Recherche, arts et pratiques numériques #19: Du documentaire artistique aux écritures ludiques et interactives

10h-13h Mercredi 14 novembre 2018
IMéRA,
2 place Le verrier
13005 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU/CNRS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU),

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Du documentaire artistique aux écritures ludiques et interactives

Lors de cette rencontre, les intervenants reviendront sur les epérimentations art-sciences qui ont été menées dans le cadre des trois workshops organisés lors du second Forum du GIS Moyen Orient Mondes Musulmans à Aix en Provence du 28 au 31 septembre 2018.

François Lejault, vidéaste et professeur à l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence

Regarder ailleurs – écouter loin, création vidéo
Le fait divers est un grand déclencheur d’imaginaire. Il dessine souvent un détail frappant d’une société, de son évolution, de ses difficultés, de ses travers. Du ridicule au tragique, de l’absurde au fantastique, la palette est généreuse et foisonnante. Mais comment ces récits de morceaux de vies se transforment de l’oralité ou du compte rendu journalistique à la forme filmique? Comment le passage d’un médium à l’autre va-t-il amplifier, détourner, décadrer ces histoires du quotidien? C’est ce déplacement entre le récit factuel et sa mise en image et sons auquel se sont confrontés les participants du workshop Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo. A partir des récits colportés par chacun d’entre eux, ils ont élaboré sept petites formes filmiques courtes et bricolées dans une urgence créative et avec un souci de précision dans les choix esthétiques. Ils ont exploré avec gourmandise tous les possibles offerts par le numérique en revendiquant le mélange et l’hybridation entre les registres et les techniques.

Douglas Edric Stanley, artiste numérique et professeur à l’ESA Aix-en-Provence et Leslie Astier, artiste
Écritures ludiques interactives
A l’occasion du workshop Écritures ludiques et interactives, 5 étudiants en arts et 5 chercheurs se sont réunis en binômes afin de faire émerger ensemble des narrations communes à la rencontre des territoires de recherche de chacun. Durant trois jours les équipes se sont familiarisées avec des techniques de prototypage rapide de jeux (papier, vidéo, narration interactive) accompagnées par des outils ludico-méthodologiques expérimentaux développés au coeur de l’atelier Jeux de l’ESAAix. Poursuivant le travail de collaboration formulé autour du projet A Crossing Industry, les étudiants et les chercheurs ont inventé ensemble des nouvelles formes hybrides entre recherche scientifique et création.

Pascal Cesaro, Maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles, chercheur au Laboratoire PRISM (Aix Marseille Université/CNRS)

Écritures Documentaires: recherche et création
Après avoir observé et tenté de saisir les expérimentations qui ont été mises en oeuvre entre chercheurs et étudiants en art au cours des ateliers 1 et 2, les étudiants du Master 2 Écritures Documentaires: recherche et création, dirigé par Pascal Cesaro, ont élaboré de courtes formes documentaires filmiques. L’enjeu était moins de documenter de manière exhaustive les expérimentations qui ont été réalisées au cours de ces trois jours que de mettre l’accent, à travers cette forme spécifique d’écriture, sur l’intensité des déplacements qu’a constitué pour les chercheurs et les artistes l’engagement dans ces expérimentations, au croisement de la recherche et de la création.

Photo: Pascal Cesaro 2018

Entre, une hétérographie circassienne

De la création à la recherche

Entre est un projet de création artistique à mi-chemin entre le cirque, le théâtre et l’anthropologie met en place un dispositif art-science dont le but est d’explorer les formes alternatives d’écriture que peut offrir le spectacle vivant, et notamment le cirque, à la recherche en sciences sociales.

Ce projet a été initié par Vincent Berhault, jongleur, auteur et metteur en scène de la compagnie Les singuliers, il s’appuie sur une écriture collaborative qui associe étroitement les interprètes (Barthélémy Goutet, Benjamin Colin, Grégory Kamoun, Toma Roche et Xavier Kim) au niveau de l’écriture au plateau.

Un autre format d’écriture

Hétérographie circassienne, Entre propose ainsi une autre forme d’écriture, au croisement d’une démarche de création et de recherche. Les langages du corps et du mouvement s’associent à la communication verbale, non pas pour tenter de transmettre un message ou une analyse à propos de l’expérience ou du contrôle aux frontières, mais davantage pour amener les spectateurs à s’interroger sur les cadres et les images à travers lesquels ils envisagent et construisent ces phénomènes.

La démarche consiste à rechercher des résonnances entre les sources nourrissant l’écriture et des images évidentes sur le plateau. Sans didactisme, la performance circassienne se fait écho d’une idée, d’un concept ou d’une théorie. Le travail de recherche au plateau est ainsi stimulé et la dimension circassienne de l’écriture apparait particulièrement dans la mise à l’épreuve des corps, de tous les objets (scénographiques ou accessoires) ainsi que dans le questionnement permanent de la relation acteurs – objets – spectateurs.

Grâce au détournement des objets la question des échappatoires dont dispose l’homme face à un grand système de surveillance et de contrôle est aussi abordée. En réinventant l’usage de ce qui les entoure, parfois de manière absurde, les interprètes renvoient autant aux dysfonctionnements des systèmes de contrôle qu’aux multiples façons dont ils sont réappropriés, instrumentalisés et détournés par les entrepreneurs formels et informels qui se saisissent des opportunités générées par les fermetures des frontières aux mobilités humaines.

Photo, Cédric Parizot. Filage, Théâtre d’Arles, novembre 2017

De la mise en scène de la frontière à la déshumanisation des migrants

Entre est une pièce bouleversante, perturbante qui vient remettre en jeu notre rapport aux migrants et aux frontières. A une époque où nos responsables politiques instrumentalisent, à des fins électoralistes, l’arrivée de migrants qui fuient la misère et les guerres, et appellent à la surenchère sécuritaire, cette pièce est d’une grande actualité.

Elle démarre avec une certaine pesanteur, autour d’un récit tragique, celui d’un homme, Merhan Karimi Nasseri, cet Iranien qui resté 16 ans enfermé dans le Terminal 1 de Roissy en attendant de voir dans l’attente d’un règlement de sa situation administrative. D’emblée, la lenteur de ses mouvements et de son rythme d’élocution tranchent avec le rythme effréné avec lequel se déplace quelques passagers en transit. Ce sentiment de déphasage ne cesse de croître, au fur et à mesure que la pièce superpose et mêle, aux prises de paroles de cet homme, enfermé dans la circulation, des scènes qui mettent successivement en jeu le contrôle des flux de passagers, le personnel chargé du nettoyage, la formation de futurs contrôleurs, des humanitaires interviewant des migrants, un chercheur en conférence, etc. La multiplication de ces fragments, l’accélération progressive du rythme du jeu viennent noyer le récit et la vie de cet homme pour leur donner un caractère presque anecdotiques. Et c’est là une des forces de Entre, celle d’insister sur la déshumanisation des migrants qu’entraine toute la dramaturgie autour des frontières contemporaines.

Mais la pièce va beaucoup plus loin. Oscillant entre nouveau cirque et théâtre, alternant entre tragique et burlesque, Entre mobilise une écriture et une mise en scène qui ne laissent jamais au spectateur le temps de s’installer confortablement dans un registre qu’il maîtrise. Entre nous interroge donc doublement : tout d’abord, sur le regard et l’attitude que nous devons adopter à l’égard de ces migrants et du contrôle aux frontières ; et ensuite, sur la légitimité des formes artistiques et scientifiques à travers lesquelles nous pouvons évoquer, penser et aborder les phénomènes qui touchent nos sociétés.

Photo, Cédric Parizot. Filage, Théâtre d’Arles, novembre 2017

Presse

Anaïs Heluin, « La frontière au risque de l’art« , Sceneweb.fr, 18 octobre 2018
Sarah Franck, « Entre. Une parabole sur les notions de frontière et de migration. Entre les mondes, entre les arts.« , Arts-chipels.fr, 19 octobre 2018
Mathieu Dochtermann, « ‘Entre’ Les frontières, ou les limbres du monde globalisé« , Toutelaculture.com, 17 octobre 2018
Valérie de Saint-Do, « De l’air!« , Débords, Media Part, 19 octobre 2018

Création

Auteur et metteur en scène: Vincent Berhault

Une partie de l’écriture du spectacle résulte d’une recherche au plateau, les interprètes sont donc tous également inscrits comme auteurs au répertoire.

Avec: Barthélémy Goutet, Benjamin Colin, Grégory Kamoun, Toma Roche et Xavier Kim.

Composition musicale: Benjamin Colin

Contribution à l’écriture : Cédric Parizot – Anthropologue du politque

Costumes: Barthélémy Goutet

Création lumière: Benoit Aubry

Construction décor : Plug In Circus

PARTENARIATS

Co-productions et accueil en résidence :

Théâtre d’Arles, scène conventionnée art et création – nouvelles écritures
Cie 36 du mois – Cirque 360
Pôle National des Arts du Cirque de la Verrerie, Alès
L’Espace Périphérique de la Villette, Paris

Accueils en résidence de recherche/labos :

L’échangeur à Bagnolet du 20 au 22 juillet 2015
2R2C Paris – laboratoire de recherche du 12 au 15 octobre 2015.
Centre des arts et du Mouvement (CIAM) Aix-en-Provence – laboratoire de recherche du 24 et 25 février 2016.
Le Point HauT, lieu du pOlau à St pierre des Corps – recherches scientifiques et typographiques du 4 et 11 mars 2016.
Le vent se lève Pantin – laboratoire de recherche du 7 au 8 mai 2016.
Atelier du plateau Paris – étape de recherche avec les interprètes du 30 mai au 4 juin 2016.

Accueils en résidence de création :

Académie Fratellini Saint-Denis – du 27 juin au 2 juillet 2016.
l’Espace Périphérique de la Villette Paris – du 20 au 24 février 2017.
Théâtre Sylvia Monfort Paris –du 27 février au 3 mars 2017.
Cie 36 du mois – Cirque 360 – du 10 au 21 avril 2017.
PNAC de la Verrerie Alès – du 22 mai au 2 juin 2017.
Ville du Plessis-Paté – du 15 au 22 septembre 2017
Théâtre d’Arles – du 23 octobre au 6 novembre 2017.

