La Méditerranée : jeunes, migrations et développement

L’Institut Français Italie, la Chaire Unesco Population, Migrations et Développement de Sapienza Université de Rome et le Département des Méthodes et modèles pour l’Economie, le Territoire et la Finance Sapienza Université de Rome avec le soutien de l’Association Italienne d’Etudes de Population (AISP) organisent un colloque international sur « La Méditerranée: jeunesse, migrations et développement ». L’objectif du colloque est de montrer les nouvelles perspectives de recherche qui se dessinent sur la jeunesse, la migration et le développement dans la Méditerranée, en utilisant une approche interdisciplinaire.

Argumentaire

Le colloque vise à réunir les membres de la communauté scientifique, les acteurs du monde institutionnel et de la société civile qui s’intéressent aux jeunes, aux migrations et au développement en Méditerranée. En particulier, le colloque a pour but principal de fournir un large aperçu de la recherche actuelle sur trois populations définies:

1) les descendant-e-s de migrant-e-s (dites « les secondes générations ») ;
2) les enfants de réfugiés;
3) les mineurs non accompagnés.

Ces trois groupes sont en constante augmentation dans la plupart des pays européens. Les questions liées à l’intégration des plus jeunes dans la vie sociale, économique et politique des pays européens ont longtemps été au cœur des préoccupations de la communauté scientifique internationale. Récemment, les recherches menées sur ces populations, se sont également intéressées aux dynamiques transnationales, aux relations avec le «pays d’origine» et à leur rôle dans le développement du pays d’origine de leurs parents. Ce colloque, ouvert à la participation des acteurs associatifs et académiques, vise à recueillir des contributions pour approfondir le thème de l’intégration de ces trois catégories de jeunes, les politiques d’intégration qui leur sont consacrées, le transnationalisme et leur contribution éventuelle au développement du pays d’origine de leurs parents.

Axes thématiques

Nous invitons les chercheurs et doctorants à présenter des contributions à caractère théorique, méthodologique et/ou appliqué. Les contributions viendront de plusieurs disciplines ou seront pluridisciplinaires. Les principaux thèmes (sans exclusivité) couverts seront les suivants:

– l’intégration des descendant-e-s de migrant-e-s et des réfugié-e-s (par ex. mesures de –
l’intégration et politiques d’intégration),
– le transnationalisme et l’intégration (et le lien entre les deux);
– les descendant-e-s de migrant-e-s et des réfugié-e-s et le développement dans le pays d’origine (par ex. liens économiques, sociaux ou politiques avec le pays d’origine, les intentions de «retour»),
– les comportements démographiques des descendant-e-s de migrant-e-s et des réfugié-e-s
– les parcours des mineurs non accompagnés, leur intégration, les politiques destinées à cette catégorie de migrants, leur rapport avec les pays d’origine.

Modalités pratiques d’envoi des propositions

Les résumés des propositions, de 500 mots maximum, comprenant le nom, l’adresse mail, le titre et l’institution de rattachement des auteurs, devront être envoyées à youthmedconference2016@gmail.com avant le 15 octobre 2015
Langues de travail : anglais, français, italien.

Le colloque international aura lieu à l’université Sapienza à Rome du 4 au 6 mai 2016

Comité scientifique : Elena Ambrosetti, Chadia Arab, Ali Bensaad, Raimondo Cagiano de Azevedo, Fatima Goumri, Thomas Lacroix, Salvatore Strozza, Catherine Wihtol de Wenden

Comité organisateur : Elena Ambrosetti, Benedetta Cassani, Cristina Giudici, Federica Mazzarelli, Laura Norton, Angela Paparusso, Enza Roberta Petrillo, Benoît Tadié

La Fin des Cartes ? Colloque et parcours d’expositions

L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne organise un colloque international et, en partenariat avec Kareron, un parcours d’expositions conçu par Isabelle Arvers. Ces deux temps forts de la Biennale Némo viennent conclure le programme art et recherche La Fin des Cartes ? Territoires rêvés, territoires normalisés, initié en 2013. La Fin des Cartes ? débute à Paris le 18 novembre avec un vernissage à l’Espace des Arts sans Frontières qui inaugure ainsi le parcours d’exposition. Le colloque international a lieu les 19 et 20 novembre à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville. Un pré-vernissage aura lieu le 12 novembre au Shakirail, le parcours d’exposition continue ensuite à l’Espace Khiasma, Immanence, et à l’École Nationale d’Architecture de Paris-Belleville.

1 – Colloque international

École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville, 19-20 Novembre 2015, 9h – 18h
60 Boulevard de la Villette, 75019 Paris
La Fin des Cartes ? Territoires rêvés, territoires normalisés, est un projet de recherche interdisciplinaire, à la croisée des chemins de la recherche scientifique et de la pratique artistique. La Fin des Cartes ? vise, à l’heure de la multiplication des procédés cartographiques 2D et 3D, à questionner la représentation des territoires tant d’un point de vue esthétique, technologique, scientifique, que politique et urbanistique.
Le colloque se déroule sur deux jours et réunit des anthropologues, des architectes, des géographes, des artistes, des commissaires d’exposition, des doctorants, autour de présentations, tables rondes et conversations. La carte sera ici envisagée à la fois comme un outil critique et comme objet de réflexion sur le monde contemporain et ses territoires., qu’il s’agisse de cartes ou de plans, de vues d’en haut ou de manifestations sensibles du territoire, de visualisation de données ou de traces de déambulations.

2 – Parcours d’expositions

Le parcours se compose de deux expositions conçues par Isabelle Arvers, et de trois autres expositions associées au programme de La Fin des Cartes ?

Le Shakirail, du 12 au 22 novembre, vernissage le 12 novembre, 72 rue Riquet, Paris 18e
Espace des Arts sans Frontières, du 18 au 23 novembre, vernissage le 18, 44 rue Bouret, Paris 19e.

