurer et de comprendre le degré de sensibilité aux facteurs sensoriels et son évolution dans le temps.

I.M.A.P.I – [Immersion Musicale en Acoustique Patrimoniale Immersive] / Avignon 3D est né d’une nécessité. Suite aux mutations esthétiques et technologiques qui ont touché les relations entre les arts et les sciences dès la seconde partie du XXe siècle, de nombreux musiciens-interprètes explorant les répertoires patrimoniaux se questionnent sur ce que pourrait être le geste musicien replacé dans son contexte de création aussi bien musical qu’architectural. Il s’agit, en effet, pour eux de questionner l’acoustique « historique » (disparue) d’un lieu de production patrimoniale.

Image: Projet Bretez

Spatialités et temporalités palestiniennes #2: Le texte littéraire comme rhizome spatio-temporel

10h30-12h30
Mardi 18 décembre 2018
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih

Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

Le texte littéraire comme rhizome spatio-temporel

Béatrice Bottomley, Master du Département d’études moyen orientales (DEMO), Aix Marseille Université
La construction du temps et de l’espace dans ‘An al-bilād wa-l-fanādiq, (Sur le pays et les hotels), de Raji Bathish.

‘An al-bilād wa-l-fanādiq (Sur les pays et les hôtels) est un recueil de nouvelles de l’écrivain palestinien contemporain Raji Bathish, édité en 2006. J’aborde la déconstruction du temps chronologique qu’il opère au travers de cette collection de nouvelles et à l’intérieur même de chaque nouvelle. Partant des temporalités vécues que décrit l’auteur d’’An al-bilād wa-l-fanādiq je m’interroge sur leur enchevêtrement et sur leur dimension hétérotopique. A partir de cette analyse, je développe une réflexion autour du caractère rhizomique de l’espace-temps d’ ‘An al-bilād wa-l-fanādiq et sa capacité à contester les constructions de l’espace et du temps portées par les récits hégémoniques dans les espaces israélo-palestiniens.

Photo: Beatrice Bottomley

Recherche, arts et pratiques numériques #20 : Drone-Art

10h-13h
Mercredi 12 décembre 2018
Maison des astronomes
IMéRA
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation :
Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU),

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.
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Drone-Art

Gaëtan Bailly, photographe-vidéaste indépendant, Jeanne Drouet, anthropologue, Centre Max Weber (UMR 5283), Adelin Schweitzer, artiste (performances immersives, expérimentations audiovisuelles et nouvelles technologies), Marie-Thérèse Têtu, socio-anthropologue, Centre Max Weber (UMR 5283), Pina Wood, artiste (performeuse, dramaturge et interprète)

Enquêter avec Jules. Retours sur l’expérience des dronards à Villeurbanne

Les Dronards est un collectif d’artistes pluridisciplinaire fondé en 2014. Il est rejoint par deux socio-anthropologues lorsqu’il « atterrit » à Villeurbanne, en juillet 2017. L’épisode villeurbannais s’articule autour de la dérive urbaine de Jules, un rover (engin roulant télécommandé) équipé d’une caméra légère, dans deux quartiers de la ville, Grand Clément et Bel-Air-Les-Brosses.

Le matériau produit durant l’été 2017,- soit de courtes pastilles vidéos retraçant les pérégrinations de Jules et ses acolytes, jour après jour -, nous servira de base ou tremplin pour dégager les multiples enjeux du projet. Chaque intervenant, artiste ou chercheur, ouvrira un ou deux axes de réflexion qui lui semble prépondérant sur la base d’un extrait projeté. Où il sera question des modalités spécifiques de l’enquête, des modes de rencontre et d’interaction, de différents « points de vue filmiques », de l’interaction homme-machine, etc. Ce retour d’expérience s’ouvrira sur un échange autour et en présence de Jules.

Photo: Gaëtan Bailly

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #8: écologies sonores, écosophie et communs auditifs

Mercredi 21 novembre 2018,
9h30-13h00
Maison des Astronomes, IMéRA
2 Place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Ecologies sonores, écosophie et communs auditifs

En partant de l’intervention de Roberto Barbanti sur la pensée écosophique, cette séance explore des nouvelles approches théoriques et pratiques à l’écologie du son pour proposer une vision de l’écoute comme fabrique du commun.

Roberto Barbanti, philosophe, Professeur au département d’Arts plastiques de l’Université Paris 8, directeur de l’équipe de recherche Théorie Expérimentation Arts Médias et Design (TEAMeD/AIAC)
Écosophie et écoute du monde
Le concept d’écosophie a été forgé dans la philosophie des années 1970-1980 et a trouvé un certain intérêt dans l’esthétique depuis seulement une dizaine d’années. Intrinsèquement porteur de complexité, ce concept renvoie simultanément à la nature et à la société ainsi qu’à la psyché individuelle et à la dimension imaginative. L’écosophie semble donc dépasser les conceptions philosophiques qui ont dominé l’esthétique depuis le début du XIXe siècle. En effet, elle (ré)-inscrit immédiatement la question esthétique, imaginative-expressive-sensorielle, au sein du monde social et naturel dans une vision inédite de l’œuvre et de l’auteur. Une nouvelle façon d’entendre les arts à l’écoute du monde.

Makis Solomos, musicologue, professeur à l’Université Paris 8, directeur de l’unité de recherche Musidance
L’écoute musicale comme construction du commun
Dans la tradition musicale idéaliste, l’écoute s’apparente à la plongée dans l’univers singulier de l’œuvre musicale, conçue comme monade où chaque élément de la réalité a sa représentation : écouter signifie s’immerger dans une intériorité qui forme un monde en soi. La conséquence de cette forme d’écoute est une relative surdité à son environnement immédiat. Certaines formes d’addiction aurale actuelle, bénéficiant notamment du productivisme consumériste, renforcent jusqu’à la caricature cette surdité. C’est sans doute pourquoi de nombreux artistes d’aujourd’hui, et notamment ceux gravitant autour de l’écologie acoustique ou sonore, renversent la perspective et pensent l’écoute comme manière de se mettre en relation avec le monde. Cela passe souvent par une relative disparition de l’œuvre (au profit de processus) et par un recentrement sur l’acte même d’écouter. Ce renversement n’est pas seulement un choix esthétique, il est aussi politique : il met en avant l’idée que l’écoute peut être construction du commun.

Grant Smith, artiste , co-fondateur du collectif Sound Camp
Acoustic Commoning. Expérimentations avec le son en temps réel d’un lieu à l’autre
SoundCamp est un collectif d’artistes basé à Londres travaillant sur le son et l’écologie. Depuis 5 ans, le collectif anime des ateliers, des collaborations, des installations, des performances et des conférences autour du live streaming, en particulier de la carte sonore et des outils numériques en temps réel développés par Locus Sonus. La notion d’écologie de SoundCamp est liée au livre Les trois écologies (Paris, Galilée, 1989) de Felix Guattari pour insister sur les liens entre les écologies des environnements, des organisations sociales et des subjectivités. Ce qui est important, n’est pas seulement qui nous sommes – en train de penser, écrire, écouter – mais aussi où nous sommes, dans quels types de structures et de processus, et comment ceux-ci conditionnent nos contacts avec des lieux à la fois éloignés et proches. Dans le cadre de ce séminaire, nous présentons une analyse des nos expérimentations sur le son et les lieux sous des intitulés que nous proposons à la discussion. Il s’agit de comprendre ce qui pour nous est une pratique se déroulant dans un lieu spécifique, et d’essayer d’imaginer (probablement plus tard et ailleurs) ce que cela pourrait être. Ces intitulés incluent : « temps réel + décalage » ; « être chez soi » ; « déchets d’écoute : de la carte de recensement – musée à … » ; « écologies de la transmission » ; « communs acoustiques».

Prochaines séances

19 décembre 2018, 9h30-13h
Musiques, Histoires, Reconstructions virtuelles des espaces acoustiques
Avec Mylène Pardoen et Julien Ferrando

30 janvier 2019, 9h30-13h
Expériences radiophoniques
Avec Etienne Noiseau et rAAdio cAArgo

Spatialités et temporalités palestiniennes #1: Le temps du développement

10h30-12h30
Mardi 20 novembre 2018
Salle André Raymond
IREMAM
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
5 rue du château de l’horloge
13094 Aix en Provence

Spatialités et temporalités palestiniennes

Organisation: Julien Loiseau, Cédric Parizot et Sbeih Sbeih

Ce séminaire interrogera les modalités de construction de la Palestine comme objet d’étude et leurs effets sur la structuration du champ de la recherche. Cette démarche est nécessaire dans un contexte où le conflit israélo-palestinien continue de structurer fortement les cadres à travers lesquels nous pensons, nous analysons et nous représentons la Palestine. En confrontant des travaux récents d’historiens, d’anthropologues, de politistes, de sociologues, de géographes ou de littéraires nous fixons deux objectifs principaux. D’une part, il s’agira de mettre en évidence les multiples constructions spatiales et temporelles auxquelles renvoie la Palestine et les dépayser. D’autre part, nous nous efforcerons de développer une réflexion critique sur nos propres approches, méthodes et objets de recherche.

Sbeih Sbeih, sociologue, Aix-Marseille Univ, CNRS, IREMAM, LabexMed
Le temps du développement en Palestine : rationalisation économique dans un espace confisqué

À travers l’analyse d’un projet agricole de développement exécuté par une multiplicité d’acteurs locaux, en particulier des ONG, sous l’égide d’une agence internationale, l’article étudie la temporalité du développement en Palestine. Conçue autour de l’idée d’un futur prospère et fondée sur la rationalité économique, la conception temporelle du développement consiste à rompre avec le passé et rentre en opposition avec la temporalité coloniale chargée d’incertitudes. Elle met l’accent sur les compétences des « professionnels du développement » et leur capacité à maîtriser le temps. En transformant l’incertitude en risque mesurable, ces derniers adoptent des modalités de travail qui font l’impasse sur les expériences vécues par les acteurs et les bénéficiaires du projet. Cette conception temporelle s’élargit à l’échelle de l’espace social créé par les projets collectifs financés par les bailleurs de fonds : le monde du développement. Sans faire aucune référence à la domination ou à la situation coloniale, ces projets tracent l’histoire de ce monde. Si celle-ci est perçue comme vérité par les « développeurs » ayant incorporé la lecture du développement, elle se révèle comme illusion pour ceux qui conçoivent la réalité à travers l’incertitude qui bouleverse leur vie quotidienne.

Lire l’article

Photo: Eduardo Soteras, 2010

Recherche, arts et pratiques numériques #19: Du documentaire artistique aux écritures ludiques et interactives

10h-13h Mercredi 14 novembre 2018
IMéRA,
2 place Le verrier
13005 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU),

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Du documentaire artistique aux écritures ludiques et interactives

Lors de cette rencontre, les intervenants reviendront sur les epérimentations art-sciences qui ont été menées dans le cadre des trois workshops organisés lors du second Forum du GIS Moyen Orient Mondes Musulmans à Aix en Provence du 28 au 31 septembre 2018.

François Lejault, vidéaste et professeur à l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence

Regarder ailleurs – écouter loin, création vidéo
Le fait divers est un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va-t-il amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien? C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en image et sons auquel se sont confrontés les participants du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo. A partir des récits colportés par chacun d’entre eux, ils ont élaboré sept petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de précision dans les choix esthétiques. Ils ont exploré avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques.

Douglas Edric Stanley, artiste numérique et professeur à l’ESA Aix-en-Provence et Leslie Astier, artiste
Écritures ludiques interactives
A l’occasion du workshop Écritures ludiques et interactives, 5 étudiants en arts et 5 chercheurs se sont réunis en binômes afin de faire émerger ensemble des narrations communes à la rencontre des territoires de recherche de chacun. Durant trois jours les équipes se sont familiarisées avec des techniques de prototypage rapide de jeux (papier, vidéo, narration interactive) accompagnées par des outils ludico-méthodologiques expérimentaux développés au coeur de l’atelier Jeux de l’ESAAix. Poursuivant le travail de collaboration formulé autour du projet A Crossing Industry, les étudiants et les chercheurs ont inventé ensemble des nouvelles formes hybrides entre recherche scientifique et création.