Soutiens et Subventions :

aide à la production dramatique de la DRAC Ile-de-France
aide à la création pour les Arts du Cirque de la DGCA
soutien de la SACD / Processus Cirque
aide au projet de la Région Ile-de-France
Institut de Recherche et d’Etude sur le Monde Arabe et Musulman (UMR7310, Aix Marseille Université, CNRS)
Institut d’Etudes Avancées (IMéRA) d’Aix Marseille Université
aides à la création de l’ADAMI et de la SPEDIDAM

Représentations antérieures

Théâtre d’Arles, 7 et 8 novembre 2017
La verrerie d’Alès, 10 novembre 2017
Théâtre Le Monfort, Paris, 15-18 mars 2018, Festival des illusions
Théâtre de l’Echangeur, 16-20 octobre 2018

(D’)Ecrire les mondes arabes et musulmans au 21ème siècle

Du 28 septembre au 4 octobre 2018
Aix en Provence

SECOND FORUM DU GIS MOMM

Tous les deux ans, le Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient et mondes musulmans (GIS MOMM) organise un forum destiné à engager un dialogue entre les chercheurs travaillant sur cette aire culturelle et les acteurs de la société civile (enseignants du secondaire, journalistes, associations, grand public, etc.).

Au cœur de l’actualité contemporaine, les mondes arabes et musulmans sont souvent envisagés au seul prisme du problème et de l’urgence. Ce forum propose de faire un pas de côté pour nous interroger, non plus uniquement sur les dynamiques que traversent ces sociétés, mais sur les formats et les modes d’écriture à travers lesquels nous les pensons, les étudions et les représentons.

Organisé dans un format inédit, associant ateliers de recherche-création, restitution d’expérimentations, un colloque international, des ateliers de formation, des projections de films et une table ronde autour du théâtre documentaire, cet évènement met concrètement en tension, à Aix-en-Provence, les différentes manières d’écrire et de parler de ces mondes arabes et musulmans au 21ème siècle. Rassemblant à la fois chercheurs, enseignants, blogueurs, journalistes, artistes, ce forum propose d’établir un état des lieux des manières à travers lesquelles ces différents acteurs de la société écrivent, pensent et communiquent autour des mondes arabes et musulmans.

Ce forum ne propose donc pas de mettre en place un débat restreint entre des universitaires spécialisés sur ce domaine, mais plutôt d’engager un véritable dialogue entre chercheurs et enseignants et les autres acteurs de la société, ouvert au grand public.

PROGRAMME

VENDREDI 28 – DIMANCHE 30 SEPTEMBRE 2018

École Supérieure d’Art d’Aix en Provence
57 Rue Émile Tavan, 13100 Aix-en-Provence

9h-18h Atelier 1 : Écritures ludiques interactives sera animé par Douglas Edric Stanley, artiste numérique et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://www.abstractmachine.net/blog/) et Leslie Astier, artiste

9h-18h Atelier 2 : Regarder ailleurs – écouter loin, création vidéo sera animé par par François Lejault, vidéaste et professeur à l’ESA Aix-en-Provence (http://lejault.com/) et Nada Rezk, réalisatrice et productrice, Le Caire [voir les vidéos réalisées dans le workshop]

9h-18h Atelier 3 : Écritures Documentaires, workshop des étudiants du master « Écritures Documentaires: recherche et création » animé par Pascal Cesaro, Maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles, Chercheur au Laboratoire PRISM (Aix Marseille Université/CNRS).

LUNDI 1er OCTOBRE 2018

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

8h30 – 9h Accueil des participants

9h – 10h Ouverture (Amphi D)

Élise Massicard, Directrice Adjointe du Groupement d’intérêt scientifique Moyen Orient Mondes Musulmans (GIS-MOMM)

Monsieur le Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille ou l’un de ses représentants

Nicolas Claire – Vice-Président délégué Culture Scientifique – Recherche (Aix-Marseille Université)

Pascale Brandt-Pomares, directrice de l’ESPE Aix Marseille

Sophie Bouffier, directrice de la MMSH (Aix-Marseille Université/CNRS)

Richard Jacquemond, directeur de l’IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Benoît Fliche, directeur de l’IDEMEC (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h – 11h Colloque session 1 (Amphi D) Les enjeux de l’écriture : de l’élaboration à la circulation de la connaissance

Président : Éric Vallet, historien, Orient et Méditerranée (Paris 1 Panthéon Sorbonne, Sorbonne Université/CNRS)

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
(D’) Écrire les mondes arabes et musulmans à travers des expérimentations art-sciences

Benoît Fliche, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)
Hétérographies ou la morsure de la polie tique

Boris Pétric, anthropologue et cinéaste, CNElias (CNRS/ Aix-Marseille Université /EHESS)
La fabrique des écritures innovantes

11h Pause-café

11h30 – 12h30 Discussion autour du thème “Les enjeux de l’écriture : de l’élaboration à la circulation de la connaissance”

14h – 15h30 Colloque session 2 (Salle E005) Écrire ensemble I : De l’entretien à l’article

Présidente : Juliette Honvault, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Yolande Benarrosh, sociologue, LAMES (Aix-Marseille Université/CNRS), LISE (Cnam Paris)
Quand les « informateurs » mènent (aussi) l’enquête et prennent (aussi) la plume

Stéphane Lacroix, politiste, CERI (Sciences Po/CNRS)
Co-écrire avec de jeunes chercheurs-activistes du monde arabe après 2011

Discutant : Benoît Fliche, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

14h – 15h30 Colloque session 3 (Amphi D) Écrire ensemble II : De l’illustration à la bande dessinée

Présidente : Aurélia Dusserre, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Mathilde Chèvre, illustratrice, éditrice, Le Port a jauni, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)
Traduire le monde en littérature jeunesse : deux histoires et un voyage

Alex Baladi, auteur de bande dessinée
“Décris-Ravage” : du théâtre à la bande dessinée.

Discutant : Pierre Pinchon, historien d’art, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS)

Décris-Ravages, éd. Atrabile, 2016, p. 20

Soirée

École supérieure d’art d’Aix d’Aix-en en-Provence
57 Rue Émile Tavan, 13100 Aix-en-Provence

16h30 – 21h30 Projections de films et débats (Auditorium)

Charlotte Deweerdt, historienne, Aflam, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Film : Ashura, la beauté du sang, réalisé par Katia Saleh – Native Voice Films / Batoota Films pour Al Jazeera English, Liban, 2006, 20’
Débat avec la réalisatrice Katia Saleh

Film : On récolte ce que l’on sème, réalisé par ‘Alaa Ashkar – Freebird Films, Palestine, 2017, 67’ (Sélection AFLAM)
Débat avec le réalisateur ‘Alaa Ashkar

19h-19h30 Pause

Film : Tinghir-Jerusalem, les échos du Mellah, réalisé par Kamal Hachkar – Les Films d’un jour, Maroc, 2011, 86’
Débat avec le réalisateur Kamal Hachkar

16h 30 – 21h30 Restitution des œuvres produites dans les workshops (Terrasse)

Workshop 1 : Regarder ailleurs, écouter loin, création vidéo

Workshop 2 : “Écritures ludiques et interactives”

Workshop 3 : « Écritures Documentaires: recherche et création »

Présentation et expérimentation du jeu vidéo A Crossing industry, réalisé par Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley et Robin Moretti

19h Apéritif

Extrait du film Kafr Ashry, 4′ 45″, de François Lejault, 2015

MARDI 2 OCTOBRE 2018

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 4 (Salle E004) Films documentaires et artistiques : de l’orientalisme aux contre discours

Présidente : Katia Boissevain, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Nicolas Appelt, politiste (Unité d’arabe et Global Studies Institute, Université de Genève)
Réappropriation du récit de la révolte et du conflit dans le documentaire syrien d’après 2011

Corinne Fortier, anthropologue et réalisatrice, LAS (Collège de France/CNRS/EHESS)
‘One dollar a day’ de Jocelyne Saab : Images d’un camp de réfugiés syriens au Liban

Thomas Richard, politiste, Centre Michel de l’Hospital (Université Clermont-Auvergne)
Représenter le monde médiéval musulman à l’écran

Discutant : Boris Pétric, anthropologue et cinéaste, CNElias (CNRS/Aix-Marseille Université/EHESS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Films documentaires et artistiques : de l’orientalisme aux contre discours”

9h – 12h Colloque session 5 (Salle de conférences) Polémiquer sur le web : controverses religieuses et politiques

Présidente :Elise Massicard, politiste, CERI (CNRS/Sciences Po-Paris)

Daghan Irak, sociologue, IDEMEC (Aix-Marseille université/CNRS)
« La patrie numérique » : Les diasporas ressortissantes de la Turquie en France sur Twitter

Nadjet Zouggar, islamologue, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS) (CNRS/Aix-Marseille Université)
Figures du réformisme musulman sur internet aujourd’hui

Vincent Geisser, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Un salafisme numérique ? L’image du « chiite » et du « juif » sur les réseaux sociaux de la mouvance salafiste francophone

Discutant : Jean-François Legrain, historien, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Polémiquer sur le web : controverses politiques et religieuses”

12h30-13h30 Projection de films (Salle de conférences)

Film : Backyard, réalisé par Khaled Abdulwahed, Pong Production, Allemagne, 2018, 26’ (Sélection FID)

Diaporama : Hommage à Fadwa Suleiman, réalisé par Karima Direche, France, 2018, 9’

Discussion avec Karima Dirèche

13h30 – 15h30 Atelier 1 (Salle E004) L’Orient photographié (1850-1930) : usages pédagogiques des sources visuelles

Laurence Americi, historienne, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS) et Aurélia Dusserre, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

13h30 – 15h30 Atelier 2 (Salle E005) La vidéo comme outil d’enquête

Modérateur : Gilles de Rapper, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Fabienne Le Houerou, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Durée et Vérité pour le cinéma scientifique (SHS)

Sahar Saeidnia, sociologue, IRIS-EHESS, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Enquêter par et avec l’image. Enjeux méthodologiques et épistémologiques d’un documentaire de recherche en Iran.