Commissariat Isabelle Arvers : « Une exposition conçue comme un parcours entre différents lieux pour inviter le public à la déambulation et former la cartographie d’un territoire à se rapproprier collectivement. Un parcours au sein de cartes, plans, maquettes, installations, ateliers et promenades, pensés comme autant de réponses aux questions posées par le projet de recherche La Fin des Cartes ?.

La question du point de vue confronte celui des robots, des drones, des caméras de surveillance avec le point de vue de ceux qui habitent ces territoires. Entre cartographie subversive et cartographie subjective, les travaux présentés apportent un regard critique sur les nouveaux modes de représentation des machines de vision et offrent une alternative à cette mise à distance en redonnant la main à ceux qui vivent ces espaces par le biais de la cartographie participative, sensible et vécue. »

Expositions associées :

École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville, exposition IPRAUS/UMR AUSser, du 16 au 30 novembre, vernissage le 19
60 Boulevard de la Villette, 75019 Paris – Explorations figuratives. Nouvelles lisibilités du projet, Espace Mc Cormick, Mezzanine basse

Espace Khiasma, du 15 octobre au 10 décembre, 15 Rue Chassagnolle, 93260 Les Lilas –
Les propriétés du sol. Commissariat : Olivier Marboeuf

Immanence, 19 novembre au 19 décembre, vernissage le 18 novembre, 21 Avenue du Maine, Paris 15e – De passage : le voyage à l’œuvre, une exposition en trois étapes : Mexico, Berlin, Paris. Commissariat : Caroline Perrée & Cannelle Tanc

Avec la participation du DICRéAM
Avec le soutien d’Arcadi Île de France / Fonds de soutien à l’initiative et à la recherche

Toutes les informations sur www.lafindescartes.net
Contact : lafindescartes@gmail.com ; contact@kareron.com

« Frontières et migrations » à Genève : chercheurs, praticiens et artistes croisent leurs regards

Du 16 au 24 septembre 2014
Conférences, expositions, film et théâtre

Plus d’informations sur l’événement sur le site de l’Université de Genève

lire le compte-rendu des événements par Daniel Meier (CNRS-Pacte/Euroborderscapes – Grenoble)

Expositions :

Photographies et cartes, avec notamment Cartographies traverses, présenté lors de la première exposition de l’antiAtlas au Musée des Tapisseries

Cartographies traverses est un dispositif à la croisée des sciences humaines et de l’art, issu d’un atelier de cartographie expérimental et participatif. Cet atelier a réuni à Grenoble, entre mai et juin 2013, douze voyageurs, alors demandeurs d’asile ou réfugiés, trois artistes, Fabien Fischer, Lauriane Houbey et Marie Moreau, association ex.C.es, deux chercheuses en géographie, Sarah Mekdjian et Anne-Laure Amilhat-Szary (Laboratoire PACTE-Projet EUborderscapes), Coralie Guillemin à l’organisation et Mabeye Deme à la photographie.

Voyageurs, artistes et chercheurs abordent la cartographie comme une technique créative de relevés d’expériences. Les cartes produites avec et par les voyageurs évoquent des souvenirs de parcours et d’épopées migratoires. Cartographies traverses est à la fois un atelier, un terrain de recherche, une installation.

Théâtre :

con t(r)atto, cie Autonyme | installation photographique vivante

con t(r)atto est un projet artistique multidisciplinaire né des recherches de la géographe Cristina Del Biaggio et du reportage photographique « Beyond Evros Wall » réalisé en parallèle par Alberto Campi. Tous deux ont parcouru la route suivie par les migrants de Istanbul à Patras, en passant par Athènes, et en s’arrêtant dans la région de l’Evros, là où les autorités helléniques ont construit un mur, espérant arrêter le flux de migrants. À partir des images, des notes et des sons récoltés sur le terrain, les comédiens et metteurs en scène Stefano Beghi et Maika Bruni ont créé une performance, con t(r)atto. Le public est convié à un voyage à travers l’exposition photographique. Le jeu masqué et la performance des acteurs interrogent le public sur les différentes facettes de la notion de frontière. Ainsi, con t(r)atto rappelle que le vécu des migrants est un sujet universel, quelles que soient les latitudes.

Plus d’information sur galpon.ch

Subtle Technologies Festival à Toronto: Joana Moll présente « AZ:Move and get shot »

Le 17ème festival annuel Subtle Technologies Festival se déroulera entre le 20 et le 31 mai 2014 à Toronto.

Rassemblant l’art, la science et le Do It Yourself, le festival s’intéresse aux outils et techniques qui tirent parti du savoir commun et de la créativité. Le thème de 2014 est « Open culture ». Le festival célèbre la façon dont les artistes et les scientifiques utilisent les outils et techniques pour exploiter le pouvoir collectif, le savoir et la créativité des citoyens.

Joana Moll présente AZ:Move and get shot durant l’exposition Open access, le 23 mai (7h – 21h)
Hall du bâtiment Architecture, Université Ryerson, 325 Church Street, Toronto

Martin De Wulf – Migrations Map

Martin De Wulf
Migrations Map
Cartographie interactive
Voir le projet

La carte de MigrationsMap.net vous permet de voir les flux de migrants pour chaque pays dans le monde, qu’il s’agisse par exemple  des dix premiers pays fournisseurs de migrants à vie à un autre pays X ou les dix premiers pays bénéficiaires des migrants à vie venant d’un pays X. En plus de cela, lorsque vous laissez votre souris planer sur un pays , vous pouvez voir la population totale, le PIB par habitant, les prévalences du VIH et la tuberculose et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans.

Martin De Wulf, né en 1978, a programmé cette carte pour apprendre et s’amuser avec les technologies HTML5. En plus de l’apprentissage, son seul objectif est de créer un site Web qui peut faire réfléchir les gens.

