Matteo Guidi & Giuliana Racco – The Artist and the Stone [EN]

Matteo Guidi & Giuliana Racco
The Artist and the Stone
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The Artist and the Stone is a multilayered interdisciplinary project that literally negotiates the twofold movement of a subject (a performance artist) and an object (a 25-ton block of stone) from the same refugee camp in the south West Bank to Europe. The project is concerned with the ways people can bypass restrictions and limitations in their daily life, managing to move through systems imposed on them, creating their own paths, languages and forms of expression, driven by their desires.

The Artist and the Stone speaks of mobility, citizenship, desire and constraint, situating itself at a cross-section of considerations on the expanding role of (artistic) mobility, growing border restrictions, and the trade of goods across borders, while placing emphasis on how context dictates value.

Giuliana Racco (Toronto, Canada, 1976). Artist with a BFA (Honours) from Queen’s University and an MFA from the IUAV University of Venice (2006). She was awarded a research and production grant by the Canada Arts Council for the year 2015. Her practice concerns narration, language acquisition, desire and mobility (including that of workers, migrants and refugees).

Matteo Guidi (Cesena, Italy, 1978). Artist with a Diploma in Visual Communication and a Degree in Ethno-anthropology, University of Bologna. He is a member of AAVC (Associaciò Artistes Visuals de Catalunya) and a professor of Sociology of Communication at ISIA of Urbino. He was awarded the Arte para la mejora social 2014 prize by Obra Social La Caixa Foundation. His investigations look into highly imaginative practices in closed spaces of control (such as cooking and photography in prisons).

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Guidi and Racco’s practices converged within the context of factories (2008) and refugee camps in the West Bank (2012). From 2008, they have collaborated continuously and are now both based in Barcelona and  in long-term residency at Hangar (centre for artisticresearch and production).

Guidi and Racco operate at the intersection between art and anthropology, investigating complex contexts of more or less closed structures, i.e. high security prisons, factories, and, most recently, refugee camps. Their practices looks into the ways individuals or groups of  manage their own movement, on a daily basis, through strongly defined systems which tend to objectify them and even induce forms of self-restraint. Reflecting on unpredictable methods of daily resistance sparked by a combination of simplicity and ingenuity, they focus on contexts that are considered marginal or exceptional but, in reality, anticipate more common scenarios.

Together and independently they have participated in exhibitions and festivals and held talks in international contexts, such as the Goethe Institute of Barcelona (ES), GalleriaPiù, Bologna (IT), Department of Justice of Generalitat de Catalunya, Barcelona (ES), AB9 Murcia (ES), Faculty of Fine Arts of the city of Porto (PT), University of Barcelona (ES), Escola Massana Barcelona (E), Kunstuniversität Linz (AT), Il vivaio del malcantone, Firenze (IT), Fondazione Pastificio Cerere, Rome (IT), Double Room, Trieste (IT), Galerija SIZ Rijeka, Museum of Modern and Contemporary Art Rijeka (HR), Akademie der Künste der Welt Cologne (DE), International Academy Of Art Palestine, Ramallah (PS), Artissima Lido, Turin Contemporary Art Fair (IT), Galleria Civica Mestre (IT), NotGallery, Naples (I), Fotomuseum Winterthur (CH), Festival Loop, Barcelona (ES), SESC de Artes – Mediterrane São Paulo (BR), Musée d’Art Moderne et Contemporain, Strasbourg (FR), Bethnal Green Road, London (UK) and the Center For Design Resarch & Education of Hanyang University, Kyunggido (KR).

They have participated in international research and residency programmes in Portugal (Soft Control / The Technical Unconsciuos); West Bank (Campus in Camps / DAAR Decolonizing Architecture Art Residency Bethlehem); Croatia (Kamova Rijeka); Israel (JCVA Jerusalem Center for Visual Art); Italy (O’, Milan & Fondazione Bevilacqua La Masa, Venice) and Luxemburg (Kulturfabrik, Esch-sur-Alzette). They have conducted workshops in a variety of environments, including universities, prisons and refugee camps.

Photograph from the set of the video ¿Qui assumirà el pes de 25 tones de pedra? (Who will take on the weight of 25 tonnes of stone?), M. Guidi, G. Racco, 2015 – Photograph by Alice Daneluzzo.

Qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui? Paris: PUF, 2015 par Anne Laure Amilhat Szary

Anne Laure Amilhat-Szary, Qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui? Paris: PUF, 2015

Les frontières représentent aujourd’hui un enjeu complexe dans la vie des personnes. Elles relient et divisent, elles se font mobiles, s’individualisent aussi, laissant circuler librement certains et retenant d’autres. Qu’elles s’ouvrent ou se ferment, elles sont à la fois l’objet de politiques publiques spécifiques et une importante ressource pour les intérêts privés. Technique de gouvernement des Etats, elles constituent un levier privilégié du capitalisme marchand. Elles sont le lieu d’exacerbation des processus politiques, sociaux, économiques actuels, un laboratoire de notre époque.

Pour l’heure, les frontières internationales restent les supports d’une citoyenneté qui elle-même fonde la démocratie… Mais la façon dont nos limites vacillent met en évidence le devenir incertain de nos systèmes politiques. Comprendre ce qu’est une frontière aujourd’hui, c’est ainsi interroger l’avenir de nos sociétés et reformuler notre relation au monde.

164 pages, 14 euros

Géographe, Anne-Laure Amilhat Szary est professeure à Grenoble. Membre de l’IUF, elle travaille sur les dynamiques frontalières et anime au sein du laboratoire CNRS PACTE, le groupe de recherche « Frontières, altérité, marges, mondialisation, expérimentation ». Elle est aussi membre fondateur du collectif « antiAtlas des frontières ».

Julian Oliver – Border Bumping

Julian Oliver
Border Bumping
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Lorsqu’on voyage, nos appareils mobiles basculent d’un réseau à un autre en fonction des territoires avoisinants, souvent avant même de les avoir physiquement atteints. Le Border Bumping Server collecte les données des antennes cellulaires et les données de localisation et joue avec ce phénomène, le serveur redessine constamment les frontières en fonction de ces décalages. Le travail de Julian Oliver envisage donc l’infrastructure de télécommunication mobile comme une force perturbatrice qui vient bousculer l’intégrité des frontières nationales.

Julian Oliver est néo-zélandais, c’est un ingénieur critique et un artiste basé à Berlin. C’est un défenseur des Free and Open Source Software et il soutient également des initiatives qui encouragent et renforcent les droits sur le web.

Expérimentations art-sciences sociales, un potentiel critique

Rencontres, Grenoble
20 et 21 janvier 2015

Grenoble, 20 janvier, 15H-17H00, salle des actes, IGA, 14 bis avec Marie Reynoard (Noam Leshem, « an exploration in search of a concept »)

Grenoble, 21 janvier 2016, 9H30-17H30, amphi de la MHS Alpes, campus St Martin d’Hères (tables rondes avec NoamLeshem, P. Artières, JF Staszak, K.O’Rourke, A. Guillo, J Stassen, I. Basso, J. Cristofol, S. Mekdjian
Journées organisées dans le cadre du programme AF-FRANCHIR, par PACTE et le CRHIPA

La question de l’expérimentation est au cœur des recherches en sciences sociales des laboratoires PACTE et CRHIPA qui ont engagé depuis plusieurs années des protocoles indisciplinés qui engagent la création des chercheurs et multiplient les partenariats variés avec des artistes.

Une première journée avait été organisée sur le potentiel de ce type de rencontres et l’heuristique des « pas de côté » le 11 décembre 2014 (cf. la capsule vidéo tirée de cette journée), elle avait permis de croiser les regards autour des Expérimentations territoriales (Données & Représentations. Méthodes & Connaissances).