Nolwenn Venard, anthropologue (Aix-Marseille Université)
La photographie comme support de production de savoir anthropologique

13h30 – 15h30 Atelier 3 (Salle E104) Traduction littéraire arabe-français (tous publics y compris non-arabophones)

Richard Jacquemond, professeur de langue et littérature arabes, traducteur littéraire, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

15h30 – 16h Pause café

16h – 18h Atelier 4 (Salle E004)Écrire ensemble III : De la scénographie à l’exposition

Modérateur : Manoël Pénicaud, anthropologue, IDEMEC (CNRS/Aix-Marseille Université)

Jean-Robert Henry, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Sur l’écriture d’expositions historiques sur le Maghreb

Sophie Caratini, anthropologue, CITERES (CNRS/Université François-Rabelais, Tours), Charles Grémont, historien, LPED (IRD), Céline Lesourd, anthropologue, CNElias (CNRS, Aix-Marseille Université, EHESS) et Olivier Schinz, anthropologue, conservateur (Musée d’Ethnographie de Neuchâtel)
Construire une exposition : le cas de « Sahara connecté »

16h – 18h Atelier 5 (Salle E005) Politiser le discours scientifique, “scientifiser” le discours politique

Présidente : Aude Signoles, politiste, CHERPA (IEP Aix-en-Provence)

Jean-Baptiste Le Moulec, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Une fabrique turque de savoirs sur les mondes arabes (1998-2015)

Taher Labadi, économiste, LabexMed, IREMAM/LEST (CNRS/Aix-Marseille Université)
(D’) Écrire la Palestine depuis l’exil

Discutant : François Siino, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

MERCREDI 3 OCTOBRE

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 6 (E004) De la forme, de la traduction et de la transcription

Présidente : Myriam Catusse, politiste, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Hayat Alilouche, Sciences du langage, DyLiS (Université de Rouen Normandie)
La construction des représentations de l’Islam: quel portrait les lexicographes français ont-ils dressé de Mahomet?

Carole Boidin, Littérature comparée, Centre de recherches en Littérature et Poétique comparées (LiPo), Université Paris Nanterre et Émilie Picherot, Littérature comparée, ALITHILA (Université de Lille)
Donner à lire l’arabe avant les orientalistes : savoirs, représentations, transmissions

Séverine Gabry-Thienpont, ethnomusicologue, CREM-LESC (Université Paris Ouest/CNRS)
Écriture, théorisation et standardisation des chants coptes, du XIXe siècle à nos jours

Discutante : Isabelle Grangaud, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “De la forme, de la traduction et de la transcription”

9h – 12h Colloque session 7 (Salle de conférences) Transmission et valorisation du savoir : des manuels scolaires aux cartes animées

Présidente : Karima Direche, historienne, TELEMME (Aix-Marseille Université/CNRS)
Sylvie Denoix, historienne, Orient et Méditerranée (CNRS/Paris 1 Panthéon Sorbonne/Sorbonne Université), Marie Favereau, historienne (Oxford University)
Expliquer l’Histoire par l’animation cartographique : Gengis Khan et les conséquences des conquêtes mongoles sur le Dâr al-Islâm.

Éric Vallet, historien, Orient et Méditerranée (Paris 1 Panthéon Sorbonne/Sorbonne Université/EPHE/Collège de France/CNRS), Anne Troadec, historienne, IISMM (EHESS/CNRS)
Les mots, les discours et les lieux : jalons pour une pédagogie du partage des savoirs sur le fait islamique

Fabien Aignan, sciences de l’éducation, ADEF (Aix-Marseille Université)
L’islam et le monde arabo-musulman, objets contraints dans les manuels scolaires.

Nathalie Rezzi, historienne, ADEF, SFERE (ESPE/Aix-Marseille Université)
Donner à voir les mondes arabes et musulmans à l’école primaire

Discutante : Camille Rhoné, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Transmission et valorisation du savoir : des manuels scolaires aux cartes animées”

12h30 – 13h30 Projection de film (Salle de conférences)

Miel et vieux Smen, réalisé par Yassine El Idrissi, Maroc, 2016, 25’ (Sélection AFLAM)
Débat conduit par Charlotte Deweerdt, historienne, Aflam, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

13h30 – 16h30 Projection et débat (Salle de conférences) Documenter le théâtre

Modératrice : Juliette Honvault, historienne, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)

Simon Dubois, sociologue, IREMAM (CNRS/Aix-Marseille Université)
Faire du théâtre documentaire, entre printemps syrien et migration

Film: Roméo et Juliette, un amour de guerre, réalisé par François Xavier Trégan – ARTE GEIE / Baozi Productions, France, 2015, 22′
Film: Adra, les survivantes, réalisé par François-Xavier Trégan – ARTE GEIE / Memento, France, 2018, 26′

14h45-15h15 Pause café

15h15-16h30 Discussion avec les artistes autour du thème “Documenter le théâtre”

François-Xavier Trégan, journaliste, documentariste indépendant

Vanessa Guéno, historienne, IREMAM (Aix-Marseille Université/CNRS)

Ramzi Choukair, acteur, metteur en scène

Hend Alkahwaji, comédienne

JEUDI 4 OCTOBRE

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation
2 Avenue Jules Isaac, 13100 Aix-en-Provence

9h – 12h Colloque session 8 (Salle de conférences) Écritures numériques : Blogs, podcasts et réseaux sociaux

Présidente : Christine Mussard, historienne, IREMAM (ESPE/Aix-Marseille Université/CNRS)
Souha Tarraf, chercheure en sciences sociales
Passer les murs. Retour sur 5 années de blogging et de RS sur le Liban, la question des réfugiés syriens et les “migrants”

Nathalie Gillet, journaliste, fondatrice de Emirati Stories
Podcaster aux Emirats – l’interview introspective comme mode d’approche d’une société discrète

Kmar Bendana, historienne et blogueuse, IRMC (Institut Supérieur d’Histoire de la Tunisie contemporaine/Université de La Manouba Tunisie)
Tenir un blog : une expérience hybride et évolutive

Discutante : Sophie Gebeil, historienne, TELEMME (CNRS/Aix-Marseille Université)

10h30-10h45 Pause café

10h45-12h Discussion autour du thème “Ecritures numériques : blogs, podcasts et réseaux sociaux”


Cliché du film de Frédérique Fogel You can be a hero, 2018

Comité scientifique et artistique
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence)
Sylvie Denoix (Orient Méditerranée)
Karima Dirèche (TELEMME, AMU/CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélia Dusserre (IREMAM, AMU/CNRS)
Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU)
Anna Guilló (LESA, AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
François Lejault (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)
Julien Loiseau (IREMAM, AMU/CNRS)
Elise Massicard (CERI, CNRS/Sciences Po, GIS MOMM)
Christian Merlhiot (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)
Christine Mussard (IREMAM, AMU/CNRS)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)
Douglas Edric Stanley (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

Comité d’organisation
Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU ; IMéRA, AMU)
Katia Boissevain (IDEMEC, CNRS/AMU)
Karima Direche (IRMC, MAEDI, CNRS)
François Dumasy (IEP, Aix-en-Provence)
Aurélie Fillod Chabaud (IREMAM,, CNRS/AMU et CNE, EHESS/CNRS/AMU)
Juliette Honvault (IREMAM, CNRS/AMU)
Élise Massicard (CERI, GIS MOM)
Marie-Pierre Oulié (IREMAM, CNRS/AMU)
Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)
Boris Petric (CNE, EHESS/CNRS/AMU)
Audes Signoles (IEP, Aix-en-Provence)

Équipe de communication
Carole Le Cloïérec (IDEMEC, CNRS/AMU) & Marie-Pierre Oulié (IREMAM, CNRS/AMU)
Questions scientifiques / Cedric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU)
Graphistes / Théo Goedert & Milena Walter

Equipe de coordination administrative et de gestion financière
Jeanne Cadieux (ESPE, AMU)
Justine Diasparra, IREMAM/IEP (CNRS/AMU)
Julie Karsenty, École supérieure d’art d’Aix-en-Provence
Isabelle Lenoir, IREMAM (CNRS/AMU)
Rihab Wafa, IREMAM (CNRS/AMU)

Institutions organisatrices
Groupement d’intérêt scientifique Moyen-Orient mondes musulmans (CNRS)
Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, CNRS, AMU)
Institut d’ethnologie européenne méditerranéenne et comparative (IDEMEC, CNRS, AMU)
Centre Norbert Elias (EHESS, CNRS, AMU)
CHERPA (Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence)
École supérieure du Professorat et de l’Éducation (ESPE, AMU)
École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
PRISM (CNRS/AMU)
Rectorat Académie d’Aix-Marseille

Institutions partenaires
Centre National de la Recherche Scientifique
Aix Marseille Université
Projet Labexmed
Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, Tunis
Centre Jacques Berque, Rabat
AFLAM
FID
Mairie d’Aix en Provence
Office du tourisme du pays d’Aix
Revue Moyen-Orient
antiAtlas des frontières

Image réalisée par Théo Godert et Milena Walter

antiAtlas de las fronteras, Bogota 2018

Le 6 septembre 2018, Isabelle Arvers, commissaire d’exposition, présente à l’Alliance française de Bogota, des œuvres artistiques video, web, cartographiques et vidéo ludiques qui interrogent les mutations des frontières contemporaines.

Samira de Nicola Mai (Italie / UK / France), dyptique vidéo, 2013

Samira est une installation vidéo sur deux écrans. Elle présente Karim, un migrant algérien qui se prostitue à Marseille la nuit sous le pseudonyme de Samira. Karim a transformé son corps deux fois en poursuivant ses orientations migratoires et sexuelles à travers les frontières humanitaires. Après avoir quitté l’Algérie parce que il était un adolescent efféminé et avoir obtenu l’asile en tant que femme transgenre en France, il doit maintenant retourner en Algérie pour devenir chef de famille. En mobilisant des acteurs et un dispositif cinématographique l’auteur met en scène l’observation ethnographique et les conditions de vie de cette personne réelle. Le procédé artistique et scientifique utilisé dans Samira analyse la façon dont les frontières humanitaires sont inscrites dans le corps et les subjectivités des migrants. L’installation problematise également les allégations d’authenticité qui sous-tendent les frontières humanitaires et la recherche universitaire.

Borders, Simona Koch (ALLEMAGNE) Animation Video de dessin au crayon, depuis 2010

Simona Koch a visualisé les traces de déplacements des frontières dans une série d’animations vidéo. Elle a d’abord utilisé des cartes historiques. Ensuite, pour l’animation, elle dessine les frontières au crayon sur une feuille blanche, les effaçant successivement pour les remplacer par les différents changements qu’elles ont subi jusqu’à aujourd’hui. Et finalement, les frontières d’aujourd’hui finissent par s’effacer aussi. Ne subsistent que de vagues formes des différentes régions du monde dessinées par une myriade de lignes floues.