Addie Wagenknecht – Data and Dragons: Cloud farming

Data and Dragons: Cloud Farming, 2014 custom designed printed circuit boards, ethernet patch cables, 80/20 aluminum installation: 31 x 87 x 35 in / 78.7 x 221 x 88.9 cm, Photo by John Berens for bitforms gallery, New York City, USA
placesiveneverbeen.com

Cloud Farming questions the sacred nature of technology by re-contextualizing system hierarchy as a portrait of data. It manifests the cloud, social networks, data, leaks and what forms social capital into a single object. Ultimately its a creative experiment about contemporary power structures as a type of group consciousness, becoming a 3-dimensional map of post-Wikileaks information culture.

Addie Wagenknecht

b.1981, Portland, OR
Lives and works in Innsbruck, Austria

Addie Wagenknecht is an American artist based in Austria whose work explores the tension between expression and technology. Blending conceptually-driven painting, sculpture, and installation with the ethos of hacker culture, Wagenknecht constructs spaces between art object and lived experience. Here, the darker side of systems that constitute lived reality emerge, revealing alternative yet parallel realities. In the context of post-Snowden information culture, Wagenknecht’s work contemplates power, networked consciousness, and the incessant beauty of everyday life despite the anxiety of being surveilled.

A member of Free Art & Technology (F.A.T.) Lab, Wagenknecht was the recipient of a 2014 Warhol Foundation Grant, which she used to found Deep Lab, a collaborative group of researchers, artists, writers, engineers, and cultural producers interested in privacy, surveillance, code, art, social hacking, and anonymity. As an active leader in the open source hardware movement, she also co-founded NORTD Labs, an international research and development collaborative with Stefan Hechenberger, which produces open source projects that have been used and built by millions worldwide. Wagenknecht’s work has been exhibited internationally, including the Museum of Modern Art, New York; Phillips, New York; LEAP, Berlin; Haus der elektronischen Künste (HeK), Basel; MU, Eindhoven; the Istanbul Biennial, Turkey; MuseumsQuartier, Vienna; Grey Area Foundation for the Arts, San Francisco; Gaîté Lyrique, Paris; Beit Ha’ir Museum, Tel Aviv; and many festivals such a GLI.TC/H and the Nooderlicht Photography Festival. Her work has been featured in TIME, The Wall Street Journal, the New York Times, Art in America, Vanity Fair, BUST, Vice, and The Economist. Past residencies have included Eyebeam Art + Technology Center, New York; Culture Lab at Newcastle University, UK; Hyperwerk Institute for PostIndustrial Design, Switzerland; and the Frank-Ratchye STUDIO for Creative Inquiry at Carnegie Mellon University.

Presently chair of the MIT Open Hardware Summit, Wagenknecht holds a Masters from the Interactive Telecommunications Program at New York University and a BS in Computer Science from the University of Oregon. Wagenknecht’s first solo exhibition in the United States, Shellshock, opened November 2014 at bitforms gallery in New York. Upcoming solo exhibitions will be presented at MU, Eindhoven and HeK, Basel. bitforms

Stéphanie Latte Abdallah et Cédric Parizot – Israël-Palestine : L’illusion de la séparation

Rendez-vous de l’Histoire du monde arabe 2017
3e édition : Frontière(s)
21 mai 2017, Institut du Monde Arabe, Paris

Stéphanie Latte Abdallah, historienne et politiste, CNRS/CERI-SciencesPo
Carcéral, frontières et régime de mobilité en Palestine

L’objectif de cette présentation est de montrer en quoi la justice militaire et le système carcéral israéliens sont depuis le début des années 2000 paradigmatiques du régime de mobilité mis en œuvre dans les espaces israélo-palestiniens. Un régime de gestion des populations par le mouvement qui s’appuie sur des dispositifs ultra-contemporains de contrôle des circulations et des frontières et sur des pratiques néo-libérales globales. Ce faisant, certains des mécanismes violents de l’occupation ont progressivement été rendus moins visibles aux yeux des citoyens et colons israéliens et de l’opinion internationale, ce qui était un des buts affichés des experts militaires après la seconde Intifada. L’occupation militaire a alors été repensée dans une optique managériale avec l’objectif de la rendre moins coûteuse économiquement et politiquement.

Cédric Parizot, anthropologue du politique, IREMAM (UMR7310, CNRS, Aix Marseille Université)
Spatialités visqueuses: les espaces du régime de permis israélien

Cette présentation s’appuie sur une étude ethnographique des chaines de médiation formelles et informelles générées par les procédures administratives que les Palestiniens doivent suivre pour obtenir un permis d’entrée en Israël. En étudiant les réseaux à travers lesquels circulent ces interactions, cette présentation tente d’appréhender les dimensions spatiales du régime de permis israélien au-delà des grilles de lecture nationales et territoriales. En me reposant sur le concept de production de l’espace défini par Henri Lefebvre (2000), j’appréhende l’espace, non plus comme un objet ou un container préexistant à un sujet observant, mais comme un flux auquel participe le sujet. Ce changement de perspective permet deux choses: (1) étudier la diffusion du pouvoir et des mécanismes de domination au-delà des hiérarchies entre ethno-classes; (2) montrer que les effets spatiaux des mécanismes de contrôle israéliens ne se manifestent pas uniquement à travers le confinement territorial des Palestiniens mais aussi en imposant des types de textures distinctes aux interactions que développe chaque population. Dans cette perspective, le régime de permis israélien présente un certain nombre de similarités avec les technologies frontalières du capitalisme global et postcolonial.

Voir le texte de la présentation – in English

Recherche, arts et pratiques numériques #12: entre art et science, le sol et le vivant

Mercredi 17 Mai 2017,
IMéRA,
2 place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Entre art et science, le sol et le vivant

Martine Chalvet, historienne, TELEMME, CNRS/Aix Marseille Université
Des histoires de forêts : une marche vers la pluridisciplinarité

Actuellement, les forêts sont des objets d’études pluridisciplinaires qui entremêlent toutes les disciplines qui étudient les écosystèmes et les disciplines des sciences sociales sans oublier la dimension artistique. Pourtant les forêts ont longtemps fait l’objet d’une histoire anthropocentrée ; celle des hommes dans leur rapport aux bois. Cette intervention vise à comprendre les grandes évolutions de la manière de faire de l’histoire des forêts, une histoire qui peu à peu s’est ouverte aux autres champs disciplinaires. L’exemple de la forêt de la Sainte-Baume pourra être utilisé pour montrer toutes les richesses d’un dialogue et d’un travail entre disciplines autrefois cloisonnées.

