Recherche, arts et pratiques numériques #11: Demo (or die!) Technologie, art, science ?

10h-13h00 Mercredi 26  avril 2017,
IMéRA,
2 place Le verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Demo (or die!) Technologie, art, science ?

Claude Rosental (anthropologue, CEMS CNRS/EHESS)
Usages des démos dans le domaine des sciences et des technologies

Dans le cadre de ma communication, j’analyserai un certain nombre de pratiques de démos dans le domaine des sciences et des technologies. Je montrerai comment de nombreux scientifiques et ingénieurs utilisent aujourd’hui les démonstrations publiques de technologies comme des outils d’échange et de coordination, des dispositifs cognitifs et relationnels, des instruments de mobilisation et de concurrence, ainsi que des ressources pour la conception, la gestion et l’évaluation de projets. Je m’appuierai pour cela sur des enquêtes que j’ai réalisées sur les usages des démos par des scientifiques et des ingénieurs américains et européens. Ces enquêtes illustreront la manière dont des démo-craties – régimes qui utilisent les démonstrations pour la gestion des affaires publiques – se sont développées dans les sociétés contemporaines.

Etienne Cliquet (Artiste et chercheur – ISDAT – Ecole des beaux arts Toulouse)
La démo non théâtrale

Dans un texte intitulé « La performance non théâtrale » paru en 1976, l’artiste américain Allan Kaprow à propos des performances de ses contemporains se demandait si elles relèvent ou non du théâtre. Je voudrais à mon tour poser cette question à propos de la démo aujourd’hui. Comme lui, je partirai d’exemples précis de démos en incluant ma propre expérience de la chose. Pour le reste, j’éviterai la recherche d’une typologie de la démo comme ce fût le cas de la performance (happening, events, etc.). Impliquant une réflexion sur la place d’Internet et du numérique, il faut se demander quelles sont les raisons historiques, les implications politiques et les conséquences d’un art non conventionnel, sans public mais en public, c’est à dire non théâtral.

Samuel Bianchini (Artiste et chercheur, EnsadLab, Paris)
Démonstrateur(s) : concevoir et expérimenter des dispositifs artistiques interactifs avec des affordances sans usage et sans fins

De Douglas Engelbart au fameux “Demo or Die” du MIT analysé par Peter Lunenfeld, le terme “démo” explicite le principe d’une démonstration qui vise à faire comprendre les ressorts d’une action réussie, le plus souvent avec un objet technique, et, par ce biais, cherche à convaincre l’auditoire de la qualité de l’objet technique en question. Le terme “démonstrateur” est, quant à lui, plus polysémique ; il est difficile de savoir s’il s’agit de la personne qui réalise la démonstration, du dispositif technique qui supporte cette démonstration ou de ce même agencement technique offert en test à un public choisi et accompagné. En effet, le terme “démonstrateur” est couramment utilisé en ingénierie pour désigner un premier dispositif suffisamment fonctionnel pour être soumis à des expériences d’usage. Dès lors, lorsque des collaborations entre ingénierie et art conduisent à réaliser un dispositif en commun, est-il possible de considérer ce dernier comme démonstrateur du point de vue des ingénieurs et comme œuvre pour les artistes ? Si une telle différence d’appréciation peut exister, les attentes des uns et des autres sont-elles si différentes lorsque l’on sait à quel point les œuvres à forte composante technologique nécessitent d’être testées ? L’exposition peut-elle être alors considérée comme un espace de tests où l’expérience du public est autant celle qu’il produit pour lui-même, son expérience esthétique, qu’une expérience à laquelle il contribue, une sorte de test “utilisateur” ? Une sorte seulement, car si les œuvres opèrent, elles ne sont pas pour autant mues par des fonctions : ici, nuls modes d’emploi, tâches à accomplir ou objectifs à remplir. Comment concevoir des agencements et agentivités, envisager des affordances, pour des expériences esthétiques sans fins ? Ce sont ces quelques questions qui seront abordées à partir de l’expérience de l’auteur, à la fois de son point de vue d’artiste et de chercheur.

Photographie : Temps libre installation interactive, 2004, Samuel Bianchini, Sport Factory, exposition collective, La Gare Saint-Sauveur, Lille, France, mai – septembre 2012. Photographie : © Samuel Bianchini.

Recherche, arts et pratiques numériques #10: archéologie et numérique

Mercredi 15 mars 2017,
IMéRA,
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Archéologie et numérique

T. Bartette (ISCD-UPMC), L. Norgeot (ISCD-UPMC) et E. Rosso (Université Paris Sorbonne- EA 4801-IUF)
Objets archéologiques, fac-similés numériques, restitution architecturale. Le décor figuré du théâtre antique d’Orange

Le recours aux technologies numériques tend à se généraliser en archéologie, le plus souvent dans le but de visualiser des données complexes grâce à des outils et des logiciels préexistants. Dans le cadre du projet NuméRO , fruit d’une collaboration interdisciplinaire mobilisant des compétences en histoire de l’art, en architecture et en informatique, le parti retenu a été la mise au point d’une application logicielle dédiée, répondant à un cahier des charges dicté en amont par des questionnements scientifiques précis. L’objectif premier était de proposer une restitution de l’une des frises en marbre du théâtre antique d’Orange (l’un des mieux conservés du monde romain) fondée sur la numérisation par photogrammétrie de fragments sculptés extrêmement lacunaires ; pour ce faire, nous avons procédé à la confrontation numérique des fragments conservés et à la « restauration » virtuelle des sections manquantes – autorisée par la nature même du décor, qui se caractérise par une syntaxe iconographique reposant sur des combinatoires complexes de figures de répertoire. Le dialogue constant entre les différents acteurs du projet a suscité des ajustements et des réorientations qui ont également conduit à l’ajout de nouvelles fonctionnalités et à l’émergence de nouvelles pistes de recherche. Ainsi, loin d’être de simples avatars dont la principale utilité est de permettre à l’archéologue de s’affranchir de la pesanteur du marbre ou du contact direct avec l’objet archéologique ou le « terrain », les fac-similés numériques se sont révélés être, au-delà des attentes initiales, les supports de nouveaux questionnements scientifiques.

Recherche, arts et pratiques numériques #9: l’exposition, une nouvelle forme d’écriture?

Mercredi 15 février 2017,
IMéRA, maison des astronomes
2 place Le Verrier
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

L’exposition, une nouvelle forme d’écriture?

Manoël Pénicaud, anthropologue (IDEMEC-CNRS-AMU)
Mise en abyme du processus d’exposition du religieux

Anthropologue et co-commissaire de l’exposition Lieux saints partagés, je propose une réflexion d’ensemble sur l’itinérance de ce projet à Marseille (MuCEM), Tunis (Bardo) et Paris (MNHI), puisque chaque étape implique une réécriture (« hétérographie ») et une nouvelle scénographie. Comment mettre en scène le religieux qui est lui-même mis en scène et chorégraphié par les croyants, telle est la mise en abyme qui sera questionnée. Je présenterai les différents dispositifs numériques, audiovisuels et interactifs mis en œuvre dans cette série d’expositions consacrées aux sanctuaires fréquentés par des fidèles de religions différentes autour de la Méditerranée.

Denis Chevallier, ethnologue et commissaire d’exposition (MuCEM)
Vies d’ordures : comment exposer l’économie des déchets

Denis Chevallier est aussi l’un des commissaires de la future exposition du MuCEM : « Vies d’ordures, de l’économie des déchets», qui ouvrira le 21 mars prochain. Cette exposition abordera à travers la question des déchets, leur nature, leur provenance, leur traitement, leur valeur, la grave crise écologique qui touche notre planète. Appuyé sur des enquêtes ethnologiques, l’exposition s’attardera sur les lieux, les gestes, les hommes des déchets. En prenant acte des mobilisations politiques, technologiques, citoyennes en cours l’exposition sera une occasion de plus d’alerter sur l’ampleur et les conséquences d’une catastrophe déjà présente et de présenter quelques solutions. Denis Chevallier livrera donc in  vivo le processus de réflexion, de sélection et d’arbitrage qui prévaut dans la mise en exposition d’un sujet de société, en évoquant en s’arrêtant particulièrement sur les dispositifs numériques et audio-visuels prévus.

Thierry Fournier, artiste et commissaire d’exposition indépendant (EnsadLab, Paris, École nationale supérieure d’art de Nancy, Sciences Po Paris)
Recherche par l’exposition et condition post-numérique

Alors qu’aujourd’hui la condition d’exposition qualifie aussi bien celle de l’art que celle des personnes dans un environnement numérique, et que l’expérience des œuvres est confrontée à une logique de surexposition généralisée, comment l’exposition peut-elle constituer aujourd’hui un moment spécifique d’expérience, d’interrogation et de critique ? Thierry Fournier évoquera ces enjeux et sa démarche de commissaire à travers plusieurs exemples d’expositions récentes et les directions de travail du groupe de recherche Displays.