Pascal Cesaro, Maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles, chercheur au Laboratoire PRISM (Aix Marseille Université/CNRS)

Écritures Documentaires: recherche et création
Après avoir observé et tenté de saisir les expérimentations qui ont été mises en oeuvre entre chercheurs et étudiants en art au cours des ateliers 1 et 2, les étudiants du Master 2 Écritures Documentaires: recherche et création, dirigé par Pascal Cesaro, ont élaboré de courtes formes documentaires filmiques. L’enjeu était moins de documenter de manière exhaustive les expérimentations qui ont été réalisées au cours de ces trois jours que de mettre l’accent, à travers cette forme spécifique d’écriture, sur l’intensité des déplacements qu’a constitué pour les chercheurs et les artistes l’engagement dans ces expérimentations, au croisement de la recherche et de la création.

Photo: Pascal Cesaro 2018

antiAtlas Journal #02 – Fictions aux frontières, 2017

Sous la direction de Jean Cristofol, Cédric Parizot et Anne-Laure Amilhat Szary

Le numéro 2 appréhende la fiction comme une stratégie qui consiste, par ses effets de réel, à introduire des écarts, des perturbations et des incohérences stimulantes dans ce qui parait naturellement donné, ce numéro s’efforce d’évaluer le rôle qu’elle peut jouer dans le renouvellement de nos questionnements sur les frontières du 21ème siècle.

Sommaire

– Jean Cristofol, Introduction antiAtlas journal #2 : fiction et frontière
– Elena Biserna, Soundborderscapes : vers une écoute critique de la frontière
– Thomas Cantens, L’Arithmétique politique des frontières : pour une critique éclairée
– Charles Heller et Lorenzo Pezzani, Images flottantes, traces liquides : la perturbation du régime esthétique de la frontière maritime de l’UE
– Raafat Mazjoub, L’écriture comme architecture : performer la réalité jusqu’à ce qu’elle s’exécute
– Stéphane Rosière, Les frontières internationales entre matérialisation et dématérialisation
– Johan Schimanski, Frontières de verre

Entre, une hétérographie circassienne

De la création à la recherche

Entre est un projet de création artistique à mi-chemin entre le cirque, le théâtre et l’anthropologie met en place un dispositif art-science dont le but est d’explorer les formes alternatives d’écriture que peut offrir le spectacle vivant, et notamment le cirque, à la recherche en sciences sociales.

Ce projet a été initié par Vincent Berhault, jongleur, auteur et metteur en scène de la compagnie Les singuliers, il s’appuie sur une écriture collaborative qui associe étroitement les interprètes (Barthélémy Goutet, Benjamin Colin, Grégory Kamoun, Toma Roche et Xavier Kim) au niveau de l’écriture au plateau.

Un autre format d’écriture

Hétérographie circassienne, Entre propose ainsi une autre forme d’écriture, au croisement d’une démarche de création et de recherche. Les langages du corps et du mouvement s’associent à la communication verbale, non pas pour tenter de transmettre un message ou une analyse à propos de l’expérience ou du contrôle aux frontières, mais davantage pour amener les spectateurs à s’interroger sur les cadres et les images à travers lesquels ils envisagent et construisent ces phénomènes.

La démarche consiste à rechercher des résonnances entre les sources nourrissant l’écriture et des images évidentes sur le plateau. Sans didactisme, la performance circassienne se fait écho d’une idée, d’un concept ou d’une théorie. Le travail de recherche au plateau est ainsi stimulé et la dimension circassienne de l’écriture apparait particulièrement dans la mise à l’épreuve des corps, de tous les objets (scénographiques ou accessoires) ainsi que dans le questionnement permanent de la relation acteurs – objets – spectateurs.

Grâce au détournement des objets la question des échappatoires dont dispose l’homme face à un grand système de surveillance et de contrôle est aussi abordée. En réinventant l’usage de ce qui les entoure, parfois de manière absurde, les interprètes renvoient autant aux dysfonctionnements des systèmes de contrôle qu’aux multiples façons dont ils sont réappropriés, instrumentalisés et détournés par les entrepreneurs formels et informels qui se saisissent des opportunités générées par les fermetures des frontières aux mobilités humaines.

Photo, Cédric Parizot. Filage, Théâtre d’Arles, novembre 2017

De la mise en scène de la frontière à la déshumanisation des migrants

Entre est une pièce bouleversante, perturbante qui vient remettre en jeu notre rapport aux migrants et aux frontières. A une époque où nos responsables politiques instrumentalisent, à des fins électoralistes, l’arrivée de migrants qui fuient la misère et les guerres, et appellent à la surenchère sécuritaire, cette pièce est d’une grande actualité.

Elle démarre avec une certaine pesanteur, autour d’un récit tragique, celui d’un homme, Merhan Karimi Nasseri, cet Iranien qui resté 16 ans enfermé dans le Terminal 1 de Roissy en attendant de voir dans l’attente d’un règlement de sa situation administrative. D’emblée, la lenteur de ses mouvements et de son rythme d’élocution tranchent avec le rythme effréné avec lequel se déplace quelques passagers en transit. Ce sentiment de déphasage ne cesse de croître, au fur et à mesure que la pièce superpose et mêle, aux prises de paroles de cet homme, enfermé dans la circulation, des scènes qui mettent successivement en jeu le contrôle des flux de passagers, le personnel chargé du nettoyage, la formation de futurs contrôleurs, des humanitaires interviewant des migrants, un chercheur en conférence, etc. La multiplication de ces fragments, l’accélération progressive du rythme du jeu viennent noyer le récit et la vie de cet homme pour leur donner un caractère presque anecdotiques. Et c’est là une des forces de Entre, celle d’insister sur la déshumanisation des migrants qu’entraine toute la dramaturgie autour des frontières contemporaines.

Mais la pièce va beaucoup plus loin. Oscillant entre nouveau cirque et théâtre, alternant entre tragique et burlesque, Entre mobilise une écriture et une mise en scène qui ne laissent jamais au spectateur le temps de s’installer confortablement dans un registre qu’il maîtrise. Entre nous interroge donc doublement : tout d’abord, sur le regard et l’attitude que nous devons adopter à l’égard de ces migrants et du contrôle aux frontières ; et ensuite, sur la légitimité des formes artistiques et scientifiques à travers lesquelles nous pouvons évoquer, penser et aborder les phénomènes qui touchent nos sociétés.

Photo, Cédric Parizot. Filage, Théâtre d’Arles, novembre 2017

Presse

Anaïs Heluin, « La frontière au risque de l’art« , Sceneweb.fr, 18 octobre 2018
Sarah Franck, « Entre. Une parabole sur les notions de frontière et de migration. Entre les mondes, entre les arts.« , Arts-chipels.fr, 19 octobre 2018
Mathieu Dochtermann, « ‘Entre’ Les frontières, ou les limbres du monde globalisé« , Toutelaculture.com, 17 octobre 2018
Valérie de Saint-Do, « De l’air!« , Débords, Media Part, 19 octobre 2018

Création

Auteur et metteur en scène: Vincent Berhault

Une partie de l’écriture du spectacle résulte d’une recherche au plateau, les interprètes sont donc tous également inscrits comme auteurs au répertoire.

Avec: Barthélémy Goutet, Benjamin Colin, Grégory Kamoun, Toma Roche et Xavier Kim.

Composition musicale: Benjamin Colin

Contribution à l’écriture : Cédric Parizot – Anthropologue du politque

Costumes: Barthélémy Goutet

Création lumière: Benoit Aubry

Construction décor : Plug In Circus

PARTENARIATS

Co-productions et accueil en résidence :

Théâtre d’Arles, scène conventionnée art et création – nouvelles écritures
Cie 36 du mois – Cirque 360
Pôle National des Arts du Cirque de la Verrerie, Alès
L’Espace Périphérique de la Villette, Paris

Accueils en résidence de recherche/labos :

L’échangeur à Bagnolet du 20 au 22 juillet 2015
2R2C Paris – laboratoire de recherche du 12 au 15 octobre 2015.
Centre des arts et du Mouvement (CIAM) Aix-en-Provence – laboratoire de recherche du 24 et 25 février 2016.
Le Point HauT, lieu du pOlau à St pierre des Corps – recherches scientifiques et typographiques du 4 et 11 mars 2016.
Le vent se lève Pantin – laboratoire de recherche du 7 au 8 mai 2016.
Atelier du plateau Paris – étape de recherche avec les interprètes du 30 mai au 4 juin 2016.

Accueils en résidence de création :

Académie Fratellini Saint-Denis – du 27 juin au 2 juillet 2016.
l’Espace Périphérique de la Villette Paris – du 20 au 24 février 2017.
Théâtre Sylvia Monfort Paris –du 27 février au 3 mars 2017.
Cie 36 du mois – Cirque 360 – du 10 au 21 avril 2017.
PNAC de la Verrerie Alès – du 22 mai au 2 juin 2017.
Ville du Plessis-Paté – du 15 au 22 septembre 2017
Théâtre d’Arles – du 23 octobre au 6 novembre 2017.

Soutiens et Subventions :

aide à la production dramatique de la DRAC Ile-de-France
aide à la création pour les Arts du Cirque de la DGCA
soutien de la SACD / Processus Cirque
aide au projet de la Région Ile-de-France
Institut de Recherche et d’Etude sur le Monde Arabe et Musulman (UMR7310, Aix Marseille Université, CNRS)
Institut d’Etudes Avancées (IMéRA) d’Aix Marseille Université
aides à la création de l’ADAMI et de la SPEDIDAM

Représentations antérieures

Théâtre d’Arles, 7 et 8 novembre 2017
La verrerie d’Alès, 10 novembre 2017
Théâtre Le Monfort, Paris, 15-18 mars 2018, Festival des illusions
Théâtre de l’Echangeur, 16-20 octobre 2018

(D’)Ecrire les mondes arabes et musulmans au 21ème siècle

Du 28 septembre au 4 octobre 2018
Aix en Provence

SECOND FORUM DU GIS MOMM

Tous les deux ans, le Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient et mondes musulmans (GIS MOMM) organise un forum destiné à engager un dialogue entre les chercheurs travaillant sur cette aire culturelle et les acteurs de la société civile (enseignants du secondaire, journalistes, associations, grand public, etc.).

Au cœur de l’actualité contemporaine, les mondes arabes et musulmans sont souvent envisagés au seul prisme du problème et de l’urgence. Ce forum propose de faire un pas de côté pour nous interroger, non plus uniquement sur les dynamiques que traversent ces sociétés, mais sur les formats et les modes d’écriture à travers lesquels nous les pensons, les étudions et les représentons.

Organisé dans un format inédit, associant ateliers de recherche-création, restitution d’expérimentations, un colloque international, des ateliers de formation, des projections de films et une table ronde autour du théâtre documentaire, cet évènement met concrètement en tension, à Aix-en-Provence, les différentes manières d’écrire et de parler de ces mondes arabes et musulmans au 21ème siècle. Rassemblant à la fois chercheurs, enseignants, blogueurs, journalistes, artistes, ce forum propose d’établir un état des lieux des manières à travers lesquelles ces différents acteurs de la société écrivent, pensent et communiquent autour des mondes arabes et musulmans.

Ce forum ne propose donc pas de mettre en place un débat restreint entre des universitaires spécialisés sur ce domaine, mais plutôt d’engager un véritable dialogue entre chercheurs et enseignants et les autres acteurs de la société, ouvert au grand public.