Cartographie critique de Gibraltar, HACKITECTURA (Espagne/Spain), Carte, 2004

La Cartographie du détroit de Gibraltar apporte une compréhension alternative de la région frontalière hispano-marocaine. La frontière n’est pas une ligne géopolitique abstraite mais un espace de plus en plus compliqué et contesté. La carte inversement orientée (nord en bas) met en évidence les connexions entre le sud de l’Espagne et le nord du Maroc pour montrer une seule région. Une multitude de migrants entre en Europe par flux, outrepassant détecteurs de mouvements, répression semi-militaire et expulsion. Ce travail propose une cartographie des réseaux qui se déploient dans le détroit de Gibraltar pour contrôle et filtrer les flux de migrants: ceux liés au complexe militaro-industriel, les réseaux financiers, de communication et de surveillance.

Heroic makers vs Heroic land, Isabelle Arvers, Vidéo machinima, 2016

Comment vivre dans la Jungle de Calais ? Comment lui rendre son humanité, comment créer des espaces de vie et de partage ? Comment faire le travail du gouvernement qui refuse de voir l’urgence de la situation et qui se focalise sur la réduction du nombre de réfugiés ? Isabelle Arvers a choisi le jeu vidéo comme média pour traduire les interviews qu’elle a menées dans la Jungle, pour leur donner une autre dimension. Les extraits présentés ici font références à la construction de l’école du chemin des dunes. Zimako Jones, l’instigateur de ce projet et demandeur d’asile Nigérien a été assisté par des ONG tel que Solidarité Laïque et Ateliers sans Frontières mais également par un groupe de « frères », comme Marko, un homme Kurde qui se trouve dans la Jungle depuis plus de 11 semaines

The Interfaced Border, Joana Moll, net.art, 2010

Cette pièce audiovisuelle en ligne affiche les retransmissions en direct des caméras de surveillance placées par BlueServo le long de la frontière Mexique USA au Texas. BlueServo est une plate-forme Internet créée et gérée par la Coalition du Texas Border Sheriff qui a mis des caméras de surveillance à disposition de toute personne désireuse de contrôler ceux qui tentent d’entrer aux États-Unis de manière illégale et de déclarer ces actions par le biais d’un site Web. S’appropriant ce dispositif à travers son oeuvre artistique, Joana Moll questionne les nouvelles formes de mise à contribution des citoyens dans les systèmes de contrôle frontaliers.

Papers, Please, Lucas Pope, jeu vidéo indépendant, 2013

Un thriller documentaire dystopique. L’État communiste d’Arstotzka a mis fin à six ans de guerre avec son voisin Kolechia et a récupéré la moitié de la ville frontalière de Grestin. En tant qu’inspecteur de l’immigration, votre travail consiste à contrôler le flux de personnes qui pénètrent du côté Arstotzkan du Grestin depuis Kolechia. Parmi les foules d’immigrants et de visiteurs à la recherche d’un travail se trouvent des passeurs, des espions et des terroristes cachés. En utilisant uniquement les documents fournis par les voyageurs et les systèmes primitifs d’inspection, de recherche et d’empreintes digitales du Ministère de l’admission, vous devez décider qui peut entrer à Arstotzka et qui sera refusé ou arrêté.

Partenariat
Institut français
Alliance française, Colombie

Journée d’études: Corps de chercheurs, paroles d’artistes, du franchissement à la perturbation

Mardi 5 juin 2018
10h00-16h30
IMéRA, 2 place le Verrier,
13004 Marseille

Cette journée d’étude réunira deux équipes d’artistes provenant du spectacle vivant (danse, théâtre, cirque) et des universitaires (sociologues, histoiriens, anthropologues), dont les projets articulent étroitement recherche et création artistique. Elle est organisée à l’occasion de la résidence de Sandra Iché (danseuse) dans le cadre du programme Art, Sciences et Société de l’Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université (février-Juillet 2018).

Conçue comme un temps dynamique et public d’échanges d’expériences, cette journée espère alimenter une réflexion engageant les différents protagonistes des collaborations arts-sciences (scientifiques, artistes, institutions universitaires, acteurs de la production et de la diffusion artistique, tout un chacun constituant les « publics », lecteurs ou spectateurs, etc.) autour des enjeux que recouvrent ces expérimentations d’écriture au croisement du spectacle vivant et des sciences humaines et sociales.

Articulant des formats de prises de parole allant de la conférence à la performance, cette journée mettra en acte trois axes de réflexion :
– Tout d’abord, nous nous interrogerons sur les conditions (opportunités et obstacles) de mise en œuvre de ces projets qui font émerger des échanges, des pratiques et des formats qui ne sont pas toujours reconnus comme légitimes dans les champs universitaires et artistiques, alors que les incitations à tenter ces aventures transdisciplinaires sont de plus en plus nombreuses (multiplication croissante des dispositifs de financements et des contextes de diffusion portant l’intitulé « arts-sciences »).
– Ensuite, nous nous efforcerons d’évaluer les retombées de ces articulations. En se déplaçant de son propre champ disciplinaire et en fréquentant, voire en empruntant, provisoirement, les outils et les visées d’un autre champ, qu’apprenons-nous à distinguer, à préciser, à amplifier pour les processus d’élaboration de la recherche d’une part et pour ceux de la création artistique d’autre part ?
– Enfin, nous envisagerons dans quelles mesures, en ouvrant de nouvelles formes de circulation et de diffusion du savoir et de la création artistique, ces expérimentations sont susceptibles de repositionner les artistes et les chercheurs dans la société.

Programme

10h00-10h30 Introduction

Jean Paul Fourmentraux, professeur des universités, sociologue, Centre Norbert Elias (CNRS/AMU/EHESS)
Théâtre de laboratoire : œuvres frontières entre arts et sciences

10h30-13h00 Session 1 : Droite-Gauche

Renaud Golo, Sandra Iché, Lénaïg Le Touze (artistes), Candice Raymond (historienne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ERC Civil Wars), Marjorie Glas (sociologue, CMW, Lyon et IRIS, EHESS, Paris), Frédéric Pouillaude (maître de conférences en philosophie, Sorbonne Université, Institut universitaire de France)
Expérimentation collective et transdisciplinaire autour de termes clés de la collaboration arts-sciences telle que nous l’avons pratiquée : sources, imaginaires, énonciations

Discutant : Jean Paul Fourmentraux, professeur des universités, sociologue, Centre Norbert Elias (CNRS/AMU/EHESS)

13h00-14h30 Pause déjeuner

14h30-16h30 Session 2 : De Entre à Chroniques à la frontière

Cédric Parizot (anthropologue, IREMAM, Aix Marseille Univ./CNRS), Vincent Berhault (jongleur et metteur en scène, Cie les Singuliers)
Retour sur deux perturbations créatrices au croisement du cirque et de l’anthropologie

Discutant : Yannick Butel, professeur des universités, esthétique et réception, LESA (Laboratoire d’Etudes en Sciences des Arts, Aix Marseille Université)

Sur Droite-Gauche
Droite-Gauche est l’intitulé d’un spectacle de Sandra Iché (création au Théâtre de la Joliette, Festival Parallèle, 2 et 3 février 2018) et dont les réflexions partagées ici émanent. « Comment se fondent et se forgent nos orientations politiques ? », telle était la question matrice de Droite-Gauche. Droite-Gauche a été conçu autant comme l’exposition d’une recherche que comme sa mise en jeu chorégraphique et théâtrale.

Production : Association Wagons libres. Accompagnement en production/diffusion : Plateforme Parallèle pour la jeune création internationale (Marseille). Coproductions : La Villette (Paris), Pôle Arts de la Scène – Friche de la Belle de Mai (Marseille), Nouveau théâtre de Montreuil, Réseau projet européen – DNA, PACT Zollverein (Essen, Allemagne), Théâtre Joliette (Marseille), Théâtre La Passerelle (Scène nationale de Gap). Soutiens : DRAC Rhône-Alpes, Fonds franco-allemand TransFabrik, Regards et Mouvements-Superstrat. Partenariat scientifique et aide à la résidence : programme d’accueil LabexMED (Université Aix-Marseille) – Fondation Camargo (Cassis).

Sur Chroniques à la frontière
Chroniques à la frontière (30′) est une performance solo, un billet d’humeur théâtral et jonglé, un blog scénique. Au croisement d’un numéro de jonglage, de clown et d’une conférence de science politique, elle interpelle sur les manières dont nous parlons, représentons et pensons les transformations des frontières au 21ème siècle. [Pour plus d’informations]

Production: Cie les Singuliers. Coproductions: Centre International des Arts en Mouvement, Institut de recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (UMR7310, Aix Marseille Université, CNRS), Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université

Sur Entre
Hétérographie circassienne, Entre propose ainsi une autre forme d’écriture, au croisement d’une démarche de création et de recherche. Les langages du corps et du mouvement s’associent à la communication verbale, non pas pour tenter de transmettre un message ou une analyse à propos de l’expérience ou du contrôle aux frontières, mais davantage pour amener les spectateurs à s’interroger sur les cadres et les images à travers lesquels ils envisagent et construisent ces phénomènes. [Pour plus d’informations]

Production: Cie les Singuliers. Coproductions: Théâtre d’Arles, scène conventionnée art et création pour les nouvelles écritures / Cie 36 du mois – Cirque 360 (Fresnes) / Pôle National des Arts du Cirque de la Verrerie (Alès) / l’Espace Périphérique de la Villette (Paris). Accueils en résidence : Théâtre L’Echangeur (Bagnolet) / 2R2C (Paris) / CIAM Centre International des Arts et du Mouvement (Aix-en-Provence) / Le pOlau Pôle des Arts urbains (St Pierre des Corps) / Le vent se lève (Pantin) / Atelier du plateau (Paris) / Académie Fratellini (Saint-Denis) / l’Espace Périphérique de la Villette Paris / Monfort Théâtre (Paris) / Cie 36 du mois – Cirque 360 (Fresnes) / Pôle National des Arts du Cirque de la Verrerie (Alès) / Théâtre d’Arles, scène conventionnée art et création pour les nouvelles écritures.Soutiens et Subventions : DRAC Ile-de-France, aide à la production dramatique / DGCA, aide à la création pour les Arts du Cirque / Région Ile-de-France, aide au projet / ADAMI et SPEDIDAM, aides à la création / Ville de Paris, aide à la diffusion / SACD, Processus Cirque / Institut de Recherche et d’Étude sur le Monde Arabe et Musulman, UMR7310 (Aix Marseille Université, CNRS) / Institut d’Études Avancées (IMéRA) d’Aix Marseille Université.