Aline Veillat, Artiste indépendante et chercheur associé à la Haute Ecole d’Art et de Design Genève
Penser de bas en haut, quand le sol prend la parole

Penser de bas en haut, quand le sol prend la parole est un projet de recherche Art – Sciences au sein de l’IMéRA où je m’aventure au pays des sciences des sols et de l’environnement, et de l’anthropologie de la nature, de la relation à l’animal mais aussi de la technique.  Afin de ramener l’attention sur le sol comme élément primordial à la vie sur terre par les moyens de l’art, je commence comme tout projet par une première phase de recherche pour essayer de comprendre le sol depuis l’intérieur, dans son essence même : tenter de le définir comme un tout, comme une entité vivante, autrement dit comme un être vivant interagissant avec le monde, et avec d’autres êtres.  Ma démarche d’artiste chercheur dans le champ Art&Sciences s’élabore donc pas à pas depuis un processus de lecture oblique et sans hiérarchisation de différents savoirs qui conduit vers de nouveaux points de vue sur les choses. Ces derniers s’expriment par une énonciation poético philosophique, élaboration de nouvelles idées nées dans cette entremêlement des savoirs des sciences de la terre, de l’environnement et de l’anthropologie. Cette première phase nécessaire, qui s’exprime autour des mots, structure des hypothèses plastiques. Cette présentation propose de vous donner à percevoir ce processus créatif intra-disciplinaires. Un pas vers une ébauche pour une heuristique d’une transformation symbolique par les moyens de l’art.

Discutant : Jean Samuel Bordreuil, sociologue, LAMES, CNRS/Aix Marseille Université

Recherche, arts et pratiques numériques #11: Demo (or die!) Technologie, art, science ?

10h-13h00 Mercredi 26  avril 2017,
IMéRA,
2 place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Demo (or die!) Technologie, art, science ?

Claude Rosental (anthropologue, CEMS CNRS/EHESS)
Usages des démos dans le domaine des sciences et des technologies

Dans le cadre de ma communication, j’analyserai un certain nombre de pratiques de démos dans le domaine des sciences et des technologies. Je montrerai comment de nombreux scientifiques et ingénieurs utilisent aujourd’hui les démonstrations publiques de technologies comme des outils d’échange et de coordination, des dispositifs cognitifs et relationnels, des instruments de mobilisation et de concurrence, ainsi que des ressources pour la conception, la gestion et l’évaluation de projets. Je m’appuierai pour cela sur des enquêtes que j’ai réalisées sur les usages des démos par des scientifiques et des ingénieurs américains et européens. Ces enquêtes illustreront la manière dont des démo-craties – régimes qui utilisent les démonstrations pour la gestion des affaires publiques – se sont développées dans les sociétés contemporaines.

Etienne Cliquet (Artiste et chercheur – ISDAT – Ecole des beaux arts Toulouse)
La démo non théâtrale

Dans un texte intitulé « La performance non théâtrale » paru en 1976, l’artiste américain Allan Kaprow à propos des performances de ses contemporains se demandait si elles relèvent ou non du théâtre. Je voudrais à mon tour poser cette question à propos de la démo aujourd’hui. Comme lui, je partirai d’exemples précis de démos en incluant ma propre expérience de la chose. Pour le reste, j’éviterai la recherche d’une typologie de la démo comme ce fût le cas de la performance (happening, events, etc.). Impliquant une réflexion sur la place d’Internet et du numérique, il faut se demander quelles sont les raisons historiques, les implications politiques et les conséquences d’un art non conventionnel, sans public mais en public, c’est à dire non théâtral.

Samuel Bianchini (Artiste et chercheur, EnsadLab, Paris)
Démonstrateur(s) : concevoir et expérimenter des dispositifs artistiques interactifs avec des affordances sans usage et sans fins

De Douglas Engelbart au fameux “Demo or Die” du MIT analysé par Peter Lunenfeld, le terme “démo” explicite le principe d’une démonstration qui vise à faire comprendre les ressorts d’une action réussie, le plus souvent avec un objet technique, et, par ce biais, cherche à convaincre l’auditoire de la qualité de l’objet technique en question. Le terme “démonstrateur” est, quant à lui, plus polysémique ; il est difficile de savoir s’il s’agit de la personne qui réalise la démonstration, du dispositif technique qui supporte cette démonstration ou de ce même agencement technique offert en test à un public choisi et accompagné. En effet, le terme “démonstrateur” est couramment utilisé en ingénierie pour désigner un premier dispositif suffisamment fonctionnel pour être soumis à des expériences d’usage. Dès lors, lorsque des collaborations entre ingénierie et art conduisent à réaliser un dispositif en commun, est-il possible de considérer ce dernier comme démonstrateur du point de vue des ingénieurs et comme œuvre pour les artistes ? Si une telle différence d’appréciation peut exister, les attentes des uns et des autres sont-elles si différentes lorsque l’on sait à quel point les œuvres à forte composante technologique nécessitent d’être testées ? L’exposition peut-elle être alors considérée comme un espace de tests où l’expérience du public est autant celle qu’il produit pour lui-même, son expérience esthétique, qu’une expérience à laquelle il contribue, une sorte de test “utilisateur” ? Une sorte seulement, car si les œuvres opèrent, elles ne sont pas pour autant mues par des fonctions : ici, nuls modes d’emploi, tâches à accomplir ou objectifs à remplir. Comment concevoir des agencements et agentivités, envisager des affordances, pour des expériences esthétiques sans fins ? Ce sont ces quelques questions qui seront abordées à partir de l’expérience de l’auteur, à la fois de son point de vue d’artiste et de chercheur.