PROGRAMME

VENDREDI 28 – DIMANCHE 30 SEPTEMBRE 2018

École Supérieure d’Art d’Aix en Provence
57 Rue Émile Tavan, 13100 Aix-en-Provence

9h-18h Atelier 1 : Écritures ludiques interactives sera animé par Douglas Edric Stanley, artiste numérique et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://www.abstractmachine.net/blog/) et Leslie Astier, artiste

9h-18h Atelier 2 : Regarder ailleurs – écouter loin, création vidéo sera animé par par François Lejault, vidéaste et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://lejault.com/) et Nada Rezk, réalisatrice et productrice, Le Caire [voir les vidéos réalisées dans le workshop]

9h-18h Atelier 3 : Écritures Documentaires, workshop des étudiants du master « Écritures Documentaires: recherche et création » animé par Pascal Cesaro, Maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles, Chercheur au Laboratoire PRISM (Aix Marseille Université/CNRS).

LUNDI 1er OCTOBRE 2018

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

8h30 – 9h Accueil des participants

9h – 10h Ouverture (Amphi D)

Élise Massicard, Directrice Adjointe du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans (GIS-MOMM)

Monsieur le Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille ou l’un de ses représentants

Nicolas Claire – Vice-Président délégué Culture Scientifique – Recherche (Aix-Marseille Université)

Pascale Brandt-Pomares, directrice de l’ESPE Aix Marseille

Sophie Bouffier, directrice de la MMSH (Aix-Marseille Université/CNRS)

Richard Jacquemond, directeur de l’IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Benoît Fliche, directeur de l’IDEMEC (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h – 11h Colloque session 1 (Amphi D) Les enjeux de l’écriture : de l’élaboration à la circulation de la connaissance

Président : Éric Vallet, historien, Orient et Méditerranée (Paris 1 Panthéon Sorbonne, Sorbonne Université/CNRS)

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
(D’) Écrire les mondes arabes et musulmans à travers des expérimentations art-sciences

Benoît Fliche, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)
Hétérographies ou la morsure de la polie tique

Boris Pétric, anthropologue et cinéaste, CNElias (CNRS/ Aix-Marseille Université /EHESS)
La fabrique des écritures innovantes

11h Pause-café

11h30 – 12h30 Discussion autour du thème “Les enjeux de l’écriture : de l’élaboration à la circulation de la connaissance”

14h – 15h30 Colloque session 2 (Salle E005) Écrire ensemble I : De l’entretien à l’article

Présidente : Juliette Honvault, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Yolande Benarrosh, sociologue, LAMES (Aix-Marseille Université/CNRS), LISE (Cnam Paris)
Quand les « informateurs » mènent (aussi) l’enquête et prennent (aussi) la plume

Stéphane Lacroix, politiste, CERI (Sciences Po/CNRS)
Co-écrire avec de jeunes chercheurs-activistes du monde arabe après 2011

Discutant : Benoît Fliche, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

14h – 15h30 Colloque session 3 (Amphi D) Écrire ensemble II : De l’illustration à la bande dessinée

Présidente : Aurélia Dusserre, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Mathilde Chèvre, illustratrice, éditrice, Le Port a jauni, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)
Traduire le monde en littérature jeunesse : deux histoires et un voyage

Alex Baladi, auteur de bande dessinée
“Décris-Ravage” : du théâtre à la bande dessinée.

Discutant : Pierre Pinchon, historien d’art, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS)

Décris-Ravages, éd. Atrabile, 2016, p. 20

Soirée

École supérieure d’art d’Aix d’Aix-en en-Provence
57 Rue Émile Tavan, 13100 Aix-en-Provence

16h30 – 21h30 Projections de films et débats (Auditorium)

Charlotte Deweerdt, historienne, Aflam, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Film : Ashura, la beauté du sang, réalisé par Katia Saleh – Native Voice Films / Batoota Films pour Al Jazeera English, Liban, 2006, 20’
Débat avec la réalisatrice Katia Saleh

Film : On récolte ce que l’on sème, réalisé par ‘Alaa Ashkar – Freebird Films, Palestine, 2017, 67’ (Sélection AFLAM)
Débat avec le réalisateur ‘Alaa Ashkar

19h-19h30 Pause

Film : Tinghir-Jerusalem, les échos du Mellah, réalisé par Kamal Hachkar – Les Films d’un jour, Maroc, 2011, 86’
Débat avec le réalisateur Kamal Hachkar

16h 30 – 21h30 Restitution des œuvres produites dans les workshops (Terrasse)

Workshop 1 : Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo

Workshop 2 : “Écritures ludiques et interactives”

Workshop 3 : « Écritures Documentaires: recherche et création »

Présentation et expérimentation du jeu vidéo A Crossing industry, réalisé par Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley et Robin Moretti

19h Apéritif

Extrait du film Kafr Ashry, 4′ 45″, de François Lejault, 2015

MARDI 2 OCTOBRE 2018

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 4 (Salle E004) Films documentaires et artistiques : de l’orientalisme aux contre discours

Présidente : Katia Boissevain, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Nicolas Appelt, politiste (Unité d’arabe et Global Studies Institute, Université de Genève)
Réappropriation du récit de la révolte et du conflit dans le documentaire syrien d’après 2011

Corinne Fortier, anthropologue et réalisatrice, LAS (Collège de France/CNRS/EHESS)
‘One dollar a day’ de Jocelyne Saab : Images d’un camp de réfugiés syriens au Liban

Thomas Richard, politiste, Centre Michel de l’Hospital (Université Clermont-Auvergne)
Représenter le monde médiéval musulman à l’écran

Discutant : Boris Pétric, anthropologue et cinéaste, CNElias (CNRS/Aix-Marseille Université/EHESS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Films documentaires et artistiques : de l’orientalisme aux contre discours”

9h – 12h Colloque session 5 (Salle de conférences) Polémiquer sur le web : controverses religieuses et politiques

Présidente :Elise Massicard, politiste, CERI (CNRS/Sciences Po-Paris)

Daghan Irak, sociologue, IDEMEC (Aix-Marseille université/CNRS)
« La patrie numérique » : Les diasporas ressortissantes de la Turquie en France sur Twitter

Nadjet Zouggar, islamologue, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS) (CNRS/Aix-Marseille Université)
Figures du réformisme musulman sur internet aujourd’hui

Vincent Geisser, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Un salafisme numérique ? L’image du « chiite » et du « juif » sur les réseaux sociaux de la mouvance salafiste francophone

Discutant : Jean-François Legrain, historien, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Polémiquer sur le web : controverses politiques et religieuses”

12h30-13h30 Projection de films (Salle de conférences)

Film : Backyard, réalisé par Khaled Abdulwahed, Pong Production, Allemagne, 2018, 26’ (Sélection FID)

Diaporama : Hommage à Fadwa Suleiman, réalisé par Karima Direche, France, 2018, 9’

Discussion avec Karima Dirèche

13h30 – 15h30 Atelier 1 (Salle E004) L’Orient photographié (1850-1930) : usages pédagogiques des sources visuelles

Laurence Americi, historienne, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS) et Aurélia Dusserre, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

13h30 – 15h30 Atelier 2 (Salle E005) La vidéo comme outil d’enquête

Modérateur : Gilles de Rapper, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Fabienne Le Houerou, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Durée et Vérité pour le cinéma scientifique (SHS)

Sahar Saeidnia, sociologue, IRIS-EHESS, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Enquêter par et avec l’image. Enjeux méthodologiques et épistémologiques d’un documentaire de recherche en Iran.

Nolwenn Venard, anthropologue (Aix-Marseille Université)
La photographie comme support de production de savoir anthropologique

13h30 – 15h30 Atelier 3 (Salle E104) Traduction littéraire arabe-français (tous publics y compris non-arabophones)

Richard Jacquemond, professeur de langue et littérature arabes, traducteur littéraire, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

15h30 – 16h Pause café

16h – 18h Atelier 4 (Salle E004)Écrire ensemble III : De la scénographie à l’exposition

Modérateur : Manoël Pénicaud, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Jean-Robert Henry, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Sur l’écriture d’expositions historiques sur le Maghreb

Sophie Caratini, anthropologue, CITERES (CNRS/Université François-Rabelais, Tours), Charles Grémont, historien, LPED (IRD), Céline Lesourd, anthropologue, CNElias (CNRS, Aix-Marseille Université, EHESS) et Olivier Schinz, anthropologue, conservateur (Musée d’Ethnographie de Neuchâtel)
Construire une exposition : le cas de « Sahara connecté »

16h – 18h Atelier 5 (Salle E005) Politiser le discours scientifique, “scientifiser” le discours politique

Présidente : Aude Signoles, politiste, CHERPA (IEP Aix-en-Provence)

Jean-Baptiste Le Moulec, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Une fabrique turque de savoirs sur les mondes arabes (1998-2015)

Taher Labadi, économiste, LabexMed, IREMAM/LEST (CNRS/Aix-Marseille Université)
(D’) Écrire la Palestine depuis l’exil

Discutant : François Siino, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

MERCREDI 3 OCTOBRE

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 6 (E004) De la forme, de la traduction et de la transcription

Présidente : Myriam Catusse, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Hayat Alilouche, Sciences du langage, DyLiS (Université de Rouen Normandie)
La construction des représentations de l’Islam: quel portrait les lexicographes français ont-ils dressé de Mahomet?

Carole Boidin, Littérature comparée, Centre de recherches en Littérature et Poétique comparées (LiPo), Université Paris Nanterre et Émilie Picherot, Littérature comparée, ALITHILA (Université de Lille)
Donner à lire l’arabe avant les orientalistes : savoirs, représentations, transmissions

Séverine Gabry-Thienpont, ethnomusicologue, CREM-LESC (Université Paris Ouest/CNRS)
Écriture, théorisation et standardisation des chants coptes, du XIXe siècle à nos jours

Discutante : Isabelle Grangaud, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “De la forme, de la traduction et de la transcription”

9h – 12h Colloque session 7 (Salle de conférences) Transmission et valorisation du savoir : des manuels scolaires aux cartes animées

Présidente : Karima Direche, historienne, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS)
Sylvie Denoix, historienne, Orient et Méditerranée (CNRS/Paris 1 Panthéon Sorbonne/Sorbonne Université), Marie Favereau, historienne (Oxford University)
Expliquer l’Histoire par l’animation cartographique : Gengis Khan et les conséquences des conquêtes mongoles sur le Dâr al-Islâm.

Éric Vallet, historien, Orient et Méditerranée (Paris 1 Panthéon Sorbonne/Sorbonne Université/EPHE/Collège de France/CNRS), Anne Troadec, historienne, IISMM (EHESS/CNRS)
Les mots, les discours et les lieux : jalons pour une pédagogie du partage des savoirs sur le fait islamique

Fabien Aignan, sciences de l’éducation, ADEF (Aix-Marseille Université)
L’islam et le monde arabo-musulman, objets contraints dans les manuels scolaires.