Photo, Donadio, Droite-gauche, ouverture de chantier, Théâtre de la Cité, Marseille, Festival Parallèle 2017

Recherche, arts et pratiques numériques#18: cartographie, entre crises et mouvements

10h-13h Mercredi 23 mai 2018
IMéRA,
2 place Le verrier
13005 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est un séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Cartographie entre crises et mouvements

Thomas Cantens, anthropologue, douanier, Organisation mondiale des douanes, Bruxelles

Crises violentes, crises de lisibilité : frontières fragiles en chiffres et en cartes

A partir d’une série de terrains dans des zones frontalières fragiles en Afrique, la communication proposera une analyse critique du cadre conceptuel et pratique des politiques de sécurité en frontière et proposera un autre cadre analytique fondé sur une représentation de l’espace et de la circulation de la richesse qui tient compte des pratiques des groupes armés. Dans ce cadre, la communication montrera l’usage crucial de la cartographie et de la statistique à la condition d’une pensée sans l’Etat.

Françoise Bahoken, géographe et cartographe, Université Paris-Est / AME-SPLOTT / IFSTTAR

Le point, la ligne et la flèche. Cartographier  » l’implantation spatiale  » de mouvements

La projection de figurés sur un fond de carte, pour cartographier un mouvement, revêt des significations différentes qui, si elles dépendent de considérations éminemment graphiques, résultent avant tout du cadre théorique dans lequel elles s’inscrivent ; ce dernier caractérisant la manière dont l’espace (géographique, social, cognitif, etc.) des échanges est appréhendé.
Dans le contexte de l’analyse géographique, l’objectif de représenter le franchissement de limites de zones territoriales (de frontières nationales, par exemple) se voit en effet confronté à différents paramètres : l’échelle d’observation, les positions des lieux, a fortiori l’interprétation de leur espacement (éloignement, voisinage) ; l’implantation spatiale de ces lieux mis en interaction, formant le fond de carte. La représentation est également sensible, d’une part, à la manifestation d’éventuels effets-frontières bien connus (discontinuités, barrières, etc.) ; d’autre part, à un paradoxe lié à la possibilité d’un décalage entre l’information disponible, sa représentation cartographique, sa perception par un observateur statique et la demande sociale d’information visuelle sur le phénomène représenté. Ainsi, au-delà des aspects purement thématiques (flux commerciaux, flux démographiques, flux financiers), graphiques ou technologiques (support papier, numérique, interactif), à l’heure du « Tous Cartographes ! », c’est par le recours aux fondements théoriques de la notion de mouvement que nous proposons d’explorer les modalités de sa cartographie. L’introduction d’une distance cartographique permet en effet de résoudre ce paradoxe, tout en étendant les possibilités classiques de filtrage des flux, en mobilisant l’espace.

[Télecharger le Power point de cette communication]

Carte: Françoise Bahoken

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #7: l’écho des îles, des atolls aux archipels

Mercredi 16 mai 2018,
9h30-12h30
Maison des Astronomes, IMéRA
2 Place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

L’écho des îles, des atolls aux archipels

Guillaume Monsaingeon, chercheur et commissaire indépendant, et Christopher Trapani, compositeur

« Île, insula, isolée » : cette représentation nourrie de robinsonnades s’impose à tous.
Réfléchir aux îles, c’est au contraire établir la multiplicité de leurs liens, passer de la figure de l’atoll isolé à la réalité de nos archipels.
Composer, c’est organiser et désorganiser, dépasser notes et sons pour concevoir des ensembles complexes.
Le travail en cours de Christopher Trapani dans son Isolario : book II rencontre donc tout naturellement l’exposition Le Temps de l’île que Jean-Marc Besse et Guillaume Monsaingeon préparent pour le Mucem (été 2019), en particulier grâce à leur résidence à la fondation Camargo.
Prenons les îles au sérieux, dans leurs noms, leurs formes, leurs fonctions, leurs sons.
Fabriquons les insulaires d’aujourd’hui héritiers des isolari de la Renaissance!

Photo: a David 2 Fox-Island

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #6: résonances bioacoustiques

Mercredi 18 avril 2018,
9h30-12h30
Maison des Astronomes, IMéRA
2 Place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Résonances bioacoustiques

Maxence Mercier, compositeur et artiste numérique, et Hervé Glotin, professeur à l’université de Toulon en Sciences de l’Information et des Systèmes

Notre propos est de rendre sensible des informations issues de la biosphère imperceptible, sans référence et apriori culturels.

Nous disposons de capteurs sonores saisissant le monde à des échelles inaccessibles aux capacités physiologiques de l’homme. L’analyse informatique est le seul moyen pour analyser des millions d’heures d’enregistrement accumulées de jour en jour.
Data mining, deep learning et autres techniques computationnelles sont des prothèses sensorielles à l’écoute du monde.
Elles révèlent les articulations de chant de baleine, la structure des patterns de cachalot dans les abysses et encore les flux d’activité des dauphins roses.

Nos travaux conjoints tirent leurs sources de phénomènes vibratoires, disséqués dans des matrices numériques pour ensuite être réinterprétés comme flux acoustique perceptible à l’oreille d’un auditeur ordinaire.. Notre motivation est de sensibiliser ce dernier à la notion d’écoconscience.

Photo: Muses

Recherche, arts et pratiques numériques #17: Expérimenter l’espace scénique

10h-13h Mercredi 11 avril 2018
IMéRA,
2 place Le verrier
13005 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Yannick Butel, professeur des universités, esthétique et réception, LESA (Laboratoire d’Etudes en Sciences des Arts, Aix Marseille Université)
De l’octet scénique au hocquet du public
Quels rapports entre l’ordre Mevlevi, le prix Brodin reçu par Sophia Kovalevskaya, la création Landschaft mit entfernten Verwandten d’Heiner Goebbels ou le K de Sophie K de Jean-François Peyret ? Ou, et formulons-le d’une autre manière, quelles connexions peut-on faire entre l’ordre des derviches tourneurs qui danse la Sama, une mathématicienne qui s’inquiète de résoudre les équations qui régissent le mouvement d’un solide de forme quelconque soumis à la seule pesanteur, et deux artistes qui recourent aux technologies, à l’image numérique, au TAO (théâtre assisté par ordinateur)… ? En quoi ce triptyque pourrait encore aider la réflexion d’un penseur de l’esthétique et des arts de la scène ?

Sandra Iché, artiste, chorégraphe, Candice Raymond, historienne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ERC Civil Wars, Marjorie Glas, sociologue, CMW, Lyon et IRIS, EHESS, Paris
Droite-Gauche : retours sur une collaboration autour des ressorts biographiques de nos orientations politiques
Le projet Droite-Gauche, conçu comme un projet à la fois de recherche et de création, et partiellement financé par des programmes intitulés « arts et sciences », a été et continue d’être nourri et activé par des « artistes » (chorégraphie, théâtre, son, vidéo, dessin) et des « chercheurs » (philosophie, sociologie, histoire). Si ces dénominations nous informent sur les outils dont chacun s’équipe pour aborder le travail, elles escamotent d’autres traits qui comptent tout autant (les lieux où nous avons grandi ; dans quelles situations nous en sommes déjà venu aux mains ; si nous préférons les ciels glacés, les vents chauds ou la moiteur qui enveloppe les corps ; etc.) Les questions mises au travail dans Droite-Gauche étaient formulées de la manière suivante : comment se forgent et varient nos ethos politiques ? Ou bien : comment se forge notre positionnement au sein de rapports de pouvoir ? Ou bien : comment se forgent nos conceptions de ce qui est « réel », « possible », « souhaitable » ?
Une étape de travail, publique, engageant les chercheurs à présenter leurs travaux depuis la scène du théâtre, a constitué une première incarnation de ce projet (Théâtre de la Cité, Marseille, février 2017, Festival Parallèle). Le projet sous sa forme de « spectacle vivant » (Théâtre de la Joliette, Marseille, février 2018, Festival Parallèle) a notamment consisté à opérer des transferts, des redistributions, entre énoncés « scientifiques », hérités du travail des chercheurs, et énoncés « sensibles », élaborés par l’ensemble des personnes impliquées dans le projet, chercheurs compris. Aujourd’hui nous travaillons à une publication commune, comme une troisième manifestation possible de cette collaboration et avec pour intentions d’une part de clarifier les enjeux auxquels répondent ces projets transversaux et d’autre part de construire les conditions de réception d’un projet comme Droite-Gauche, pour lequel la rencontre entre les sciences sociales et la création artistique ne vise ni une cosmétisation de la recherche scientifique ni une fonctionnalité de l’art.
Pour le séminaire, nous (Marjorie Glas, « sociologue », Sandra Iché, « danseuse », et Candice Raymond, « historienne ») reviendrons sur les motivations qui ont présidé, pour chacune, à notre implication dans le projet, sur la fécondité de cette fréquentation « art et sciences » pour nos pratiques respectives, ainsi que sur les éventuelles gênes ou résistances éprouvées (en vrac, réflexivité méthodologique sur nos « ordres de discours », sur nos outils de transmission…) Nous tenterons notamment de dégager précisément quelques termes/thèmes qui sont au coeur du travail et dont le sens et les usages étant différents d’une discipline à l’autre se trouvent reconfigurés par notre cohabitation : sources, imaginaires, énonciations.

Norbert Corsino, chorégraphe et chercheur, SCENE44, n + n Corsino, Marseille
Machinations
Les domaines ouverts par les arts numériques génèrent des topologies transportables coextensives dans lesquelles la danse peut surgir et s’écrire. Ils libèrent de l’espace à l’imaginaire. Ces outils neufs, les danseurs, les artistes, peuvent et doivent s’en emparer, les technologies en constant devenir et donc toujours inachevées continuent avec d’autres appareillages les techniques du corps, touchant là une caractéristique de la danse de n’avoir ni début ni fin : il n’y a pas de premier geste, ni a fortiori de dernier. Toutes les techniques développées dans les mondes virtuels, demandent que le corps soit étiqueté sur les déplacements dans l’espace, par ses systèmes de repérages perceptifs et représentatifs. Machine vient de ruse, stratagème, machination.

Image:Scène 44

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #5: écoutes in situ

Mercredi 28 mars 2018,
9h30-12h30
Maison des Astronomes, IMéRA
2 Place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Ecoutes in situ

NOORG : Loïc Guénin et Eric Brochard, musiciens, compositeurs.