Photographie : Temps libre installation interactive, 2004, Samuel Bianchini, Sport Factory, exposition collective, La Gare Saint-Sauveur, Lille, France, mai – septembre 2012. Photographie : © Samuel Bianchini.

Outsourcing Border Control

Federica INFANTINO, 2016, Outsourcing Border Control. Politics and Practice of Contracted Visa Policy in Morocco. Palgrave MacMillan US, Mobility and Politics Series.

This book explores the everyday practices of border control and implementation of mobility policy in the European Schengen area by analyzing consular visas services on the edges of the territory. Using an original case study, private contractors that implement EU visa policy on governments’ behalf, the author focuses on visa application centers located in Morocco and run by the two major contractors of European Member States, the transnational corporations VFSGlobal and TLSContact. The analysis builds on ethnographic research that encompasses the making of EU visa policy at the European, national and local levels. It aims at uncovering the reasons that have led to the adoption of outsourcing as a normal and legitimized mode to implement EU visa policy and the effects of that choice.

Dr. Federica Infantino is FNRS postdoctoral research fellow at the Group for Research on Ethnic Relations, Migration and Equality (GERME), Université Libre de Bruxelles. She holds a PhD in political and social sciences from Université Libre de Bruxelles and a PhD in political science, comparative political sociology, from Sciences Po Paris. Federica’s main research interest focus on the day-to-day implementation of migration and border control in comparative perspective.

Recherche, arts et pratiques numériques #10: archéologie et numérique

Mercredi 15 mars 2017,
IMéRA,
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Archéologie et numérique

T. Bartette (ISCD-UPMC), L. Norgeot (ISCD-UPMC) et E. Rosso (Université Paris Sorbonne- EA 4801-IUF)
Objets archéologiques, fac-similés numériques, restitution architecturale. Le décor figuré du théâtre antique d’Orange

Le recours aux technologies numériques tend à se généraliser en archéologie, le plus souvent dans le but de visualiser des données complexes grâce à des outils et des logiciels préexistants. Dans le cadre du projet NuméRO , fruit d’une collaboration interdisciplinaire mobilisant des compétences en histoire de l’art, en architecture et en informatique, le parti retenu a été la mise au point d’une application logicielle dédiée, répondant à un cahier des charges dicté en amont par des questionnements scientifiques précis. L’objectif premier était de proposer une restitution de l’une des frises en marbre du théâtre antique d’Orange (l’un des mieux conservés du monde romain) fondée sur la numérisation par photogrammétrie de fragments sculptés extrêmement lacunaires ; pour ce faire, nous avons procédé à la confrontation numérique des fragments conservés et à la « restauration » virtuelle des sections manquantes – autorisée par la nature même du décor, qui se caractérise par une syntaxe iconographique reposant sur des combinatoires complexes de figures de répertoire. Le dialogue constant entre les différents acteurs du projet a suscité des ajustements et des réorientations qui ont également conduit à l’ajout de nouvelles fonctionnalités et à l’émergence de nouvelles pistes de recherche. Ainsi, loin d’être de simples avatars dont la principale utilité est de permettre à l’archéologue de s’affranchir de la pesanteur du marbre ou du contact direct avec l’objet archéologique ou le « terrain », les fac-similés numériques se sont révélés être, au-delà des attentes initiales, les supports de nouveaux questionnements scientifiques.

Recherche, arts et pratiques numériques #9: l’exposition, une nouvelle forme d’écriture?

Mercredi 15 février 2017,
IMéRA, maison des astronomes
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

L’exposition, une nouvelle forme d’écriture?

Manoël Pénicaud, anthropologue (IDEMEC-CNRS-AMU)
Mise en abyme du processus d’exposition du religieux

Anthropologue et co-commissaire de l’exposition Lieux saints partagés, je propose une réflexion d’ensemble sur l’itinérance de ce projet à Marseille (MuCEM), Tunis (Bardo) et Paris (MNHI), puisque chaque étape implique une réécriture (« hétérographie ») et une nouvelle scénographie. Comment mettre en scène le religieux qui est lui-même mis en scène et chorégraphié par les croyants, telle est la mise en abyme qui sera questionnée. Je présenterai les différents dispositifs numériques, audiovisuels et interactifs mis en œuvre dans cette série d’expositions consacrées aux sanctuaires fréquentés par des fidèles de religions différentes autour de la Méditerranée.

Denis Chevallier, ethnologue et commissaire d’exposition (MuCEM)
Vies d’ordures : comment exposer l’économie des déchets

Denis Chevallier est aussi l’un des commissaires de la future exposition du MuCEM : « Vies d’ordures, de l’économie des déchets», qui ouvrira le 21 mars prochain. Cette exposition abordera à travers la question des déchets, leur nature, leur provenance, leur traitement, leur valeur, la grave crise écologique qui touche notre planète. Appuyé sur des enquêtes ethnologiques, l’exposition s’attardera sur les lieux, les gestes, les hommes des déchets. En prenant acte des mobilisations politiques, technologiques, citoyennes en cours l’exposition sera une occasion de plus d’alerter sur l’ampleur et les conséquences d’une catastrophe déjà présente et de présenter quelques solutions. Denis Chevallier livrera donc in  vivo le processus de réflexion, de sélection et d’arbitrage qui prévaut dans la mise en exposition d’un sujet de société, en évoquant en s’arrêtant particulièrement sur les dispositifs numériques et audio-visuels prévus.

Thierry Fournier, artiste et commissaire d’exposition indépendant (EnsadLab, Paris, École nationale supérieure d’art de Nancy, Sciences Po Paris)
Recherche par l’exposition et condition post-numérique

Alors qu’aujourd’hui la condition d’exposition qualifie aussi bien celle de l’art que celle des personnes dans un environnement numérique, et que l’expérience des œuvres est confrontée à une logique de surexposition généralisée, comment l’exposition peut-elle constituer aujourd’hui un moment spécifique d’expérience, d’interrogation et de critique ? Thierry Fournier évoquera ces enjeux et sa démarche de commissaire à travers plusieurs exemples d’expositions récentes et les directions de travail du groupe de recherche Displays.