Nathalie Rezzi, historienne, ADEF, SFERE (ESPE/Aix-Marseille Université)
Donner à voir les mondes arabes et musulmans à l’école primaire

Discutante : Camille Rhoné, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Transmission et valorisation du savoir : des manuels scolaires aux cartes animées”

12h30 – 13h30 Projection de film (Salle de conférences)

Miel et vieux Smen, réalisé par Yassine El Idrissi, Maroc, 2016, 25’ (Sélection AFLAM)
Débat conduit par Charlotte Deweerdt, historienne, Aflam, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

13h30 – 16h30 Projection et débat (Salle de conférences) Documenter le théâtre

Modératrice : Juliette Honvault, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Simon Dubois, sociologue, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Faire du théâtre documentaire, entre printemps syrien et migration

Film: Roméo et Juliette, un amour de guerre, réalisé par François Xavier Trégan – ARTE GEIE / Baozi Productions, France, 2015, 22′
Film: Adra, les survivantes, réalisé par François-Xavier Trégan – ARTE GEIE / Memento, France, 2018, 26′

14h45-15h15 Pause café

15h15-16h30 Discussion avec les artistes autour du thème “Documenter le théâtre”

François-Xavier Trégan, journaliste, documentariste indépendant

Vanessa Guéno, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Ramzi Choukair, acteur, metteur en scène

Hend Alkahwaji, comédienne

JEUDI 4 OCTOBRE

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 8 (Salle de conférences) Écritures numériques : Blogs, podcasts et réseaux sociaux

Présidente : Christine Mussard, historienne, IREMAM (ESPE/Aix-Marseille Université/CNRS)
Souha Tarraf, chercheure en sciences sociales
Passer les murs. Retour sur 5 années de blogging et de RS sur le Liban, la question des réfugiés syriens et les “migrants”

Nathalie Gillet, journaliste, fondatrice de Emirati Stories
Podcaster aux Emirats – l’interview introspective comme mode d’approche d’une société discrète

Kmar Bendana, historienne et blogueuse, IRMC (Institut Supérieur d’Histoire de la Tunisie contemporaine/Université de La Manouba Tunisie)
Tenir un blog : une expérience hybride et évolutive

Discutante : Sophie Gebeil, historienne, TELEMME (CNRS/Aix-Marseille Université)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Ecritures numériques : blogs, podcasts et réseaux sociaux”


Cliché du film de Frédérique Fogel You can be a hero, 2018

Comité scientifique et artistique
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence)
Sylvie Denoix (Orient Méditerranée)
Karima Dirèche (TELEMME, AMU/CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélia Dusserre (IREMAM, AMU/CNRS)
Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU)
Anna Guilló (LESA, AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
François Lejault (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)
Julien Loiseau (IREMAM, AMU/CNRS)
Elise Massicard (CERI, CNRS/Sciences Po, GIS MOMM)
Christian Merlhiot (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)
Christine Mussard (IREMAM, AMU/CNRS)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)
Douglas Edric Stanley (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

Comité d’organisation
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU ; IMéRA, AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Karima Direche (IRMC, MAEDI, CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélie Fillod Chabaud (IREMAM,, CNRS/AMU et CNE, EHESS/CNRS/AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
Élise Massicard (CERI, GIS MOM)
Marie-Pierre Oulié (IREMAM, CNRS/AMU)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Boris Petric (CNE, EHESS/CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)

Équipe de communication
Carole Le Cloïérec (IDEMEC, CNRS/AMU) & Marie-Pierre Oulié (IREMAM, CNRS/AMU)
Questions scientifiques / Cedric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU)
Graphistes / Théo Goedert & Milena Walter

Equipe de coordination administrative et de gestion financière
Jeanne Cadieux (ESPE, AMU)
Justine Diasparra, IREMAM/IEP (CNRS/AMU)
Julie Karsenty, École supérieure d’art d’Aix-en-Provence
Isabelle Lenoir, IREMAM (CNRS/AMU)
Rihab Wafa, IREMAM (CNRS/AMU)

Institutions organisatrices
Groupement d’intérêt scientifique Moyen-Orient mondes musulmans (CNRS)
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Institut d’ethnologie européenne méditerranéenne et comparative (IDEMEC, CNRS, AMU)
Centre Norbert Elias (EHESS, CNRS, AMU)
CHERPA (Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence)
École supérieure du Professorat et de l’Éducation (ESPE, AMU)
École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
PRISM (CNRS/AMU)
Rectorat Académie d’Aix-Marseille

Institutions partenaires
Centre National de la Recherche Scientifique
Aix Marseille Université
Projet Labexmed
Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, Tunis
Centre Jacques Berque, Rabat
AFLAM
FID
Mairie d’Aix en Provence
Office du tourisme du pays d’Aix
Revue Moyen-Orient
antiAtlas des frontières

Image réalisée par Théo Godert et Milena Walter

antiAtlas de las fronteras, Bogota 2018

Le 6 septembre 2018, Isabelle Arvers, commissaire d’exposition, présente à l’Alliance française de Bogota, des œuvres artistiques video, web, cartographiques et vidéo ludiques qui interrogent les mutations des frontières contemporaines.

Samira de Nicola Mai (Italie / UK / France), dyptique vidéo, 2013

Samira est une installation vidéo sur deux écrans. Elle présente Karim, un migrant algérien qui se prostitue à Marseille la nuit sous le pseudonyme de Samira. Karim a transformé son corps deux fois en poursuivant ses orientations migratoires et sexuelles à travers les frontières humanitaires. Après avoir quitté l’Algérie parce que il était un adolescent efféminé et avoir obtenu l’asile en tant que femme transgenre en France, il doit maintenant retourner en Algérie pour devenir chef de famille. En mobilisant des acteurs et un dispositif cinématographique l’auteur met en scène l’observation ethnographique et les conditions de vie de cette personne réelle. Le procédé artistique et scientifique utilisé dans Samira analyse la façon dont les frontières humanitaires sont inscrites dans le corps et les subjectivités des migrants. L’installation problematise également les allégations d’authenticité qui sous-tendent les frontières humanitaires et la recherche universitaire.

Borders, Simona Koch (ALLEMAGNE) Animation Video de dessin au crayon, depuis 2010

Simona Koch a visualisé les traces de déplacements des frontières dans une série d’animations vidéo. Elle a d’abord utilisé des cartes historiques. Ensuite, pour l’animation, elle dessine les frontières au crayon sur une feuille blanche, les effaçant successivement pour les remplacer par les différents changements qu’elles ont subi jusqu’à aujourd’hui. Et finalement, les frontières d’aujourd’hui finissent par s’effacer aussi. Ne subsistent que de vagues formes des différentes régions du monde dessinées par une myriade de lignes floues.

Cartographie critique de Gibraltar, HACKITECTURA (Espagne/Spain), Carte, 2004

La Cartographie du détroit de Gibraltar apporte une compréhension alternative de la région frontalière hispano-marocaine. La frontière n’est pas une ligne géopolitique abstraite mais un espace de plus en plus compliqué et contesté. La carte inversement orientée (nord en bas) met en évidence les connexions entre le sud de l’Espagne et le nord du Maroc pour montrer une seule région. Une multitude de migrants entre en Europe par flux, outrepassant détecteurs de mouvements, répression semi-militaire et expulsion. Ce travail propose une cartographie des réseaux qui se déploient dans le détroit de Gibraltar pour contrôle et filtrer les flux de migrants: ceux liés au complexe militaro-industriel, les réseaux financiers, de communication et de surveillance.

Heroic makers vs Heroic land, Isabelle Arvers, Vidéo machinima, 2016

Comment vivre dans la Jungle de Calais ? Comment lui rendre son humanité, comment créer des espaces de vie et de partage ? Comment faire le travail du gouvernement qui refuse de voir l’urgence de la situation et qui se focalise sur la réduction du nombre de réfugiés ? Isabelle Arvers a choisi le jeu vidéo comme média pour traduire les interviews qu’elle a menées dans la Jungle, pour leur donner une autre dimension. Les extraits présentés ici font références à la construction de l’école du chemin des dunes. Zimako Jones, l’instigateur de ce projet et demandeur d’asile Nigérien a été assisté par des ONG tel que Solidarité Laïque et Ateliers sans Frontières mais également par un groupe de « frères », comme Marko, un homme Kurde qui se trouve dans la Jungle depuis plus de 11 semaines

The Interfaced Border, Joana Moll, net.art, 2010

Cette pièce audiovisuelle en ligne affiche les retransmissions en direct des caméras de surveillance placées par BlueServo le long de la frontière Mexique USA au Texas. BlueServo est une plate-forme Internet créée et gérée par la Coalition du Texas Border Sheriff qui a mis des caméras de surveillance à disposition de toute personne désireuse de contrôler ceux qui tentent d’entrer aux États-Unis de manière illégale et de déclarer ces actions par le biais d’un site Web. S’appropriant ce dispositif à travers son oeuvre artistique, Joana Moll questionne les nouvelles formes de mise à contribution des citoyens dans les systèmes de contrôle frontaliers.

Papers, Please, Lucas Pope, jeu vidéo indépendant, 2013

Un thriller documentaire dystopique. L’État communiste d’Arstotzka a mis fin à six ans de guerre avec son voisin Kolechia et a récupéré la moitié de la ville frontalière de Grestin. En tant qu’inspecteur de l’immigration, votre travail consiste à contrôler le flux de personnes qui pénètrent du côté Arstotzkan du Grestin depuis Kolechia. Parmi les foules d’immigrants et de visiteurs à la recherche d’un travail se trouvent des passeurs, des espions et des terroristes cachés. En utilisant uniquement les documents fournis par les voyageurs et les systèmes primitifs d’inspection, de recherche et d’empreintes digitales du Ministère de l’admission, vous devez décider qui peut entrer à Arstotzka et qui sera refusé ou arrêté.

Partenariat
Institut français
Alliance française, Colombie

Appel à candidatures pour participer aux worshops recherche-création : (D’)Ecrire les mondes arabes et musulmans

Ces workshops recherche-création sont organisés dans le cadre du FORUM GIS Moyen Orient Mondes Musulmans 2018
28 septembre 1er octobre 2018
Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

(D’) Ecrire les mondes arabes et musulmans

Tous les deux ans, le Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient et mondes musulmans (http://majlis-remomm.fr/) organise un forum destiné à engager un dialogue entre les chercheurs travaillant sur cette aire culturelle et les acteurs de la société civile (enseignants du secondaire, journalistes, associations, grand public, etc.).

Du 28 septembre au 4 octobre 2018, à travers différents dispositifs d’engagement avec le public (workshops de recherche-création, colloques, ateliers de formation, spectacle vivant, projections de documentaires, exposition) ce forum interrogera les pratiques d’écriture à travers lesquelles chercheurs, enseignants, mais aussi d’autres acteurs de la société (artistes, blogueurs, journalistes, éditeurs, réalisateurs) pensent, représentent et discutent des mondes arabes et musulmans. L’écriture est ici envisagée dans une acception élargie pour englober les textes, les arts plastiques, les films, les documentaires, le théâtre, les dispositifs numériques, etc.

Deux workshops de recherche-création destinés aux universitaires, enseignants du secondaire et étudiants

En collaboration avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, nous ouvrons deux workshops de 3 jours (28-30 septembre 2018) qui seront encadrés par deux artistes enseignants. Le premier workshop, «Écritures ludiques interactives» sera animé par Douglas Edric Stanley (http://www.abstractmachine.net/blog/); le second, autour de la création vidéo «Regarder ailleurs – écouter loin», par François Lejault (http://lejault.com/). Ces workshops seront ouverts à des chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, enseignants et étudiants sélectionnés sur lettre de motivation et CV.
La participation à ces workshops est gratuite. Elle vise à permettre aux participants de se confronter et de s’initier à de nouvelles formes d’écriture impliquant la création vidéo et le numérique. Les œuvres réalisées au cours des trois jours seront exposées le 1er octobre 2018 dans le cadre d’une installation éphémère qui aura lieu à l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence.

Atelier hypermedia, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

Workshop 1 : Écritures ludiques interactives

A partir de binômes chercheur + artiste, ce workshop prendra appui sur les objets de recherche ou les thématiques enseignées par les participants pour construire rapidement des prototypes ludiques qui permettront d’en donner une autre présentation et une autre lecture. Des jeux de cartes aux jeux textuels en passant par des prototypes papier de jeux vidéo, les équipes s’inspireront des méthodes développées depuis de nombreuses années dans l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence pour présenter à la fin du workshop une maquette de jeu.

En effet, au lieu de simplement nous montrer les choses, le jeu nous les démontre. Lorsque nous jouons, nous ne saisissons pas simplement des objets, des gestes, de la parole : nous saisissons leur contexte et les règles qui leur permettent d’interagir entre eux. Le jeu n’est pas contradictoire au monde des images ou du texte, il introduit simplement une couche supplémentaire qui permet de comprendre le système qui régit leur fonctionnement. Les jeux peuvent être simples ou complexes, amusants ou sérieux, ils ont toujours ce point commun d’une interaction qui démontre le fonctionnement qu’il faut mettre en jeu pour comprendre.