Paysages sonores acoustiques et improvisés-live

Les deux musiciens de NOORG : Loïc Guénin et Éric Brochard proposeront un live explorant plusieurs esthétiques : de la musique contemporaine et électroacoustique au noise et aux musiques expérimentales.

Se situant à la frontière tenue entre un rock noise expérimental, une esthétique résolument contemporaine et le drone électroacoustique, la musique de NOORG se refuse à entrer dans une catégorie définie. Les deux musiciens travaillent le son comme des sculpteurs de matière, tissant une toile complexe à partir d’un seul et unique fil continu, travaillant au millimètre, affinant les épaisseurs, déplaçant les sources dans l’espace pour donner naissance à un paysage sonore acoustique, électronique, rythmique et harmonique.
Munis de nombreuses pédales d’effets, de laptop, mais aussi de leurs voix et d’objets sonores acoustiques travaillés comme des générateurs d’ondes, les deux musiciens proposent un paysage sonore en constante évolution, un cinéma pour les oreilles.

Photo: Noorg

Recherche, arts et pratiques numériques #16: cartogaphies de l’invisible

10h-13h Mercredi 21 Mars 2018
IMéRA,
2 place Le verrier
13005 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Cartographies de l’invisible

Nicolas THELY,professeur en arts, esthétiques et humanités numériques, Université Rennes 2, Directeur de la MSH Bretagne

56th Venice Biennale : Tracking two art critics

Tantôt caricaturés dans les publicités et les séries télévisées, tantôt montrés du doigt pour leur opportunisme totalement voué à la cause du marché, les critiques d’art contemporain n’ont pas bonne presse. Dans l’entreprise de construction de l’image de la critique d’art, la littérature, la philosophie et les sciences sociales jouent un rôle important mais le critique d’art demeure une espèce difficilement observable ou plus précisément une espèce dont l’activité est difficilement cernable, mesurable et compréhensible. Je proposerai de revenir sur une expérimentation que j’ai menée il y a trois ans et qui a consisté à proposer à deux critiques d’art d’enregistrer leurs déplacements lors des journées professionnelles de la 56e biennale de Venise qui se sont déroulées du 6 au 9 mai 2015. Que peuvent nous apprennent les données récoltées sur la pratique de la critique d’art ?

Emmanuel GRIMAUD, anthropologue, directeur de Recherche CNRS au LESC, Université Paris 10 – Nanterre

Chasse au fantômes et cartographie de l’invisible

Les chasseurs de fantômes (ghost hunters) recourent aujourd’hui à une multitude d’appareils et de technologies sophistiquées pour mesurer les champs électromagnétiques et s’aventurent dans des expéditions nocturnes en quête de présences à détecter avec lesquelles ils tentent d’établir une communication. A partir de chasses suivies en temps réel, on tentera de répondre à toute une série de questions, notamment celle de savoir comment cartographier un espace invisible ou encore pourquoi un tel déballage de technicité dans un domaine en apparence dominé par les croyances.

Photo: Ghost Hunters, 2018 © Emmanuel Grimaud

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #4: Entendre le monde sonner

Mercredi 21 février 2018,
9h30-12h30
Maison des Astronomes, IMéRA
2 Place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Entendre le monde sonner

Carmen Pardo Salgago, professeure d’histoire de la musique et d’esthétique de la musique contemporaine à l’Université de Girona

L’écoute du monde : entre le recyclage et le « laisser être » des sons

Tout au long du XXe siècle, nous assistons à un recentrement sur l’écoute qui déborde le cadre de ce que l’on tenait comme musical auparavant. L’oreille du musicien se tourne vers les sons de la vie quotidienne et commence une longue démarche qui affecte et le monde de la musique et la perception du monde. Dans cette longue démarche nous pouvons distinguer deux grandes lignes : celle entamée par la pratique schaeferienne de la musique concrète et celle dérivée de la pratique de John Cage. La première nous place chez une certaine esthétique du recyclage sonore du monde, tandis que la deuxième est axée sur l’idée de non possession des sons et leur opposition à l’idée de domination. Toutes les deux impliquent deux modalités de l’expérience de l’écoute et de la compréhension du monde radicalement différentes. Toutes les deux comportent, comme nous le rappelle Daniel Charles non sans humeur, deux types de moral. Cette intervention a pour objet de montrer comment à l’heure actuelle, les deux pratiques se rencontrent, non sans frictions ou contradictions, dans des pratiques d’écoute telles que les promenades d’écoute et les travaux de quelques artistes tels que Christian Marclay. Cette rencontre interroge à nouveau l’expérience de l’écoute dans sa dimension éthique et esthétique.

Christophe Charles, compositeur,professeur à l’Université des arts de Musashino/Tokyo

Ecouter, composer, jouer

John Cage a souvent déclaré que composer, jouer et écouter étaient trois choses distinctes. Je voudrais revenir sur cette affirmation et examiner les relations qu’entretiennent ces trois actions, qui semblent s’accomplir de manière simultanée dans ma pratique musicale. Dans quelle mesure peut-on dire qu’elles ont lieu dans le même temps ?

Photo: Eri Ujita, Christophe Charles

Recherche, art et pratiques numériques #15: Post cinéma et anthropologie

10h-13h Mercredi 31 Janvier
IMéRA,
2 place Le verrier
13005 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias – CNRS/AMU/EHESS), Manoël Pénicaud (IDEMEC, CNRS/AMU), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Post cinéma et anthropologie

Pascal Cesaro, chercheur et documentariste, PRISM, Aix-Marseille Université / CNRS, Pierre Fournier, Sociologue, Laboratoire méditerranéen de sociologie, LAMES / Aix-Marseille Université / CNRS

Sur les traces des atomistes. Un pas de côté pour un sociologue de terrain

A partir d’extraits du film documentaire Sur les traces des atomistes (Pascal Cesaro et Pierre Fournier, 90mn, 2016) nous reviendrons sur notre usage d’images d’archives comme outil de recherche en sciences sociales. Nous présenterons comment à partir d’une archive audiovisuelle issue d’une série de fiction de la fin des années 1960 mettant en scène la vie de travailleurs d’un centre nucléaire en Provence on espère mieux comprendre ce que veut dire venir travailler dans cette industrie. Montrer des extraits de ce feuilleton à des gens vivant aujourd’hui près du même centre, permet-il de dépasser les représentations abstraites du débat public sur ce sujet polémique ou le silence derrière lequel se retranchent parfois les personnes vivant près des centres nucléaires ?

[Power point de la présentation]

Krista Lynes, communication studies, Concordia University, Canada / résidente de l’IméRA, Marseille

Notes sur l’Index : penser le « réel » à l’ère numérique

La question de l’indexicalité des images-médias est devenu centrale dans les méthodes de recherche en sciences humaines autant que pour les formes d’art politique ou engagé, portant particulièrement sur leur capacité de rendre compte fidèlement de la vie sociale. De ce fait, le problème de l’indexicalité des images s’avère doublement épistémologique et éthique. Renvoyant à un pari risqué, toujours instable, le concept d’indexicalité est aujourd’hui malmené par les changements technologiques, culturels, économiques et politiques : passage des médias ‘analogues’ aux médias ‘numériques’ (avec la mutabilité inhérente de ces derniers) ; passage de la surface du monde visuel vers le ‘big data’ (et donc vers les paradigmes algorithmiques du réel, non plus liés au champ visuel, mais à la statistique). Il y a néanmoins toujours plus d’images en circulation, davantage de visualisations algorithmiques (‘beautiful data’), qui accompagnent la transformation du champ visuel en base de données. Ma présentation cherchera à explorer cette charge de l’indexicalité dans la recherche interdisciplinaire et artistique, elle sera centrée plus précisément sur les projets médiatiques entourant la ‘crise migratoire’ (Forensic Architecture, the Visual Social Media Lab, UNITED, ainsi que d’autres tactiques visuelles).

Jeff Daniel Silva, artiste-chercheur, Sensory Ethnographic Lab, Harvard University, Centre Norbert Elias (CNE) AMU/EHESS/CNRS.

Linefork (2016) : Recherche visuelle et cinéma anthropologique

Membre correspondant du Centre Norbert Elias depuis décembre 2016, futur résident à l’IMéRA (2018-2019), Jeff Silva est un réalisateur américain, professeur et programmeur originaire de Boston. Associé depuis son origine au Laboratoire d’Ethnographie Sensoriel (SEL) à Harvard University, il a contribué aux côtés du fondateur et directeur Lucien Taylor au développement d’un programme d’études et de méthodologie appuyé sur la réalisation filmique. Ses travaux – réalisations et recherches anthropologiques – s’attachent à documenter plutôt qu’a expliquer et utilisent pour cela l’ambiguïté et la connaissance implicite. A l’articulation du cinéma documentaire et expérimental, sa communication mobilisera des extraits commentés du film Linefork (2016) et questionnera la part d’intimité dans la relation qu’entretien le documentariste avec son sujet. Ses films les plus récents « Linefork » (2016), « Ivan & Ivana » (2011) et « Balkan Rapsodies: 78 Measures of War » (2008)

Image extraite du film Havarie de Philip Scheffner, 2016 © Philip Scheffner

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #3 : Écoutes incarnées

Mercredi 17 janvier 2018,
9h30-12h30
Maison des Astronomes, IMéRA
2 Place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Ecoutes incarnées

Sylvain Brétéché, musicologue, enseignant à l’Université d’Aix-Marseille, chercheur au laboratoire PRISM-AMU/CNRS

L’écoute extra-ordinaire. Sentir le sonore, voir le musical : l’expérience musicale sourde

Dans sa conception ordinaire, l’écoute se trouve prioritairement associée à l’oreille qui semble seule à même de rapporter les événements sonores et les réalités sonnantes qui animent le réel. Cependant, que devient l’écoute lorsque l’oreille « dysfonctionne » ? Lorsque le rapport privilégié au monde ne repose plus sur l’auralité ? Dépassant le voile opaque de l’oreille, les conditions de surdité tendent à révéler une facette singulière de l’écoute qui, dans un silence prétendu, se présente produit du corps et de l’œil, réalité asonore incarnée, visuelle et mouvante. Cette intervention s’attachera à présenter les facettes extra-ordinaires de l’écoute que nous dévoilent les pratiques musicales des Sourds qui, au-delà du paradoxe, nous donnent à entendre la complexité du sonore dans ses qualités sensibles, vibrantes et visuelles.