Photographie : Exposition Données à voir, La Terrasse Nanterre 2016, © Thierry Fournier

Recherche, arts et pratiques numériques #8: quoi de neuf du côté des algorithmes?

Mercredi 18 janvier 2017,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Quoi de neuf du côté des algorithmes?

Dominique Cardon, sociologue, Sciences po – Médialab
Les algorithmes rendent-ils vraiment le monde prévisible ?

Nous sommes entrés dans une société de calculs. Les techniques qui se déploient avec le monde des big data prétendent capturer au plus près les comportements des individus et prédire ce qu’ils sont, ce qu’ils pensent et ce qu’ils vont faire. Mais le monde devient-il pour autant plus prévisible ? Il est utile de revenir sur l’histoire de l’Intelligence artificielle et sur les raisons qui expliquent son retour soudain dans l’actualité avec les succès des nouvelles méthodes d’apprentissage et des réseaux de neurones (Watson, AlphaGo, etc.). La promesse d’une société prédictive constitue un défi pour nos sociétés : quelle liberté est laissée aux choix des individus ? Jusqu’où peut-on personnaliser sans défaire la société ? Comment peut-on comprendre et réguler les décisions des nouveaux calculateurs ?

Francis Chateauraynaud, anthropologue, GSPR – EHESS
Quelles logiques d’enquête face aux flux du Web ? Leçons cognitives et politiques d’une expérience de contre-intelligence artificielle

Lorsqu’au début des années 2000, la socio-informatique des controverses a renoué avec l’intelligence artificielle en passant du logiciel Prospéro (analyse de corpus textuels évolutifs) au logiciel Marlowe (conçu comme un interlocuteur virtuel fonctionnant en mode dialogique et doté de modes d’apprentissage spécifiques, et même singuliers), le sens et la portée de cette expérimentation ont été difficilement perçus, y compris dans l’environnement intellectuel le plus proche. Il faut dire que l’on était avant le basculement des humanités numériques, passées de l’état d’avant-garde critique des machines dominantes de l’internet à celui d’alignement quasi général doublé d’une forme d’injonction managériale.

Si les développements de Prospéro et Marlowe se sont poursuivis après 2010, c’est à travers la construction d’observatoires sociologiques des processus critiques (alertes, controverses, conflits, notamment dans les domaines sanitaires, environnementaux et technologiques) qu’a été validée ce que les ingénieurs appellent la « preuve de concept ». Après plus de 15 ans d’expériences, et des évolutions considérables dans les mondes numériques, quels sont les chemins qui s’offrent à ce qui a fini par prendre la forme d’une « contre-intelligence artificielle » distribuée ? En partant des activités autonomes du chroniqueur de Marlowe, qui s’exprime tous les jours sur son blog, et qui n’est que la partie émergée d’un réseau d’artefacts cognitifs et d’interprètes humains, l’exposé montrera comment la conception des structures de données, des algorithmes et des interfaces a évolué et continue d’évoluer. Il s’agira surtout de montrer comment se positionne le réseau de développeurs-utilisateurs face à d’autres formes de traitement de la profusion des informations et des opinions dans les flux du Web.

Recherche, arts et pratiques numériques #7: quoi de neuf du côté des androïdes ?

10h-13h Mercredi 07 décembre,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, LESA, AMU, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IMERAM, CNRS/AMU).

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Quoi de neuf du côté des androïdes ?

Emmanuel Grimaud, anthropologue, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (LESC), Université Paris Ouest Nanterre La Défense, CNRS
La Vallée de l’Etrange. Mises a l’épreuve d’un mystère expérimental, entre robotique et anthropologie

Mon intervention reviendra sur la théorie du roboticien japonais Masahiro Mori, et le rôle moteur qu’elle a joué dans la robotique humanoïde contemporaine. J’aborderai aussi les expérimentations auxquelles nous nous sommes livrés avec l’artiste Zaven Paré, autour du Geminoid au Japon ainsi que l’expérience Ganesh yourself en Inde (un robot qui permet de se mettre à la place de Dieu et d’avoir avec lui une conversation). Je parlerai par ailleurs de la manière dont on a essayé de repenser la vallée de l’Etrange avec l’exposition Persona (MQB). On y confrontait arts premiers et robotique, invitant le spectateur à faire toute une série d’expériences sur les modalités d’attribution d’un statut de personne à des ‘non humains’.

[Lire l’article d’Emmanuel Grimaud]

France Cadet, artiste, professeure à l’école supérieure d’art d’Aix en Provence
Robot mon Amour

France Cadet est une artiste de l’hybridation qu’une armée de robots chien a propulsée sur la scène artistique internationale. Ses animaux de compagnie, elle les a génétiquement modifiés par le code informatique. Leurs mouvements singuliers, tout comme les cartels qui les identifient, nous incitent à repenser notre relation aux machines autonomes qui investissent notre quotidien. Elle poursuit dans la série Robot mon Amour ses hybridations avec des créatures mi-femme mi-robot où vivant et artificiel, chair et mécaniques s’entremêlent. Y a-t-il encore une femme dans la machine ? La question du genre, évidemment, est une problématique sous-jacente du travail de cette artiste aux multiples identités qui nous incite à repenser plus largement notre conception du vivre ensemble.

Angelica Lim, ingénieure en intelligence artificielle, SoftBank Robotics Europe, Kyoto University
Comment construire le cerveau d’un robot depuis l’intelligence artificielle jusqu’à l’intelligence émotionnelle ?

Que reste-t-il à accomplir pour que C3P-0 et Rosie le Robot deviennent réalité ? Angelica Lim explorera les éléments qui composent le cerveau d’un robot, autrement dit son programme interne, en regardant sous la capuche d’un vrai robot compagnon humanoïde

Recherche, arts et pratiques numériques #6: déconstruire le transmédia

Mercredi 16 novembre 2016,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias LESA, AMU, EHESS), Manoel Penicaud (IMERAM, CNRS/AMU), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Déconstruire le transmédia

Céline Lacroix-Masoni, maître de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Nice Sophia Antipolis, membre de l’URE // TRANSitions Médias, Savoirs, Territoires
De quoi le transmédia est-il le nom ?