Workshop 2 : Regarder ailleurs – écouter loin, création vidéo

A partir des faits divers amenés par chaque participant nous composerons des binômes pour explorer différents modes de narration. Travail d’écriture, mise en place d’un plan de tournage, tournage et montage, prise de son, mixage… Tout ce travail se fera en groupe. Nous serons accompagnés par des visionnages de films d’artistes qui ouvriront la discussion. Cet atelier sera co-animé par une réalisatrice égyptienne, Nada Rezq.


Kafr Ashry, 4,45′, François Lejault, 2015

Le fait divers est effectivement un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien?

C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en images et sons qui nous intéressera. Nous construirons à partir des récits colportés par chacun d’entre vous de petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de la précision dans les choix esthétiques.

De la pixilation aux incrustations, du plan séquence au split-screen nous serons libres d’explorer avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques. C’est dans cette diversité que nous pourrons regarder se construire notre regard et observer le médium développer sa propre dynamique.
Il n’y a aucun pré-requis pour participer à cet atelier à part un intérêt pour la chose filmique et une envie de raconter et de partager des histoires. Une connaissance basique de l’anglais sera un plus.

Comment présenter sa candidature ?

Il suffit d’envoyer une lettre de motivation d’une page maximum et un curriculum vitae puis de préciser le workshop auquel vous désirez participer avant le 5 juillet 2018 à l’adresse suivante, forumgismom@sciencesconf.org

Les chercheurs et enseignants devront présenter leurs domaines de recherche et préciser dans quelle mesure ils pourraient bénéficier des pratiques et des perspectives offertes par les formes de création artistiques (écriture ludiques interactives ou création vidéo).
Les artistes préciseront ce qui les intéresse dans le travail avec des chercheurs pour créer de nouvelles formes.

La sélection des communications sera faite par le comité scientifique et artistique du Forum. Les résultats seront communiqués aux candidats le 30 juillet 2018.

Comité scientifique chargé de l’évaluation des candidatures

Christian Merlhiot, directeur de l’Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Jean Cristofol, philosophe, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
François Lejault, artiste enseignant, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Cédric Parizot, chargé de recherche au CNRS, Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Douglas Edric Stanley, artiste enseignant, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence

Jeu vidéo A Crossing Industry, 2018

Partenaires

Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE, AMU)
Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Institut d’ethnologie européenne méditerranéenne et comparative (IDEMEC, CNRS, AMU)
Centre Norbert Elias (EHESS, CNRS, AMU)
Groupe d’intérêt scientifique Moyen Orient Monde Musulman (CNRS)
CHERPA (Institut d’études politiques d’Aix en Provence)
École Supérieure d’Art d’Aix en Provence
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université (IMéRA)
Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (MAEDI, CNRS)
Académie d’Aix Marseille
antiAtlas des frontières
Revue Moyen-Orient

On line: une manifestation de la frontière humaine

6, 9 juin 2018

Le 9 juin 2018 l’artiste Clio Van Aerde commencera son expédition à la recherche de la frontière physique du Grand-duché du Luxembourg. Le départ et l’arrivée se feront à Schengen et le projet durera environ quatre semaines. L’artiste marchera le plus précisément possible le long du tracé de la frontière. Dans le cadre d’une collaboration avec le MUDAM, il sera possible pour le public d’observer l’évolution en temps réel, sur place, et en ligne online.cliovanaerde.com, de cette dé-marche.

Ce projet cherche à mettre en lumière les privilèges et les barrières qu’entraînent, par exemple, la possession d’un passeport ou d’un autre. Plus largement, à une époque où certaines personnes vivent de façon de plus en plus nomade et pour lesquelles les frontières semblent avoir disparu, d’autres perçoivent ces mêmes frontières comme une barrière infranchissable. Le corps se voit limité dans ses déplacements alors que l’utilisation de la technologie, plus indispensable que jamais et inépuisable dépasse toutes les limites physiques. La démarche de on line est volontairement naïve, car c’est une façon de remettre en cause les évidences de notre société.

Le 6 Juin au MUDAM, juste avant et le 11 juillet (lieu communiqué ultérieurement), juste après cette performance, Clio Van Aerde ainsi que Estelle Evrard et Cyril Blondel, membres de l’Institut de géographie et d’aménagement de l’université du Luxembourg tiendront une discussion publique à propos de on line.

Clio Van Aerde, née à Luxembourg, est artiste et scénographe, elle vit à Luxembourg et à Vienne. Elle a étudié à Madrid, Paris et Vienne et est diplômée en scénographie de l’Akademie der Bildenden Künste à Vienne. Sa pratique artistique questionne la relation triviale entre le corps, le temps et l’espace à travers des performances qui explorent la répétition et l’endurance. À côté de ses propres projets, Van Aerde travaille comme scénographe pour le théâtre et le cinéma et est impliquée dans l’organisation et le développement de la résidence de recherche Antropical dans le cadre du Kolla Festival.

Cyril Blondel est chercheur en géographie et en aménagement à l’Université du Luxembourg (Unité de Recherche IPSE). Il est titulaire d’une thèse en aménagement de l’Université de Tours, soutenue en 2016. Il a été titulaire d’une bourse Marie Skłodowska-Curie en 2015-2016 pour un séjour de recherche à l’Université de Tartu en Estonie dans le cadre du projet européen FP7 RegPol2. Il a été chercheur invité à Graz et à Leipzig. Il participe actuellement au projet de recherche H2020 RELOCAL, qui vise à « resituer le local dans la cohésion européenne ». Il s’intéresse également aux interactions entre art et recherche. Ses principaux terrains sont le Portugal, la Serbie, la Croatie, l’Estonie et la France. Il est au premier semestre 2018 une semaine par mois en résidence partagée avec l’auteure de théâtre Magali Mougel dans le bassin minier du Pas-de-Calais.

Estelle Evrard est chercheuse en géographie politique à l’Université du Luxembourg. Titulaire d’un Master en droit européen (2006) de l’Institut d’Etudes Européennes de Bruxelles et d’un doctorat en géographie de l’Université du Luxembourg (2013), la construction européenne constitue le fil conducteur de son parcours. Ses travaux portent sur la place et le rôle des territoires dans la construction européenne en termes de gouvernance, d’autonomie et de territorialité. En ce sens, les espaces frontaliers constituent pour elle des terrains de recherche privilégiés. Elle s’intéresse aussi en particulier à l’interface recherche/pratique/politique (e.g. ESPON, INTERREG) ainsi qu’à l’interface art/recherche. Elle est actuellement impliquée dans le projet H2020 qui vise à « resituer le local dans la cohésion européenne » ainsi que dans le projet INTERREG VA Grande Région « UniGR- Center for Border Studies” (2018-2020).

Avec le soutien de : L’Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte
En collaboration avec : Mudam Luxembourg – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean et de l’Université du Luxembourg
Équipement technologique : Motion-S
Équipement technique : Saturn
Mise à disposition de données cartographiques : Administration du Cadastre et de la Topographie, Luxembourg
Documentaire : Catherine Dauphin
Conseil artistique : Camille Chanel

Journée d’études: Corps de chercheurs, paroles d’artistes, du franchissement à la perturbation

Mardi 5 juin 2018
10h00-16h30
IMéRA, 2 place le Verrier,
13004 Marseille

Cette journée d’étude réunira deux équipes d’artistes provenant du spectacle vivant (danse, théâtre, cirque) et des universitaires (sociologues, histoiriens, anthropologues), dont les projets articulent étroitement recherche et création artistique. Elle est organisée à l’occasion de la résidence de Sandra Iché (danseuse) dans le cadre du programme Art, Sciences et Société de l’Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université (février-Juillet 2018).

Conçue comme un temps dynamique et public d’échanges d’expériences, cette journée espère alimenter une réflexion engageant les différents protagonistes des collaborations arts-sciences (scientifiques, artistes, institutions universitaires, acteurs de la production et de la diffusion artistique, tout un chacun constituant les « publics », lecteurs ou spectateurs, etc.) autour des enjeux que recouvrent ces expérimentations d’écriture au croisement du spectacle vivant et des sciences humaines et sociales.

Articulant des formats de prises de parole allant de la conférence à la performance, cette journée mettra en acte trois axes de réflexion :
– Tout d’abord, nous nous interrogerons sur les conditions (opportunités et obstacles) de mise en œuvre de ces projets qui font émerger des échanges, des pratiques et des formats qui ne sont pas toujours reconnus comme légitimes dans les champs universitaires et artistiques, alors que les incitations à tenter ces aventures transdisciplinaires sont de plus en plus nombreuses (multiplication croissante des dispositifs de financements et des contextes de diffusion portant l’intitulé « arts-sciences »).
– Ensuite, nous nous efforcerons d’évaluer les retombées de ces articulations. En se déplaçant de son propre champ disciplinaire et en fréquentant, voire en empruntant, provisoirement, les outils et les visées d’un autre champ, qu’apprenons-nous à distinguer, à préciser, à amplifier pour les processus d’élaboration de la recherche d’une part et pour ceux de la création artistique d’autre part ?
– Enfin, nous envisagerons dans quelles mesures, en ouvrant de nouvelles formes de circulation et de diffusion du savoir et de la création artistique, ces expérimentations sont susceptibles de repositionner les artistes et les chercheurs dans la société.

Programme

10h00-10h30 Introduction

Jean Paul Fourmentraux, professeur des universités, sociologue, Centre Norbert Elias (CNRS/AMU/EHESS)
Théâtre de laboratoire : œuvres frontières entre arts et sciences

10h30-13h00 Session 1 : Droite-Gauche

Renaud Golo, Sandra Iché, Lénaïg Le Touze (artistes), Candice Raymond (historienne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ERC Civil Wars), Marjorie Glas (sociologue, CMW, Lyon et IRIS, EHESS, Paris), Frédéric Pouillaude (maître de conférences en philosophie, Sorbonne Université, Institut universitaire de France)
Expérimentation collective et transdisciplinaire autour de termes clés de la collaboration arts-sciences telle que nous l’avons pratiquée : sources, imaginaires, énonciations

Discutant : Jean Paul Fourmentraux, professeur des universités, sociologue, Centre Norbert Elias (CNRS/AMU/EHESS)

13h00-14h30 Pause déjeuner

14h30-16h30 Session 2 : De Entre à Chroniques à la frontière

Cédric Parizot (anthropologue, IREMAM, Aix Marseille Univ./CNRS), Vincent Berhault (jongleur et metteur en scène, Cie les Singuliers)
Retour sur deux perturbations créatrices au croisement du cirque et de l’anthropologie

Discutant : Yannick Butel, professeur des universités, esthétique et réception, LESA (Laboratoire d’Etudes en Sciences des Arts, Aix Marseille Université)

Sur Droite-Gauche
Droite-Gauche est l’intitulé d’un spectacle de Sandra Iché (création au Théâtre de la Joliette, Festival Parallèle, 2 et 3 février 2018) et dont les réflexions partagées ici émanent. « Comment se fondent et se forgent nos orientations politiques ? », telle était la question matrice de Droite-Gauche. Droite-Gauche a été conçu autant comme l’exposition d’une recherche que comme sa mise en jeu chorégraphique et théâtrale.

Production : Association Wagons libres. Accompagnement en production/diffusion : Plateforme Parallèle pour la jeune création internationale (Marseille). Coproductions : La Villette (Paris), Pôle Arts de la Scène – Friche de la Belle de Mai (Marseille), Nouveau théâtre de Montreuil, Réseau projet européen – DNA, PACT Zollverein (Essen, Allemagne), Théâtre Joliette (Marseille), Théâtre La Passerelle (Scène nationale de Gap). Soutiens : DRAC Rhône-Alpes, Fonds franco-allemand TransFabrik, Regards et Mouvements-Superstrat. Partenariat scientifique et aide à la résidence : programme d’accueil LabexMED (Université Aix-Marseille) – Fondation Camargo (Cassis).