Photographie : Exposition Données à voir, La Terrasse Nanterre 2016, © Thierry Fournier

Recherche, arts et pratiques numériques #8: quoi de neuf du côté des algorithmes?

Mercredi 18 janvier 2017,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Quoi de neuf du côté des algorithmes?

Dominique Cardon, sociologue, Sciences po – Médialab
Les algorithmes rendent-ils vraiment le monde prévisible ?

Nous sommes entrés dans une société de calculs. Les techniques qui se déploient avec le monde des big data prétendent capturer au plus près les comportements des individus et prédire ce qu’ils sont, ce qu’ils pensent et ce qu’ils vont faire. Mais le monde devient-il pour autant plus prévisible ? Il est utile de revenir sur l’histoire de l’Intelligence artificielle et sur les raisons qui expliquent son retour soudain dans l’actualité avec les succès des nouvelles méthodes d’apprentissage et des réseaux de neurones (Watson, AlphaGo, etc.). La promesse d’une société prédictive constitue un défi pour nos sociétés : quelle liberté est laissée aux choix des individus ? Jusqu’où peut-on personnaliser sans défaire la société ? Comment peut-on comprendre et réguler les décisions des nouveaux calculateurs ?

Francis Chateauraynaud, anthropologue, GSPR – EHESS
Quelles logiques d’enquête face aux flux du Web ? Leçons cognitives et politiques d’une expérience de contre-intelligence artificielle

Lorsqu’au début des années 2000, la socio-informatique des controverses a renoué avec l’intelligence artificielle en passant du logiciel Prospéro (analyse de corpus textuels évolutifs) au logiciel Marlowe (conçu comme un interlocuteur virtuel fonctionnant en mode dialogique et doté de modes d’apprentissage spécifiques, et même singuliers), le sens et la portée de cette expérimentation ont été difficilement perçus, y compris dans l’environnement intellectuel le plus proche. Il faut dire que l’on était avant le basculement des humanités numériques, passées de l’état d’avant-garde critique des machines dominantes de l’internet à celui d’alignement quasi général doublé d’une forme d’injonction managériale.

Si les développements de Prospéro et Marlowe se sont poursuivis après 2010, c’est à travers la construction d’observatoires sociologiques des processus critiques (alertes, controverses, conflits, notamment dans les domaines sanitaires, environnementaux et technologiques) qu’a été validée ce que les ingénieurs appellent la « preuve de concept ». Après plus de 15 ans d’expériences, et des évolutions considérables dans les mondes numériques, quels sont les chemins qui s’offrent à ce qui a fini par prendre la forme d’une « contre-intelligence artificielle » distribuée ? En partant des activités autonomes du chroniqueur de Marlowe, qui s’exprime tous les jours sur son blog, et qui n’est que la partie émergée d’un réseau d’artefacts cognitifs et d’interprètes humains, l’exposé montrera comment la conception des structures de données, des algorithmes et des interfaces a évolué et continue d’évoluer. Il s’agira surtout de montrer comment se positionne le réseau de développeurs-utilisateurs face à d’autres formes de traitement de la profusion des informations et des opinions dans les flux du Web.

Recherche, arts et pratiques numériques #7: quoi de neuf du côté des androïdes ?

10h-13h Mercredi 07 décembre,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, LESA, AMU, EHESS), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU), Manoel Penicaud (IMERAM, CNRS/AMU).

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Quoi de neuf du côté des androïdes ?

Emmanuel Grimaud, anthropologue, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (LESC), Université Paris Ouest Nanterre La Défense, CNRS
La Vallée de l’Etrange. Mises a l’épreuve d’un mystère expérimental, entre robotique et anthropologie

Mon intervention reviendra sur la théorie du roboticien japonais Masahiro Mori, et le rôle moteur qu’elle a joué dans la robotique humanoïde contemporaine. J’aborderai aussi les expérimentations auxquelles nous nous sommes livrés avec l’artiste Zaven Paré, autour du Geminoid au Japon ainsi que l’expérience Ganesh yourself en Inde (un robot qui permet de se mettre à la place de Dieu et d’avoir avec lui une conversation). Je parlerai par ailleurs de la manière dont on a essayé de repenser la vallée de l’Etrange avec l’exposition Persona (MQB). On y confrontait arts premiers et robotique, invitant le spectateur à faire toute une série d’expériences sur les modalités d’attribution d’un statut de personne à des ‘non humains’.

[Lire l’article d’Emmanuel Grimaud]

France Cadet, artiste, professeure à l’école supérieure d’art d’Aix en Provence
Robot mon Amour

France Cadet est une artiste de l’hybridation qu’une armée de robots chien a propulsée sur la scène artistique internationale. Ses animaux de compagnie, elle les a génétiquement modifiés par le code informatique. Leurs mouvements singuliers, tout comme les cartels qui les identifient, nous incitent à repenser notre relation aux machines autonomes qui investissent notre quotidien. Elle poursuit dans la série Robot mon Amour ses hybridations avec des créatures mi-femme mi-robot où vivant et artificiel, chair et mécaniques s’entremêlent. Y a-t-il encore une femme dans la machine ? La question du genre, évidemment, est une problématique sous-jacente du travail de cette artiste aux multiples identités qui nous incite à repenser plus largement notre conception du vivre ensemble.

Angelica Lim, ingénieure en intelligence artificielle, SoftBank Robotics Europe, Kyoto University
Comment construire le cerveau d’un robot depuis l’intelligence artificielle jusqu’à l’intelligence émotionnelle ?

Que reste-t-il à accomplir pour que C3P-0 et Rosie le Robot deviennent réalité ? Angelica Lim explorera les éléments qui composent le cerveau d’un robot, autrement dit son programme interne, en regardant sous la capuche d’un vrai robot compagnon humanoïde

Recherche, arts et pratiques numériques #6: déconstruire le transmédia

Mercredi 16 novembre 2016,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias LESA, AMU, EHESS), Manoel Penicaud (IMERAM, CNRS/AMU), Cédric Parizot (IREMAM,CNRS/AMU)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Déconstruire le transmédia

Céline Lacroix-Masoni, maître de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Nice Sophia Antipolis, membre de l’URE // TRANSitions Médias, Savoirs, Territoires
De quoi le transmédia est-il le nom ?

Du storytelling transmedia à la question de la transmédialité, de la distinction entre multimédia, crossmédia et transmédia à la définition évolutive (augmentée?) d’Henry Jenkins du Storytelling Transmedia, nous proposerons, à partir d’un travail de typologisation du transmédia (productions et publics) d’interroger la transmédialité dans sa définition et ses pratiques.

Antoine Gonot, LMA, ASTRAM, SATIS
La place des nouvelles écritures et des médias interactifs numériques dans les formations aux métiers du Cinéma et  l’Audiovisuel

On assiste depuis quelques années à un basculement de l’audiovisuel vers l’interactivité. De nouveaux métiers apparaissent et d’anciens métiers changent. L’offre de formation des écoles du secteur de l’audiovisuel doit donc évoluer pour répondre à cette nouvelle demande créative. Ainsi, depuis 2013-2014, le département SATIS de l’université Aix-Marseille et le CNAM expérimentent ensemble un enseignement visant à initier les futurs professionnels à l’écriture non-linéaire et aux médias interactifs numériques. Après une présentation des projets qui ont vu le jours depuis la création de cet enseignement, nous discuterons de sa pertinence, dans le contexte particulier de la formation auquel il est intégré.

Douglas Edric Stanley, artiste, Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence, HEAD Genève
Le miroir d’encre

Les chemins bifurquent. Le premier mène à l’horizon vers le Nouveau. L’autre, une forêt de Médias. Vous suivez l’horizon. Dérive sur des chemins sinueux, cela vous ramène au croisement initial. Vous rentrez dans la forêt. Un épais enchevêtrement de branches. Après moults efforts, vous voici de nouveau face au chemin du départ. À vos pieds, un livre. Vous prenez le livre. Lecture. Chaque page ressemble à la précédente. C’est l’histoire d’une femme, devant un chemin qui bifurque : elle tient dans ses mains un livre.