Du storytelling transmedia à la question de la transmédialité, de la distinction entre multimédia, crossmédia et transmédia à la définition évolutive (augmentée?) d’Henry Jenkins du Storytelling Transmedia, nous proposerons, à partir d’un travail de typologisation du transmédia (productions et publics) d’interroger la transmédialité dans sa définition et ses pratiques.

Antoine Gonot, LMA, ASTRAM, SATIS
La place des nouvelles écritures et des médias interactifs numériques dans les formations aux métiers du Cinéma et  l’Audiovisuel

On assiste depuis quelques années à un basculement de l’audiovisuel vers l’interactivité. De nouveaux métiers apparaissent et d’anciens métiers changent. L’offre de formation des écoles du secteur de l’audiovisuel doit donc évoluer pour répondre à cette nouvelle demande créative. Ainsi, depuis 2013-2014, le département SATIS de l’université Aix-Marseille et le CNAM expérimentent ensemble un enseignement visant à initier les futurs professionnels à l’écriture non-linéaire et aux médias interactifs numériques. Après une présentation des projets qui ont vu le jours depuis la création de cet enseignement, nous discuterons de sa pertinence, dans le contexte particulier de la formation auquel il est intégré.

Douglas Edric Stanley, artiste, Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence, HEAD Genève
Le miroir d’encre

Les chemins bifurquent. Le premier mène à l’horizon vers le Nouveau. L’autre, une forêt de Médias. Vous suivez l’horizon. Dérive sur des chemins sinueux, cela vous ramène au croisement initial. Vous rentrez dans la forêt. Un épais enchevêtrement de branches. Après moults efforts, vous voici de nouveau face au chemin du départ. À vos pieds, un livre. Vous prenez le livre. Lecture. Chaque page ressemble à la précédente. C’est l’histoire d’une femme, devant un chemin qui bifurque : elle tient dans ses mains un livre.

Jean-Pierre Cassarino – L’expansion du système européen de la réadmission

Jean-Pierre Cassarino
L’expansion du système européen de la réadmission : Depuis les années 50 à aujourd’hui

La réadmission vise à renvoyer des étrangers qui n’ont pas ou plus le droit d’entrer et de séjourner sur le territoire d’un pays. Les pays d’immigration, de transit et d’origine peuvent coopérer en matière de réadmission sur la base d’un accord.

D’un point de vue historique juridique et politique, la réadmission ne constitue pas un thème nouveau dans les relations internationales. En revanche, les modalités de coopération en matière de réadmission, ainsi que leur pratique, sont tout à fait nouvelles, voire inédites. Aujourd’hui, elle constitue une question centrale dans les pourparlers bilatéraux et multilatéraux.

Pourquoi une approche duale ?

Les accords bilatéraux peuvent être formalisés, comme cela est souvent le cas, par la conclusion d’accords standard de réadmission basés sur des obligations réciproques. Toutefois, un inventaire limité aux accords standard de réadmission ne saurait donner une image précise des nombreux mécanismes qui ont été mis en place afin de faciliter l’expulsion des étrangers en situation irrégulière.

En effet, il arrive que des Etats acceptent de conclure un accord ou entente bilatérale sans nécessairement formaliser leur coopération en matière de réadmission. Ils peuvent choisir de l’inscrire dans un cadre plus large de coopération bilatérale (par exemple, par la conclusion d’accord en matière de coopération policière comportant une clause sur la réadmission, par des ententes administratives et des accords cadres de partenariat), ou de la traiter par d’autres canaux (à savoir, par des échanges de lettres et des memoranda d’entente). Ces naccords non standard visent à répondre à des contraintes diverses. Plusieurs Etats membres, ainsi que de nombreux autres pays à travers le monde, ont eu recours à ces accords bilatéraux non standard liés à la réadmission afin de gérer la délivrance des documents de voyage ou laissez-passer, nécessaires au renvoi des étrangers en situation irrégulière.

Cette approche duale explique les raisons pour lesquelles il est important de parler d’accords liés à la réadmission, car cette référence englobe des accords aussi bien standard que non standard. Dès son lancement en 2006, un inventaire des accords bilatéraux liés à la réadmission a été dressé sur la base de cette approche duale. Il vise, entre autres, à dévoiler l’ampleur du système européen de la réadmission, sur tous les continents.

Le système de la réadmission

L’inventaire ne vise pas seulement à informer. Il a aussi pour objectif de démontrer qu’un véritable système de la réadmission existe, mettant en relation plus de 125 pays d’immigration, de transit et d’origine. Que ces derniers soient riches ou pauvres, grands ou petits, en guerre ou en paix, démocratiques ou autoritaires. Il s’agit d’un système fortement inclusif.

Jean-Pierre Cassarino

Docteur en science politique, anciennement professeur au Centre Robert Schuman de l’Institut universitaire européen (Florence, Italie). Jean-Pierre Cassarino est actuellement chercheur associé à l’Institut de recherche sur le Maghreb Contemporain (IRMC, Tunisie). Son domaine de recherche porte sur les modes de coopération internationale en matière de « gestion » des migrations internationales et d’asile.