Sur Chroniques à la frontière
Chroniques à la frontière (30′) est une performance solo, un billet d’humeur théâtral et jonglé, un blog scénique. Au croisement d’un numéro de jonglage, de clown et d’une conférence de science politique, elle interpelle sur les manières dont nous parlons, représentons et pensons les transformations des frontières au 21ème siècle. [Pour plus d’informations]

Production: Cie les Singuliers. Coproductions: Centre International des Arts en Mouvement, Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (UMR7310, Aix Marseille Université, CNRS), Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université

Sur Entre
Hétérographie circassienne, Entre propose ainsi une autre forme d’écriture, au croisement d’une démarche de création et de recherche. Les langages du corps et du mouvement s’associent à la communication verbale, non pas pour tenter de transmettre un message ou une analyse à propos de l’expérience ou du contrôle aux frontières, mais davantage pour amener les spectateurs à s’interroger sur les cadres et les images à travers lesquels ils envisagent et construisent ces phénomènes. [Pour plus d’informations]

Production: Cie les Singuliers. Coproductions: Théâtre d’Arles, scène conventionnée art et création pour les nouvelles écritures / Cie 36 du mois – Cirque 360 (Fresnes) / Pôle National des Arts du Cirque de la Verrerie (Alès) / l’Espace Périphérique de la Villette (Paris). Accueils en résidence : Théâtre L’Echangeur (Bagnolet) / 2R2C (Paris) / CIAM Centre International des Arts et du Mouvement (Aix-en-Provence) / Le pOlau Pôle des Arts urbains (St Pierre des Corps) / Le vent se lève (Pantin) / Atelier du plateau (Paris) / Académie Fratellini (Saint-Denis) / l’Espace Périphérique de la Villette Paris / Monfort Théâtre (Paris) / Cie 36 du mois – Cirque 360 (Fresnes) / Pôle National des Arts du Cirque de la Verrerie (Alès) / Théâtre d’Arles, scène conventionnée art et création pour les nouvelles écritures.Soutiens et Subventions : DRAC Ile-de-France, aide à la production dramatique / DGCA, aide à la création pour les Arts du Cirque / Région Ile-de-France, aide au projet / ADAMI et SPEDIDAM, aides à la création / Ville de Paris, aide à la diffusion / SACD, Processus Cirque / Institut de Recherche et d’Étude sur le Monde Arabe et Musulman, UMR7310 (Aix Marseille Université, CNRS) / Institut d’Études Avancées (IMéRA) d’Aix Marseille Université.

Photo, Donadio, Droite-gauche, ouverture de chantier, Théâtre de la Cité, Marseille, Festival Parallèle 2017

Appel à propositions : Migrations, nos voix, nos chemins de traverse

Du 22 au 28 octobre 2018 se tiendra, à Marseille, une rencontre autour de tables-rondes, expositions, projections, spectacles. Ce croisement des pratiques, créations et réflexions cherchera à explorer comment imaginer de nouvelles manières de rendre visible les migrations, d’entendre la voix migrante. Face à l’urgence et à la complexité des situations, face à un modèle sociétal qui oscille entre images spectaculaires et mesures restrictives, nous souhaitons en effet nous poser ensemble la question de notre responsabilité : comment sortir du « grand spectacle » politique et médiatique pour penser nos productions de façon à « dire la vérité du mieux possible » (N. Chomsky) ?

UNE RENCONTRE ENTRE ARTS, SCIENCES ET MILITANCES

Si vous êtes artiste – musicien.nne, poète, écrivain.e, photographe, metteur.euse en scène, comédien.ne, peintre, sculpteur.trice… – et que vous souhaitez revenir sur une expérience ou un projet mené pour, avec et/ou par des personnes migrantes.
Si vous êtes intervenant.e social.e – bénévole, éducateur.trice, travailleur.euse social.e… – et que vous cherchez à mettre en lumière à la fois votre action et vos mobilisations, mais aussi celles des personnes aux côtés de qui vous vous engagez quotidiennement.
Si vous êtes doctorant.e.s ou chercheur.e.s – issus de toute discipline – et que vos travaux portent sur les thématiques migratoires et interrogent les liens possibles avec l’art.
Si au cours de votre vie, vous avez fait l’expérience de la migration et que vous êtes soit à l’origine soit associé à un projet artistique.

Vous avez jusqu’au 30 mai 2018 pour nous proposer vos participations !

Crédit : Claire Favre-Taylaz

POURQUOI PARTICIPER ?

La rencontre est pensée au carrefour de l’université, du monde associatif et du monde des arts, pour faire glisser les productions scientifiques vers les ‘laboratoires artistiques’ marseillais, et pour exposer les productions artistiques dans les lieux d’échanges et de débat : Créons des ponts !

C’est donc dans l’articulation de deux actions que nous nous retrouverons:
Des tables rondes, qui rassembleront des personnes de tous horizons – universitaires, artistes, migrant.e.s, intervenant.e.s sociaux.ales – pour débattre des thèmes liés aux migrations internationales et à notre responsabilité citoyenne.
Des soirées artistiques qui mettront à l’honneur des productions sur les migrations internationales en amenant les personnes présentes à s’interroger, à réfléchir et à agir.
L’idée est de faire de ces quelques jours un espace de rencontres, d’échanges et de débats, mais aussi un tremplin vers de nouvelles coopérations, de nouveaux projets, de nouvelles manières de faire avec.

QUEL PROJET PRESENTER ?

Jeunes chercheur.e.s en sciences sociales, nous pensons que le langage scientifique – à l’écrit comme à l’oral – peut peser sur la réalité sociale. Mais c’est également le cas du cri du dramaturge, du chant du musicien, du trait du peintre et de la langue du poète. Ici, l’art n’est pas pensé en termes de beauté, ou d’esthétisme, mais, comme une production, une fabrique de l’œuvre qui émerge – de façon plus ou moins douloureuse – au croisement de nos relations. Les réflexions sur ces fabriques d’œuvres pourront s’organiser autour de différentes questions :

Quels sont les différents recours à l’art pour un chercheur en études migratoires ? Comment la pratique artistique peut-elle devenir une méthode de fabrique des données ? Comment la production artistique peut-elle être matériau à analyser, aide au raisonnement scientifique et modalité de restitution ?
Comment l’art peut-il peser sur l’action sociale, transformer les représentations comme les pratiques ? Comment les expériences de la migration peuvent être exprimées, rendues visibles, mises en scènes par les différentes pratiques artistiques ?

Comment creuser notre volonté de travailler ensemble – artistes, intervenant.e.s sociales.aux, chercheur.e.s ? Au-delà d’une simple fonction illustrative (évitons le « prêt-à-faire » !), c’est la co-création que nous interrogeons : comment se rencontrent les corps, les émotions, les langages ? Quels sont nos protocoles d’opération et comment pouvons-nous les partager ?
En quoi nos coopérations pourraient permettre un renforcement de nos positions critiques face au discours dominant ? Comment mettre nos travaux au service d’une société plus cohérente ?

Nous proposerons enfin une lecture critique plus approfondie de ces pratiques de décloisonnement et des dilemmes rencontrés en route : Quels sens donner aux incompréhensions, aux impossibilités de dire, aux positions défensives, aux silences ? L’égalité entre les différents participants est-elle possible ? Finalement, quelles considérations éthiques peut-on prendre en compte ? Osons entrer dans les détails des conflits et incompréhensions !

Crédit : Claire Favre-Taylaz

COMMENT PROPOSER UN PROJET ?

Intéressé.e.s ? Nous vous invitons à vous référer à la version longue de l’appel et à nous faire parvenir en un seul fichier pdf à l’adresse (migrations.marseille2018@gmail.com)
les éléments suivants :

Crédit: Noémie Paté

Pour tous

Un court CV (comprenant nom, prénom, coordonnées précises, statut, organisme d’affiliation, adresse, numéro de téléphone portable obligatoire, adresse mail et intérêts de recherche) ;
Pour les personnes qui seront sélectionnées, des possibilités de financement sont envisageables. Le cas échéant, préciser le type de financement (transport, hébergement…) et le financement demandé.

Pour une communication “classique”

– L’axe retenu (sachant que les axes – et sous-axes – proposés sont non exhaustifs et que vous pouvez proposer une thématique non évoquée ou à mi-chemin entre deux axes) ;
– Le titre de la proposition ;
– Une présentation de la proposition de communication (1 000 mots max). Il ne s’agit pas d’un simple résumé mais d’un argumentaire sur le caractère critique de votre apport : comment votre présentation permet de penser de nouvelles façons de faire avec ;
Si la communication est associée à une production artistique (voir ci-dessous), le préciser et l’argumenter.

Pour une production artistique

– L’axe – ou les axes – dans lequel la production pourrait s’insérer ;
– Le titre et un résumé du projet ;
– Les conditions pratiques à prévoir (superficie d’exposition, matériel, financements, etc.)

Date limite de soumission

30 mai 2018

Crédit: Noémie Paté

QUI SOMMES NOUS ?

Le Tamis

Le Tamis – Anthropologies coopératives, une association de recherche et d’action qui conduit des activités à la croisée des sciences humaines et sociales, des arts et techniques et de l’éducation populaire.

Réseau migrations

Le Réseau Migrations, créé en 2014 à Poitiers, est un réseau pluridisciplinaire qui regroupe des masterant.e.s, doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, praticien.ne.s et chercheur.e.s dont les objets d’étude intègrent le champ des migrations

Comité scientifique

Lucie Bacon, géographe, Migrinter, Telemme
Amandine Desille, géographe, Migrinter
Noémie Paté, sociologue, ISP

Crédit image de présentation: Étrange Miroir et Migreurop, Moving Beyond Borders

Recherche, arts et pratiques numériques#18: cartographie, entre crises et mouvements

10h-13h Mercredi 23 mai 2018
IMéRA,
2 place Le verrier
13005 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Cartographie entre crises et mouvements

Thomas Cantens, anthropologue, douanier, Organisation mondiale des douanes, Bruxelles

Crises violentes, crises de lisibilité : frontières fragiles en chiffres et en cartes

A partir d’une série de terrains dans des zones frontalières fragiles en Afrique, la communication proposera une analyse critique du cadre conceptuel et pratique des politiques de sécurité en frontière et proposera un autre cadre analytique fondé sur une représentation de l’espace et de la circulation de la richesse qui tient compte des pratiques des groupes armés. Dans ce cadre, la communication montrera l’usage crucial de la cartographie et de la statistique à la condition d’une pensée sans l’Etat.

Françoise Bahoken, géographe et cartographe, Université Paris-Est / AME-SPLOTT / IFSTTAR

Le point, la ligne et la flèche. Cartographier  » l’implantation spatiale  » de mouvements

La projection de figurés sur un fond de carte, pour cartographier un mouvement, revêt des significations différentes qui, si elles dépendent de considérations éminemment graphiques, résultent avant tout du cadre théorique dans lequel elles s’inscrivent ; ce dernier caractérisant la manière dont l’espace (géographique, social, cognitif, etc.) des échanges est appréhendé.
Dans le contexte de l’analyse géographique, l’objectif de représenter le franchissement de limites de zones territoriales (de frontières nationales, par exemple) se voit en effet confronté à différents paramètres : l’échelle d’observation, les positions des lieux, a fortiori l’interprétation de leur espacement (éloignement, voisinage) ; l’implantation spatiale de ces lieux mis en interaction, formant le fond de carte. La représentation est également sensible, d’une part, à la manifestation d’éventuels effets-frontières bien connus (discontinuités, barrières, etc.) ; d’autre part, à un paradoxe lié à la possibilité d’un décalage entre l’information disponible, sa représentation cartographique, sa perception par un observateur statique et la demande sociale d’information visuelle sur le phénomène représenté. Ainsi, au-delà des aspects purement thématiques (flux commerciaux, flux démographiques, flux financiers), graphiques ou technologiques (support papier, numérique, interactif), à l’heure du « Tous Cartographes ! », c’est par le recours aux fondements théoriques de la notion de mouvement que nous proposons d’explorer les modalités de sa cartographie. L’introduction d’une distance cartographique permet en effet de résoudre ce paradoxe, tout en étendant les possibilités classiques de filtrage des flux, en mobilisant l’espace.