Pour cette nouvelle édition, nous vous convions à venir découvrir des expériences marquantes autour du travail de collectifs comme La Fin des Cartes (Anna Guilló, Paris I et Karen O’Rourke), No Man’s Land Expedition (Noam Leshem, U. de Durham, UK), An expedition in search of a concept et L’antiAtlas des Frontières (Jean Cristofol, Anne-Laure Amilhat Szary, Sarah Mekdjian), mais aussi des travaux scientifiques d’historiens et géographes inspirés par l’analyse et la production de l’image (les historiens Philippe Artières : « Un historien au pays de l’art contemporain », ou Sylvain Venayre avec dessinateur Jean-Philippe Stassen, Claire Marynower, les géographes Anne Volvey ? et Jean-François Staszak : « De l’art à la culture populaire : parcours géographique »), en présence enfin d’artisans de la production des résultats de ces travaux (les éditeurs Michel Baverey et Manuela Vaney, la produtrice de Webdocs Cécile Cros-Couder – Agence Narrative.

Les interventions n’ont pas de titre de façon à laisser à chacun des intervenants une grande liberté dans son approche des échanges. La présentation peut être une communication orale, mais aussi une démonstration ou toute autre tentative inédite.

Francesca Materozzi – (Giochi) senza confine 2.0

Article de Francesca Materozzi paru sur Corriere delle Migrazioni

A Crossing Industry (nell’immagine vedete un suo screenshot) è un video gioco ispirato alla rete di commercio transfrontaliera e informale che, nonostante l’apartheid, si è sviluppata al confine tra tra West Bank e Israele. Si tratta di una simulazione della realtà che consente ai giocatori di mettersi, in particolare, nei panni degli operai palestinesi, che dormono in uno stato (ampiamente non riconosciuto)  ma lavorano vivono in un altro.  Lo hanno ideato un antropologo, Cedric Parizot, un artista digitale, Douglas Edric Stanley, e un gruppo di studenti dell’Ecole Supérieure d’Art d’Aix En Provence. Per il momento non è ancora scaricabile on line, ma a breve – questo almeno l’auspicio degli autori – dovrebbe esserlo, e gratuitamente.

The Transborder Immigrant Tool è un’applicazione per telefoni cellulari dotati di antenne Gps. Permette di individuare, nel deserto che separa gli Usa dal Messico, i siti in cui gli attivisti portano delle taniche d’acqua, mettendole a disposizione di quanti attraversano irregolarmente la frontiera. Questo strumento pensato e creato con il sostegno di alcune ong, ha permesso a molte persone di sottrarsi alla disidratazione e, quindi, alla morte. dalla disidratazione e quindi la vita. E’ un chiaro esempio di ciò che si può creare unendo ricerca sul campo, tecnologia e la militanza politica.

Liquid Traces è un video (prodotto all’interno di un progetto del Centre for Research Architecture dell’università londinese Goldsmiths) che offre la ricostruzione computerizzata del tragitto compiuto nel canale di Sicilia dall’imbarcazione del cosiddetto caso “left to die Boat”: 72 passeggeri, che nel marzo 2011 tentavano di raggiungere l’isola di Lampedusa dalla Libia a bordo di una piccola imbarcazione, furono lasciati andare alla deriva per 15 giorni all’interno di un’area marittima sorvegliata dalla NATO. Nonostante i numerosi segnali inviati per identificare la loro posizione e le numerose interazioni avvenute in mare, tra cui quelle con un elicottero e una nave militare, nessuno intervenne per salvarli e solo nove di essi sopravvissero. Lavorando per circa 8 mesi, e usando immagini satellitari, report tracciati dai radar e altre fotni, Charles Heller e Lorenzo Pezzani hanno ricostruito il percorso, consentendo di individuare le responsabilità di quelle morti.

Con strumenti come questi il dibattito sulle frontiere, sul loro significato e sulla loro attualità, viene a porsi in una dimensione inedita e quantomai contemporanea. Ne parliamo con Cédric Parizot, che oltre ad avere ideato il videogioco di cui sopra, coordina il sito antiAtlas des frontières, «un progetto di ricerca che incrocia lo studio, l’arte e gli addetti al settore per rapportarsi al tema della destrutturazione dell frontiere in maniera un po’ iconoclasta e indisciplinata». Essenziale, nell’approccio di Atlas, la condivisione e il dialogo tra competenze diverse: l’antropologia, l’arte, la tecnologia più avanzata…. E questa è stata messa in atto per circa due anni, dal 2011, durante dei cicli di seminari che vedevano coinvolti studiosi in scienze pure ed umanistiche, cercando però la collaborazione sia degli artisti che di addetti al settore per arrivare, come passo successivo alla costruzione del sito. «Il coinvolgimento degli artisti non corrisponde a una questione di senso estetico – sottolinea Parizot- ma piuttosto di sperimentazione. Si vuole utilizzare la tecnologia e la creatività per creare delle nuove forme di narrazione e di diffusione della ricerca, che vada oltre il mondo accademico e che sia diretto ad un pubblico più amplio».

L’arte diviene così elemento essenziale per comunicare all’esterno, con propri specifici linguaggi, ma può diventare anche strumento di perturbazione. La creazione di Heath Bunting “The borderXing guide” ne è un esempio concreto. In questo caso ricercatore ha attraversato tutte le frontiere Schengen illegalmente per cercare di capire dove si nascondessero le falle del sistema. Le ha repertate tutte e successivamente le ha messe su un sito internet aperto a tutti i cittadini di quei paesi che hanno bisogno di un visto per entrare in Europa e contemporaneamente lo ha reso inaccessibile a tutti quegli stati che invece non ne hanno bisogno. Si è trattato in pratica di mettere simbolicamente sottosopra la mobilità. «Se si vuole è eversivo – commenta Parizot -ma contemporaneamente è utile se si vuole capovolgere i punti di vista».

C’è un posizionamento politico chiaro e se da una parte si vuole sottolineare la nuova “architettura della violenza” messa in atto con la costruzione delle frontiere moderne, dall’altra il lavoro dei ricercatori e degli artisti è utile a romperne la concezione attuale. «Il punto centrale – spiega Parizot – è che noi cerchiamo di avere un quadro quanto più completo della questione per poter discutere su questo argomento. Aprire uno spazio, creare un’area di ricerca dove non ci siano limiti prestabiliti. Non vogliamo creare un metodo ma l’approccio nel quadro della ricerca e dell’arte».

Inoltre è stato possibile entrare in contatto con associazioni e addetti al settore. Anche coloro che solitamente sono “dall’altra parte della barricata”. «L’idea è di ascoltare tutti. Abbiamo dei colleghi che insegnano in una scuola militare a Rennes. Abbiamo avuto anche altre persone che lavorano sul terreno con i militari. -ci racconta Parizot – Noi come ricercatori in scienze umane abbiamo di solito il punto di vista di chi subisce il controllo alle frontiere mentre loro lavorano con coloro che questi dispositivi li organizzano. E’ stato quanto meno affascinante sentirci descrivere i dispositivi di controllo che stanno studiando anche se attualmente sono raramente operativi». Altro aspetto interessante che emerge dallo studio delle frontiere è anche come questi dispositivi di controllo riproducono le falle del sistema che li mette in atto.

Attualmente al progetto che è sostenuto da Imera (Istituto di ricerca e studio sul mondo arabo e mussulmano) della scuola d’arte di Aix en Provence, dell’Università di Grenoble e della “La Campagne, lieu de creatione” di Marsiglia, hanno lavorato molti studiosi ed artisti di varie parti del mondo.Il sito dalla sua creazione ha avuto circa 60.000 contatti unici. E’ quindi uno strumento fondamentale per diffondere questo approccio. «Da qui e partito anche un lavoro di partecipazione a eventi nazionali ed internazionali dove abbiamo cercato di farci conoscere». Racconta soddisfatto Parizot.