Publications : https://irmcmaghreb.academia.edu/JeanPierreCassarino

Courriel : cassarinojp AT gmail.com

Recherche, arts et pratiques numériques #5: de la photogrammétrie au SIG

Mercredi 25 mai 2016,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

De la photogrammétrie au SIG

Nathalie André, architecte-archéologue, IRAA, CNRS/Aix Marseille Université
Perception et représentation numériques en architecture et archéologie

La pratique du relevé en architecture a été profondément modifiée par l’avènement des technologies numériques, les architectes sont aujourd’hui plus souvent amenés à manipuler des nuages de points denses que des mètres et des crayons. Le relevé photogrammétrique par corrélation dense, en donnant à la représentation du réel un caractère scientifique incontestable, a supplanté le relevé traditionnel, privilégiant ainsi une collecte globale automatique au détriment d’une représentation descriptive, certes sélective, mais porteuse de sens, de réflexion et de sensibilité. Par ailleurs les modes de représentation classiques qu’étaient le plan et la coupe, ont tendance à disparaître des logiciels de traitement des données, et sont remplacés par des modèles numériques tridimensionnels. Ces bouleversements quant à la perception et à la représentation de l’architecture nous amènent à repenser notre démarche scientifique : est-il possible de décrire, et donc d’analyser, des vestiges antiques à partir de nuages de points ? Une approche exclusivement tridimensionnelle nous permet-elle de mieux interroger et comprendre nos données ? Enfin, la représentation numérique n’est-elle destinée qu’à la valorisation des connaissances ?

Hélène-Marie Juteau, doctorante en sociologie Télécom ParisTech)
Enquêtes géolocalisées et implication de l’acteur

Notre enquête porte sur les usages numériques pendant la mobilité de jeunes en insertion vers l’emploi. Dans une recherche, nous utilisons une application mobile. Dans une autre recherche nous utilisons un logiciel d’enregistrement des usages du Smartphone. Ces deux dispositifs d’enquête sont géolocalisés. On pourrait penser dès lors que la personne enquêtée est tenue en périphérie de la recherche, mais ce n’est pas le cas. Nos techniques d’enquête nécessitent au contraire une compréhension fine des représentations spatiales de l’acteur. L’enquête par géolocalisation est doublée d’enquêtes qualitatives poussées, fondées sur le recueil de la parole de l’acteur mobile. Nous éclairerons quelques éléments de cette tension méthodologique.

Nicolas Memain, artiste marcheur, urbaniste grand pied
Expérimentations artistiques autour de la carte des systèmes d’information géographique

Le témoignage d’un amateur passionné de cartes IGN, submergé par l’accessibilité des SIG depuis 10 ans. Nicolas Memain présentera (1) Des atlas d’architectures marseillaises, avant et après Quantum GIS. (2) La maîtrise d’œuvre du GR2013 : une tentative de crédibilité face aux services techniques institutionnels durant deux années pour le Chemin de Grande Randonnée ® homologué le plus rapidement exécuté de l’Histoire (3) Les superpositions à l’échelle de mes collections de scans de cartes et de photos aériennes fournis par les archives et l’IGN, que j’utilise pour expliquer l’évolution des formes des quartiers que je fais visiter. (4) Et des gifs animés de couvertures Landsat où apparaissent des trajectoires de LGV.

William Walters – Aeroplanes and Deportation

William Walters, Carleton university

Aeroplanes and Deportation
Conférence organisée par Martina Tazzioli (postdoc Lames LabexMed) dans le cadre du séminaire LAMES’ Migrations et crises. Discutants: Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Martina Tazzioli (LAMES/LabexMed, AMU)

10 Mai 2016, 2.00-5.00 pm, salle PAF (MMSH)

Image : Jean Pierre Cassarino, Réseau des accords bilatéraux liés à la réadmission, 2013

Séminaire migrations et crises

Conférence de William Walters Carleton University)
10 mai 2016, Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme
organisée par Martina Tazzioli (post-doctorante LAMES LABEXMED) dans le cadre du séminaire du LAMES Migrations et crises

Discutants : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Martina Tazzioli (LAMES/LabexMed, AMU)

Schéma Jean Pierre Cassarino, Réseau des accords bilatéraux liés à la réadmission, 2013

Élisa Ganivet – Esthétique du mur géopolitique

Présentation de l’ouvrage Esthétique du mur géopolitique

Auteure : Élisa Ganivet

Maison d’Edition : Presses de l’Université du Québec, Collection Enjeux Contemporains dirigée par Élisabeth Vallet et Charles-Philippe David, UQAM – Montréal, Chaire Raoul- Dandurand en études stratégiques et diplomatiques. Sortie le 1 er Avril 2016 en France

Préface d’Élisabeth Vallet.

Regard d’une centaine d’artistes sur l’esthétique frontalière historique et contemporaine. Des années après la chute du mur de Berlin, à l’heure de la mondialisation et du libre- échange, une cinquantaine de murs sont toujours érigés dans le monde, notamment autour du territoire d’Israël et à la frontière du Mexique et des États-Unis, où des barrières d’environ 500 km de long se dressent. Si les justifications énoncées par les États sont multiples – immigration clandestine, terrorisme, contrebande, etc. –, l’élévation d’une barrière de séparation semble reprendre une formule ancestrale de rejet de l’autre-étranger et transgresse le principe d’universalité. Sa matérialité archaïque entrant en conflit avec l’image d’un monde postmoderne et technologique, le mur cristallise un malaise qui se doit d’être élucidé par l’art. Sa visibilité et son sensationnalisme en font littéralement l’affiche d’un événement géopolitique, que les artistes investissent. Qu’est-ce qui intéresse les artistes si le mur est conjoncturellement éphémère ? Est-ce ses métamorphoses ou bien son cadre spatiotemporel ? L’auteure de cet ouvrage compare trois murs – le mur de Berlin, la barrière de séparation entre Israël et l’autorité palestinienne et la frontière sécurisée entre le Mexique et les États-Unis – selon leur esthétique développée par trois artistes phares : Joseph Beuys, Banksy et Frida Kahlo. L’étude des contextes, enjeux et missions géopolitiques, appliquée à chaque barrière de séparation, rend compte des failles et des défaillances de systèmes a priori bien huilés. Car si le mur renvoie généralement à l’idée d’être chez soi et protégé, il peut aussi être synonyme d’isolement, que ce soit voulu ou non. Il est la structure physique et symbolique d’une dynamique carcérale.

Photo: Larissa Sansour, Bethlehem Bandolero (performance, video) 2005 © Larissa Sansour. Courtesy of the artist