Natacha Muslera, musicienne, poète, improvisatrice et compositrice

Ecoutes possédées

Le choeur offre un potentiel inouï et constitue un outil adéquat pour interroger, pratiquer, expérimenter des rapports d’écoutes multiples, mais surtout il ouvre à l’écoute possédée. Proche de la transe, cette écoute dissout l’opposition entre sujet et monde. Dans un premier temps, geste : s’affranchir de l’écoute prépondérante-passive, afin d’inclure ce qui habituellement est exclu dans nos rapports d’écoutes.

Le choeur suscite des tentatives d’écoutes allant de l’expérience individuelle à celle du commun, oscillant sans cesse et se faisant cabane d’écho du réel, mouvement de va et vient constant, désordonné (non systématisé), entre le dehors et le dedans.

Danse et transe des écoutes sans hiérarchie, celle des espaces, des biotopes, des écosystèmes, des langues, des chants, des molécules, des os, des organes, des températures, des flux, des ondes, des langues, des chants, des ambiances, des luttes. Ecoutes sauvages, incandescentes et abandonnées, écho actif du choeur dithyrambique.

Photo: Natacha Muslera, Choeur tac-til 2 Trompe l’oeil

Pratiques de l’écoute et écoute des pratiques #2: perception et déséquilibre dans l’espace acoustique

9h30 à 12h30 Mercredi 20 décembre 2017,
Fondation Vasarely, Aix-en-Provence.

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Bande de Möbius. Perception et Déséquilibre dans l’espace acoustique

Au cours de cette séance se mettront en place des dialogues croisés autour de l’installation sonore expérimentale de Marlène Puccini présentée à la Fondation Vasarely du 7 au 28 décembre 2017 : Bande de Möbius. Perception et Déséquilibre dans l’espace acoustique

Le projet Bande de Möbius. Perception et Déséquilibre dans l’espace acoustique a été développé dans le cadre du Labex-Arts-H2H de l’Université de Paris 8, en partenariat avec l’ENS-Louis Lumière le CNRS-Prism, Marseille, L’ISM, le Lapcos, Université Nice 98, La Fondation Vasarely. Il est porté par Marlène Puccini. L’exposition est permise grâce au soutien de ESAAix, Hexalab, Seconde Nature, Zic in Off, Générali St Victoret

Intervenants: Pierre Cassou-Nogues, philosophe, Marlène Puccini, artiste, Jean-Michel Vives, psychanalyste. Modération : Jean Cristofol, philosophe

La question de l’écoute est souvent pensée dans son rapport à l’environnement, comme une exploration par une personne de la relation perceptive au monde que le son génère. Elle se trouve déplacée par l’expérimentation que nous propose Marlène Puccini vers une situation de laboratoire où l’espace sonore est entièrement reconstruit et proposé à la perception d’un sujet mis en situation par le dispositif. Il y a donc d’un côté un travail de soustraction ou d’abstraction qui nous extrait du monde et de l’autre la reconstruction ou la recomposition d’un environnement dans lequel le son n’est pas seulement matière et signe, mais aussi espace et représentation. Il s’agit alors de rendre sensible le champ acoustique comme un espace construit et de jouer avec les potentialités que cette situation tout à fait particulière nous ouvre. Il s’agit de nous confronter à la relation de notre corps avec un espace perceptif dont les modulations peuvent être constituées comme les éléments d’une matière poétique. Marlène Puccini voudrait creuser l’écart de cette enveloppe coutumière où les limites de soi au monde se nouent et se perdent.

A Crossing Industry, un jeu vidéo documentaire et artistique

Recherche ethnographique, création artistique et technologie vidéo-ludique

Intitulé A Crossing Industry, ce jeu porte sur le fonctionnement du régime de séparation israélien en Cisjordanie dans les années suivant la fin de la seconde Intifada (2007-2010). Son élaboration, toujours en cours, est effectuée par une équipe transdisciplinaire composée d’un anthropologue (Cédric Parizot), d’un artiste (Douglas Edric Stanley), d’un philosophe (Jean Cristofol) et de onze étudiants et anciens étudiants de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence. Cette expérimentation essaie d’envisager comment la technologie vidéo ludique permet d’articuler une démarche documentaire dont l’objectif est de modéliser une analyse ethnographique, avec une démarche artistique animée par ses propres enjeux esthétiques et poétiques.

Les premières réflexions autour du contenu et de la forme du jeu ont commencé début 2013. Elles ont été menées au sein de l’École d’Art d’Aix-en-Provence. Nous avions pris l’habitude de nous retrouver chaque semaine dans l’Atelier Hypermédia de Douglas, dans lequel il expérimente avec ses étudiants la programmation dans leur pratique artistique.

En octobre 2013, le projet a adopté un langage graphique intégrant des objets 3D simplifiés (low-poly), un fond uni en nuances de gris — plutôt vide et sans sol visible —, et des couleurs primaires pour représenter les différents types de lieux (zones sous contrôle israélien, zones palestiniennes, etc.) et les différents statuts des personnes (Palestiniens, Palestiniens de citoyenneté israélienne, Juifs israéliens, soldats, garde-frontières, etc.). En distribuant ces objets sur une carte inspirée de celle que Cédric Parizot leur avais dessinée, l’équipe a pu élaborer la première ébauche de l’espace de navigation.

Cependant, cette première ébauche nous a fait prendre conscience de la dimension irréconciliable des écarts prévalant entre la proposition scientifique de Cédric et celles, artistiques, élaborées par Douglas et les étudiants. C’est à partir de là que nous avons pris conscience du fait que nous devions repenser nos positions respectives. Cédric ne pouvait plus se cantonner dans le rôle d’un passeur de savoir, tandis que les artistes tenteraient de l’objectiver à travers le codage du langage graphique, du texte et des règles d’interactions. Nous devions nous investir dans une réflexion plus profonde pour comprendre comment nous pourrions composer avec ces écarts.

Un documentaire artistique et critique

En septembre 2014, nous avons alors exploré de nouvelles pistes d’articulation, ainsi qu’un nouveau scénario. De son côté, Cédric s’est efforcé de s’approprier le langage graphique réalisé à partir de Unity et les logiciels d’écriture du scénario. Les réflexions suscitées par ces tentatives lui ont permis d’opérer un retour critique sur le caractère hégémonique qu’avaient pris certains régimes de visibilité, comme la cartographie, dans sa réflexion. Ces échanges ont également permis d’appréhender la nature contingente et intersubjective du processus de construction d’une argumentation à travers un jeu vidéo. Enfin, ils ont contribué à repenser les formes d’intervention que nous offrait A Crossing Industry. C’est en ce sens que ce jeu a joué pleinement son rôle de documentaire critique: non pas tant dans sa capacité de documenter une situation sur le terrain mais en nous conduisant à réfléchir à nos modes d’accès et de construction du réel.

Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley – A Crossing Industry 2014 from antiAtlas Journal on Vimeo.

Cette seconde ébauche devait pouvoir mettre en scène l’histoire d’un jeune Palestinien revenant vivre dans son village d’origine au lendemain de la seconde Intifada (2000-2004). Après quelques années d’absence à l’étranger, il découvre non seulement que celui-ci se trouve enclavé entre des colonies israéliennes et le mur de séparation, mais également que les restrictions de mouvement autour de celui-ci ont été drastiquement renforcées. Mais les Israéliens ne sont pas les seuls à règlementer les déplacements des personnes et des marchandises. Reprenant progressivement ses repères, il découvre toute une économie informelle de l’intermédiation et du passage impliquant des Palestiniens, des Israéliens, et parfois même des internationaux.

Pour plus d’éléments sur ces premières étapes du processus d’élaboration du jeu voir: Parizot, Cedric, Stanley, Douglas Edric, « Recherche, art et jeu vidéo, Ethnographie d’une exploration extra-disciplinaire », antiAtlas Journal, 01 | 2016, [En ligne], publié le 13 avril 2016

Un autre format d’écriture et d’enseignement

En 2016, compte tenu des écarts persistants entre les propositions graphiques et le scénario et de la difficulté de progresser, nous avons choisi de repartir à zéro. Cédric Parizot à alors changé de medium pour penser le cadre du scénario. De l’écrit, il est passé au dessin d’une dizaine de scènes. Sur cette base, l’histoire a été complètement repensée, de même que l’interface graphique. Ce nouveau projet implique dorénavant Cédric Parizot, Douglas Edric Stanley et Robin Moretti.

Le nouveau scénario s’articule autour d’un jeune anthropologue français qui quitte une ville israélienne dans le désert du Néguev pour se rendre de l’autre côté du mur, dans un village palestinien. Il doit y rencontrer un dernier interloculteur pour finaliser son enquête sur les réseaux de passeurs qui facilitent le passage des ouvriers Palestiniens en Israël. Cependant, il ne rencontrera jamais cette personne. Faute d’informateur, il doit improviser et chercher de nouveau contacts auprès de ses proches et de ses relations. Ce faisant, il réalise qu’Israéliens et Palestiniens sont bien plus interconnectés que ne le laisse entendre le projet de séparation israélien.

Partant de cette histoire, l’objectif est de produire un documentaire ludique à partir d’une approche artistique et critique sur le fonctionnement du régime de séparation israélien imposé aux Palestiniens des Territoires occupés. L’enjeu est également d’expérimenter et de développer des pratiques inédites d’écriture qui associe recherche, art et technologie vidéo-ludique pour :
– construire et mettre en forme une connaissance issue d’une recherche
ethnographique
– créer des supports de formation à l’attention des jeunes artistes et des
jeunes chercheurs en sciences humaines
– développement de nouveaux outils d’écriture et de narration non-linéaire à
destination des chercheurs et des artistes indépendants.