E infatti fermandosi all’Italia, hanno partecipato al Festival dell’Internazionale di Ferrara a settembre e al “The Art of Bordering” al Maxxi di Roma ad ottobre di quest’anno. Ma non è finita qui. Per la fine del prossimo anno è in programma anche un libro sull’antiAtlas e la creazione di una rivista on line che tratti sia di arte che di scienze ma soprattutto frontiere. Contemporaneamente molti saranno gli appuntamenti in cui il tema delle frontiere sarà centrale. Tra questi vi segnaliamo la 7ma Conferenza Internazionale di Geografia Critica che si terrà a Ramallah dal 26 al 30 luglio. Luogo particolarmente significativo per i molteplici fattori che vengono coinvolti (sociali, politici, economici e storici) in un contesto storico geografico in continua evoluzione. Una zona dove la frontiera permea tutti i settori, anche quello accademico, se si considera che molti ricercatori provenienti da alcuni paesi musulmani non potranno avere il visto d’entrata e dove gli stessi israeliani verranno fortemente limitati nella partecipazione.

Camille Schmoll – Compte rendu du colloque: The Art of Bordering

Camille Schmoll
Université Paris VII Denis Diderot, France
décembre 2014

Les artistes, chercheur.e.s et activistes réunis au Maxxi (Rome) du 24 au 26 octobre dernier ont contribué à bousculer les approches fixistes du territoire et de la géographie politique en nous proposant de nouveaux récits et imaginaires des frontières. Par leurs approches circulantes, multi-vocales et multi-situées, les travaux présentés ont montré qu’il n’y a en aucun cas une seule cartographie possible des frontières, mais bien de multiples visions et vécus. Ces visions ont souvent pour base un travail d’ethnographie, mais elles s’en émancipent, en prenant diverses voies de traverses pour nous restituer la diversité des pratiques et expériences des frontières. Elles insistent également sur le caractère évolutif et la relocalisation constante de ces frontières, à l’instar de la vidéo de de Simona Koch intitulée Borders, qui condense en quelques minutes l’évolution multi-séculaire des frontières européennes.

Du point de vue des études migratoires, les travaux qui ont été présentés lors de ce colloque-exposition témoignent d’un retournement critique du champ, dans la lignée des critical border studies. Lié au renforcement croissant des frontières et dispositifs de contrôle dans l’espace européen et en ses marges, ce renouveau critique se nourrit d’un certain nombre de catégories – humanitarisme  et raison humanitaire, encampement etc… – et d’auteurs, notamment Didier Fassin et Michel Agier.  Ces travaux mettent en scène des frontières certes parfois diluées et multilocalisées, mais également catégorisantes et hiérarchisantes, comme l’ont souligné tour à tour les travaux de Nick Mai autour de l’humanitarisme sexuel ou ceux de Barbara Sorgoni sur les « régimes de vérité » qui régissent la validation/invalidation des témoignages des demandeurs d’asile. On est probablement là face au plus criant paradoxe de la mondialisation néolibérale qui, tout en favorisant la circulation des objets et des capitaux, classe et contraint celles des individus, comme cela a été souligné à plusieurs reprises durant le colloque.

Ce qui est intéressant dans ce moment critique des études migratoires est qu’il coïncide avec ce qu’on pourrait appeler un tournant visuel et digital qui parcourt aussi bien les disciplines artistiques que les sciences sociales. Dans le contexte italien, on est face à un foisonnement de productions visuelles critiques, souvent participatives, mêlant collectivement activistes, journalistes, artistes, migrant.e .s et chercheur.e.s. Parmi ceux qui ont été mentionnés ou présentés lors du colloque, les travaux de Heidrun Friese, de Zalab, de l’Archivio Memorie Migranti contribuent à enrichir nos façons d’appréhender les trajectoires et expériences migratoires. La multiplication des visualisations et des rendus possibles accroit aussi l’espace de liberté des chercheur.e .s et artistes. Elle rend possible l’épanouissement de l’imaginaire socio-géographique autour d’une approche véritablement complexe, kaléidoscopique des frontières, qui hybride parfois fiction et réalité.

L’apport des positions post-structuralistes est ici central: alors que le réseau présenté dans Stones and Nodes par Cédric Parizot, Mathieu Coulon, Guillaume Stagnaro et Antoine Vion  évoquait l’acteur-réseau de Latour, c’est le cyborg et les multiple voices de Donna Haraway que m’évoque Samira de Nicola Mai. Les visualisations qui nous ont été présentées montrent que la frontière peut être contestée comme nous y engage le film Io sto con la sposa ou encore les travaux de cartographie critique et participative du groupe Migreurop Close the camps! présentés par Isabelle Arvers. C’est alors la dimension performative des frontières qui s’impose, permettant non seulement d’interroger les frontières mais de les retourner ; de ne pas montrer seulement comment elles agissent et se constituent, mais de les percer selon l’expression d’Antonio Augugliaro. Charles Heller et Lorenzo Pezzani subvertissent ainsi les dispositifs de surveillance des frontières en les utilisant pour produire de la preuve de leur caractère assassin, dans le documentaire Liquid Traces.

La frontière fédère des systèmes informels et informels, des réseaux technologiques et humains, elle fait dispositif. Les chercheur.e.s et les artistes mettent en œuvre de nombreuses tactiques d’appréhension des multiples situations qu’elle agrège. Une autre version du territoire et de la frontière s’impose alors, une frontière mobile, encorporée, rhizomatique, à l’image de la frontière-réseau décrite par Cédric Parizot, Mathieu Coulon, Guillaume Stagnaro et Antoine Vion. C’est aussi à une réflexion de fonds sur les rouages du pouvoir que nous ont conviés les intervenants, ouvrant la boîte noire de l’Etat pour en mettre en évidence ses multiples ressorts et acteurs, à l’instar du travail de Federica Infantino qui décortique les mécanismes de l’examen et du traitement par les consulats des demandes de visas.

Du point de vue de la géographie des frontières, ce ne sont plus des lignes que nous observons, mais bien des « lieux de fixation », qu’ils s’agissent de mers, de murs, de corps ou encore d’îles ; « lieux de fixation » technologiques, pour reprendre l’expression de Steve Wright ; mais également lieux de tous les imaginaires et transformations culturelles, comme nous l’ont rappelé Chiara Brambilla et Elena dell’Agnese, dans leur travaux menés à Lampedusa et à la frontière américano-mexicaine, autour de la notion de borderscape. Le positionnement, la subjectivité des chercheur.e.s et des artistes sont au cœur de la production de ces borderscapes, tout comme les dynamiques d’intersubjectivité qui se créent entre chercheur.e.s, artistes et migrant.e.s. Cédric Parizot est au cœur du réseau qu’il explore et Nicola Mai tient ainsi tout autant la vedette que Samira dans son ethnofiction.

Action de l’Etat et des institutions in the making, subjectivités des artistes et des chercheur-e-s, ce sont également les subjectivités encorporées des migrant-e-s qui sont au cœur de la réflexion, pour produire des subjectivités contre-hégémoniques de la frontière, pour reprendre l’expression de Chiara Brambilla, dans la lignée d’une approche phénoménologique. Le documentaire Les messagers d’Hélène Crouzillat et Laetitia Turall restitue ainsi les témoignages de migrants ayant traversé la frontière des migrant.e.s du Sahara à Melilla et leur intense côtoiement avec la mort de leurs proches et compagnons de route. Ces migrants mettent au cœur de leurs récits le sentiment de déshumanisation progressive qui préside à ces trajectoires.