Recherche, arts et pratiques numériques #5: de la photogrammétrie au SIG

Mercredi 25 mai 2016,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

De la photogrammétrie au SIG

Nathalie André, architecte-archéologue, IRAA, CNRS/Aix Marseille Université
Perception et représentation numériques en architecture et archéologie

La pratique du relevé en architecture a été profondément modifiée par l’avènement des technologies numériques, les architectes sont aujourd’hui plus souvent amenés à manipuler des nuages de points denses que des mètres et des crayons. Le relevé photogrammétrique par corrélation dense, en donnant à la représentation du réel un caractère scientifique incontestable, a supplanté le relevé traditionnel, privilégiant ainsi une collecte globale automatique au détriment d’une représentation descriptive, certes sélective, mais porteuse de sens, de réflexion et de sensibilité. Par ailleurs les modes de représentation classiques qu’étaient le plan et la coupe, ont tendance à disparaître des logiciels de traitement des données, et sont remplacés par des modèles numériques tridimensionnels. Ces bouleversements quant à la perception et à la représentation de l’architecture nous amènent à repenser notre démarche scientifique : est-il possible de décrire, et donc d’analyser, des vestiges antiques à partir de nuages de points ? Une approche exclusivement tridimensionnelle nous permet-elle de mieux interroger et comprendre nos données ? Enfin, la représentation numérique n’est-elle destinée qu’à la valorisation des connaissances ?

Hélène-Marie Juteau, doctorante en sociologie Télécom ParisTech)
Enquêtes géolocalisées et implication de l’acteur

Notre enquête porte sur les usages numériques pendant la mobilité de jeunes en insertion vers l’emploi. Dans une recherche, nous utilisons une application mobile. Dans une autre recherche nous utilisons un logiciel d’enregistrement des usages du Smartphone. Ces deux dispositifs d’enquête sont géolocalisés. On pourrait penser dès lors que la personne enquêtée est tenue en périphérie de la recherche, mais ce n’est pas le cas. Nos techniques d’enquête nécessitent au contraire une compréhension fine des représentations spatiales de l’acteur. L’enquête par géolocalisation est doublée d’enquêtes qualitatives poussées, fondées sur le recueil de la parole de l’acteur mobile. Nous éclairerons quelques éléments de cette tension méthodologique.

Nicolas Memain, artiste marcheur, urbaniste grand pied
Expérimentations artistiques autour de la carte des systèmes d’information géographique

Le témoignage d’un amateur passionné de cartes IGN, submergé par l’accessibilité des SIG depuis 10 ans. Nicolas Memain présentera (1) Des atlas d’architectures marseillaises, avant et après Quantum GIS. (2) La maîtrise d’œuvre du GR2013 : une tentative de crédibilité face aux services techniques institutionnels durant deux années pour le Chemin de Grande Randonnée ® homologué le plus rapidement exécuté de l’Histoire (3) Les superpositions à l’échelle de mes collections de scans de cartes et de photos aériennes fournis par les archives et l’IGN, que j’utilise pour expliquer l’évolution des formes des quartiers que je fais visiter. (4) Et des gifs animés de couvertures Landsat où apparaissent des trajectoires de LGV.

Recherche, arts et pratiques numériques #4: écritures innovantes

Mercredi 20 Avril 2016,
IMéRA,
2 place Le Verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU), Jean Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Ecritures innovantes

Boris Petric, anthropologue, directeur du Centre Norbert Elias – EHESS-AMU-CNRS Marseille)
La fabrique des écritures innovantes en sciences sociales

La fabrication de l’écriture constitue un ensemble d’enjeux épistémologiques majeurs comme le rôle de la description et de la narration. L’anthropologue et le sociologue construisent leur savoir sur des données qu’ils collectent directement au moment de leurs enquêtes. Cette opération scientifique singulière implique une empathie et une réflexivité par rapport à son terrain et une stratégie narrative dans la manière de restituer cette enquête . L’usage d’écritures innovantes comme le cinéma, le film d’animation, la bande dessinée, le parcours muséographique constituent des entreprises d’écriture qui ne peuvent se limiter à des enjeux de valorisation ou de vulgarisation.

Nicolas Nova, HEAD – Genève / The Near Future Laboratory
Ethnographie du présent, ethnographie du futur : décrire et explorer les cultures numériques

Parmi les multiples croisements entre sciences sociales et arts appliqués, l’ethnographie et le design offrent un cas intéressant pour saisir la diversité des « manières de faire » et la portée épistémique de nouvelles approches de recherche. Cette notion de “recherche par le design” s’applique en particulier à l’exploration des cultures numériques avec pour objectif de les décrire et les comprendre (dimension descriptive), mais aussi d’imaginer leur évolution (dimension prospective). Suivant les contextes, on parle ainsi d’ethnographie par le design, de design fiction ou d’ethnographie spéculative pour faire référence à ces projets. Sur la base de différents cas situés à la frontière entre enquête ethnographique et projet de design, cette présentation abordera la logique interdisciplinaire qu’ils mettent en oeuvre, et interrogera l’épistémologie à laquelle ils renvoient. L’intervention discutera également de leur pertinence dans le champ du numérique.

Colloque Coding and Decoding the Borders, Bruxelles, 2016

Colloque : Faculté d’architecture La Cambre, Université Libre de Bruxelles et Organisation Mondiale des Douanes
Du 13 au 15 avril 2016
Exposition : Espace architecture Flagey, Bruxelles
13 et 14 avril 2016

[metaslider id=6469]

Programme

Mercredi 13 avril 2016

15.30 Introduction
Andrea Rea (Université Libre de Bruxelles/GERME) et Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/ Aix Marseille Université)

15.45 -16.30 Keynote lecture
Didier Bigo (King’s College, London)
Reconceptualising boundaries differently from Westphalian model ? The practices of border, police and military controls and the trends of delocalisation and digitisation

17.00-17.45 Arts et science à la frontière

Jean Cristofol (Ecole supérieure d’Art d’Aix-en-Provence)
Art-science and exploratory processes

Nicola Mai (Kingston University, London)
Assembling ‘Samira’ and ‘Travel’: understanding humanitarian biographical borders through experimental ethnofictional filmmaking

17.45-18.30 Discussion

18.45 Vernissage de l’exposition

Consulter le programme de l’exposition

Performance de Vincent Berhault (Compagnie Les Singuliers)
Chronique aux frontières

Jeudi 14 avril 2016

9.30-11.00  : Etendue et limites de la mise en données
Président : Andrea Rea (Université libre de Bruxelles/GERME)

Julien Jeandesboz(REPI/Université libre de Bruxelles/REPI)
Calculation devices: EUROSUR and European border policing

Martina Tazzioli (LabexMed, LAMES, CNRS/Aix Marseille Université)
Track, sort and archive: Eurosur, Frontex and the temporality of migration maps

Sara Casella Colombeau (LabexMed, LAMES, CNRS/Aix Marseille Université)
Building a genealogy of data gathering and production at the border – An analysis of the professional transformation of the French border police since the 1990s

11.30-12.30 Discussion
Discutante : Federica Infantino (Oxford University/Université Libre de Bruxelles/GERME)

14.00-15.30 Du code à la visualisation
Président : Thomas Cantens (Organisation Mondiale des Douanes)

Anne-Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Université de Grenoble), Gabriel Popescu (Indiana University, Southbend)
Border as Code : Algorithmizing Access

Jean Pierre Cassarino (Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain, Tunis),
Making Migration Control Visible and Intelligible/Rendre visible et intelligible le contrôle migratoire

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Mathieu Coulon (LAMES, CNRS/AMU), Guillaume Stagnaro (ESAAix), Antoine Vion (LEST, CNRS/AMU)
Visualising Border networks: Codes, Nodes, and Mapping/Visualiser les réseaux frontières : codes, nœuds et mapping

16h00-17h00 Discussion
Discutant : Christophe Wasinski (Université Libre de Bruxelles/REPI)

Vendredi 15 avril 2016

Organisation Mondiale des Douanes / World Customs Organization
30 rue du marché, 1210 Bruxelles

9.00 Introduction

Sigfríður Gunnlaugsdóttir (Présidente du comité sur l’éthique (Organisation Mondiale des Douanes)

9.15-11.00 Les données du contrôle : usages et éthiques
Présidente : Patricia Revesz (Organisation Mondiale des Douanes)

William L. Allen et Bastian Vollmer (Oxford University)
What Makes Secure Borders? Data, Transparency, and the Representation of Projection

Marcellin Djeuwo (Douanes du Cameroun)
La mathématisation de la lutte contre la corruption et les mauvaises pratiques au sein des douanes camerounaises: la pratique et ses réalités / The mathematisation of the fight against corruption and bad practices in Cameroon Customs : the practice and reality.