Partenariat

Institut de recheche et d’études sur le monde arabe et musulmans (UMR7310, Aix Marseille Université, CNRS)
Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
Institut d’études avancées d’Aix Marseille Unuversité (IMéRA)
Ministère de la Culture

Recherche, art et pratiques numériques #14 : Israël Palestine, un antiAtlas

Mercredi 6 décembre 2017
10h00-13h00
IMéRA, maison des astronomes
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Israël Palestine, un antiAtlas. Ethnographie d’un régime de séparation connecté (2005-2010)

Cédric Parizot, anthropologue du politique, chercheur à l’Institut de Recherches et d’Etudes sur les Mondes Arabes et Musulmans (IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université) et à l’IMéRA (Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université)

A l’occasion de ce séminaire, je présenterai une approche inédite des transformations des espaces israélo-palestiniens au cours des 30 dernières années. Fondée sur des expérimentations art-science menées à l’IMéRA, depuis 2011, et inspirée de la théorie de l’acteur-réseau et de la physique quantique, cette approche opère une série de déplacements épistémologiques et ontologiques par rapport aux travaux qui ont étudié les recompositions des espaces israéliens et palestiniens à l’aube du 21ème siècle. L’enjeu de ces déplacements n’est pas de substituer un récit à ceux préexistants, mais de remettre en jeu notre rapport à cet objet déjà particulièrement analysé et documenté pour relancer et poursuivre la réflexion à son propos.

Recherche, art et pratiques numériques #13 : de la cartographie alternative à la cybergraphie

Mercredi 22 novembre 2017
10h00-13h00
IMéRA, maison des astronomes
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

De la cartographie alternative à la cybergraphie

Anna Guillo, arts plastiques et sciences de l’art, Laboratoire d’Etudes en Sciences des Arts (LESA), Aix Marseille Université
Cartographie alternative et géographie expérimentale : propositions artistiques

La cartographie alternative et la géographie expérimentale sont nées par l’action conjuguée d’artistes et de chercheurs universitaires dans un contexte propice à l’apparition d’une géohistoire de l’altérité et comme conséquence de l’invention de la géocritique liée aux héritages des études féministes et post-coloniales. Dans le prolongement de cette histoire, et en prenant appui sur des exemples précis puisés dans le champ artistique contemporain, il s’agira de montrer comment la cartographie alternative peut être aujourd’hui envisagée comme un outil de décolonisation des savoirs.

Thierry Joliveau, géographe, Centre de Recherches sur l’Environnement et l’Aménagement (CRENAM), Université de Saint Etienne
De la géomatique à la cybergraphie. Expérimenter l’imaginaire des techniques géonumériques

Une recherche en cours dans le cadre du Labo des Usages de l’AADN (Association pour les Arts et Cultures Numériques) rassemble artistes et chercheurs en sciences humaines. Un groupe d’artistes rassemblé autour de Pierre Amoudruz développe des interventions artistiques en espace public de type « infusion-diffusion » qui mobilisent des habitants sur un territoire avant de présenter un spectacle à mi-chemin entre théâtre et performance numérique. Dans le cadre d’un précédent spectacle « Avatar’s Riot » (2015), les artistes ont inventé de toutes pièces avec l’ethnographe Jeanne Drouet, la Cybergraphie, une nouvelle discipline scientifique, qui sert de ressort fictionnel aux interventions. Définie par ses inventeurs sur Wikipedia (« Cybergraphie » 2017) comme un « ensemble d’approches, de méthodes et de techniques d’enquête relatives à l’étude du cyberespace et de sa « population » (principalement les internautes) », elle permettait de « traquer les traces du monde virtuel dans le monde réel ». La création de la nouvelle intervention de l’AADN « Là-Haut le Cloud, Ici le Soleil » est l’occasion d’un projet de recherche combinant géographie et art pour explorer les articulations entre espaces numériques et espaces concrets. Mélanie Mondo, étudiante en master de géomatique et spécialiste des techniques de géographie informatique, a été intégrée dans la préparation du spectacle comme cybergraphe officielle de l’équipe. Elle était chargée de nourrir les artistes en techniques susceptibles d’enrichir la fiction tout en interrogeant l’imaginaire associé aux usages de ces techniques par les artistes, les habitants et le public. C’est cette expérience toujours en cours qui sera présentée et discutée lors du séminaire.

Télécharger la présentation de Thierry Joliveau

Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques # 1 : son, image, cinéma

Mercredi 15 novembre
IMéRA,
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation: Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS)

Le séminaire intitulé « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » définit clairement son projet dans l’énoncé de son titre : il s’agit d’abord de s’intéresser à l’écoute et aux pratiques de l’écoute, c’est à dire aux pratiques qui à la fois supposent, engagent et déterminent des formes d’écoute. (lire la suite)

Son, image et cinéma

Daniel Deshays, ingénieur du son, responsable de l’enseignement du son à l’Ecole Nationale des Arts et Techniques du Théâtre à Lyon et à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris
Les écoutes des gestes

L’écoute est un acte, une « action simulée » , l’écoute est l’établissement d’une construction ; nous l’effectuons relativement à la réalité sonore d’un lieu. C’est un parcours réalisé dans la durée, par prélèvements discontinus d’évènements le plus souvent brefs, tenus entre surgissement et disparition. C’est aussi un retour à notre mémoire par nécessité de reconnaître ce que l’on a déjà vécu. L’écoute est un cheminement affectif, cette subjectivité échafaude une interprétation d’évènements qui nous est propre, là se construit notre réel, situé entre une perception commune du mouvant et la profondeur inconsciente de notre mémoire entendue comme mémoire d’affects. C’est enfin une remise à jour permanente de cette mémoire (qui n’est pas une mémoire sonore mais une mémoire globale).

Écouter les pratiques supposerait une pratique préalable de l’écoute, si l’on entend que celle-ci soit une écoute des pratiques d’écoute. Ecouter les pratiques suppose un approfondissement suffisamment avancé de chacune d’elles permettant d’apercevoir ce qui les différencie. Chaque champ du sonore possède ses propres pratiques. Il faut beaucoup d’expériences d’écoute pour pouvoir aborder cette chose si complexe qu’est l’écoute. Car les questions surgissent surtout dans les pratiques, il faudrait dire dans « l’épuisement des pratiques du son » auquel on arrive après des années ; cet épuisement révèle ce que l’on ne peut d’ordinaire constater, tant « l’objet de l’écoute, le contenu » nous détourne de la « conscience de l’écoute » que nous effectuons au même moment.
L’écoute est un préalable à toute relation. Je me mets au silence pour que l’écoute puisse advenir et cette pratique décisive est celle qui est première : c’est parce que j’entends si fort l’écoute de l’autre que ma parole peut émerger.

L’écoute est un lieu de pensée, de pensée du différent. C’est en conséquence aussi un lieu de partage social : l’échange est déterminé par ce lieu lui-même. C’est une écoute comme lieu d’échange filtrant les données qui circulent dans un espace social.
L’écoute partagée n’est pas considérée en soi, les salles d’écoute de quelques sortes qu’elles soient (de spectacle ou autre) sont, elles aussi, de véritables lieux d’échange dans l’écoute.
… Voici quelques données pour amorcer le défrichage de ce qui travaille chez tous et chez chacun en tache de fond et qui est le lieu majeur du partage du sensible.

Rémi Adjiman, maitre de conférence, directeur département SATIS AMU, chercheur au laboratoire PRISM
Les intentions d’écoute portées sur les ambiances sonores : le cas du rapport image – son

Pour différentes raisons, la bande sonore des films s’est historiquement principalement structurée autour des voix, des bruits et des musiques. Les ambiances, bien que présentes dès l’origine du sonore, se sont particulièrement développées durant ces 30 dernières années. Nous allons plus spécifiquement nous y intéresser.
L’objectif de cette intervention est de réfléchir à la façon dont les ambiances sonores – souvent constituées de bruits contingents qui ne sont pas synchrones ni visibles – s’associent à l’image. Il ne s’agit pas ici de faire une analyse filmique ou esthétique mais bien davantage d’analyser dans le cours d’action comment l’ambiance est perçue isolément et comment elle s’associe à différentes images fixes. Dans une perspective sémio-pragmatique, nous essayerons d’adopter différentes intentions : celle du cobaye d’une expérimentation, celle du spectateur de cinéma, celle du monteur son, pour cerner les relations qu’entretiennent les contextes, les différentes écoutes et les interprétations sui generis.

Recherche, arts et pratiques numériques #12: entre art et science, le sol et le vivant

Mercredi 17 Mai 2017,
IMéRA,
2 place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Entre art et science, le sol et le vivant

Martine Chalvet, historienne, TELEMME, CNRS/Aix Marseille Université
Des histoires de forêts : une marche vers la pluridisciplinarité

Actuellement, les forêts sont des objets d’études pluridisciplinaires qui entremêlent toutes les disciplines qui étudient les écosystèmes et les disciplines des sciences sociales sans oublier la dimension artistique. Pourtant les forêts ont longtemps fait l’objet d’une histoire anthropocentrée ; celle des hommes dans leur rapport aux bois. Cette intervention vise à comprendre les grandes évolutions de la manière de faire de l’histoire des forêts, une histoire qui peu à peu s’est ouverte aux autres champs disciplinaires. L’exemple de la forêt de la Sainte-Baume pourra être utilisé pour montrer toutes les richesses d’un dialogue et d’un travail entre disciplines autrefois cloisonnées.

Aline Veillat, Artiste indépendante et chercheur associé à la Haute Ecole d’Art et de Design Genève
Penser de bas en haut, quand le sol prend la parole

Penser de bas en haut, quand le sol prend la parole est un projet de recherche Art – Sciences au sein de l’IMéRA où je m’aventure au pays des sciences des sols et de l’environnement, et de l’anthropologie de la nature, de la relation à l’animal mais aussi de la technique.  Afin de ramener l’attention sur le sol comme élément primordial à la vie sur terre par les moyens de l’art, je commence comme tout projet par une première phase de recherche pour essayer de comprendre le sol depuis l’intérieur, dans son essence même : tenter de le définir comme un tout, comme une entité vivante, autrement dit comme un être vivant interagissant avec le monde, et avec d’autres êtres.  Ma démarche d’artiste chercheur dans le champ Art&Sciences s’élabore donc pas à pas depuis un processus de lecture oblique et sans hiérarchisation de différents savoirs qui conduit vers de nouveaux points de vue sur les choses. Ces derniers s’expriment par une énonciation poético philosophique, élaboration de nouvelles idées nées dans cette entremêlement des savoirs des sciences de la terre, de l’environnement et de l’anthropologie. Cette première phase nécessaire, qui s’exprime autour des mots, structure des hypothèses plastiques. Cette présentation propose de vous donner à percevoir ce processus créatif intra-disciplinaires. Un pas vers une ébauche pour une heuristique d’une transformation symbolique par les moyens de l’art.

Discutant : Jean Samuel Bordreuil, sociologue, LAMES, CNRS/Aix Marseille Université