Il est d’autant plus urgent de restituer ces expériences et individualités migrantes que nous sommes actuellement assaillis par les représentations médiatiques de la horde ou de la masse migratoire, y compris lorsque celles-ci s’articulent à un discours empathique et compassionnel. Cette focalisation sur les subjectivités migrantes permet également de tenter de comprendre ce qu’il reste aux migrant.e.s une fois que toutes les explications structurelles sur la migration sont épuisées. En d’autres termes, c’est l’autonomie migrante qui est ainsi mise au centre de la réflexion, une autonomie qui persiste parfois coûte que coûte, au péril de sa propre vie.

A plusieurs reprises durant ce colloque, le caractère critique du moment actuel dans le sud de l’Europe nous a été rappelé, à l’instar du témoignage de Virginie Baby Collin sur la situation migratoire espagnole. L’Europe et la Méditerranée traversent aujourd’hui une triple crise : économique (qui a conditionné la reprise des flux de départs en provenance d’Europe du Sud et les retours de migrants au pays) ; politique (crise des souverainetés nationales, montée de la xénophobie et des nationalismes en Europe, et dans certains contextes explosion des violences envers les étrangers et renforcement des frontières); politique encore, au sens de l’explosion des guerres civiles et du développement des révoltes à la suite des printemps arabes.

Il est probable par ailleurs que la perception du fossé existant entre l’immobilisation de certains et la connexion croissante des autres (connexions humaines, informationnelles) accentue le sentiment de crise et d’injustice parmi les indésirables, comme nous l’a rappelé Corrado Bonifazi. On sait également, suite aux travaux de Michel Agier,  à quel point les notions de crise et d’urgence peuvent elle-même être fonctionnelles à la production des frontières.

Du point de vue de l’Italie, ce colloque-exposition a certainement décloisonné les débats en élargissant la perspective vers le Sud de la Méditerranée et l’Est de l’Europe. Il a questionné la centralité de la situation italienne, notamment face à ce qui est perçu comme la menace d’une immigration massive de demandeurs d’asile.

Concernant la possibilité pour le moment actuel de se transformer en crise créative, plusieurs scénarios nous ont été proposés : des plus optimistes, pariant sur la capacité des activistes en réseau à s’approprier les dispositifs et à contrer la frontière-réseau ; aux plus sombres et dramatiques concernant les développements technologiques récents et la sophistication technologique extrême des formes de contrôle.  Ce qui est certain est que le colloque a permis de renouveler la définition des possibles, à réfléchir aux types de refus que nous souhaitons opposer à la frontiérisation, aux discours et alliances possibles, avec la certitude, renforcée à l’issue de ce colloque, que la focalisation sur une seule vision/version de la frontière est une stratégie vouée à l’échec.

Huub Dijstelbloem – Border surveillance and counter surveillance

Huub Dijstelbloem
Border surveillance and counter surveillance

The concept of surveillance is usually applied to state activities and technologies that aim to register and control certain populations. However, historically the concept of surveillance refers to the initiatives of citizens to control state power as well. This project will study the interaction between surveillance and counter surveillance in the context of border control and mobility management. One the one hand, it aims to investigate recent initiatives in Europe and the United States to digitalize border controls and to extend their operational range from a conceptual, normative and empirical point of view. On the other, it studies how ‘watch dogs’ such as NGOs and humanitarian organizations which support refugees and aim to protect privacy and human rights respond to the specific challenge of border surveillance. In addition, the project researches various initiatives by artist, activists and academics (often in combination) that aim to visualize issues relate to border control. As a result, the project aims to gain more insight in how debates in the public sphere take place in a visual and often technologically mediated way and how the digitalization of border controls affects the nature of surveillance and counter surveillance. As such, the study will offer a deeper understanding of the nature of checks and balances in contemporary highly technological democracies. In order to do so, the project will compare examples of surveillance and counter surveillance at the Southern borders of Europe and the US and identify initiatives of visualizing and counter-visualizing at the Greece-Turkey border and at the US-Mexican border.

Outline

History and philosophy of technology increasingly pay attention to the technological dimension of state formation and the technicalities of the state apparatus. In addition, studies at the intersection of philosophy of science, political philosophy and science and technology studies have emphasized that issues concerning technology and the state relate to questions of democracy as well as they affect the way citizens are included or excluded from state’s activities or the public sphere.

An area in which all these issues are present is the surveillance of borders. Technologies have highly influenced the functioning and meaning of borders and borders control. Three transformations are significant in this respect.

Firstly, border checks do not always take place at entry points such as physical frontiers, harbors and airports, but form part of a much wider area of monitoring, admission requirements and administrative processes; for example, the illegality checks done via personal data registration. Border are increasingly instruments of ‘remote control’. Arguably, the border is omnipresent, as well as portable (ID card) and virtual (databases). As a consequence, the border is not just a wall erected to protect ‘Fortress Europe’ from advancing migrants, but the EU’s new digital borders are connected through the screens of border officials, police, visa offices etc.

Secondly, border control is not only carried out by governments. There may be co-operation with, for example, medical professionals (for X-rays and DNA laboratories to determine family relations) and private business (such as the Schiphol Group, that collaborates in the program Privium on iris scans). Some policy developments in this area are also supported and driven by private industries. The ‘Homeland security market’ has grown considerably in more recent years. Border control is not only in public hands but also in professional and private hands.

Thirdly, border control increasingly targets the human body. The external characteristics of migrants are not only presented in terms of descriptions (height, eye color) in data files; actual imprints of the body such as fingerprints are increasingly finding their way into bureaucratic systems, making bodies ‘machine readable’. The body is interpreted and formatted as if it were an information storage device that simply needs to be scanned in order to be registered. The body becomes ‘the universal ID card of the future’ and indeed, the body functions more and more as a lie detector that can accuse and condemn people but also acquit them.

As a result, border control and mobility management have become part of a large scale surveillance regime. They include not only migrants of all sorts but citizens and so-called ‘trusted travellers’ as well. Policies aim to combine the free movement of people, goods, money and information with security measures to safeguard borders and prevent illegal activities. Attention gradually shifts from ‘representing’ to ‘intervening’ now that different sorts of technologies are concerned with profiling, risk analysis and pre-emptive strikes. A recent example is the ‘intelligence-driven’ approach Eurosur (European Border Surveillance System) which became operational December 2, 2013 and coordinates technologies varying from ships, helicopters and radar to biometrics and databases.

The interoperability of databases making use of biometrics combined with iris scans, GIS technology, radar images, infrared and satellite technology, and statistical risk calculation creates a surveillance network to store and exchange all kinds of data extracted from migrants and travellers. The more recent development of big data analysis is now also increasingly finding its way into public policy making. The state’s perception of reality thus becomes more technologically and statistically ‘datafied’.

This digitalization and datafication is not without consequences for the way watchdogs act. Counter surveillance can be distinguished in vigilance, denunciation and evaluation. It often takes place in decentralized and mediated ways such as by media coverage, internet forums, social media, and NGOs that act as an in between in the public sphere between states and citizens. As such, surveillance and counter surveillance do not consist of a centralized public confrontation between citizens and the state but of a distributed network of technological formats and dispersed places in which this relationship is re-enacted. This re-enactment results in a process of representing in trajectories that connect migrants, data, computers, fingerprints, bodies and civil servant. In those trajectories not only borders but also boundaries between different ‘worlds’ such as political, legal, economic, and moral regimes need to be crossed. As a result, when becoming a public affair the issue of ‘border surveillance’ is related not only to different practices and various forms of knowledge and information but also to different values and worldviews.

The increasing deployment of information technologies not only affects the nature of border controls but the checks and balances of democracies and the nature of the public sphere as well. Digitalized mobility management transforms the relationship between states and people and between policies, interventions and behavior. Technologies applied in border control and mobility management give rise to new questions since they affect migrants’ and travellers’ privacy, bodily integrity, mobility, quality of data, information storage and exchange, and opportunities for correction. In addition, a strengthening of border controls is likely to increase the risks migrants are willing to take to reach their destination.