Felipe Mendes Moraes (Douanes du Brésil)
PNR: un exemple de contrôle en frontière / API: an example of control at borders

Renaud Chatelus (Université de Liège – European Studies Unit)
La chaîne de décisions de gestion de risque en contrôle frontière: quelques leçons d’un exercice européen de simulation sur le contrôle des biens stratégiques/The decision-making chain for risk management applied to border controls: some lessons learnt from a European simulation of strategic goods control

11.15-12.15 Discussion
Discutant: Julien Jeandesboz (Université Libre de Bruxelles/REPI)

14.00- 15.00 Perspectives éthiques et techniques dans le contrôle aux frontières
Président : Antoine Vion (LEST, CNRS/AMU)

Thomas Cantens (WCO Research Unit, Ecole d’Economie de l’Université d’Auvergne), Mathématisation de la frontière/Mathematization of the border

Mariya Polner (WCO Compliance Sub-Directorate)
Technologies en frontière : risques et opportunités/Technologies at the border: risks and opportunities

Michel Terestchenko (Université de Reims, IEP Aix-en-Provence)
Ethique et contrôles/Ethics and controls

16.00-17.00 Discussion
Discutant : Xavier Pascual (Douane française)

17.00-18.00 Table ronde conclusive

Patricia Revesz (Organisation Mondiale des Douanes), Federica Infantino (Oxford University/Université Libre de Bruxelles/GERME), Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Université de Grenoble)

Organisation

Comité d’organisation

Andrea Rea (ULB), Thomas Cantens (OMD, antiAtlas), Patricia Revesz (OMD), Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université, antiAtlas), Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Universités de Grenoble, antiAtlas), Jean Cristofol (Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence, antiAtlas), Federica Infantino (ULB, antiAtlas), Julien Jeandesboz (ULB), Antoine Vion (LEST, CNRS/Aix Marseille Université)

Comité scientifique

Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, CNRS/Universités de Grenoble, antiAtlas), Didier Bigo (King’s College), Thomas Cantens (Organisation mondiale des douanes/ antiAtlas), Jean Cristofol (École supérieure d’art d’Aix-en-Provence, antiAtlas), Federica Infantino (ULB, antiAtlas), Dirk Jacobs (ULB), Julien Jeandesboz (ULB), Christian Olsson (ULB), Cédric Parizot (IREMAM, Aix Marseille), Andrea Rea (ULB), Patricia Revesz (OMD), Antoine Vion (LEST, Université Aix Marseille)

Commissariat d’exposition

Isabelle Arvers (antiAtlas) et Nathalie Levy (ULB)

Partenariats

Faculté de Philosophie et Sciences sociales de l’Université Libre de Bruxelles, l’Organisation Mondiale des Douanes, l’antiAtlas des frontières, l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (CNRS/Aix Marseille Université), le projet LabexMed (Aix Marseille université, Fondation Amidex),  le Laboratoire d’Economie et de Sociologie du travail (CNRS/Aix Marseille Université), PACTE (CNRS/Universités de Grenoble), Kareron et l’Ecole supérieure d’Art d’Aix en Provence.

Coder et décoder les frontières, Bruxelles, 2016

Exposition du 13 avril au 31 mai 2016
Espace Architecture Flagey-ULB, Bruxelles

Exposition collective
du 13 avril au 31 mai 2016
Espace Architecture Flagey-ULB, Bruxelles

Commissaires artistiques : Isabelle Arvers et Nathalie Lévy
Commissaires scientifiques: Andrea Réa et Cédric Parizot

Coder et décoder les frontières présente des œuvres d’artistes et de chercheurs qui s’interrogent sur la mise en données et de la mathématisation des frontières. Depuis les vingt dernières années, de nombreux acteurs (chercheurs, journalistes, travailleurs et activistes d’ONG, élus politiques, employées des administrations nationales et des organisations internationales, etc.) observent, documentent, étudient et parfois dénoncent la technologisation du contrôle des frontières. Aux pratiques de contrôle traditionnelles s’ajoute, outre la militarisation de la frontière, le déploiement de technologies de plus en plus sophistiquées (biométrie, robots, murs, systèmes de surveillance intégrés, prospection de données ou data mining, big data, etc.) aux frontières des Etats pour contrôler les mouvements de populations, de marchandises, de capitaux et d’information. L’examen de cet intense déploiement technologique tend généralement à séparer l’analyse selon les objets de contrôle : les personnes, les marchandises, les capitaux. Il convient ici d’envisager dans une perspective croisant art, recherche et expertise la circulation des connaissances et des techniques d’un de ces objets à l’autre, les fonctionnements et les dysfonctionnements des mécanismes de contrôle ainsi que les détournements qu’en font une multitude d’acteurs.

La matérialité du contrôle numérique des frontières


L’escalade technologique aux frontières terrestres, maritimes, aériennes et sur internet, tant en Europe que dans le reste du monde, a radicalement transformé la nature des frontières ainsi que leur fonctionnement. Afin de s’adapter et de suivre l’accélération des flux de personnes,  de biens et d’informations, les systèmes de contrôle font appel à des outils technologiques toujours plus sophistiqués (biométrie, robots, systèmes de surveillance intégrés, data mining, etc.). Certains analystes ont vu dans ces évolutions les symptômes de la dématérialisation des frontières. Toutefois, l’ensemble de ces technologies numérique conserve une forte dimension très matérielle. Elles reposent souvent sur des réseaux d’infrastructures physiques. Ces éléments peuvent être cachés, tels que les câbles sous-marins (Submarine cable map, Markus Krisetya et al., 2016) ou au contraire mis en scène, tels des murs, des clôtures ou des checkpoints (Cartographie des Murs, Stéphane Rosière et Sébastien Piantoni, 2016) pour démontrer l’action de l’Etat et sa souveraineté. Conçus à la fois pour gérer la mobilité des corps et être montré, ces artefacts contribuent au développement d’une nouvelle esthétique du contrôle (Body and Border, CoRS, 2016).  Enfin, ces technologies sont d’autant plus matérielles qu’elles instancient ou « matérialisent » les hiérarchies entre le populations ainsi que que le passage d’un espace à un autre (Immigration Game, Antoine Kik, 2016).

Antoine Kik, Immigration game, 2016

CoRS, Body and borders, 2016

Stéphane Rosière et Sébastien Piantoni, Planisphère des barrières frontalières, 2016

Automatisation, datafication et mathématisation du contrôle à la frontière


L’automatisation des contrôles est accompagnée de l’augmentation des données saisies (datafication) et de la « mathématisation » des procédures de régulation des passages aux frontières. Par « mathématisation », il est entendu la progressive représentation des frontières dans un espace de plus en plus abstrait, structurée par des méthodes quantitatives (que ce soit en économie, en sociologie, etc.), des savoirs autonomes reposant sur leurs propres paradigmes (la logistique et la nécessité de vitesse et de réduction des coûts de franchissement des frontières) et une forme de langage spécifique (la technologie comme corpus de connaissance sur les techniques et les outils de surveillance des individus et des objets). Certains considèrent l’automatisation et l’autonomisation des technologies de surveillance des frontières comme étant plus fiables que les contrôles effectués par les êtres humains. Au contraire, d’autres expriment leur préoccupation et soulignent les risques encourus au niveau des  droits et des libertés des populations en mouvement ou par celles des États concernés. Les œuvres présentées dans cette section de l’exposition s’interrogent sur cette tendance générale. Banoptikon (Personal Cinema Collective, 2010-2013) rappelle la datafication du corps et les nouvelles formes que prend le contrôle. SimBorder (Pierre Depaz, 2016) et eu4you (Larbits Sisters, 2015) soulignent la centralité que les algorithmes ont progressivement acquise dans les contrôles tandis  qu’ADM8 (Rybn, 2016) montre leur rôle décisif dans la gestion des opérations financières.

Pierre Depaz, SimBorder, 2016

LarbitsSisters, eu4you, depuis 2015

Collectif Personal Cinema, Banoptikon, 2010-2013

RYBN, ADM8, 2016

La visibilité des frontières

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication n’ont pas seulement transformé le fonctionnement des frontières, elles ont également modifié la visibilité de celles-ci. Elles ont introduit de nouveaux dispositifs à travers lequel nous accédons au monde et nous le représentons. Les cartes digitales et les systèmes GPS ont ainsi radicalement changé notre perspective, les manières dont nous nous projetons dans l’espace et les modalités par lesquelles nous percevons et imaginons les frontières. De plus, l’exploration des données n’a pas seulement augmenté significativement nos capacités de calcul, elle a également inventé un nouveau monde. Là où les statistiques ont créé la société et où les sondages ont créé l’opinion publique, l’exploration de données (data mining), elle a créé les traces numériques grâce auxquelles les mouvements de population, de biens, de fonds et d’informations peuvent être tracés, surveillés ou rendus visibles. Enfin, en fournissant des mécanismes de haute technologie pour la canalisation, la facilitation ou le filtrage des déplacements, ces technologies ont contribué à réorganiser différemment les pratiques spatiales des différents groupes de population à l’intérieur et autour des zones frontalières. A partir de photos (Calais 1, Michel Couturier, 2015), cartes statiques et dynamiques (The Migratory Red Mount, Nicolas Lambert, 2015; One World II, Bill Rankin, 2015; Refugee’s trajectories, Martin Grandjean, 2015; 407 camps, Mahaut Lavoine, 2015; Parallel, Lawrence Bird, 2012), les œuvres et les recherches présentées dans cette partie de l’exposition problématisent ces régimes de visibilisation. Ils ont également pour objectif de rendre visible ce qui est habituellement invisible.