[Télecharger le Power point de cette communication]

Carte: Françoise Bahoken

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #7: l’écho des îles, des atolls aux archipels

Mercredi 16 mai 2018,
9h30-12h30
Maison des Astronomes, IMéRA
2 Place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

L’écho des îles, des atolls aux archipels

Guillaume Monsaingeon, chercheur et commissaire indépendant, et Christopher Trapani, compositeur

« Île, insula, isolée » : cette représentation nourrie de robinsonnades s’impose à tous.
Réfléchir aux îles, c’est au contraire établir la multiplicité de leurs liens, passer de la figure de l’atoll isolé à la réalité de nos archipels.
Composer, c’est organiser et désorganiser, dépasser notes et sons pour concevoir des ensembles complexes.
Le travail en cours de Christopher Trapani dans son Isolario : book II rencontre donc tout naturellement l’exposition Le Temps de l’île que Jean-Marc Besse et Guillaume Monsaingeon préparent pour le Mucem (été 2019), en particulier grâce à leur résidence à la fondation Camargo.
Prenons les îles au sérieux, dans leurs noms, leurs formes, leurs fonctions, leurs sons.
Fabriquons les insulaires d’aujourd’hui héritiers des isolari de la Renaissance!

Photo: a David 2 Fox-Island

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #6: résonances bioacoustiques

Mercredi 18 avril 2018,
9h30-12h30
Maison des Astronomes, IMéRA
2 Place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Résonances bioacoustiques

Maxence Mercier, compositeur et artiste numérique, et Hervé Glotin, professeur à l’université de Toulon en Sciences de l’Information et des Systèmes

Notre propos est de rendre sensible des informations issues de la biosphère imperceptible, sans référence et apriori culturels.

Nous disposons de capteurs sonores saisissant le monde à des échelles inaccessibles aux capacités physiologiques de l’homme. L’analyse informatique est le seul moyen pour analyser des millions d’heures d’enregistrement accumulées de jour en jour.
Data mining, deep learning et autres techniques computationnelles sont des prothèses sensorielles à l’écoute du monde.
Elles révèlent les articulations de chant de baleine, la structure des patterns de cachalot dans les abysses et encore les flux d’activité des dauphins roses.

Nos travaux conjoints tirent leurs sources de phénomènes vibratoires, disséqués dans des matrices numériques pour ensuite être réinterprétés comme flux acoustique perceptible à l’oreille d’un auditeur ordinaire.. Notre motivation est de sensibiliser ce dernier à la notion d’écoconscience.

Photo: Muses

Recherche, arts et pratiques numériques #17: Expérimenter l’espace scénique

10h-13h Mercredi 11 avril 2018
IMéRA,
2 place Le verrier
13005 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Yannick Butel, professeur des universités, esthétique et réception, LESA (Laboratoire d’Etudes en Sciences des Arts, Aix Marseille Université)
De l’octet scénique au hocquet du public
Quels rapports entre l’ordre Mevlevi, le prix Brodin reçu par Sophia Kovalevskaya, la création Landschaft mit entfernten Verwandten d’Heiner Goebbels ou le K de Sophie K de Jean-François Peyret ? Ou, et formulons-le d’une autre manière, quelles connexions peut-on faire entre l’ordre des derviches tourneurs qui danse la Sama, une mathématicienne qui s’inquiète de résoudre les équations qui régissent le mouvement d’un solide de forme quelconque soumis à la seule pesanteur, et deux artistes qui recourent aux technologies, à l’image numérique, au TAO (théâtre assisté par ordinateur)… ? En quoi ce triptyque pourrait encore aider la réflexion d’un penseur de l’esthétique et des arts de la scène ?

Sandra Iché, artiste, chorégraphe, Candice Raymond, historienne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ERC Civil Wars, Marjorie Glas, sociologue, CMW, Lyon et IRIS, EHESS, Paris
Droite-Gauche : retours sur une collaboration autour des ressorts biographiques de nos orientations politiques
Le projet Droite-Gauche, conçu comme un projet à la fois de recherche et de création, et partiellement financé par des programmes intitulés « arts et sciences », a été et continue d’être nourri et activé par des « artistes » (chorégraphie, théâtre, son, vidéo, dessin) et des « chercheurs » (philosophie, sociologie, histoire). Si ces dénominations nous informent sur les outils dont chacun s’équipe pour aborder le travail, elles escamotent d’autres traits qui comptent tout autant (les lieux où nous avons grandi ; dans quelles situations nous en sommes déjà venu aux mains ; si nous préférons les ciels glacés, les vents chauds ou la moiteur qui enveloppe les corps ; etc.) Les questions mises au travail dans Droite-Gauche étaient formulées de la manière suivante : comment se forgent et varient nos ethos politiques ? Ou bien : comment se forge notre positionnement au sein de rapports de pouvoir ? Ou bien : comment se forgent nos conceptions de ce qui est « réel », « possible », « souhaitable » ?
Une étape de travail, publique, engageant les chercheurs à présenter leurs travaux depuis la scène du théâtre, a constitué une première incarnation de ce projet (Théâtre de la Cité, Marseille, février 2017, Festival Parallèle). Le projet sous sa forme de « spectacle vivant » (Théâtre de la Joliette, Marseille, février 2018, Festival Parallèle) a notamment consisté à opérer des transferts, des redistributions, entre énoncés « scientifiques », hérités du travail des chercheurs, et énoncés « sensibles », élaborés par l’ensemble des personnes impliquées dans le projet, chercheurs compris. Aujourd’hui nous travaillons à une publication commune, comme une troisième manifestation possible de cette collaboration et avec pour intentions d’une part de clarifier les enjeux auxquels répondent ces projets transversaux et d’autre part de construire les conditions de réception d’un projet comme Droite-Gauche, pour lequel la rencontre entre les sciences sociales et la création artistique ne vise ni une cosmétisation de la recherche scientifique ni une fonctionnalité de l’art.
Pour le séminaire, nous (Marjorie Glas, « sociologue », Sandra Iché, « danseuse », et Candice Raymond, « historienne ») reviendrons sur les motivations qui ont présidé, pour chacune, à notre implication dans le projet, sur la fécondité de cette fréquentation « art et sciences » pour nos pratiques respectives, ainsi que sur les éventuelles gênes ou résistances éprouvées (en vrac, réflexivité méthodologique sur nos « ordres de discours », sur nos outils de transmission…) Nous tenterons notamment de dégager précisément quelques termes/thèmes qui sont au coeur du travail et dont le sens et les usages étant différents d’une discipline à l’autre se trouvent reconfigurés par notre cohabitation : sources, imaginaires, énonciations.

Norbert Corsino, chorégraphe et chercheur, SCENE44, n + n Corsino, Marseille
Machinations
Les domaines ouverts par les arts numériques génèrent des topologies transportables coextensives dans lesquelles la danse peut surgir et s’écrire. Ils libèrent de l’espace à l’imaginaire. Ces outils neufs, les danseurs, les artistes, peuvent et doivent s’en emparer, les technologies en constant devenir et donc toujours inachevées continuent avec d’autres appareillages les techniques du corps, touchant là une caractéristique de la danse de n’avoir ni début ni fin : il n’y a pas de premier geste, ni a fortiori de dernier. Toutes les techniques développées dans les mondes virtuels, demandent que le corps soit étiqueté sur les déplacements dans l’espace, par ses systèmes de repérages perceptifs et représentatifs. Machine vient de ruse, stratagème, machination.

Image:Scène 44

APPEL À COMMUNICATION, (D’)écrire les mondes arabes et musulmans

Cet appel concerne le colloque du second Forum du GIS Moyen-Orient et mondes musulmans qui aura lieu du 1er au 4 octobre 2018
Ecole supérieure du professorat et de l’éducation – Aix Marseille Université
2 Avenue Jules Isaac
13626 Aix en Provence

Tous les deux ans, le Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient et mondes musulmans (http://majlis-remomm.fr/) organise un forum destiné à engager un dialogue entre les chercheurs travaillant sur cette aire culturelle et les acteurs de la société civile (enseignants du secondaire, journalistes, associations, grand public, etc.).

Interroger les modalités de production et de circulation de la connaissance

A l’automne 2018, ce forum portera sur les pratiques d’écriture à travers lesquelles chercheurs, enseignants, mais aussi d’autres acteurs de la société (artistes, blogueurs, journalistes, éditeurs, traducteurs, réalisateurs) pensent, représentent et discutent des mondes arabes et musulmans. L’écriture ici est envisagée dans une acception élargie pour englober les textes, les arts plastiques, les films, les documentaires, le théâtre, les dispositifs numériques, etc.

Interroger les pratiques d’écritures présente un triple intérêt :
– d’une part, celui de mieux comprendre les processus d’élaboration du savoir.
Les recherches sur les textes académiques ont montré combien ceux-ci sont consubstantiels à la production de la connaissance scientifique, et combien l’écriture est au cœur du processus de construction de nos objets de savoir. Sur le terrain ou lors de recherches dans les archives, c’est à travers elle que sont consignées les données récoltées ainsi que les premières réflexions. Les processus de classement et d’indexation participent à des mises en forme et « font sens », faisant de nos pratiques d’écriture des dispositifs à la fois d’objectivation et de subjectivation.

– d’autre part, celui de mieux cerner ses modalités de circulation du savoir.
Loin d’être neutres, les textes académiques sont profondément normés, standardisés. Depuis le 17ème siècle, l’écriture scientifique s’est progressivement constituée en opposition à la littérature en excluant un certain nombre de mécanismes expressifs de son répertoire légitime (la rhétorique, la fiction et la subjectivité). Forte de ces conventions et de celles que leur ont imposées progressivement les différentes disciplines, les formes d’écritures académiques ont fonctionné comme de puissants facteurs de reproduction sociale et ont régulé les conditions de production et de circulation du savoir. En définissant les façons légitimes de rendre compte du réel, les conventions d’écriture qui régissent la production des textes scientifiques fonctionnent comme autant de répertoires de distinction et de hiérarchisation. Ils jouent un rôle fondamental dans la reproduction des frontières entre les disciplines, mais aussi entre le monde académique et le reste de la société.

– et enfin, celui de mieux comprendre les modalités de formation et d’enseignement.
Les mondes arabes et musulmans constituent également un objet de l’histoire scolaire que les événements récents ont parfois conduit à appréhender au seul prisme du problème et de l’urgence, gommant l’appréhension d’enjeux culturels et artistiques indispensables à la compréhension plus fine du monde contemporain. La valorisation de telles approches passe par l’usage de nouveaux supports de transmission qui convoquent les outils numériques autant que la production artistique pour une mise en récit renouvelée.
En somme, en s’interrogeant sur les formats d’écritures ce forum réfléchira aux modes de production, de circulation et de diffusion de la culture scientifique.

Thématiques retenues

– Les écritures contemporaines : enjeux épistémologiques, méthodologiques et politiques,
– Les défis des écritures contemporaines à l’aune d’expériences passées,
– Traduction, édition, diffusion, valorisation : les passeurs de savoir,
– Supports et formats de l’enseignement,
– Écritures et expérimentations art-science,
– Recherche et écritures dans le monde numérique.