Migration policy, border control and mobility management are fields in which a clash takes place between state surveillance and counter surveillance by NGOs and human rights organizations. As a consequence, organizations involved with the problems migrants meet in their attempts to cross borders illegally challenge governmental techniques by supplying information on the negative consequences of a restrictive and selective migration policy to media and the public at large. Examples are tactics such as mapping and counter mapping migration routes and refugee camps and the launch of interactive websites that invite the public to report casualties.

The project aims to arrive at a systematic inventory of different forms of counter surveillance and of the different ways watchdogs visualize issues related to border control and mobility management. In doing so, it will study how watchdogs are not only concerned with the representation of specific affairs and the mobilization of public attention, but are also involved with ‘issue formation’ and the shaping of ‘publics’.

Huub Dijstelbloem (dijstelbloem@gmail.com) is Professor in Philosophy of Science and Politics at the University of Amsterdam (UvA) and Senior Researcher and Project Leader at the Scientific Council for Government Policy in The Hague (WRR). He studied Philosophy (MA) and Science Dynamics (MSc) in Amsterdam and in Paris at the Centre de Sociologie de l’Innovation (CSI, supervision: Prof Bruno Latour) of the Ecole des Mines. He completed his PhD at the UvA at the Department of Philosophy.

Huub is board member of the Netherlands Graduate Research School of Science, Technology and Modern Culture (WTMC) and of the Advisory Board of the Institute of Interdisciplinary Studies (IIS) of the UvA. Earlier, he was Program Coordinator Technology Assessment at the Rathenau Institute and researcher at Sci-Quest and editor of the open access journal for contemporary philosophy Krisis. He is involved in public debates about science, technology and democracy and is one of the initiators of the movement Science in Transition.

His recent books and co-edited volumes include Bestemming gewijzigd. Moderniteit en stedelijke transformaties (2013), Migration and the New Technological Borders of Europe (Palgrave, 2011), Onzekerheid troef. Het betwiste gezag van de wetenschap (Van Gennep, 2011), Het gezicht van de publieke zaak. Openbaar bestuur onder ogen (Amsterdam University Press, 2010), De Migratiemachine (Van Gennep, 2009) Rethinking the Human Condition. Exploring Human Enhancement (Rathenau, 2008) and Politiek vernieuwen. Op zoek naar publiek in de technologische samenleving (Van Gennep, 2008).

Relevant key publications of principal investigator

Dijstelbloem, H.O. (in press, 2015). ‘Mediating the Med. Surveillance and Counter-Surveillance at the Southern Borders of Europe’, in: J de Bloois, R Celikates & Y Jansen (Eds.), Critical Perspectives on the Irregularisation of Migration in Europe; Detention, Deportation, Death. Rowman and Littlefield.
Broeders, D.W.J. & Dijstelbloem, H.O. (in press, 2015). ‘The datafication of mobility and migration management: the mediating state and its consequences’. In I Van der Ploeg & J Pridmore (Eds.), Digital Identities. Routledge.
Dijstelbloem, H. & Broeders, D. (2014). ‘Border surveillance, mobility management and the shaping of non-publics in Europe’. European Journal of Social Theory. ONLINE FIRST JUNE 2014
Dijstelbloem, H. and A. Meijer (eds.) (2011) Migration and the New Technological Borders of Europe, Basingstoke: Palgrave MacMillan.
Dijstelbloem, H., A. Meijer and M. Besters (2011) ‘The Migration Machine’, in: Dijstelbloem, H. and A. Meijer (eds.) (2011) Migration and the New Technological Borders of Europe, Basingstoke: Palgrave MacMillan.
Dijstelbloem, H. A. Meijer and F. Brom (2011) ‘Reclaiming Control over Europe’s Technological Borders’, in: Dijstelbloem, H. and A. Meijer (eds.) (2011) Migration and the New Technological Borders of Europe, Basingstoke: Palgrave MacMillan.
Dijstelbloem, H. (2009) ‘Europe’s new technological gatekeepers. Debating the deployment of technology in migration policy’ (2009), in: Amsterdam Law Forum, special issue on Privacy and Technological Development, August 2009
Dijstelbloem, H. en A. Meijer (red.) (2009) De migratiemachine. Over de rol van technologie in het migratiebeleid, Amsterdam: Van Gennep.
Dijstelbloem, H. en A. Meijer (2009) ‘Publieke aandacht voor een ongekende machine’, in: Dijstelbloem, H. en A. Meijer (red.) (2009).
Dijstelbloem, H. (2009) ‘De raderen van de migratiemachine’, in: Dijstelbloem, H. en A. Meijer (red.) (2009).

Bordering Europe Abroad: Schengen Visa Policy Implementation in Morocco and Transnational Policy-Making from Below

Soutenance de thèse de Federica Infantino

Institut de Sociologie, Avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles
Université Libre de Bruxelles, Salle Henri Janne, bâtiment S, 15ème niveau
Novembre 2014 à 10h00

The constitution of the European visa regime has deservingly received much scholarly attention. It has been analyzed as part of the policy toolkit that displaces migration control away from the edges of the territory of Europe. Nevertheless, the street-level implementation of this European policy in national consulates remains understudied. This dissertation sheds ethnographic light on Schengen visa policy implementation that is conceptualized as bordering policy. By delivering Schengen visas, state and nonstate organizations achieve the filtering work of borders; this dissertation therefore investigates the day-to-day bordering of Europe abroad and using a comparative approach and focusing on from the theoretical perspective of street-level policy implementation. The analysis builds on a comparative case study: it focuses on the visa sections of the consulates of two old immigration countries, Belgium and France, and one new immigration country, Italy, which implement visa policy in a same third country, i.e. Morocco. This study highlights cross-national differences of visa policy day-to-day implementation that are due to shifting historical backgrounds, national sense-making of visa policy, and distinct organizational conditions. However, the comparative research design and the inductive epistemological approach deployed have revealed processes of transfer at the implementation level, which result in transnational policy-making from below. Informal interactions between actors constitute a ‘community of practice’ based on the desire to share local and practical knowledge rather than expert knowledge in order to address problems linked to day-to-day implementation. The street-level view of visa policy implementation in a comparative perspective reveals that bureaucratic action is aimed at stemming undesired regular migration rather than irregular migration.

La construction d’un régime européen de visas représente un domaine de recherche important. Ceci a été analysé comme un des instruments politiques qui déplacent le contrôle migratoire au delà des limites du territoire européen. Cependant, la mise en œuvre dans les consulats nationaux reste très peu étudiée. Cette thèse analyse la mise en œuvre de la politique du visa Schengen conceptualisée comme politique des frontières. Par la délivrance du visa Schengen, organisations étatiques et non-étatiques réalisent le travail de filtrage des frontières. Cette thèse investigue la construction quotidienne de la frontière européenne à l’étranger en privilégiant la perspective théorique de la mise en œuvre des politiques publiques. L’analyse s’appuie sur un cas d’étude comparé. Elle se concentre sur les services visas des consulats de deux anciens pays d’immigration, la France et la Belgique, et un nouveau pays d’immigration, l’Italie, qui mettent en œuvre la politique du visa dans un même État tiers : le Maroc. Cette étude met en évidence des différences nationales importantes qui sont dues aux différents passés historiques, à l’attribution d’un sens national à la politique du visa, aux conditions organisationnelles distinctes. Toutefois, la méthodologie comparative et l’approche épistémologique inductive choisis ont permis de mettre en exergue des processus de transferts au niveau de la mise en œuvre qui constituent l’action publique transnationale par le bas. Les interactions informelles entre les acteurs constituent une ‘communauté de pratiques’ basé sur le désir de partager un savoir pratique et local qui sert à adresser des problèmes liés à la mise en œuvre au quotidien.