Lawrence Bird, Parallel, depuis 2012

Michel Couturier, Calais 1, 2015

Nicolas Lambert, The migratory red mound, 2015

Mahaut Lavoine, 407 camps, 2015

Martin Grandjean, Refugee’s trajectories, 2015

Bill Rankin, One World II, 2015

Dispositifs et documentaires critiques

Notre connaissance à propos des vies et des expériences des migrants se construit bien souvent à partir de la la presse, des rapports et des documentaires. Tandis que ces médias jouent un rôle déterminant dans l’information et la sensibilisation du public, la réalité qu’ils construisent et exposent est fortement influencée par les récits, les scénarios et les pratiques standardisées, ainsi que les régimes de visibilité dans lesquels ils s’inscrivent. Notre exposition présente cinq dispositifs documentaires critiques qui visent à réfléchir aux conditions dans lesquelles les pratiques documentaires contemporaines et conventionnelles nous donnent accès et donnent forme à nos représentations sur les vies et les expériences des migrants. L’ethnofiction Travel (2016) de Nicola Mai montre comment les migrants assemblent leur corps et représentent leur subjectivité selon des scénarios humanitaires standardisés de victimisation, de vulnérabilité et de genre/sexe qui agissent comme des « frontières biographiques » entre la déportation et l’accès à l’aide sociale, aux documents légaux et à l’emploi. Colour of the Sea (2015) de Keina Espineira propose une réflexion sur la manière dont la réalisation d’un film à une étape du voyage de migrants subsahariens contribue à produire et activer une expérience spécifique de la frontière. La série de photos de Giovanni Ambrosio (Please do not show my face, 2013) et la vidéo d’Antoine D’Agata (Odysseia, 2011-2013) problématisent les formes que prennent les représentations des vies des migrants, tandis que le machinima d’Isabelle Arvers, Heroic Makers (2016), suggère une façon différente de représenter les expériences des migrants.

Antoine d’Agata, Odysseia, 2011-2013

Giovanni Ambrosio, Please do not show my face, depuis 2013 (projet évolutif)

Isabelle Arvers, Heroic Makers vs Heroic Land, 2016

Keina Espiñeira, The Colour of the Sea. A Filmic Border Experience in Ceuta, 2015

Nicola Mai, Travel, 2016

Dysfonctionnements et réappropriations

Les technologies de contrôle des frontières sont souvent considérées comme étant omnipotentes, omniprésentes et omniscientes. Leurs partisans comme leurs opposants sont fascinés par leur pouvoir. Cependant, on oublie souvent qu’il n’est pas possible de dissocier les techniques de surveillance, aussi automatisées et efficaces soient-elles, des conditions politiques, économiques et sociales dans lesquelles elles ont été d’abord conçues puis implantées. Associées aux systèmes de vérifications déjà existants et à des acteurs institutionnels et politiques spécifiques, ces technologies reproduisent les contradictions et le manque de prévoyance des organisations et acteurs qui les développent. De plus, ces technologies créent de nouveaux défis en transformant l’environnement organisationnel dans lequel elles sont déployées et en modifiant la réalité qu’elles sont supposées contrôler. Enfin, elles sont souvent réappropriées non seulement par les acteurs qui les implémentent mais aussi par ceux cherchant à éluder la surveillance des frontières. Border bumping (Julian Oliver, 2012) illustre le pouvoir perturbateur des systèmes de télécommunications cellulaires qui défient souvent l’intégrité des frontières nationales. Virtual Watchers (Joana Moll et Marius Pé, programmation Ramin Soleymani 2016) soulignent les dysfonctionnements et les réappropriations inattendues d’un système panoptique de surveillance par les citoyens américains le long de la frontière mexicaine. Cartographies of Fear #2 (Anne Zeitz et Carolina Sanchez Boe, 2016) questionnent la façon dont les réappropriations qu’effectuent les migrants à partir  des technologies de communication affecte leur relation avec l’espace. Enfin, Borderland Biashara & Mobile Technology (Emerging Futures Lab, 2015) montre comment la la téléphonie mobile contribuent au maintien d’un écosystème économique informel dans les régions frontalières des communautés est-africaines.

Emerging Futures Lab (EFL), Borderland Biashara & Mobile Technology, état des recherches en 2015

Anne Zeitz et Carolina Sanchez Boe, Cartographies of Fear #2, 2016

Joana Moll et Cédric Parizot, The Virtual Watchers, 2016

Julian Oliver, Border Bumping, 2012

Partenariats

Faculté de Philosophie et Sciences sociales de l’Université Libre de Bruxelles, l’Organisation Mondiale des Douanes, l’antiAtlas des frontières, l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (CNRS/Aix Marseille Université), le projet LabexMed (Aix Marseille université, Fondation Amidex), le Laboratoire d’Economie et de Sociologie du travail (CNRS/Aix Marseille Université), PACTE (CNRS/Universités de Grenoble), Kareron et l’Ecole supérieure d’Art d’Aix en Provence.

Isabelle Arvers – Heroic Makers vs Heroic Land

Isabelle Arvers
Heroic Makers vs Heroic Land
Vidéos Machinimas, 2016

Comment vivre dans la Jungle de Calais? Comment créer des espaces de vie et de partage ? Comment faire le travail du gouvernement qui refuse de voir l’urgence de la situation et qui se focalise sur la réduction du nombre de réfugiés à Calais? En moins d’un an, avec l’aide de nombreuses ONG, les réfugiés ont construit une ville-monde, peuplées de cafés, restaurants, cuisines, écoles, galeries d’art et espaces culturels…

Voir l’article sur Makery qui publie en exclusivité les deux interviews réalisées par Isabelle Arvers

Isabelle Arvers est auteur, critique et commissaire d’exposition indépendante. Son champ d’investigation est l’immatériel, au travers de la relation entre l’Art, les Jeux Vidéo, Internet et les nouvelles formes d’images liées au réseau et à l’imagerie numérique.

Zimako, de la jungle de Calais au machinima d’Isabelle Arvers:

Marko, de la jungle de Calais au machinima d’Isabelle Arvers :

Nicola Mai – Travel

Nicola Mai
Travel
2016

Le projet art-science Emborders de Nicola Mai met a nu et en scène la question des frontières biographiques et les récits de souffrance qui permettent aux demandeurs d’asile d’obtenir la protection humanitaire. Ce projet se compose de deux ethnofictions : Samira et Travel.

L’ethnofiction Travel est le second volet d’Emborders. Travel présente l’histoire de Joy, une femme nigériane se prostituant au Bois de Vincennes à Paris. Joy a quité le Niger pour aider sa famille après la mort de son père. Elle savait avant de partir qu’elle aurait à se prostituer mais n’avait aucune idée des difficultés des conditions de vie et de travail qu’elle aurait à surmonter en France. Après avoir enduré plusieurs mois d’exploitation, Joy décide de réinventer son histoire de migration et de la transformer en histoire de trafic. Avec l’aide d’une association elle obtient la protection humanitaire, mais pour continuer à aider sa famille et à vivre sa vie, elle continue de vendre son corps.

Nicola Mai est ethnologue et réalisateur, Professeur de Sociologie et Etudes migratoires au Working Lives Research Institute de l’Université Metropolitaine de Londres. Ses publications universitaires et ses films ont pour objet les expériences et perspectives des migrants qui vendent leur corps et leur amour, insérés dans l’industrie globalisée du sexe pour vivre leurs vies. A travers des ethno-fictions expérimentales et des résultats de recherches inédites, Nicola Mai met en cause les politiques qui lisent forcément la migration liée au travail sexuel en termes de trafics, tout en portant l’accent sur la complexité ambivalente des dynamiques d’exploitation et d’auto-affirmation qui sont en jeu. Dans sa Sex Work Trilogy, il explore différentes expériences de rencontres entre la migration et l’industrie sexuelle.

The Virtual Watchers

A TRADUIRE

Joana Moll & Cédric Parizot, 2010

The Virtual Watchers is an on-going research project at the intersection of art, research and technology that questions the dynamics of crowdsourcing at contemporary State borders. It focuses on the exchanges that occurred within a Facebook group that gathered American volunteers ready to monitor US-Mexico border through an online platform that displayed live screenings of CCTV cameras. The declared aim of this operation was to bring American citizens to participate in reducing border crime and block the entrance of illegal immigration to the US by means of crowdsourcing. This initiative, a public-private partnership, was originally launched in 2008 and consisted of an online platform called RedServants [1] and a network of 200 cameras and sensors located in strategic areas along the US Mexico border. Some of these cameras were also installed in the private properties of volunteering citizens. The online platform gave free access to the camera broadcasts 24/7 and allowed users to report anonymously if they noticed any suspicious activity on the border. RedServants had 203.633 volunteer users since 2008, and resulted in 5331 interdictions, which overall represents almost 1 million hours of free labour for the authorities. The program stopped in 2012 due to lack of financial support, as announced in its official Facebook page in May 13th 2012.