Un format au croisement de la recherche et de la création

Afin d’engager une réflexion critique autour des pratiques d’écritures sur les mondes arabes et musulmans, ce forum adoptera un format inédit en articulant sur les mêmes lieux et pendant une période de de 7 jours (28 septembre 4 octobre) sept dispositifs de communication et d’échanges avec le public. L’imbrication de ces dispositifs vise à mettre en perspective et en tension les différents modes d’écriture sur lesquels elles reposent:
(1) deux workshops de 3 jours avec des artistes-enseignants
(2) un colloque international,
(3) des ateliers de formation,
(4) des représentations de spectacles vivants,
(5) une exposition éphémère d’œuvres arts-sciences,
(6) projections de film,
(7) un parcours éducatif.

Le premier objectif de cet événement n’est donc pas de valoriser une forme d’écriture aux dépends d’une autre, ni de revendiquer une nouvelle doxa, mais plutôt d’articuler et de confronter différentes modalités de production de la connaissance et de la création qui se rencontrent encore trop rarement. Ce faisant, le forum du Groupement d’intérêt scientifique Moyen-Orient et mondes musulmans ouvrira un espace d’expérimentation au sein duquel l’ensemble des participants pourront aborder et mettre à l’épreuve librement des formes d’échange et de circulation de la connaissance qui ne sont pas toujours reconnues comme légitimes dans leurs champs respectifs.
Deuxièmement, en nous appuyant sur les partenariats entre nos différentes institutions ainsi que sur des supports permettant de réunir différents publics autour d’un même événement, nous cherchons à recréer du lien entre l’université, le secondaire et le milieu culturel et artistique.

Intervenants

Cet appel à communication s’adresse aux étudiants, enseignants et aux chercheurs de toutes disciplines, ainsi qu’à l’ensemble des acteurs impliqués dans la production d’écritures sur les mondes arabes et musulmans : artistes, éditeurs, blogueurs, journalistes, réalisateurs, documentaristes, etc.

Envoi des projets de communication

Les projets de communication seront envoyés au comité de sélection à l’adresse suivante forumgismom@sciencesconf.org avant le 2 avril 2018 sous la forme d’un résumé de 300 à 400 mots. Les projets artistiques ou documentaires pourront être appuyés par des visuels (formats PDF) ou des liens vers des vidéos.

Sélection

La sélection des communications sera faite par le comité scientifique et artistique du Forum. Les résultats seront communiqués aux candidats le 2 mai 2018.

Membres du comité scientifique et artistique

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU ; IMéRA, AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Eric Chaumont (IREMAM, CNRS/AMU)
Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence)
Sylvie Denoix (Orient Méditerranée)
Karima Direche (TELEMME, AMU, CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélia Dusserre (IREMAM, AMU, CNRS)
Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU)
Anna Guilló (LESA, AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
Richard Jacquemond (IREMAM, CNRS/AMU)
Julien Loiseau (IREMAM, AMU/CNRS)
Elise Massicard (CERI, CNRS/Sciences Po, GIS MOMM)
Christine Mussard (IREMAM, CNRS/AMU)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)

Comité d’organisation

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU; IMéRA, AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence)S
Sylvie Denoix (Orient Méditerranée)
Karima Direche (TELEMME, AMU, CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélia Dusserre (IREMAM, AMU, CNRS)
Aurelie Fillod Chabaud (IREMAM, CNE, AMU, CNRS)
Benoît Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU)
Anna Guilló (LESA, AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
Frédéric Leval (DAAC, Académie d’Aix Marseille)
Julien Loiseau (IREMAM, AMU/CNRS)
Elise Massicard (CERI, CNRS/Sciences Po, GIS MOMM)
Christine Mussard (IREMAM, CNRS/AMU)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Boris Petric (CNE, EHESS/CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)

Coordination, coordination

Joel Belouet, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, chargé de communication, relations extérieures et partenariats
Jeanne Cadieux, responsable administrative du site de l’Ecole supérieure de professorat et d’éducation d’Aix en Provence
Carole Le Cloierec, IDEMEC (CNRS/AMU), chargée de la Culture, Communication, Production et diffusion des savoirs
Julie Karsenty, Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence, chargée des relations internationales et de la recherche
Isabelle Lenoir, IREMAM (CNRS/AMU), Gestionnaire administrative et financière
Marie Pierre Oulié, IREMAM (CNRS/AMU), chargée de communication et webmaster
Rihab Wafa, IREMAM (CNRS/AMU), coordination

Partenariats

IREMAM (UMR 7310)
IDEMEC (UMR 7307)
CHERPA, Institut d’étude politique d’Aix en Provence
Centre Norbert Elias (UMR 8562)
Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence (Mairie d’Aix en Provence)
Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (Aix Marseille Université)
Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Monde Musulman (CNRS)
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université (IMéRA)
Le projet LabexMed
Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (USR 3125)
Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (Tunis)
Centre Jacques Berque (Rabat)
antiAtlas des frontières
Revue Moyen Orient

Image: Mohamed Abusal, « Un métro à Gaza », installation photographique 2011

Al Amakine, une cartographie des vies invisibles, Abdessamad El Montassir

Une microhistoire du Sahara

« Qu’est-ce qu’une Trace-mémoires ?  C’est un espace oublié par l’Histoire et par la Mémoire-une car elle témoigne des histoires dominées, des mémoires écrasées et tend à les préserver. »[1]

Al Amakine[2] est un projet d’art et de recherche qui prend forme par la mise en lumière de lieux porteurs d’événements politiques et sociaux qui ne figurent pas sur les cartes officielles.
Ainsi, Al Amakine suit les micro-histoires du Sahara au sud du Maroc rendues invisibles par l’Histoire officielle.

Très attentif aux micro-histoires, ce projet explore dans les petits récits et les événements imperceptibles, les signes apparemment dépourvus de valeur ou de signification aux yeux des « Grands Événements » de l’Histoire. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre un effacement ou une disparition, mais bien d’ouvrir un interstice inédit pour l’émergence de ces témoignages latents, tout en revendiquant une parole située, contextualisée et ancrée dans l’expérience.

Ces micro-histoires, relayées oralement par les populations locales, relatent des événements politiques, culturels et sociaux importants qui se sont déroulés dans cet espace géographique. Transmises dans un langage poétique, elles constituent un riche patrimoine immatériel, et déploient une histoire endogène et alternative de ce territoire. Or il n’existe aucune trace écrite connue de ces récits, ni aucune cartographie de ces lieux, et leur existence reste méconnue. De ce fait, cet espace géographique apparaît comme un espace vide aux yeux des autres. Il représente ainsi le temps despotique tel que l’a décrit Althusser, c’est-à-dire « un espace sans lieux, un temps sans durée[3] ».

Dans un besoin de ré-élaborer culturellement ce silence et ce vide, Abdessamad El Montassir travaille sur place en collaboration avec des poètes et des citoyens-témoins afin de rechercher minutieusement ces lieux imperceptibles restés vivants dans les récits. À la faveur d’un ensemble de photographies et d’une pièces sonore, Al Amakine révèle ces espaces porteurs de récits et événements latents et tend, à une plus grande échelle, à créer une nouvelle cartographie de ce territoire.

Une cartographie des vies invisibles

Par ce geste, le projet dessine ce que Françoise Vergès nomme une « cartographie des vies invisibles[4] » : une mise en lumière des espaces qui échappent à l’Histoire officielle et de ceux qui se constituent pour y résister. Car au-delà des axes de circulation et des localités reconnus existe une cartographie alternative, tracée par les vies sociales locales, qui bouleverse la logique et suit les routes et les sentiers empruntés par des hommes et des femmes « anonymes »[5]. En étant attentive aux chuchotements, cette  cartographie de l’imprévisible[6] offre un espace de reconnaissance et d’action aux micro-histoires.

Ainsi, en convoquant les témoignages et poèmes des sahraouis, Al Amakine permet la mise valeur d’une histoire renouvelée, ré-inventée de ce territoire, et met en lumière les récits alternatifs de cet espace qui se construisent dans la résilience. Les lieux et micro-histoires dont il est question racontent, témoignent, révèlent les espaces du possible[7] en germe dans les réalités contemporaines.  Ils dessinent des verticalités dans l’horizontalité de l’Histoire qui créent une ouverture vers d’autres possibles.

Conscient de la fragilité de ces narrations, l’artiste souhaite, avec Al Amakine, décentrer le récit globalisant des discours hégémoniques en s’exprimant depuis et à travers un espace supplémentaire, singulier, situé « en dehors » des cartes traditionnelles. Cette place laissée à la narration de la communauté suggère ainsi que les cartographies officielles ne sont pas les seuls territoires du vivant[8] et que des choses adviennent aux confins des logiques admises.

La transmission de ces récits crée des formes de résistance non conventionnelles, peu évidentes, qui peuvent sembler dérisoires. Mais comme le souligne Sonia Dayan-Herzbrun, « c’est souvent dans les petites choses, dans ces minima moralia auxquelles Adorno attache tant d’importance, qu’une possibilité nouvelle, l’invention de quelque chose qui n’a pas encore été, se fait jour[9] ». Ces luttes tracent donc, à l’intérieur d’une configuration sur laquelle nous n’avons pas de prise, l’espace d’une invention.

Des traces mémoires contre le monument

De cette manière, ce projet convoque des faits appartenant à l’histoire silencieuse, présente ou passée, afin de se les approprier, de les transmettre, et de fournir les ingrédients nécessaires à la production d’une contre-phrase[10].

Si Al Amakine se penche sur un espace spécifique du continent, ce travail souhaite, à une plus grande échelle, être un porte-parole pour tous les récits et espaces géographiques situés en-dehors des cartes et des Histoires officielles.

« Je chante les mémoires contre la Mémoire. Je chante les Traces-mémoires contre le Monument. »[11]

Ce texte a été écrit par Gabrielle Camuset et Alice Orefice, 2018.

Al Amakine a été présenté à la Villa Soudan du 2 décembre 2017 au 31 janvier 2018 dans le cadre de la programmation OFF des 11e Rencontres de Bamako, curaté par Gabrielle Camuset et Alice Orefice

Biographie

Abdessamad El Montassir – Né en 1989, vit et travaille entre Boujdour et Rabat. Dans l’ensemble de son travail et de ses recherches, Abdessamad El Montassir ouvre des espaces de négociation convoquant les micro-histoires, rendues invisibles par l’Histoire officielle, et vise à explorer leur place et leurs enjeux dans les sociétés contemporaines. Originaire de Boujdour, dans le Sahara au sud-ouest du Maroc, l’artiste analyse et utilise comme point de départ à son travail la zone géographique où il a grandi. Sa démarche artistique prend forme dans des processus réflexifs qui invitent à repenser l’Histoire et les cartographies à travers les récits collectifs et les archives non-matérielles.

[1] Patrick Chamoiseau in Guyane, Traces-mémoires du bagne, 1994[2]

Al Amakine signifie les lieux en arabe. Ce titre est tiré d’un texte éponyme de Françoise Vergès.

[3] L. Althusser, Montesquieu, la politique et l’histoire, PUF, Paris, 2003. Cité par Homi K. Bhabha, Les lieux de la culture : Une théorie postcoloniale, Payot, Paris, 2007, p. 371.

[4] Françoise Vergès, « Cartographie des  »vies invisibles » », in État des Lieux : Symposium sur la création d’institutions d’art en Afrique, Hatje Cantz, Ostfildern, 2013, p. 37-45.

[5] Ibid, p. 37.

[6]   Ibid, p. 39.

[7]   Felwine Sarr, Afrotopia, Philippe Rey, Paris, 2016.

[8]   Françoise Vergès, « Cartographie des  »vies invisibles » », op. cit., p. 39.

[9]   Sonia Dayan-Herzbrun et al., « Présentation », in Tumultes  , Paris, n° 27, décembre 2006, p. 7.

[10] Voir Gayatri Chakravorty Spivak, Les subalternes peuvent-elles parler ?, Editions Amsterdam, Paris, 2006.

[11]  Patrick Chamoiseau, op. cit.

Photos: Abdessamad El Montassir