Colloque Les villes arabes : compte-rendu

Compte-rendu par Daniel Meier (CNRS-Grenoble)

Les révolutions de 2011 ont porté au-devant de la scène la centralité des villes arabes dans les évolutions en cours. En révolte, détruite ou recomposée, la ville est un observatoire original et pertinent des grandes mutations sociales, économiques et culturelles que traverse une société.

Où se situe aujourd’hui la ville arabe sur la toile des villes du monde ? Issue d’une riche construction historique, comment fait-elle face aux nouveaux défis et à l’émergence dans l’aire arabe d’une citoyenneté ?
Voir le programme (pdf)

Le colloque Villes du Monde Arabe qui s’est tenu le 23 octobre dernier à l’hôtel de ville à Paris à l’initiative du Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO) (http://cerclechercheursmoyenorient.wordpress.com) a retenu notre attention tant sa thématique ne cesse de soulever des enjeux de frontières, en marge des divisions, zonages, répartitions socio-spatiales et autres conflits communautaires affectant les zones urbaines au Moyen-Orient. Dans son introduction, Sébastien Boussois, le Président du CCMO, fournissait une explication à ce phénomène en relevant à quel point les villes sont les moteurs du changement dans cette région, des espaces privilégiés du politique et de ce fait des enjeux de pouvoir.

Quatre panels totalisant une vingtaine de communications ont rythmé la journée. J’ai sélectionné ci-dessous quelques unes d’entre elles qui articulaient de façon saillante différents aspects (politiques, sociaux, militants, géographiques ou culturels) de ces jeux sur l’espace.

Dans sa présentation sur Jérusalem, Elias Sanbar, ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO, soulignait la confluence des lignes de clivages qui traversent et divisent la ville en divisant les visions sur celle-ci. Son propos visait a montrer que le caractère sacré de la ville a rajouté une ligne de division entre parties en conflit autour de la « souveraineté divine » du lieu. Militant pour la laïcisation du débat sur la ville et son partage, il notait qu’au-delà des politiques discriminatoires à l’égard de ses résidents Palestiniens, à Jérusalem, « on n’a pas besoin d’un mur pour savoir où sont les souverainetés », en référence à la résolution onusienne 242. Fort pertinemment, il soulignait en conclusion que les récentes reconnaissances de la Palestine par certains Etats (Grande-Bretagne, Suède, etc) sont importantes puisque les Etats ont besoin de connaître les frontières et la capitale d’un Etat qu’ils viennent de reconnaître.

Julien Salingue, doctorant en science politique, a pour sa part montré avec son étude sur la ville d’Hébron en quoi sa division et la dégradation de la situation des Palestiniens dans la zone H2 est un condensé de la situation des Palestiniens en Israël-Palestine. Dominé militairement par l’armée israélienne qui y protège quelques colons fanatiques en raison de la présence d’un lieu sacré, cette zone voit se dérouler un processus de grignotage de la souveraineté palestinienne par technique du fait accompli avec la complicité des forces occupantes. Cela a conduit à la fermeture de 70 commerces et au départ de 40% des familles vivant dans la vieille ville. Ce faisant il a montré tout ce que cette occupation doit à des techniques de ségrégations spatiales sur base ethno-nationale.

L’intérêt de la présentation de Clément Steuer, politologue et chercheur associé au CEDEJ, sur les clivages territoriaux dans la révolution égyptienne est bien sûr d’avoir mis en lumière la spatialisation des soutiens au mouvement révolutionnaire dans les marges désertique et au Sud du pays. Mais plus encore, il montré à partir de l’étude des villes de Tanta et Suez que le retournement politique qui a renversé les Frères Musulmans et le président Morsi a été accompagné (et sanctionné par les urnes) d’un redéploiement des frontières politiques avec l’alliance des anciens révolutionnaires et du Nord du pays avec le régime militaire du général Sissi.

Matthieu Rey, maitre de conférence en histoire, a effectué une comparaison des villes syriennes entre les années 1950-60 et la période actuelle en soulignant le rôle de la ville comme espace d’éveil au politique. Il a ainsi mis en avant la transformation des bourgs ruraux en villes de taille moyenne qui ont dès lors joué un rôle clé dans le soulèvement syrien depuis 2011. Ce faisant il a mis aussi l’accent sur la transformation du mode de contestation politique dans le cadre de la ville, du coup militaire – 41 coups en Syrie depuis l’Indépendance – qui consistait à tenir les lieux clés du pouvoir aux soulèvements des quartiers des villes actuelles signalant à la fois la fragmentation de l’espace urbain mais aussi l’émergence de nouveaux espaces de référence pour l’action que sont les quartiers.

Au plan de la géographie urbaine, la réflexion de Jack Keilo, doctorant en géographie, sur l’organisation de la mémoire à partir des toponymies est particulièrement cruciale lorsqu’il s’agit de façonner l’espace des villes (rue, place, quartier) par les symboles qui font sens pour une population et/ou un pouvoir. A partir d’exemples variés, il a montré les nouvelles « mental maps » que l’organisation de l’Etat islamique a mis en place en renommant les zones (villes et rues) qu’il domine en Syrie. Ce faisant il a également mis en perspective la toponymie du régime baassiste et sa contestation également par les insurgés syriens qui n’hésitent pas à rebaptiser des rues de leur ville avec des noms de martyrs afin de témoigner de la réalité sociale et historique qui s’y déroule.

Au niveau des représentations et de leurs mise en question, le propos de Jean Zaganiaris, enseignant-chercheur, sur « le sexe des villes et les villes du sexe » au Maroc était fort utile pour ouvrir une fenêtre significative sur l’espace culturel dans la production sociale des limites. En effet, il a montré comment la littérature érotique marocaine peut se penser en hétérotopies (Foucault) par rapport au domaine du licite en Islam et s’autoriser des publications au ton libre et libéré pour parler de sexe. Ce faisant, ces pratiques culturelles déconstruisent la polarité classique entre un monde occidental ou la sexualité serait libérée par opposition à un monde musulman ou elle serait taboue.

Vincent Bisson, géographe et politologue, a lui abordé la ville à partir de la question tribale au Maghreb, avec deux cas d’études en Tunisie et en Mauritanie, en cherchant à savoir ce qui se passe lorsqu’un groupe de solidarité (clan, tribu), une asabiyyat, investit une ville. Sa recherche montre l’impact socio-spatial des tribus sur la géographie de la ville mais aussi sur son pouvoir en fonction de critères à la fois historiques mais aussi régionaux, lorsque la asabiyyat tend à devenir un lobby et la ville un butin à se partager. Dans le cas de la Tunisie a-t-il noté en conclusion, il y a eu depuis le début du soulèvement arabe de 2011 un effacement de ces solidarité tribales au profit d’autres lignes de partages entre générations, idéologies ou régions.

Dans son étude sur la banlieue Est de Beyrouth, Jennifer Casagrande, doctorante en géographie et histoire urbaine, met en lumière un système d’apartheid urbain très problématique dans les régions à forte implantation informelle. En effet, c’est en raison de la loi électorale libanaise qui ordonne aux résidents de voter sur leur lieu d’origine et non pas sur leur lieu de résidence que des pourcentages très élevés d’habitants des régions de Roueissat, Zaatrieh, Fanar ou Sad el-Bauchrieh ne peuvent pas voter pour les

services qui les touchent dans les régions ou ils vivent, fractionnant et déconnectant certaines régions d’avec leur habitants. Une autre marginalisation, celle touchant les chiffonniers du Caire (zabbalin) a été présentée par Gaëtan Du Roy, assistant en histoire et chercheur associé au CEDEJ. Ces acteurs bien connu du recyclage des déchets semblent être les éternels figures repoussoir de la marge quand bien même ils occupent aujourd’hui une place centrale dans la représentation de la ville et sont même parfois présentés comme des icônes originales pour le tourisme.