This project offers an interactive window that allows the public to access some of the original video feeds recorded by the RedServant’s surveillance cameras, and dive into the conversations, jokes, and questionings of the Facebook group that gathered some of the volunteering citizens that actively used the platform [2] . By doing so, it highlights to what extent the emotional investment and exchanges of these people work as an essential mechanism in the construction and legitimization of a post-panoptic system.

1. The original name of the platform has been changed in order to protect the identity of its users.
2. All the profile pictures and real names of the Facebook group members have been faked in order to protect their identities.

Visit the project

Recherche, arts et pratiques numériques #3: une UMR entre arts et sciences ?

Mercredi 2 mars 2016,
IMéRA
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Une UMR entre Arts et Sciences ?

Jean Claude Risset, directeur de Recherche émérite AMU/LMA)
Introduction

Jacques Sapiéga, maître de Conférences émérite, ASTRAM, Aix Marseille Université
Arts, sciences, numérique : jeux et enjeux de l’interdisciplinarité

Une UMR entre Arts et Sciences au sein d’AMU n’est pas un projet « dans l’air du temps ». C’est le résultat d’une histoire qui commence à Marseille dans les années 70, comme le rappelle Jean-Claude Risset, dont les travaux au sein du LMA auront des conséquences déterminantes. Dans les années 80, la naissance du futur Département des Sciences Arts et Techniques de l’Image et du Son au sein du secteur Sciences de l’Université de Provence marque une autre étape. Les forces qui se rejoignent aujourd’hui pour créer cette unité de recherche auront très tôt des contacts, notamment à partir de la publication du « Rapport Arts Sciences Technologies » sous la direction de Jean Claude Risset (mars 1998). Jacques Sapiega rappellera quelques exemples de collaborations / créations réalisées entre laboratoires à partir de la fin des années 90, avant d’aborder les problèmes théoriques et méthodologiques que posent les interactions entre Arts et Sciences, à partir de l’histoire de cet objet fondamentalement interdisciplinaire qu’est l’art cinématographique (de l’optique au numérique).

Richard Kronland-Martinet, directeur de recherche au CNRS – Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique – Marseille
Les métaphores sonores : une approche interdisciplinaire des processus de contrôle de la synthèse sonore

L’avènement des technologies numériques, dans les années 50, a bouleversé le domaine de la synthèse des sons. Dès lors, était-il possible de manipuler avec une extrême précision les éléments constituants l’onde sonore et d’accéder aux relations intimes qui associent la structure physique des sons à leur perception. Ces connaissances se sont naturellement bâties autour de recherches menées dans des domaines aussi variés que ceux de la musique, la physique, l’informatique, les sciences cognitives… C’est grâce au croisement et à l’interaction de ces disciplines qu’une meilleure compréhension du son s’est forgée, induisant des ruptures technologiques, scientifiques et sociétales d’importance.
Aujourd’hui, les nouvelles technologies ne cessent d’accroitre les possibilités d’expérimentation, produisant des connaissances toujours plus pointues à partir desquelles une interrogation interdisciplinaire devient à la fois plus difficile mais aussi plus essentielle. Dans cet exposé, nous focaliserons la question de l’interdisciplinarité sur le problème du contrôle perceptif des processus de synthèse. Nous montrerons comment il est possible de contrôler la structure ondulatoire de sons en s’appuyant sur un paradigme issu de recherches dans les domaines de la musique et des sciences cognitives. Ce paradigme ouvre la voie à de nouvelles représentations du timbre sonore, tout en permettant un contrôle intuitif et incarné des sons réalistes mais aussi inouïs, basé sur la notion de métaphores sonores.

Peter Sinclair, artiste et enseignant Ecole supérieure d’art d’Aix en Provence
La Recherche Création (Mise) en pratique à Locus Sonus

Locus Sonus est une des premières unités de recherche permanentes rattachées aux écoles d’art et reconnues par le ministère de la culture. Peter Sinclair décrira l’approche transdisciplinaire de la recherche qui s’est développé au cours des dix années d’existence du laboratoire. Il plaidera pour une méthode de recherche qui donne une place centrale à la pratique expérimentale artistique. Il évoquera les problématiques partagées avec les autres membres du futur UMR et les perspectives qu’il voit s’ouvrir avec ce projet.

Discussion

Cyril Isnart, anthropologue, chargé de recherche, Institut d’Ethnologie et Méditerranéenne, Européenne et Comparative, CNRS/AMU)
Olivier Tourny, musicologue, chargé de recherche, Institut d’Ethnologie et Méditerranéenne, Européenne et Comparative, CNRS/AMU, Ecole Française de Rome

Image: Locus Sonus

Recherche, arts et pratiques numériques #2: Recherche et jeux vidéo

Mercredi 3 février 2016,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS)

Recherche, art et pratiques numériques est une séminaire transdisciplinaire qui s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Recherche et jeux vidéo

Cédric Parizot, anthropologue, IREMAM, CNRS/AMU et Douglas Edric Stanley, artiste et enseignant, Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence)

A Crossing Industry

A Crossing Industry est un jeu vidéo qui confronte le joueur avec les mécanismes de contrôle déployés par les Israéliens en Cisjordanie depuis le début des années 2000 afin de réguler les circulations des Palestiniens. Son élaboration, toujours en cours, a été amorcée au début de l’année 2013 par une équipe transdisciplinaire articulée autour d’un anthropologue (Cédric Parizot), d’un artiste (Douglas Edric Stanley), d’un philosophe (Jean Cristofol), avec la participation de dix étudiants de l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence (1). En revenant sur ce processus et sur les premières ébauches de l’interface, cet article s’interroge sur la capacité de la technologie vidéo ludique à générer de nouvelles formes de modélisation de la recherche et de création artistique.

(1) Yohan Dumas, Benoit Espinola, Tristan Fraipont, Emilie Gervais, Théo Goedert, Mathieu Gonella, Martin Greffe, Bastien Hudé, Thomas Molles, Milena Walter

Image: Douglas Edric Stanley, 2014

Recherche, art et pratiques numériques #1: introduction

Mercredi 13 Janvier 2016,
IMéRA,
2 place Le verrier,
13004 Marseille

Comité d’organisation : Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Benoit Fliche (IDEMEC, CNRS/AMU), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS)

Introduction

Ce séminaire transdisciplinaire s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières. (Lire la suite)

Jean Cristofol, philosophe, Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence
Art, sciences et processus exploratoires

La vieille question des relations entre arts et sciences a pris, depuis quelques années, une nouvelle actualité. Elle s’est aussi transformée, élargie, renouvelée. Il est donc nécessaire de l’aborder autrement. Il faut s’interroger sur la diversité des formes de la connaissance scientifique elle-même et sur le rôle des sciences humaines et sociales. Il faut tenir compte de l’impact des technologies de l’information et du développement des techno-sciences. Mais il fait aussi prendre en compte l’évolution des pratiques artistiques elles-mêmes. On a encore tendance, quand on pense à l’art, et en particulier aux arts plastiques ou visuels, à faire référence aux pratiques traditionnelles de la peinture, de la sculpture, du dessin et aux différentes disciplines qui leurs sont associées. Pourtant, dès le XIX° siècle avec la photographie, puis de plus en plus largement au XX° siècle avec le cinéma, la vidéo, les pratiques artistiques se sont considérablement diversifiées. Les technologies numériques ont radicalement généralisé et prolongé ce déplacement, parce qu’elles ne constituent plus un médium ni même un média particulier, mais qu’elles se développent à l’échelle de la société toute entière. Elles en pénètrent, traversent et font muter l’ensemble des pratiques, qu’elles soient de conception, de communication ou de production. Les artistes se trouvent de plein pied dans ce qui constitue la matière même dans laquelle s’articulent les relations à la connaissance et à l’action. La diversification et la transversalité des pratiques artistiques contemporaines, qu’elles fassent usage ou non des technologies numériques, ne peuvent se comprendre sans prendre en compte le caractère fondamental de ces bouleversements, parce qu’ils touchent à la matière même dans laquelle la culture s’articule.

Jean-Paul Fourmentraux, sociologue, LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS
Créer à l’ère numérique : arts, sciences, technologies

Qu’est-ce que « créer » dans un contexte interdisciplinaire hybridant arts, sciences et technologies numériques ? Depuis une vingtaine d’années le numérique bouscule les frontières entre des domaines de l’activité artistique qui étaient jusque-là relativement cloisonnés : arts plastiques, littérature, spectacle vivant, musique et audiovisuel. Nombre de projets artistiques en lien avec les technologies informatiques et multimédias mettent en œuvre des partenariats pluridisciplinaires où cohabite le théâtre, la danse, le cinéma ou la vidéo et le son. La création artistique et la recherche technologique, qui constituaient autrefois des domaines nettement séparés et quasiment imperméables, sont aujourd’hui à ce point intriqués que toute innovation au sein de l’un intéresse (et infléchit) le développement de l’autre. Les œuvres hybrides qui résultent de leur interpénétration rendent irréversible le morcellement des anciennes frontières opposant art et science. La manière inédite dont celles-ci se recomposent amène à s’interroger d’une part sur l’articulation qui, désormais, permet à la recherche et à la création d’interagir, et d’autre part sur la redéfinition des figures de l’artiste ainsi que des modes de valorisation des œuvres spécifiques à ce contexte. Car plus que de transformer seulement les modalités du travail de création, un enjeu tout aussi important de ces partenariats réside dans la nécessaire redéfinition de la (ou des) finalité(s) de ce qui y est produit. La question cruciale devenant alors celle de la clôture de l’œuvre et de ses mises en valeurs entre logiques artistiques (qualité esthétique, projet d’exposition) et technologiques (recherche et développement, transfert industriel). Le suivi d’« affaires » de recherche-création en art numérique (Fourmentraux 2013) nous permettra d’éclairer en effet ces enjeux renouvelés qui entrainent une transformation des modes d’attribution et de valorisation des œuvres, partagées entre art, science et développement technologique.

Recherche, arts et pratiques numériques: introduction

Comité d’organisation

Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/AMU), Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence), Jean-Paul Fourmentraux (LESA, AMU, Centre Norbert Elias, EHESS), Anna Guillo (LESA, AMU), Manoël Penicaud (IDEMEC, CNRS/AMU)

Thématique du séminaire

Ce séminaire transdisciplinaire s’intéresse aux perturbations productives que génèrent les collaborations entre les chercheurs en sciences humaines et les artistes dans le domaine du numérique. Il s’inscrit dans la suite des réflexions et des expérimentations que nous avons menées à l’IMéRA dans le programme antiAtlas des frontières depuis 2011 tout en élargissant notre questionnement au-delà de la seule question des frontières.

Dans le domaine des sciences humaines et sociales, le recours aux pratiques numériques conduit à de nombreux bouleversements que ce soit dans la collecte, la production et le traitement de données, ainsi que l’élaboration de nouvelles formes de narration et d’édition. Le tournant numérique conduit les chercheurs à reconsidérer leurs méthodes, leurs catégories, leurs paradigmes, leurs orientations théoriques, leurs objets, leurs formes de labellisation et les cadres des champs disciplinaires[2]. D’ailleurs, compte tenu des collaborations toujours plus nombreuses qu’implique le recours au numérique entre d’un côté les sciences humaines et de l’autre les sciences exactes et expérimentales, il semble plus pertinent de parler de Digital Studies que Digital Humanities.

Dans le domaine de l’art, le numérique ouvre également des champs de pratiques radicalement nouveaux. Il transforme la relation des artistes aux outils qu’ils utilisent et aux connaissances qu’ils convoquent, produisent ou questionnent. Il transforme le statut et les formes des œuvres. En introduisant de nouvelles modalités pour assurer leur circulation, il modifie également leur relation avec le public. Le numérique bouleverse la place de l’auteur qu’il place dans une relation dynamique par rapport aux flux d’information, de circulation des images, des sons et des formes. Il donne ainsi une nouvelle importance à l’invention de dispositifs dans lesquels ces formes sont données à l’expérience, ouvrant d’infinies possibilités d’interaction avec l’œuvre. Il donne enfin une nouvelle dimension au travail collectif, à des formes diverses de collaborations, d’échanges et de contributions. D’une façon générale, on peut dire que le numérique déplace les pratiques artistiques et conduit à réfléchir autrement les relations entre arts et sciences.

Ce séminaire rassemblera des chercheurs en sciences humaines (sociologues, anthropologues, politologues, géographes, historiens, littéraires), en sciences dures (informaticiens, physiciens, mathématiciens, etc.), des artistes (designers, hackers, programmeurs, média tactique, etc.) ainsi que des professionnels (industriels, chargés de communication, etc.). Notre objectif est de favoriser des croisements, des emprunts et des déplacements qui seront propices à l’identification de nouvelles pistes de réflexion et de recherche, voire à la mise en œuvre d’expérimentations collaboratives.

Chaque mois, des participants seront invités à présenter leurs expérimentations d’outils numériques de collecte (applications mobiles, capteurs oculaires, systèmes SIG, etc.) ou d’indexation et de traitement des données recueillies (bases de données, systèmes de visualisation ou de sonification, etc.). Certains feront part de leurs explorations de dispositifs d’écriture et de modélisation de la connaissance (jeux vidéo, machinima, web documentaires, etc) ou encore de nouvelles formes d’édition électroniques.

Trois types de questions seront développés :

1) Il s’agira tout d’abord de voir comment, et jusqu’à quel point, ces pratiques et instruments transforment notre rapport au monde, nos méthodes de recherche, la construction de nos objets, la modélisation et la diffusion de notre connaissance et de nos oeuvres.

2) Nous nous interrogerons aussi sur l’impact des processus collaboratifs qu’impliquent les pratiques numériques entre chercheurs, artistes et professionnels. L’objectif est d’évaluer les apports que chaque démarche (scientifique, artistique, professionnelle) apporte aux autres.

3) Nous verrons enfin comment ces processus collaboratifs bouleversent les champs disciplinaires, les points de vue et les formes d’autorité qui organisent notre recherche et notre pratique et conduisent à repenser de manière créative de nouvelles formes de rencontre entre les disciplines scientifiques et entre celles-ci et les non-spécialistes.
Commençant en janvier 2016, ce séminaire fonctionnera selon un rythme de rencontres mensuelles, d’une durée de trois heures.

Partenariats

Institut Méditerranéen de Recherches Avancées (AMU)
Institut de Recherche et d’Etudes sur le monde arabe et musulman (CNRS, AMU)
Centre Norbert Elias (EHESS, AMU, CNRS)
Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence,
Institut d’Ethnologie Méditerranéenne Européenne et Comparative (CNRS, AMU)

Expérimentations art-sciences sociales, un potentiel critique

Rencontres, Grenoble
20 et 21 janvier 2015

Grenoble, 20 janvier, 15H-17H00, salle des actes, IGA, 14 bis avec Marie Reynoard (Noam Leshem, « an exploration in search of a concept »)

Grenoble, 21 janvier 2016, 9H30-17H30, amphi de la MHS Alpes, campus St Martin d’Hères (tables rondes avec NoamLeshem, P. Artières, JF Staszak, K.O’Rourke, A. Guillo, J Stassen, I. Basso, J. Cristofol, S. Mekdjian
Journées organisées dans le cadre du programme AF-FRANCHIR, par PACTE et le CRHIPA

La question de l’expérimentation est au cœur des recherches en sciences sociales des laboratoires PACTE et CRHIPA qui ont engagé depuis plusieurs années des protocoles indisciplinés qui engagent la création des chercheurs et multiplient les partenariats variés avec des artistes.

Une première journée avait été organisée sur le potentiel de ce type de rencontres et l’heuristique des « pas de côté » le 11 décembre 2014 (cf. la capsule vidéo tirée de cette journée), elle avait permis de croiser les regards autour des Expérimentations territoriales (Données & Représentations. Méthodes & Connaissances).

Pour cette nouvelle édition, nous vous convions à venir découvrir des expériences marquantes autour du travail de collectifs comme La Fin des Cartes (Anna Guilló, Paris I et Karen O’Rourke), No Man’s Land Expedition (Noam Leshem, U. de Durham, UK), An expedition in search of a concept et L’antiAtlas des Frontières (Jean Cristofol, Anne-Laure Amilhat Szary, Sarah Mekdjian), mais aussi des travaux scientifiques d’historiens et géographes inspirés par l’analyse et la production de l’image (les historiens Philippe Artières : « Un historien au pays de l’art contemporain », ou Sylvain Venayre avec dessinateur Jean-Philippe Stassen, Claire Marynower, les géographes Anne Volvey ? et Jean-François Staszak : « De l’art à la culture populaire : parcours géographique »), en présence enfin d’artisans de la production des résultats de ces travaux (les éditeurs Michel Baverey et Manuela Vaney, la produtrice de Webdocs Cécile Cros-Couder – Agence Narrative.