Le colloque, qui a connu une forte affluence, a ainsi mis en lumière les nombreux enjeux de frontières que recèlent les villes au Moyen-Orient, tant l’intrication des problématiques politiques et identitaires s’incarnent dans des dimensions spatiales dont les villes sont les réceptacles.

Colloque-exposition The Art of Bordering, Rome, 2014

The Art of Bordering: Economies, Performances and Technologies of Migration Control

MAXXI, the National Museum of XXI Century Arts, Rome
Du 24 au 26 octobre 2014

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The event

The Art of Bordering is an art-science event merging an academic conference and an exhibition in order to discuss the material and symbolic construction of the Mediterranean as a border zone, the governance and politicization of migration control, the strategies of adaptation, contestation and subversion of “Fortress Europe” developed by migrants and European citizens.

During three days, Italian, French, German, and British academics, journalists and artists debate how new technologies, geopolitical conflicts and socio-economic inequalities have transformed both migration flows and the material, political and symbolic dimensions of borders in the 21st century.

The Art of Bordering will compare the different and overlapping ways in which art, technology and the social sciences address contemporary bordering dynamics. This strategic comparison aims to highlight the different and interrelated ways in which borders have become strategic places for the performance and observation of the symbolic representations, political agencies and governmental techniques at work in contemporary neoliberal societies.

By enabling discussions between academics, artists and the public, this conference/exhibition will facilitate the exchange between the different approaches, tools and devices through which border processes may be represented, deciphered and deconstructed. The debates, links, quotations, transfers and exemplifications, will also help problematizing the boundaries existing between these fields of knowledge and practice.

Program

Friday 24 October 2014
MAXXI Gallery

16:00-17:00 – Multiple screening

Borders (2010), a video of an animated pencil drawing, by Simona Koch
The Texas Border (2011), a video by Joana Moll & Heliodoro Santos, Partire, pictures by Heidrun Friese

17:00-18:00

Les Messagers (The Messengers) (2013, 66 min), documentary by Laetitia Tura and Hélène Crouzillat. MAXXI B.A.S.E., Sala Graziella Lonardi Buontempo

18:00-18:15

Welcome by Hanru Hou and the organisers of The Art of Bordering

18:15-18:40

Presentation and screening of Liquid Traces: Investigating the Deaths of Migrants at the EU’s Maritime Frontier (2013 – 17min) by Charles Heller and Lorenzo Pezzani

18:40-19:15

Presentation and screening of Samira (2013 – 26 min) by Nicola Mai

19:15-20:55

Presentation and screening of Io Sto con la Sposa / On The Bride’s Side (2014 – 90min) by Antonio Augugliaro, Gabriele Del Grande and 
Khaled Soliman Al Nassiry.

20:55-21:30

Q&A with the public

Saturday 25 October 2014
MAXXI B.A.S.E. Sala Graziella Lonardi Buontempo

9:30-10:00 – Introduction

10:00-11:30 – Session 1 – Rebordering Migration in Times of Crisis

Corrado Bonifazi – Istituto di Ricerche sulla Popolazione e le Politiche Sociali, Rome, Italy
Crisis and Migration in Italy: the Reshaping of a Mediterranean Border of the EU

Lucio Caracciolo – LIMES – Rivista italiana di geopolitica, Rome, Italy
Does Italy still have borders?

Virginie Baby Collin – TELEMME, AMU-CNRS, Aix en Provence, France
Staying, Returning, Leaving Elsewhere? Latin-American Migratory Fields and Migrant’s Strategies in the Context of Spanish Crisis

11.30-12:30

Isabelle Arvers, artist and curator
Close the camps (video 10 min), data-visualization

12:30-13:30 – Discussion

Chair and discussant: Giusy d’Alconzo, Medici Contro la Tortura / Doctors Against Torture, Rome.

15.00-16:30 – Session 2: Political Economy of Border Management

Elena Dell’Agnese – University of Milan Bicocca, Italy
From Border Music to Borderless Music

Steve Wright – Leeds University, United Kingdom
Cashing in on Fears of Mass Migration- The Political Economy of EU Border Management

Federica Infantino – Université Libre de Bruxelles, Belgium
What does migratory ‘risk’ mean? Decision-making in three visa sections in Morocco

16.30-17:30 – Coffee Break and Artwork Presentation

Stones and Nodes: the Working Out of the Separation between Israel and Palestine, an art-science work by Cédric Parizot – IREMAM, CNRS/Aix-Marseille Université, Antoine Vion – LEST, CNRS/Aix-Marseille Université, Mathieu Coulon – LAMES, CNRS/Aix-Marseille Université, Guillaume Stagnaro – ESAAix (2014)

17:30-18:30 – Discussion

Chair and Discussant: Giuseppe Sciortino – University of Trento, Italy

19:00-20:10

Les Messagers (The Messengers) (2013, 66min), documentary by Laetitia Tura and Hélène Crouzillat

20:10-21:45 – Multiple screening, MAXXI Gallery

Borders (2010), a video of an animated pencil drawing, by Simona Koch
The Texas Border (2011), a video by Joana Moll & Heliodoro Santos
Partire, pictures by Heidrun Friese

19:30-22:00

Io con la sposa by Antonio Augugliaro, Gabriele Del Grande and 
Khaled Soliman Al Nassiry (trailer with Italian subtitles),
Liquid Traces by Charles Heller and Lorenzo Pezzani (17 minutes),  Samira by Nicola Mai (26 minutes)

Sunday 26 October 2014
MAXXI B.A.S.E. Sala Graziella Lonardi Buontempo

10:00-11:30 – Session 3: Formal and Informal Border Practices

Barbara Sorgoni – University of Bologna, Italy
Bordering Asylum Rights: Narrative Credibility and the Assessment of Truth

Thomas Cantens – CNE, EHESS-Aix-Marseille Université, France/WCO, Bruxelles, Belgium, Comparing Borders:  from tracing to measuring

Chiara Brambilla – University of Bergamo, Italy
Navigating the Euro-African Border and Migration Nexus Through the Borderscape Lens

11.30-12:30 – Coffee Break and Artwork Presentation

Emborders: Challenging Sexual Humanitarianism through Qualitative Research and Experimental Filmmaking, an ethnofiction by Nicola Mai, LAMES, Aix-Marseille University, France and London Metropolitan University, London.

12:30-13:30 – Discussion

Chair and discussant: Heidrun Friese, Technische Universität Chemnitz, Germany

15:00-17:00 – Final Round Table

Jean Cristofol – Higher School for Art, Aix-en-Provence
Camille Schmoll – Université Paris VII Denis Diderot, France
Heidrun Friese – Technische Universität Chemnitz, Germany
Filippo Celata – Università La Sapienza, Rome

Organisation

A project of the MAXXI, the Institut Français d’Italie and the IREMAM (Aix Marseille Université), organized by Cédric Parizot, Filippo Celata, Raffaella Coletti, Heidrun Friese, Nicola Mai, Alessio Rosati, Benoit Tadié, Antoine Vion. Curator: Isabelle Arvers. Coordination: Clémentine Verschave.

Partners

In partnership with the LabexMed program (Aix-Marseille Université, Fondation A*MIDEX), Dipartimento MEMOTEF (La Sapienza), le Laboratoire de Sociologie du Travail (CNRS, Aix Marseille Université), Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (CNRS, Aix Marseille Université), Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale – Méditerranée (CNRS, Aix Marseille Université), Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence, PACTE (CNRS ; Université de Grenoble), Alliance Athena.