Les interventions n’ont pas de titre de façon à laisser à chacun des intervenants une grande liberté dans son approche des échanges. La présentation peut être une communication orale, mais aussi une démonstration ou toute autre tentative inédite.

Colloque-exposition The Art of Bordering, Rome, 2014

The Art of Bordering: Economies, Performances and Technologies of Migration Control

MAXXI, the National Museum of XXI Century Arts, Rome
Du 24 au 26 octobre 2014

[metaslider id=7332]

The event

The Art of Bordering is an art-science event merging an academic conference and an exhibition in order to discuss the material and symbolic construction of the Mediterranean as a border zone, the governance and politicization of migration control, the strategies of adaptation, contestation and subversion of “Fortress Europe” developed by migrants and European citizens.

During three days, Italian, French, German, and British academics, journalists and artists debate how new technologies, geopolitical conflicts and socio-economic inequalities have transformed both migration flows and the material, political and symbolic dimensions of borders in the 21st century.

The Art of Bordering will compare the different and overlapping ways in which art, technology and the social sciences address contemporary bordering dynamics. This strategic comparison aims to highlight the different and interrelated ways in which borders have become strategic places for the performance and observation of the symbolic representations, political agencies and governmental techniques at work in contemporary neoliberal societies.

By enabling discussions between academics, artists and the public, this conference/exhibition will facilitate the exchange between the different approaches, tools and devices through which border processes may be represented, deciphered and deconstructed. The debates, links, quotations, transfers and exemplifications, will also help problematizing the boundaries existing between these fields of knowledge and practice.

Program

Friday 24 October 2014
MAXXI Gallery

16:00-17:00 – Multiple screening

Borders (2010), a video of an animated pencil drawing, by Simona Koch
The Texas Border (2011), a video by Joana Moll & Heliodoro Santos, Partire, pictures by Heidrun Friese

17:00-18:00

Les Messagers (The Messengers) (2013, 66 min), documentary by Laetitia Tura and Hélène Crouzillat. MAXXI B.A.S.E., Sala Graziella Lonardi Buontempo

18:00-18:15

Welcome by Hanru Hou and the organisers of The Art of Bordering

18:15-18:40

Presentation and screening of Liquid Traces: Investigating the Deaths of Migrants at the EU’s Maritime Frontier (2013 – 17min) by Charles Heller and Lorenzo Pezzani

18:40-19:15

Presentation and screening of Samira (2013 – 26 min) by Nicola Mai

19:15-20:55

Presentation and screening of Io Sto con la Sposa / On The Bride’s Side (2014 – 90min) by Antonio Augugliaro, Gabriele Del Grande and 
Khaled Soliman Al Nassiry.

20:55-21:30

Q&A with the public

Saturday 25 October 2014
MAXXI B.A.S.E. Sala Graziella Lonardi Buontempo

9:30-10:00 – Introduction

10:00-11:30 – Session 1 – Rebordering Migration in Times of Crisis

Corrado Bonifazi – Istituto di Ricerche sulla Popolazione e le Politiche Sociali, Rome, Italy
Crisis and Migration in Italy: the Reshaping of a Mediterranean Border of the EU

Lucio Caracciolo – LIMES – Rivista italiana di geopolitica, Rome, Italy
Does Italy still have borders?

Virginie Baby Collin – TELEMME, AMU-CNRS, Aix en Provence, France
Staying, Returning, Leaving Elsewhere? Latin-American Migratory Fields and Migrant’s Strategies in the Context of Spanish Crisis

11.30-12:30

Isabelle Arvers, artist and curator
Close the camps (video 10 min), data-visualization

12:30-13:30 – Discussion

Chair and discussant: Giusy d’Alconzo, Medici Contro la Tortura / Doctors Against Torture, Rome.

15.00-16:30 – Session 2: Political Economy of Border Management

Elena Dell’Agnese – University of Milan Bicocca, Italy
From Border Music to Borderless Music

Steve Wright – Leeds University, United Kingdom
Cashing in on Fears of Mass Migration- The Political Economy of EU Border Management

Federica Infantino – Université Libre de Bruxelles, Belgium
What does migratory ‘risk’ mean? Decision-making in three visa sections in Morocco

16.30-17:30 – Coffee Break and Artwork Presentation

Stones and Nodes: the Working Out of the Separation between Israel and Palestine, an art-science work by Cédric Parizot – IREMAM, CNRS/Aix-Marseille Université, Antoine Vion – LEST, CNRS/Aix-Marseille Université, Mathieu Coulon – LAMES, CNRS/Aix-Marseille Université, Guillaume Stagnaro – ESAAix (2014)

17:30-18:30 – Discussion

Chair and Discussant: Giuseppe Sciortino – University of Trento, Italy

19:00-20:10

Les Messagers (The Messengers) (2013, 66min), documentary by Laetitia Tura and Hélène Crouzillat

20:10-21:45 – Multiple screening, MAXXI Gallery

Borders (2010), a video of an animated pencil drawing, by Simona Koch
The Texas Border (2011), a video by Joana Moll & Heliodoro Santos
Partire, pictures by Heidrun Friese

19:30-22:00

Io con la sposa by Antonio Augugliaro, Gabriele Del Grande and 
Khaled Soliman Al Nassiry (trailer with Italian subtitles),
Liquid Traces by Charles Heller and Lorenzo Pezzani (17 minutes),  Samira by Nicola Mai (26 minutes)

Sunday 26 October 2014
MAXXI B.A.S.E. Sala Graziella Lonardi Buontempo

10:00-11:30 – Session 3: Formal and Informal Border Practices

Barbara Sorgoni – University of Bologna, Italy
Bordering Asylum Rights: Narrative Credibility and the Assessment of Truth

Thomas Cantens – CNE, EHESS-Aix-Marseille Université, France/WCO, Bruxelles, Belgium, Comparing Borders:  from tracing to measuring

Chiara Brambilla – University of Bergamo, Italy
Navigating the Euro-African Border and Migration Nexus Through the Borderscape Lens

11.30-12:30 – Coffee Break and Artwork Presentation

Emborders: Challenging Sexual Humanitarianism through Qualitative Research and Experimental Filmmaking, an ethnofiction by Nicola Mai, LAMES, Aix-Marseille University, France and London Metropolitan University, London.

12:30-13:30 – Discussion

Chair and discussant: Heidrun Friese, Technische Universität Chemnitz, Germany

15:00-17:00 – Final Round Table

Jean Cristofol – Higher School for Art, Aix-en-Provence
Camille Schmoll – Université Paris VII Denis Diderot, France
Heidrun Friese – Technische Universität Chemnitz, Germany
Filippo Celata – Università La Sapienza, Rome

Organisation

A project of the MAXXI, the Institut Français d’Italie and the IREMAM (Aix Marseille Université), organized by Cédric Parizot, Filippo Celata, Raffaella Coletti, Heidrun Friese, Nicola Mai, Alessio Rosati, Benoit Tadié, Antoine Vion. Curator: Isabelle Arvers. Coordination: Clémentine Verschave.

Partners

In partnership with the LabexMed program (Aix-Marseille Université, Fondation A*MIDEX), Dipartimento MEMOTEF (La Sapienza), le Laboratoire de Sociologie du Travail (CNRS, Aix Marseille Université), Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (CNRS, Aix Marseille Université), Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale – Méditerranée (CNRS, Aix Marseille Université), Ecole Supérieure d’Art d’Aix en Provence, PACTE (CNRS ; Université de Grenoble), Alliance Athena.

Ressources

See the report of the conference (FR) by Camille Schmoll (Université Paris VII Denis Diderot)

Presse

Reportage sur le colloque-exposition au MAXXI par Meridiana Notizie :

Conférence et exposition, Festival Internazionale, Ferrara, 2014

Conférence et exposition
Imbarcadero 2, Castello Estense, Ferrara
3 octobre 2014

Conférence

Migrations, Subversive Atlas, For a new conception of borders in the 21st century

– Nicola Mai (Sociologist, ethnographer and filmmaker, University of Aix-Marseille/London Metropolitan University)
– Cédric Parizot(Anthropologist, University of Aix-Marseille)
– Lorenzo Pezzani (Architect)

Exposition

Avec Charles Heller et Lorenzo Pezzani, Joana Moll et Héliodoro Santos Sanchez, Nicola Mai, Cédric Parizot et Douglas Edric Stanley. Commissariat Isabelle Arvers.

– Cédric Parizot et Douglas Edric Stanley, A Crossing Industry, jeu vidéo, 2013

– Nicola Mai, Samira, installation vidéo, 2013, 26′

– Charles Heller et Lorenzo Pezzani, Liquid Traces, animation, 2013, 17′

– Joana Moll et Héliodoro Santos Sanchez, Texas Border, installation video, 2011

Organisation

Festival Internazionale
Institut Français d’Italie