Ressources

See the report of the conference (FR) by Camille Schmoll (Université Paris VII Denis Diderot)

Presse

Reportage sur le colloque-exposition au MAXXI par Meridiana Notizie :

Heidrun Friese – Partire

Heidrun Friese
Partire

Since the late 1990s, Lampedusa has evolved into a European borderland and a key layover for undocumented people. The tiny Italian island close to the Tunisian mainland has become – along with the Spanish enclaves Ceuta and Melilla – a prominent symbol of European migration policies, of technocratic utopias of controlling mobility, of border management and of the limits of European hospitality.

Conférence et exposition, Festival Internazionale, Ferrara, 2014

Conférence et exposition
Imbarcadero 2, Castello Estense, Ferrara
3 octobre 2014

Conférence

Migrations, Subversive Atlas, For a new conception of borders in the 21st century

– Nicola Mai (Sociologist, ethnographer and filmmaker, University of Aix-Marseille/London Metropolitan University)
– Cédric Parizot(Anthropologist, University of Aix-Marseille)
– Lorenzo Pezzani (Architect)

Exposition

Avec Charles Heller et Lorenzo Pezzani, Joana Moll et Héliodoro Santos Sanchez, Nicola Mai, Cédric Parizot et Douglas Edric Stanley. Commissariat Isabelle Arvers.

– Cédric Parizot et Douglas Edric Stanley, A Crossing Industry, jeu vidéo, 2013

– Nicola Mai, Samira, installation vidéo, 2013, 26′

– Charles Heller et Lorenzo Pezzani, Liquid Traces, animation, 2013, 17′

– Joana Moll et Héliodoro Santos Sanchez, Texas Border, installation video, 2011

Organisation

Festival Internazionale
Institut Français d’Italie

Festival International de Géographie à St Dié des Vosges

L’antiAtlas est au festival de géographie de St Dié des Vosges, du 3 au 5 octobre
Vernissage le vendredi 3 octobre à 11 h

Musée Pierre-Noël (place Georges-Trimouille) : Conférences guidées le vendredi 3 octobre de 16 h 30 à 17 h 30 et le samedi 4 octobre de 15 h à 16 h.

Expériences cartographiques : « L’anti-Atlas des frontières : Cartographies traverses » par Sarah Mekdjian et Anne-Laure Amilhat-Szary, Marie Moreau du Collectif l’excès, et un groupe de migrants.

Ce dispositif, à la croisée des sciences humaines et de l’art, est issu d’un atelier de cartographie expérimental et participatif. L’atelier a réuni à Grenoble, entre mai et juin 2013, douze voyageurs, alors demandeurs d’asile ou réfugiés, trois artistes, deux chercheuses en géographie…

plus d’informations sur le site du FIG


Photo : Alberto Campi

Maps of Secession, Berlin, 2014

Exposition collective
Institut Français, Berlin
Du 16 septembre au 10 octobre 2014

Œuvres de Anri Sala, Kader Attia, Álvaro Martínez Alonso, Julie Bena, Famed, Hackitectura, Simona Koch, Nicolas Maigret, Migreurop, Cédric Parizot, Marco Pezzotta, Philippe Rekacewicz, Stéphane Rosière, ChTo et Watch the Med. Avec la participation d’Isabelle Arvers.

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En septembre, l’antiAtlas s’exporte à Berlin dans le cadre du programme Secession, un projet itinérant aux dimensions littéraires, philosophiques et artistiques qui se concentre sur l’espace européen pour explorer sa multiplicité, ses « entre-deux », et se détacher de la conception actuelle de l’Union Européenne et des nations qui la constituent. Secession se déroule en deux événements, une soirée de lectures et performances le 23 septembre et une exposition du 16 septembre au 10 octobre 2014.

Photographs © Mittel Europa

Œuvres exposées

Simona Koch, Borders, since 2010

Hackitectura, Critical cartography of the straits of Gibraltar, 2004

Cédric Parizot et Douglas Edric Stanley, A Crossing Industry, 2013

Philippe Recacewicz, L’Europe se fond dans l’Asie dans une immense étreinte, 2013

Stéphane Rosière, Planisphère des frontières fermées, 2012

Partenariats

Allianz Kultur Stiftung, Centre Marc Bloch, Institut Français de Berlin

Conférence – performance : « Data dramatization: Art, Science, Design et data visualization »

Vendredi 12 septembre 2014
Lab de L’Institut culturel de Google,
8 rue de Londres, 75009 Paris

Conférence-performance interrogeant les interactions entre artistes et scientifiques autour de la mise en scène de données :

Roger Malina, astrophysicien et fondateur du ArtSciLab de l’Université du Texas (Dallas)

Andrew Blanton, artiste compositeur

Tommaso Venturini, professeur associé au MediaLab de Sciences Po

Isabelle Arvers, commissaire d’expositions, auteur, critique

Invisible Borders: The Trans-African Project

Invisible Borders
The Trans-African Project Organisation, since 2009
Visit the project

Since 2009, Invisible Borders has travelled by road across African countries and their borders. Beginning with a trip from Lagos to Bamako, the Organization has travelled further to Addis Ababa, Libreville and Dakar. In 2014, up to 9 artists would travel for at least 150 days from Lagos to Sarajevo, Bosnia.

Project awarded by Prince Claus price.

« Zones d’incertitude », première expo dans les nouveaux murs du centre d’art Frontière$

Le nouveau centre d’art Frontière$ à Hellemmes vient d’ouvrir ses portes pour présenter sa première exposition : « Zones d’incertitude », exposition jusqu’au 12 juillet.

Bernard Lallemand a orchestré cette exposition inaugurale et sélectionné les œuvres parmi tous les noms du Fonds d’art contemporain. Il explique son choix : « Zone d’incertitude se présente comme un espace de questionnement sur la nature des frontières. Où se trouve le normal ? Où se trouve le pathologique ? C’est dans cet état d’esprit que j’ai monté cette exposition. Ici, tout porte à questions. Car la création artistique est une zone d’incertitude où les interrogations qui nous habitent prennent forme. »

Exposition visible jusqu’au 12 juillet, du mercredi au samedi de 14 h à 19 h ou sur rendez-vous. Centre d’art Frontière$, 211, rue Roger-Salengro (métro Hellemmes), Hellemmes. Tél. 03 20 41 52 50.

Plus d’informations sur l’exposition

Charles Heller et Lorenzo Pezzani – Liquid Traces – The Left-to-Die Boat Case

Charles Heller et Lorenzo Pezzani
Liquid Traces – The Left-to-Die Boat Case
Vidéo, 2014
Voir le projet

Liquide Traces offre une reconstruction synthétique des événements connus sous le nom du cas « left-to-die boat », durant lequel 72 passagers d’un petit zodiac en provenance de la côte lybienne et en direction de l’île de Lampedusa ont été laissé à la dérive durant 14 jours dans la zone de surveillance maritime de l’OTAN, malgré plusieurs signaux de détresse pointant leur emplacement et plusieurs interactions avec notamment un hélicoptère et un bateau militaires. Finalement, seulement 9 personnes ont survécu.

Voir l’intervention de Charles Heller au colloque international antiAtlas Octobre 2013

Marcos Ramirez Erre & David Taylor – Delimitations, une étude de la frontière Mexique/USA de 1821

Marcos Ramirez Erre & David Taylor
Delimitations
Voir le projet

Delimitations est un projet collaboratif de Marcos Ramirez Erre et David Taylor. Pendant le mois de juillet ils vont voyager de la côte Pacifique au golfe du Mexique et marquer la frontière de 1821 entre le Mexique et les USA.

Cette limite n’a jamais été étudiée, et sa brève histoire — 27 ans existe essentiellement sous la forme de traités et d’anciennes cartes. Leur intention est de la rendre visible, pour la première fois…